mercredi 28 novembre 2012

Jobbik, ce parti dangereux pour toute l'Europe

Affiche électorale du Jobbik avec la "Grande Hongrie" rêvée
L’extrême-droite montre de plus en plus ses dents, ses muscles et sa bêtise en Europe. On connaît nos facheux représentants français (FN, Bloc Identitaire), on commence à connaître nos voisins belges flamands (Vlaams Belang, NVa), anglais (BNP), mais connaissez-vous le Jobbik, les extrémistes hongrois ?

Le Jobbik est une formation assez jeune puisque créée en 2002 mais qui fait de plus en plus parler d’elle. En 2007, le parti a créé une milice paramilitaire, la Garde Hongroise. Son objectif est de « défendre la Hongrie sur le plan physique, moral et intellectuel », c’est à dire dans les faits taper sur les Rroms et militer pour qu’ils soient considérés comme des sous-citoyens hongrois. Cette milice a été officiellement dissoute par la justice hongroise en 2009.

Autre fait de gloire du Jobbik, il a participé à la création de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux en 2009. Cette alliance regroupe les partis et groupuscules d’extrême-droite de toute l’Europe. On y retrouve les Anglais du British National Party, les Flamands du Vlaams Belang, et d’autres Bulgares, Italiens, Polonais, etc. Le président actuel est Bruno Gollnisch...

En avril 2012, le Jobbik, fort de ses 47 sièges au parlement hongrois (12% des voix aux dernières législatives), a défendu 3 propositions de loi homophobes visant à punir de peines de prisons toute “promotion du désordre sexuel”. Un an auparavant, le 1er ministre hongrois, sous l’influence du 3ème parti du pays, modifiait la constitution pour y faire apparaître “des références à Dieu, au christianisme et à la famille traditionnelle”, bloquant ainsi toute possibilité d’évolution pour les couples homo et mettant en péril les Interruptions Volontaires de Grossesse.

Enfin, ce parti ne peux pas se contenter d’être uniquement anti-Roms et homophobe. Il est donc également ouvertement antisémite. En juillet dernier, un dirigeant du parti a du démissionner après avoir découvert qu’il avait des racines juives ! Avançant toujours un peu plus dans l’inimaginable, ce mardi au Parlement hongrois, un député du Jobbik a donc demandé à ce que la Hongrie liste les juifs présents dans le pays afin d’assurer la sécurité du pays.
"Je sais que beaucoup de personnes d'ascendance hongroise vivent en Israël et que beaucoup de juifs israéliens vivent en Hongrie. Je pense qu'un tel conflit [en parlant de Gaza] rend opportun un recensement des gens d'origine juive vivant ici, notamment au sein du Parlement hongrois et du gouvernement hongrois, qui, effectivement, constituent un risque pour la sécurité nationale en Hongrie." Marton Gyongyosi

Le comportement des députés Jobbik ne serait que scandaleux et non inquiétants si ces derniers étaient largement minoritaires au parlement. Hélas, avec 12% des voix, le Jobbik est la 3ème formation politique du pays. De plus la politique de l’actuel Premier Ministre Viktor Orban est influencée par le poids grandissant du Jobbick. Depuis la réélection d’Orban, outre la modification de la constitution hongroise, il a également fait passer une loi contrôlant les médias et une autre contrôlant le régime alimentaire des diabétiques...

La Hongrie est un grand pays au coeur de l’Europe et de l’Union Européenne. Ce pays semble servir de centre d’essais pour les partis d’extrême-droite comme pour les partis dits républicains mais tentés par le rapprochement avec leurs voisins extrémistes. En voyant comment se comporte le Premier Ministre hongrois, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec la direction qu’a pris depuis quelques temps notre droite française, entre un Nicolas Sarkozy conseillé par Patrick Buisson transfuge du FN et une Droite Forte (elle aussi menée par un ancien du FN) ou Populaire reprenant allègrement les thèses du Front National.

lundi 26 novembre 2012

Semaine chargée pour la Palestine !

