samedi 30 mars 2013

Le paysage syndical pour les 4 années à venir

Ce vendredi le ministère du Travail a publié la liste des organisations syndicales dites représentatives, c'est à dire la liste des syndicats qui auront le droit de s'assoir à la table des négociations pour les futurs accords.

Première info de cette annonce, les 5 syndicats traditionnels (CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC) ont dépassé les 8% demandé aux élections des représentants du personnel dans les différentes entreprises privées. Pour info, ces 5 organisations étaient considérées comme représentatives depuis un décret de 1966, c'est donc la première fois que la représentativité est mesurée sur la base des résultats aux élections professionnelles.

Deuxième info, si la CGT est en tête avec 26,77% (30,62% en poids relatif, poids pris en compte pour les 4 années à venir), elle est au coude à coude avec la CFDT (26%, 29,74% en poids relatif). Ensuite arrivent FO (15,94%, 18,23% en relatif), CFE-CGC (9,43%, 10,78% en relatif), CFTC (9,30%, 10,63% en relatif). Enfin, 2 organisations sont en dessous des 8% : UNSA (4,26%) et Solidaires (3,47%). C'est donc une très belle nouvelle pour la CFDT qui montre que sa ligne progressiste fonctionne au près des salariés, contrairement à ce que l'on pourrait croire quand on entend le discours de certains.

Troisième point, toujours sur les chiffres, la participation aux élections professionnelles est de 42,78%. On essaye souvent de dénigrer les syndicats en insistant sur le faible taux de syndicalisation des employés du privé mais l'important n'est pas le nombre d'encartés mais le nombre de votants. En politique, on ne donne pas plus de crédit à un parti plutôt qu'un autre en fonction de son nombre d'adhérents, pourquoi raisonner ainsi avec les syndicats? Avec une abstention de 57,2%, il est difficile de se congratuler mais les résultats sont tout aussi crédibles que les résultats d'une élection cantonale, élection qui doit avoir sensiblement le même taux de participation.

Quelles vont être les conséquences à présent ?
Cette représentativité est valable pour les 4 prochaines années. On connait donc les interlocuteurs du gouvernement jusqu'à la fin (ou presque) du quinquennat. Pour les prochaines négociations, les accords seront signés si le ou les signataires représentent plus de 30% des salariés et si les opposants représentent moins de 50%. Si on prend l'exemple du dernier accord qui a fait hurler la CGT, l'ANI, l'accord aurait aussi été considéré comme signé avec le nouveau principe. En effet, 3 organisations l'ont signé (CFDT, CGC et CFTC), ce qui fait 51,15%. 

Jeudi soir, François Hollande a parlé d'augmenter le nombre d'années de cotisation pour la retraite. Cette augmentation sera définie par les syndicats et des alliances devront se faire pour arriver à un accord. La question va donc tourner sur qui va s'allier avec la CGT et qui va s'allier avec la CFDT. 

En résumé, c'est le syndicat qui réussira à rassembler autour de ses idées sera le véritable moteur des prochaines négociations. Si je vois ce résultat comme une très bonne nouvelle pour la CFDT, c'est, comme le dit Authueil, la CGC et la CFTC les vrais vainqueurs de cette annonce car ce sont eux qui auront le pouvoir de faire signer ou pas les futurs accords.

jeudi 28 mars 2013

Ce que dira et ne dira pas François Hollande sur France 2

Ce soir à 20h François Hollande donnera sa 3ème interview à un journal télé depuis le début de son mandat. L’ambiance joyeuse de sa 1ère interview donnée le 29 mai est assez lointaine. Depuis cette date, des entreprises ont fermé, d’autres (trop nombreuses) ont licencié, la crise n’a pas donné de signe de faiblesse, le pouvoir d’achat n’a pas fait de bond, bref, les Français font la gueule.