Si cette semaine ne sera pas décisive pour l’avenir de la Palestine, elle est tout de même très importante. Elle est importante car 3 actions importantes vont débuter cette semaine :
  • le début de l’enquête sur la mort de Yasser Arafat
  • la demande à l’ONU de reconnaissance de l’état Palestinien
  • l’élection des candidats du Likoud aux prochaines élections législatives israéliennes.
Mausolée de Yasser Arafat (en 2009)
Cet été, des analyses ont indiqué un fort taux de polonium dans les affaires de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004. Après l’accord de la famille d’Abou Ammar et de l’Autorité Palestinienne, ce mardi 27 novembre le corps du leader palestinien sera exhumé. Dans quelques mois, les analyses livreront leurs résultats et indiqueront à la justice s’il faut ouvrir une enquête pour empoisonnement. Si tel est le cas, les relations entre Israël et la Palestine risque de se dégrader encore plus.


Souvenez-vous septembre dernier. L’Autorité Palestinienne se rendait à l’Assemblée Générale des Nations Unies pour demander sa reconnaissance comme état membre. Un an plus tard, la demande n’ayant pas aboutit, l’Autorité Palestinienne revient à New York pour demander cette fois-ci la reconnaissance de l’état Palestinien comme état non membre observateur, au même titre que le Vatican. Cette reconnaissance n’apportera pas grand chose de nouveau aux Palestiniens mais le symbole lui sera important. Comme l’ont déjà signalé l’ancien président américain Jimmy Carter et l’ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland, cette reconnaissance est peut être la dernière chance pour continuer dans la voie de la solution à 2 états. Si la tentative réussie, elle sera un point positif majeur au bilan de Mahmoud Abbas et par conséquence un frein à la montée du Hamas en Cisjordanie. Contrairement à l’an dernier, la diplomatie française devrait voter pour la reconnaissance de la Palestine comme état non membre observateur.


Extrait du site de l'ultra nationaliste Moshé Feiglin (Likoud)
Enfin, le dernier point sur les primaires du Likoud concerne indirectement la Palestine. Les militants du parti sont appelés depuis hier à choisir quels seront leurs candidats aux législatives israélienne du 22 janvier. Cette question est importante car si le Likoud est l’un des 3 plus importants partis israéliens, c’est aussi un parti qui refuse de reconnaître l’état Palestinien. Les militants du Likoud ont donc le choix entre des candidats “modérés” et des candidats extrémistes farouchement opposés à l’existence d’un état Palestinien. Le Likoud est actuellement majoritaire à la Knesset, le parlement israélien, et espère bien le rester. Si l’élection à observer en détail est bien celle du 22 janvier, les primaires du Likoud vont déjà donner le ton de la campagne à venir. Vu que le Likoud a d’ors et déjà passé un accord avec la formation nationaliste Israel Beitenou, on ne peut que croiser les doigts pour que certains candidats soient modérés...
A noter que les problèmes d’élections à droite ne sont pas uniquement français puisque suite à des problèmes informatiques, les primaires du Likoud ont du être prolongée d’une journée.

Trois nouveaux chantiers pour cette nouvelle semaine, et autant de sujets qui reviendront sur ce blog au fur et à mesure de leur évolution.

dimanche 25 novembre 2012

Julien Landfried, nouveau symbole du changement, c'est maintenant ? #circo9213

Julien Landfried (MRC-PS-PRG-EELV) à Sceaux.
@ Fabrice Gaboriau pour LeMonde.fr
Une semaine, ça fait une semaine pleine que l'UMP squatte toutes les chaînes d'info en continue, tous les gros titres de la presse. Une semaine que Copé et Fillon se battent pour avoir la présidence de l'UMP, une semaine que l'on nous parle de Juppé comme médiateur pour sauver le navire UMP à la dérive. Une semaine si chargée en rebondissements qu'elle fait dire à l'expérimenté Olivier Mazerolle qu'il en a "marre de commenter des inepties". Ce soir, on apprend que Juppé jette l'éponge, que Fillon est sur le point de porter l'affaire en justice ou que le responsable de l'informatique de l'UMP a  démissionné quelques jours avant le scrutin (pour ne pas vouloir avoir à faire à certaines magouilles ?).

Pendant ce temps là, un jeune chevénementiste (si si, ça existe) bat le pavé des Hauts-de-Seine pour mener une nouvelle campagne législative les 9 et 16 décembre 2012. Julien Landfried a tenu tête à Patrick Devedjian en juin dernier en ne perdant que de 191 voix au soir du second tour des législatives. Devedjian s'étant présenté à ces élections avec pour suppléant une personne déjà suppléante au Sénat, il a vu son élection invalidée par le Conseil Constitutionnel. 

Du coup, c'est une nouvelle aventure, et surtout une nouvelle chance, pour Julien Landfried pour tenter de faire entrer un nouveau député de gauche dans l'hémicycle. Pour cela, Landfried multiplie les opérations de porte-à-porte, de "phoning", de rencontres avec les électeurs de la 13ème circonscription des Hauts-De-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Chatenay-Malabry, Sceaux). J'espère de tout cœur que ce travail va porter ses fruits. Il est nécessaire d'aller à la rencontre de ces électeurs, de leurs expliquer que face à la désolante vision de la politique qu'offre l'UMP en ce moment, il est peut-être temps de faire monter de nouvelles têtes avec de nouvelles façons d'aborder la politique. Patrick Devedjian est élu à l'Assemblée Nationale depuis 1986 et n'a laissé son siège de député que pour prendre en contrepartie un portefeuille de ministre. Cette semaine, au lieu de faire partie des rares personnalités de droite à appeler au calme, il s'est joint aux propos de son favori François Fillon pour critiquer la COCOE et son président. Besoin, d'une autre raison de préférer Julien Landfried et son rassemblement d'une très large partie de la gauche dès le 1er tour (MRC - PS - PRG - EELV) à Patrick Devedjian ? Je vais citer @Elooooody
  • Parce que Patrick Devedjian divise son propre camp et perd son suppléant
Patrick Devedjian suscite l’incompréhension d’une partie importante des électeurs de droite par la violence de ses attaques contre l’ancien président Nicolas Sarkozy et la droite des Hauts-de-Seine en général. Des attaques qui ont été rendues publiques dans le livre de sa collaboratrice Marie-Célie Guillaume Le Monarque, son fils, son fief. Patrick Devedjian a tiré contre son camp avec ce livre.

Électeur alto-séquanais d'Antony, Bourg la Reine, Chatenay-Malabry et Sceaux, note bien les dimanche 9 et 16 décembre pour te rendre aux urnes et donner un bon coup de balais à Patrick Devedjian et ses 26 années de député.

Bon courage Julien Landfried, et espérons qu'à mi-décembre la France compte un député de gauche supplémentaire !

jeudi 22 novembre 2012

Le vote blanc n'est pas nul

Image trouvée sur le site de l'Hérault au jour le jour
Bonne nouvelle à l’UMP, les idées de leur actuel président Jean-François Copé (texte écrit le 22 novembre à 18h) commencent à faire leur chemin à l’Assemblée Nationale. Un premier pas non négligeable contre le racisme anti-blanc a été réalisé puisque qu’il ne sera bientôt plus possible de considérer les blancs comme nuls.

Aujourd’hui la proposition de loi de François Sauvadet (UDI) visant à reconnaître le vote blanc aux élections a été acceptée à l’unanimité par les députés présents dans l’hémicycle. Si ce texte est accepté par le Sénat en 2013, alors les défenseurs du vote blanc auront gagné une première belle bataille. L’article 1er de cette nouvelle loi indique : « Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. Une enveloppe ne contenant aucun bulletin est assimilée à un bulletin blanc. »

De ce fait pour les élections municipales et européennes prévues en 2014, ils ne seront toujours pas comptabilisés comme suffrages exprimés mais il sera possible d’avoir le nombre exact d’électeurs ayant choisi de voter blanc. On avance donc, même si nous ne serons pas encore dans le cas de plusieurs pays d’Amérique du Sud (Colombie, Pérou, Uruguay) comme au Pérou par exemple, où si plus de 2/3 des votes sont blancs alors le scrutin est annulé.

Cette mesure ne satisfera sûrement pas les défenseurs purs et durs du vote blanc puisque voter blanc n’aura toujours pas une reconnaissance réelle mais il s’agit tout de même d’une avancée majeure. Le décompte séparé des votes nuls motivera peut être plus les abstentionnistes à passer dans l’isoloir. Et si l’impact pour les élections nationales sera sûrement faible, on peut espérer qu’un nombre important de votes blanc à une élection locale servira de signal d’alarme à l’exécutif nouvellement (ré)élu.

mardi 20 novembre 2012

L'UMP, une Droite Forte comme je ne l'aime pas

Depuis lundi soir 23h, l'UMP a un chef, Jean-François Copé. Au cours de la campagne, il s'est fait remarqué avec son histoire de gamin de 12 ans se faisant racketté son pain au chocolat durant le ramadan par des jeunes musulmans, avec sa volonté de s'attaquer au racisme anti-blanc ou encore par son souhait de manifester contre le droit de vote des étrangers aux élections locales. Mais l'UMP, ce n'est pas qu'un chef, c'est aussi des idées. Pour cela, les militants ont également voté pour une motion. Si l'élection du chef a été serrée, l'élection sur les courants a fait apparaître un courant majoritaire avec près de 30% des voix, le courant de la Droite Forte.