Pourtant, Nicolas le montrait plus tôt cette semaine, le président suit un cycle de président normal avec une côte de popularité qui a baissé de plus de 20 points depuis son élection. Aujourd’hui Melclalex nous rappelle que si le bilan de 10 mois d’action n’est pas parfait, il est tout de même encourageant :
  • Création d’une tranche d’imposition à 45% 
  • Plafond des niches fiscales à 10 000 euros alors qu'elles étaient à 18 000 euros
  • tablissement du niveau de l'ISF, impôt concernant les plus riches que Sarkozy avait réduit 
  • Encadrement des loyers à la relocation
  • Création des emplois d'avenir
  • Embauche de personnel dans l'Education Nationale
  • Diminution de 30% des rémunérations des membres du gouvernement
  • Hausse de 25% de l'Allocation Rentrée Scolaire
  • Rétablissement de la retraite à 60 ans pour ceux ont leurs annuités
  • etc...    
Alors que vient-il faire à France Télévision (puisqu'il a arrêté de recevoir les journalistes dans ses salons) ? 
Il ne va pas annoncer la recette miracle contre le chomage, mais il va surement répété que le gouvernement travaille à ce que cette satanée courbe change de sens à la fin de l'année (dans 7 ou 8 mois donc). 
Il ne va pas annoncer qu'il va ou qu'il a sauvé l'Union Européenne grâce à un sommet de la dernière chance comme on l'entendait si souvent les précédentes années, mais il va surement défendre son ministre de l'économie insulté le week-end dernier. 
Il ne va pas s'éterniser sur l'analyse politique d'une élection législative partielle mais va rappeler son attachement aux valeurs républicaines.
Il ne va pas annoncer le retrait du projet de loi sur le mariage pour tous mais va confirmer qu'il fait entièrement confiance aux deux chambres d'élus parlementaires pour faire respecter les suffrages exprimés démocratiquement en juin dernier.
Il ne va pas annoncer une réforme des Compagnies Républicaines de Sécurité afin de les rendre pacifiques. Ca fait bientôt 50 ans que les gauchistes se plaignent de leur violence, ce ne sont pas 10 mois de présidence normale qui va les faire changer de mentalité.

J'aimerais qu'il parle de Fessenheim, qu'il dise où en est le processus de fermeture de cette centrale. J'aimerais qu'il annonce une ou deux réformes fortes qui pourraient créer une éclaircie dans le moral en berne des Français. J'aimerais qu'il annonce le départ total des troupes françaises du Mali pour la fin avril car l'ONU et les pays africains sont prêts pour maintenir la paix sur place. J'aimerais qu'il annonce que Christiane Taubira travaille d'arrache-pied pour faire passer avant la fin de l'année cette réforme de la Justice tant attendue. J'aimerais qu'il annonce la tenue d'un Congrès qui aurait pour but de :
  • donner le droit de vote aux étrangers aux élections locales
  • réformer le statut pénal du chef de l'Etat et permettre ainsi à la Justice de gagner un temps précieux
  • supprimer le délit d'offense au chef de l'état (pas sur que ce soit du ressors d'une réforme de la constitution).
En vérité, je n'ai aucune idée de ce qu'il annoncera et je me doute bien que demain matin sera comme aujourd'hui. Alors pourquoi répondre à Pujadas ce soir ? Pour montrer qu'il existe, qu'il faut du temps pour que des réformes se fassent et encore plus pour qu'elles aient un effet visible, pour montrer qu'il est au courant des difficultés de tous mais que c'est un  président normal, pas un "super menteur" ni un "super héros", et donc il n'a aucun pouvoir pour faire passer le mauvais temps plus vite.

Christophe Girard, nouvel officier de la Légion d'Honneur

Sa promotion au rang d'officier de la Légion d'Honneur était connu depuis le 1er janvier 2013, mais ce n'est que ce mercredi soir que Christophe Girard reçu sa décoration des mains du président de l'Assemblée Nationale.

Ce mercredi soir à l'Hôtel de Lassay, les mondes de la politique, de l'art et de la culture se sont retrouvés sous les ors de la République pour célébrer la promotion du maire du 4ème arrondissement et ancien maire adjoint de Paris à la Culture au rang d'officier de la Légion d'Honneur. C'est sous les regards, entre autres, de la 1ère adjointe au maire Anne Hidalgo, du député Patrick Bloche, de l'ex ministre Roselyne Bachelot, du grand chef Guy Martin, de l'actrice Anouk Aimée,  de l'acteur Jean-Pierre Marielle, de l'auteure Mazarine Pingeot, du journaliste Gérard Leclerc, que Claude Bartolone a prononcé un très joli discours. En réussissant à attribuer chaque couleur de l'arc en ciel à la personnalité de Christophe Girard, Bartolone a réussi à faire de lui un "rainbow flag humain". En rappelant ses périodes de vie à San Francisco (où il a rencontré Harvey Milk), au Japon, mais aussi à Saumur, dans le sud de la France et bien sur Paris, Claude Bartolone a décrit le Parisien moderne, non originaire de Paris, voyageur mais solidement ancré à la ville Lumière.

Même si personnellement, je ne comprends pas bien le sens d'une Légion d'Honneur, et donc je n'ai pas bien compris les raisons de cette remise de médaille, je tiens à remercier Christophe Girard de m'avoir invité à partager ce grand moment dans un magnifique bâtiment de la République. Félicitations Christophe !

mercredi 27 mars 2013

"Il était une fois les révolutions", un livre de @Jujusete

Il y a quelques mois, Ju nous a livré son deuxième livre : "Il était une fois les révolutions". Julie Gommes de son vrai nom n'est pas que blogueuse, elle est aussi surtout journaliste. Au début de l'année 2011, elle enseigne dans une école de journalisme au Caire alors que la Place Tahrir est noire de manifestants. Sans le savoir, elle va être au cœur de l'histoire méditerranéenne et la vivra en Egypte, en Syrie et en Tunisie.

En Égypte, quand l'armée verra son matériel de journaliste (appareil photo, dictaphone), elle l'a prendra pour une espionne ("Quand j'étais espion"). Elle y verra le comportement de l'ambassade française avec les expatriés français ("le crâne ouvert", "Allô ?").

Ca bouge en Syrie, comme il n'était pas facile de savoir ce qu'il s'y passait réellement, Ju cache son matériel et part en tant que "touriste" ("Welcome to S…"). A l'époque Ju hésite entre les termes de "Révolte", "Révolution", "Insurrection" et "Guerre Civile" ("Une guerre civile ?"). Encore une fois, elle découvrira le langage diplomatique si particulier à l'ambassade française ("A l'ambassade").

Ju passera également en Tunisie, elle observera l'évolution avant / après la révolution ("Deux amoureux"). C'est aussi de là-bas qu'elle a écrit le texte qui m'a le plus touché sur une déclaration de vol à Tunis ("Au commissariat, du sang sur les murs").

Enfin, Ju nous présentera ce monde de l'ombre, des hactivistes qui se battent avec leurs armes pour faire d'internet un véritable lieu de liberté et de dialogue pour ceux qui ne peuvent pas parler à voix haute dans leur pays ("Quand les frontières n'existent plus").

"Il était une fois les révolutions" est un petit livre au grand cœur. Ju nous y montre des révolutions arabes humaines. La révolution égyptienne n'était pas qu'un nombre de jours successifs où la Place Tahrir fut occupée. La Syrie n'est pas qu'un nombre d'obus ou un nombre jour de siège. La Tunisie n'était pas que des personnes à bout qui se sont immolées par le feu. Ju nous décrit dans 43 petites histoires son quotidien, ses rencontres, ses joies et ses peurs, bref Ju nous livre un très beau livre d'histoires, Histoire du 21ème siècle et histoires personnelles. Bravo Ju pour ce bel ouvrage !

lundi 25 mars 2013

Le Parti de Gauche et la politique de l'insulte

Mélenchon et Delapierre
Ce week-end, le Parti de Gauche était en congrès. L'occasion d'entendre les ténors de ce parti de super opposants, opposants à la droite, opposants au FN et opposants au gouvernement. Conclusion à la fin de ce week-end, je suis toujours plus convaincu que ce n'est pas cette politique que j'aime.