Quelles sont ses idées ? Elles sont organisées en 7 thèmes. Attention, c'est un peu long, mais autant savoir quelle va être l'orientation à venir du principal parti d'opposition.


Thème n°1 : la lutte contre les fraudes et l'assistanat


  • Supprimer à vie les allocations sociales pour tout fraudeur récidiviste.

  • Soumettre le versement de toute allocation sociale (RSA, minimum vieillesse...) pour les étrangers aux conditions suivantes : avoir travaillé, cotisé et habité au moins 10 ans en France ;

  • Promouvoir un patriotisme fiscal : tout déserteur fiscal tenant ses comptes dans un « paradis fiscal » dans le seul but d'échapper à l'impôt français devra, s'il veut garder la nationalité française, payer la somme qu'il doit à l'administration française.

  • Supprimer la CMU, véritable passoire à fraudes, et la remplacer par une « carte de santé départementale » contrôlée et plafonnée : la dépense maximale d'un bénéficiaire de la nouvelle carte de santé ne pourra pas excéder la dépense moyenne d'un travailleur qui cotise.

  • Supprimer l'ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées) pour les étrangers qui n'ont pas travaillé en France.

  • Supprimer l'AME (Aide Médicale d'Etat) en la réservant aux stricts cas d'urgence.

  • Développer considérablement les contrôles aux arrêts-maladies par l'instauration des contre-visites systématiques à l'initiative des employeurs, tout particulièrement dans la fonction publique.


Pour résumer, la Droite Forte semble considérer que seuls les étrangers fraudes et sont assistés, ou du moins, seuls ceux-ci doivent être sanctionner...


Thème 2 : Un nouveau pacte citoyen pour rendre exemplaire et transparente la vie politique, médiatique et syndicale


  • Démocratiser les chaines du service public, assurer la pluralité des sensibilités politiques dans les rédactions et libérer l'information en garantissant l'embauche de journalistes de droite sur les radios et télévisions financées par les contribuables français.

  • Supprimer le financement public des syndicats qui doivent vivre des cotisations de leurs adhérents. nda: pourtant dans le même paragraphe propose : "Une fois, la représentativité des syndicats effective, l'Etat pourra imaginer un dispositif d'aide en fonction des scores obtenus lors des élections professionnelles"

  • Garantir la transparence syndicale en mettant fin au monopole syndical issu de la loi du 23 décembre 1946, en plafonnant la mise à disposition des permanents syndicaux et en contrôlant les Comités d'entreprise des grandes entreprises publiques.

  • Rétablir le lien entre le citoyen et la Nation en instaurant un service militaire et humanitaire obligatoire de trois mois pour tous les jeunes Français à 18 ans. Il s'agit d'apprendre à chaque jeune Français les valeurs de respect, de solidarité, de courage et de don de soi mais également les droits et les devoirs pour une meilleure entrée dans la vie publique, sociale et le monde du travail. A la fois formidable creuset républicain et pépinière patriotique, ce service ouvrant droit à la retraite serait à effectuer dans les trois années suivant la majorité et serait intégré dans les cursus universitaires ou d'apprentissage ;


Ma mesure préférée est bien sur de garantir l'emploi de journalistes de droite. Le texte complet fait un énorme amalgame entre journaliste et chroniqueur ou invité. Le reste est dans la veine du discours sarkozyste entendu durant la présidentielle, les syndicats c'est mal, surtout dans la fonction publique. No comment...


Thème 3 : Pour une république forte : laïcité et vivre ensemble


  • Créer « la Charte républicaine des musulmans de France » qui aura valeur de loi.

  • Affirmer dans la Constitution française la phrase suivante : « la France est une République laïque de tradition chrétienne ».

  • Ajouter le mot « laïcité » dans la devise de la République qui deviendrait ainsi « Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité ».

  • Créer un Ministère de la Laïcité qui assurerait la promotion de la laïcité et qui coordonnerait les prérogatives de l'actuel ministère des cultes. Le Ministère de la laïcité assurera, entre autres, la nomination des imams de France qui devront être formés en France et pourra apposer son veto (maîtrise de la langue française, des valeurs républicaines...), à l'instar des nominations des évêques de France ;

  • Nommer 95 « Préfets de la laïcité » dans les départements afin de faire de la laïcité la colonne vertébrale de notre vivre-ensemble. Les « Préfets de la laïcité » auront pour priorité de faire émerger l'islam de France en soutenant les musulmans modérés qui aiment la France ;

  • Exclure du CFCM les organisations qui ne reconnaissent pas « la Charte républicaine des musulmans de France ».

  • Etablir la Charte de la laïcité dans les prisons françaises en interdisant les prêches d'imams salafistes et intégristes et en assurant une aumônerie exclusivement contrôlée et agréée par l'Etat.

  • Etablir la Charte de la laïcité à l'école et dans les hôpitaux : respect de la mixité scolaire à l'école publique (sport,...), interdiction des réclamations d'ordre religieux pour les repas, respect des enseignements de l'Histoire (racines judéo-chrétiennes de la France, 2nde Guerre mondiale, décolonisation,...), refus des horaires spécifiques dans les piscines entre homme et femme pour satisfaire les revendications communautaristes, respect de la mixité lors des consultations hospitalières,... Plus largement, il s'agit aussi d'étendre l'obligation de neutralité des structures publiques aux structures privées des secteurs sociaux, médico-sociaux ou de la petite enfance chargées d'une mission de service public ou d'intérêt général.



Sans trop de surprise, le thème de la laïcité est trusté par l'islam. Toutes les mesures ou presque ont pour but de contrôler l'islam en France. Les cathos intégristes de Civitas ou de la confrérie Saint-Pie X peuvent être tranquille encore un bon moment.


Thème 4 : La révolution de l'école forte : Pour une école du mérite, de la république et de la liberté


  • Rétablir l'exemplarité de l'Ecole de la République en interdisant le droit de grève des professeurs et leur conférer un nouveau statut spécial comme c'est le cas dans d'autres branches de la fonction publique. [...] Il n'est pas acceptable que certains professeurs puissent être en mesure de paralyser la société, prenant « en otage » parents et élèves, mais aussi de nombreux maires ruraux.

  • Soutenir l'autorité des professeurs en rétablissant le vouvoiement obligatoire et réciproque entre professeurs et élèves à partir de la 6ème. Réintroduire la fonction de surveillant général (CPE à autorité renforcée).

  • Valoriser le travail et le mérite des professeurs de la République en imposant pour tout nouveau professeur 25 heures de travail par semaine en contrepartie d'une hausse de salaire de 20%.

  • Recréer le lien entre l'école et la nation, en garantissant une heure hebdomadaire d'enseignement des valeurs patriotiques avec épreuve éliminatoire au bac.

  • Etablir l'école du mérite et du respect par le rétablissement des récompenses par matière (prix de mathématique, de lettres,...) et par celui de l'uniforme obligatoire dans chaque établissement (primaire et collège), choisi par l'établissement dans le cadre de l'autonomie.



Une belle vision de l'école exprimée ici. Interdiction du droit de grève et restriction du syndicalisme pour les enseignants et un retour à l'école de nos grands-parents.


Thème 5 : Le redressement économique et social


  • Supprimer, en 20 ans, le logement social en le remplaçant par de la propriété sociale pour 0€ de plus, en faisant des locataires du logement social des propriétaires : chaque année, l'Etat obligera les bailleurs sociaux et les collectivités, par l'intermédiaire des préfets, à mettre en vente 5% du parc de logement social.

  • Augmenter la durée légale du travail en instaurant la semaine des 40h de travail hebdomadaire payées 45h en cinq ans

  • Valoriser le travail en instaurant le principe suivant au nom de la justice sociale : « les revenus de la solidarité ne pourront pas dépasser les 75% du SMIC » hors prestations familiales et logement. Il est temps de réhabiliter la valeur travail et l'effort dans notre pays ;

  • Révolutionner et assouplir le Code du travail en permettant aux accords d'entreprise de se substituer progressivement à celui-ci et en instaurant un Contrat de travail unique.