Depuis longtemps à gauche, on connait le Mélenchon exubérant, celui qui a compris que pour passer à la télé vaut mieux avoir une grande gueule que des idées. On pouvait donc s'attendre à des sorties fleuries de la part du leader du Parti de Gauche. Mais surprise, l'insulte semble ne plus être l'apanage du chef mais également de ses lieutenants.

Samedi, le secrétaire national François Delapierre s'est donc exprimé à la tribune, voici un extrait raconté par le compte Twitter officiel du Parti de Gauche :


La limite du nombre de caractères dans Twitter ne permet pas de lire la véritable citation à l'origine du 2ème tweets, dans son discours François Delapierre disait : "Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s'appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste".
Qu'entend-il par "il a un nom, il a une adresse" ? Est-ce une menace ? Est-ce un appel à une vengeance, à des faits de violence envers Pierre Moscovici dont François Delapierre, semble-t-il, est prêt à fournir tous les renseignements pour aider ceux qui souhaiteraient se défouler envers un coupable ?

Et les 16 autres salopards, qui sont-ils ? Vu le nom du premier accusé, je suppose que ceux sont les ministres de l'économie et des finances de la zone Euro qui sont au banc des accusés. Dans ces 17, il n'y a donc pas que des affreux libéraux mais au moins 5 autres ministres de gouvernement sociaux-démocrates. Jean-Luc Mélenchon et François Delapierre étaient au Parti Socialiste jusqu'en 2008, ils ont tous deux participé activement au gouvernement Jospin entre 1997 et 2002. Ils ont donc soutenu ces voisins sociaux-démocrates jusqu'en 2008 à première vue. Mais à première vue, aujourd'hui, la seule vraie gauche qui vaille en Europe est celle du Parti de Gauche, chevalier blanc face aux "salopards" aux pouvoir.

Ce qui est beau dans le discours de François Delapierre, c'est aussi l'enchainement des idées et essayons de ne pas oublier que malgré les mots employés ci-dessus, le véritable adversaire du PG est le FN. Quelques minutes après seulement avoir désigné Pierre Moscovici comme un des coupables du traitement infligé à Chypre, Delapierre critique donc le FN :

Oui, seul le FN nomme à tout va des boucs émissaire, le PG ne s'abaisserait pas à ça...

Pour continuer dans l'obscène et l'invraisemblable séquence politique, là où on pouvait espérer un bémol du chef ou une explication de texte, nous n'avons eu le droit à une confirmation :

Cette politique de l'insulte, je ne la supporte pas. Le Parti de Gauche a été un opposant sérieux à Nicolas Sarkozy et à la décennie de politique de droite qui s'est achevée en mai 2012. En mai 2012, le Parti de Gauche, sous la bannière du Front de Gauche, a terminé 4ème de l'élection présidentielle, derrière le Front National. En juin 2012, Jean-Luc Mélenchon avait choisi la confrontation directe contre le PS et surtout contre Marine Le Pen à Hénin Beaumont, il a fini 3ème, loin derrière le FN. A l'Assemblée Nationale, le Parti de Gauche est représenté par un seul député. 

C'est donc ce parti qui ne représente rien qui devrait dicter la façon de gouverner à l'équipe Hollande-Ayrault ? C'est ce parti qui tient aujourd'hui des propos plus insultants que le Front National que l'on devrait écouter ? La démocratie, la politique, c'est le débat d'idées, c'est la confrontation et ça se règle dans les urnes. Ce n'est pas en insultant et en gueulant plus fort que la majorité (ou la droite), que l'on gagne un débat ou une élection. Je ne pense pas que ce comportement grandisse le Parti de Gauche et encore moins son président charismatique...