  • Aligner tous les régimes du public sur ceux du privé : le régime de retraite (comme en Allemagne en 2005 avec l'alignement public-privé), les jours de carence, les cotisations chômage ou encore les tarifs des hôpitaux publics sur ceux des hôpitaux privés.

  • Poursuivre la réforme des retraites en instaurant l'âge de départ légal à 65 ans pour une retraite à taux plein.

  • Supprimer le régime de chômage des intermittents du spectacle en le réservant uniquement aux artistes.


Le redressement économique passera donc par le libéralisme exacerbé. On travaillera plus chaque jour et plus longtemps avec le départ en retraite à 65 ans. Et encore et toujours les petites attaques envers l'assistanat.


Thème 6 : Pour une UMP forte au service du peuple militant


  • Organiser chaque 1er mai, sur la place du Trocadéro à Paris, la « grande fête populaire de la droite républicaine », la fête autour du travail, du mérite, du patriotisme et de la justice.

  • Créer au sein de l'UMP un « shadow cabinet » complet et précis.

  • Soumettre les investitures électorales des candidats de l'UMP au vote démocratique des militants pour les élections nationales (primaire ouverte pour la présidentielle, vote militant par circonscription pour les législatives) comme pour les élections intermédiaires (municipales, cantonales, régionales, européennes), au moins un an avant l'élection.



Thème 7 : Les 5 premières mesures de "notre pacte régalien" pour une justice forte


  • Supprimer les remises de peine automatiques afin d'améliorer l'exécution des sanctions prononcées.

  • Créer un droit d'appel pour les victimes afin de remettre sur un pied d'égalité de droit les victimes et les accusés.

  • Renforcer l'efficacité et la visibilité des forces de l'ordre (policiers, gendarmes,…) en développant la vidéo protection, en rendant prioritaire leur présence sur le terrain, notamment en les déchargeant des fonctions d'accueil, de dépôts de plaintes ou encore de transfèrement de prisonniers.

  • Supprimer l'automaticité de l'acquisition de la nationalité française en faisant de l'expression de volonté la condition sine qua non de l'ouverture de la procédure d'acquisition.

  • Engager une grande politique de co-développement avec les pays du sud parce que seule une politique de long terme fondée sur le partenariat économique, social et culturel permettra de réguler les flux migratoires. L'Union européenne doit s'engager avec force dans une politique audacieuse de lutte contre la misère.



On a grâce à ces idées un bel aperçu de ce à quoi ressemblera le débat d'idées gauche/droite pour les 3 années à venir. Personnellement, ça ne m'enchante pas plus que ça. Premièrement car on risque fort de débattre avec des personnes qui n'ont ABSOLUMENT pas le même projet de société, en dehors des questions économiques. Ensuite, c'est cette équipe dirigeante qui sera appelée à construire le programme électoral de l'UMP pour les échéances locales à venir et surement même le projet présidentiel pour 2017. La preuve de cette rupture à droite, même François Fillon parle de fracture politique et morale.


L'UMP devient donc une Droite Forte, et ce n'est pas la droite que j'aime (si tant est que j'ai jamais aimé une version de la droite...)