A lire également sur le sujet les excellents billets de Catnatt, de Falconhill et de Romain.

mercredi 20 mars 2013

"Mon combat pour Paris" de Anne Hidalgo

Anne Hidalgo a publié ce mercredi son 3ème livre, son premier sur la ville de Paris, "Mon combat pour Paris". Ce n'est pas encore un livre programme pour l'élection des municipales de 2014. Je dirais plutôt que c'en est l'introduction. Ce livre ne peut pas être un livre programmatique puisque la volonté d'Anne Hidalgo depuis plusieurs mois est de réussir à élaborer un programme en concertation avec les Parisiens mais aussi avec les communes voisines, d'où la création de son association Oser Paris. D'ailleurs cette association semble être une véritable fourmilière puisqu'elle compte 1732 adhérents et que plus de 800 contributions ont été déposées et commentées.

"Mon combat pour Paris" est donc une introduction. Une introduction au futur programme d'Anne Hidalgo si elle est désignée candidate socialiste à la mairie de Paris mais aussi une introduction au personnage. Dans ce livre, l'actuelle 1ère adjointe de Bertrand Delanoë, part à chaque fois d'anecdotes personnelles, de souvenirs pour présenter ses intuitions et ses envies pour Paris et le Grand Paris. Par exemple, on y apprend une rencontre entre Anne Hidalgo, pas encore femme politique, et René Galy-Dejean, maire du 15ème arrondissement de l'époque. Ils se rencontraient pour discuter de la difficulté qu'éprouvaient les familles avec enfants et dont les parents travaillaient, et du besoin de développer des solutions d'accueil pour les enfants. La réponse du maire de l'époque fut négative car cela ne correspondait pas à sa vision de la famille:
"L'arrondissement avait selon lui vocation à accueillir une population homogène de cadres et de familles traditionnelles dont les épouses au foyer assuraient l'éducation des enfants. Il n'était donc pas besoin de crèches, logements et autres services sociaux."

La lecture de ce livre est rafraîchissante et enthousiasmante. Dès le premier chapitre, Anne Hidalgo nous explique pourquoi et comment elle aime Paris. C'est rafraîchissant et enthousiasmant car j'ai eu l'impression d'y lire mon propre récit (et donc sûrement celui de nombreux Parisiens) : la découverte de Paris par les chansons, les films, les livres. Puis, une fois arrivé à Paris, la découverte de la ville, de la diversité de ses quartiers, de ses secrets cachés derrière une porte cochère. C'est également très intéressant de lire les souvenirs d'une petite fille de Cadix qui grandit à Lyon et qui monta à Paris pour être inspectrice du travail avant de se retrouver impliquée dans la vie quotidienne de millions de Français mais aussi de centaines de milliers d'étrangers.

Enfin, l'écriture y est dynamique, entraînante, c'est assez rare dans un livre politique pour le signaler, mais c'est peut être un autre signe que ce livre n'est pas qu'un livre politique mais aussi un livre personnel destiné à mieux connaître le personnage. 

Après avoir lu un tiers du livre, je peux déjà m'avancer et recommander ce livre aux curieux qui ont envie d'en apprendre un peu plus sur Anne Hidalgo mais aussi aux amoureux de Paris qui ont envie de partager cet amour et qui ont envie d'avoir les premières pistes sur les prochains axes de développement de la Ville Lumière.

Pas de sanction contre Hollande dans l'Oise

JF Mancel à ses débuts
Mon précédent billet pose la question du comportement du PS quand il n'est pas présent au second tour d'une élection, comme c'est le cas dans la 2ème circonscription de l'Oise pour l'élection législative partielle de ce dimanche. En me penchant un peu plus sur le cas de cette circonscription, je confirme mon ressenti initial, ce vote est à regarder sous le prisme local et est tout sauf une sanction envers le gouvernement de François Hollande.

Tout d'abord, le candidat UMP arrivé largement en tête, Jean-François Mancel, était déjà arrivé en tête lors des législatives du printemps 2012. Son élection avait été invalidée par le Conseil Constitutionnel pour un tract contre la candidate socialiste diffusé hors délai, mais les électeurs, déjà à l'époque, avaient majoritairement voté pour l'UMP. A noter qu'au printemps dernier, la candidate FN était elle aussi déjà présente au second tour de l'élection.

Ensuite, comme déjà évoqué hier, Jean-François Mancel semble extrêmement apprécié de ses concitoyens. Pour une raison que j'ignore, cet homme est élu dans la région depuis 1978 ! Elu député en 1978, il sera de nouveau élu en 1986, réélu en 1988 et 1993. Défait en 1997, il retrouve son siège de député en 2002, est réélu en 2007 et donc initialement réélu en 2012 (et en bonne voie pour l'être de nouveau). Si sa carrière de député a connu des échecs, sa carrière de conseiller général est plus simple puisqu'élu aux cantonales de 1979, il n'a pas perdu son siège depuis et est donc conseiller général depuis plus de 33 ans à présent ! Le contexte local lui est donc assez fortement favorable.

Mais le contexte local est en réalité largement favorable à la droite. Regardons les scores du 1er tour des élections présidentielles de 2012 dans la 2ème circonscription de l'Oise:
  1. Marine Le Pen : 27,9%
  2. Nicolas Sarkozy : 27,58%
  3. François Hollande : 22,12 %
  4. Jean-Luc Mélenchon : 9,04%
  5. François Bayrou : 7,43%

Au printemps 2012, après 10 ans d'une politique nationale de droite et après 30 ans de politique locale de droite, les électeurs de Beauvais Sud ont été plus de 55% à voter pour l'UMP et le FN. A la lecture de ces résultats, l'anomalie semble se situer en juin 2012 quand la candidate socialiste perd de 60 voix environ plutôt qu'en 2013 quand les électeurs de gauche choisissent de ne pas se déplacer pour un vote où historiquement c'est la droite qui gagne à la fin. Cette abstention s'explique d'autant plus l'image politique de la France est connue et que ce n'est pas une élue socialiste de plus qui fera basculer l'Assemblée Nationale, raisonnement impossible à tenir un jour de vote national puisque seuls les sondages donnent un aperçu de ce que devrait ressemble la population de l'hémicycle...

Le PS doit-il encore appeler à voter contre le FN ?

Dimanche dernier s'est déroulé dans l'indifférence générale (y compris dans celle des électeurs concernés) une élection législative partielle dans la 2ème circonscription de l'Oise, celle de Beauvais Sud. Dimanche soir, les 33% des inscrits qui se sont déplacés dans leur bureau de vote ont voté majoritairement pour Jean-François Mancel, le candidat UMP élu dans la région depuis 1978 (député de 78 à 81, de 86 à 97 et depuis 2002, conseiller général depuis 1979). Est arrivée ensuite Florence Italiani, candidate Front National. La candidate PS - EELV, Sylvie Houssin, arrive 3ème mais n'obtient pas le seuil minimal de voix pour se maintenir au second tour. Conséquence immédiate, la candidate de la majorité gouvernementale et la direction du Parti Socialiste appellent leurs électeurs à voter pour le candidat UMP pour faire front contre le FN.

Alors que les dirigeants UMP nous ont prouvé lors des dernières cantonales et des dernières législatives qu'ils n'appellent plus à faire bloc contre le FN, le PS doit-il encore appeler au front Républicain ?