lundi 19 novembre 2012

Le gros couac de l'UMP

Il y a 4 ans, le PS montrait au grand jour ses problèmes internes avec 2 candidates au poste de 1ère secrétaire contestant les résultats du vote. A l’époque du tristement célèbre Congrès de Reims, de nombreux UMP se sont ouvertement moqués de l’organisation et de l’image socialiste qui en découlait. Petit florilège issu d’un article du Monde du 23 novembre 2008 et d’une compilation publiée aujourd’hui dans Rue89:
  • Patrick Devedjian : "L'opposition, c'est aussi le visage de la France, et l'image est là tout à fait désastreuse"
  • Jean-François Copé : Le PS d'aujourd'hui "c'est la droite d'il y a dix ans. On avait des querelles de chef absolument à tous les étages et on avait pas de projet politique. On n'assumait rien et on passait notre temps à nous détruire"
  • Frédéric Lefebvre : “le PS a implosé"
  • Chantal Brunel : "la situation est suffisamment grave pour que le Parti socialiste s'interroge sur sa crédibilité en tant que premier parti d'opposition"
  • Jean-Marie Bockel : “l'aboutissement tragique d'un processus de désagrégation que je vois venir depuis dix ans”
  • Xavier Bertrand : “Je pense que ce week-end, les socialistes se sont encore davantage éloignés des Français. Il y a une crise de confiance terrible entre socialistes et la crise de confiance est encore plus profonde entre les socialistes et les Français.
  • Edouard Balladur : “Je suis un peu consterné du spectacle que donne le PS parce que c’est l’un des deux grands partis gouvernementaux qu’a la France, qui a vocation à gouverner un jour. [...] Pour gouverner, il faut avoir des idées claires, et des équipes qui s’entendent. Il faut savoir qui on est et ce qu’on veut. Le Parti socialiste ne sait pas qui il est ni ce qu’il veut, ni à qui il veut confier le soin de le diriger”
  • Yves Jego : “On peut toujours rafistoler la façade... La famille socialiste est confrontée à une situation qui peut aboutir à une scission entre social-libéralisme et néomarxisme.
Les congrès de l’opposition se suivent et se ressemblent. Sauf que le principal parti d’opposition d’hier est le parti au pouvoir d’aujourd’hui. Cette compilation de déclarations prête à sourire mais aussi à la plus grande vigilance car rien n’indique que cela ne se reproduira pas dans quelques années au Parti Socialiste ou dans un autre parti.

Le plus surprenant est que toutes ces déclarations peuvent s’appliquer à l’UMP d’aujourd’hui, y compris (surtout ?) la déclaration d’Yves Jego sur la scission à venir du parti. Depuis quelques temps les centristes ont fuit le parti majoritaire pour créer leur propre parti d’union (un peu comme les Mélenchonistes après le congrès socialiste) et on peut s’interroger sur les liens entre les tenants d’une droite dure (celle qui a marqué la fin du quinquennat de Sarkozy) et les gaullistes historiques. Si Jean-François Copé et François Fillon attendent avec plus ou moins d’élégance la désignation du vainqueur, nous savons déjà qui a remporté la première bataille des idées avec les résultats du vote sur les motions :
  1. la Droite forte de Geoffroy Didier et de Guillaume Peltier qui arrive en tête avec 13 336 bulletins (27,1 % des voix).
  2. la Droite sociale de Laurent Wauquiez (soutien de François Fillon) recueille 10 797 voix (21,5 %) ;
  3. la France moderne et humaniste de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel (soutiens de Jean-François Copé) obtient 8 751 votes (17,8 %) ;
  4. les Gaullistes en mouvement de Michèle Alliot-Marie recueille 6 693 voix (13,6 %). S
  5. la Boîte à idées lancée par Maël de Calan, Matthieu Schlesinger, Pierre-Emmanuel Thiard et Enguerrand Delannoy avec 5 243 voix (10,6 %)
  6. la Droite populaire de Thierry Mariani avec 4 490 voix (9,1 %).

On a donc l’agréable surprise de voir les très réactionnaires de la Droite Populaire se prendre une belle défaite avec uniquement 9,1% des voix, surprise atténuée par la victoire de leur copie quasi-conforme, la Droite Forte. En sommant leurs voix, 36,1% des militants UMP se reconnaissent dans un courant bien ancré à droite et qui n’a pas honte de reprendre certains thèmes chers au FN. Preuve s’il en fallait de la présence d’au moins deux camps aux idéologies bien distinctes, le député Yannick Favennec a démissionné de la présidence de la fédération de Mayenne suite au bon score de la Droite Forte dans son département.

La question qui va se poser pour les années à venir est la direction que va prendre l’UMP et ce quel que soit son dirigeant élu. La Droite Forte / Populaire va-t-elle réussir à faire fleurir les idées trop à droite de Patrick Buisson et de Guillaume Peltier ? Si La Droite Sociale s’allie avec les Gaullistes de MAM, vont-ils trouver d’autres soutiens pour être la principale force à l’UMP et lui redonner un cadre politique plus respectueux de tous ?
En attendant, si l'UMP peut s'estimer heureux de ne pas avoir de grandes échéances électorales l'an prochain (contrairement aux européennes de 2009), ils vont surement avoir un peu plus de mal à critiquer les "couacs" du gouvernement car celui-ci est pas mal dans son genre.