Je suis pour ce Front Républicain. Quand le PS appelle à voter pour l'UMP, cela ne signifie pas que le programme de l'UMP est compatible avec celui du PS mais que le programme du Front National n'est pas compatible avec la République. 
Si le PS demande à ses soutiens de continuer à se déplacer pour le second tour et de voter pour l'UMP, ce n'est pas pour avoir le plaisir d'entendre Jean-François Mancel pour une 7ème législature (soit déjà 25 années passées sur les bancs de l'Assemblée Nationale) mais pour ne pas ajouter une nouvelle voix haineuse à celles de Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen.
Appeler à voter contre un parti peut aider à conforter les soutiens de ce parti dans leur rôle de victime d'un système mais où est le mal quand ce même parti a bâti ses fondations sur la haine et les attaques envers les autres, tous les autres : opposants politique, étrangers, personnes de confession différente... Ces appels à voter contre le FN ajoutent peut-être une pièce au juke-box de la victimisation mais rappelle aussi à ceux qui doutent que le FN n'est pas un parti comme les autres. 

Certes cet appel au Front Républicain contre le FN ne doit pas empêcher la réflexion du pourquoi de la défaite de la candidate socialiste locale. Car c'est au niveau local qu'il faut chercher des explications. Comment est-il possible que la Gauche n'arrive pas à créer l'alternance dans cette région alors que le candidat de la droite est le même depuis 35 ans ? En attendant les débats qui auront lieu, je n'en doute pas, dans les sections locales, je reste convaincu que dans la défaite, la stratégie du PS est la bonne. L'alternative à l'UMP ne doit pas être un parti haineux et tant que ce sera le seul choix proposé aux électeurs, à Beauvais comme partout en France, la seule réponse possible sera de faire front et d'appeler à voter pour l'adversaire UMP.

mardi 19 mars 2013

Quelle direction pour les négociations israélo-palestiniennes ?

Ce lundi les nouveaux parlementaires israéliens ont validé le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu. Pour former ce gouvernement, Netanyahu a du jongler entre de nombreux partis, vu le résultat serré des dernières législatives.

Au final, le Likoud, le parti du Premier Ministre, prend le contrôle des gros ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Les centristes du nouveau parti Yesh Atid (Il y a un avenir) a obtenu les ministères de l'Education, de la Santé et surtout celui des Finances, ministère clé en période de crise. Le parti arrivé 3ème des législatives, les nationalistes-religieux de la Maison Juive, vont occuper les ministères du Commerce, de l'Industrie et du Logement. Enfin, Tzipi Livni, ex Kadima, sera la ministre de la Justice.

Avec ce gouvernement à la stabilité précaire (les partis présents représentent 68 députés sur 120), je m'interroge sur l'avenir des discussions autour du conflit israélo-palestinien. La présence de Tzipi Livni au ministère de la Justice et chargée des négociations de paix avec l'Autorité Palestinienne est encourageante. Pendant la campagne des législatives, elle avait été la seule a parler ouvertement du conflit israélo-palestinien dans son programme et de sa volonté de faire avancer le processus de paix autour de 2 états indépendants :
"Tzipi Livni et Hatnouah vont relancer le processus de paix et ranimer l'espoir de parvenir à un accord durable avec les voisins d'Israël, car un accord de paix prévoyant deux Etats, israélien et palestinien, constitue un besoin sécuritaire, économique, social, environnemental et ethnique et car il s'agit d'une condition nécessaire à la sécurité, la prospérité et la stabilité d'Israël, à la fois en tant qu'Etat juif et que démocratie."
   
Le problème est qu'aux côtés de Tzipi Livni, on retrouve les nationalistes de la Maison Juive au ministère du Logement. Cela signifie que ce parti, qui a fait une campagne très axée sur les droits et la défense des colons, va être en charge du Logement, donc des programmes d'extensions et de création de colonies à Jerusalem Est et en Cisjordanie. Uriel Ariel, le nouveau ministre du Logement, a déjà annoncé : "Il ne peut y avoir qu’un seul Etat entre le Jourdain et la Méditerranée, c’est Israël."
Il n'est pas le seul à penser cela puisque le vice-ministre de la Défense a également annoncé : "Le nouveau gouvernement va renforcer la colonisation en Judée-Samarie, en Galilée et dans le Néguev."

Si on met en parallèle de ces discours les propos de Marwan Barghouti, un des dirigeants du Fatah emprisonné à vie dans les prisons israéliennes, rapportés par sa femme :
"Marwan m’a dit la semaine dernière, lorsque je suis allé lui rendre visite en prison, qu’il n’attendait pas de la visite de Barack Obama à Ramallah de nouvelles initiatives mais que le président américain exige d’Israël de respecter ses engagements et les résolutions de la communauté internationale, c’est-à-dire cesser l’occupation en se retirant des territoires palestiniens. Il y a 20 ans, nous avons signé les accords d’Oslo. Regardez où nous en sommes aujourd’hui, rien n’a bougé, la colonisation a même explosé, village après village, zone, par zone. On ne pourra pas construire un Etat dans un territoire gangréné par ce cancer. Marwan n’a donc dit qu’il ne servait à rien de négocier tant qu’il n’y aurait pas de bonne volonté de la part d’Israël, tant que ne cessera pas la politique du fait accompli et de la judaïsation de Jérusalem."

Cette ligne anti-colonie est loin d'être une lubie palestinienne ou une simple excuse pour ne pas s'assoir à la table des négociations. Ce 18 mars, une mission mandatée par le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a rendu son rapport sur la colonisation en Cisjordanie : 
"La mission demande à Israël de se conformer aux dispositions de l'article 49 de la quatrième convention de Genève, de cesser immédiatement et sans condition préalable la colonisation ainsi que d'initier un processus de retrait des colons."

Si la fracture entre les attentes des Palestiniens et les actes de Benjamin Netanyahu n'est pas nouvelle, je comprends mal la position de Tzipi Livni. Elle qui avait refusé de participer aux précédents gouvernements de Benjamin Netanyahu, elle qui avait été la seule avec les partis arabes israéliens à évoquer le cas de la Cisjordanie, elle qui annonce encore aujourd'hui sa volonté d'arriver à un accord avec l'Autorité Palestinienne, pourquoi a-t-elle accepté de rejoindre un gouvernement qui annonce ouvertement se moquer des attentes de leurs voisins Palestiniens ?

A voir ce nouveau gouvernement israélien, j'en viens à me demander s'il n'était pas préférable d'avoir des ultra-religieux comme dans les précédentes coalitions menées par le Likoud plutôt que la présence de ces provocateurs défenseurs des colons illégaux...

jeudi 14 mars 2013

15 mars : 2ans de conflit #StopSyria

Ce 15 mars 2013 est le triste anniversaire de la guerre civile en Syrie. Il y a 2 ans, on parlait contestation et rébellion d’une petite bourgade syrienne, Deraa. Depuis, la situation a empiré. La contestation a gagné le reste de la Syrie. Depuis la ville de Homs vit sous les tirs des rebelles et de l’armée. Certains quartiers sont rasés, quasiment tous portent des traces de tirs, d’obus. Ensuite, la ville d’Alep, 2ème plus grande ville du pays a été le théâtre de cette guerre civile, sans que le regard de Sauron Bachar ne se détourne et laisse respirer les habitants de Homs.

Ce 15 mars marque donc les 2 ans d’un printemps syrien qui s’est rapidement transformé en guerre civile qui refuse de dire son nom. Le gouvernement d’Al Assad fils persiste à se déclarer en légitime défense face à des forces terroristes étrangères. Les rebelles sont trop disparates pour former un gouvernement, entre laïcs militants de plus de démocratie et djihadistes se battant pour aboutir à une nouvelle république religieuse, comme c’est hélas le cas dans les voisins qui en ont déjà fini avec leur printemps.

Plus le temps passe, plus la solution de ce conflit et surtout l’avenir du pays est incertain. Comment ne pas soutenir ces syriens qui souhaitent plus de liberté et plus de démocratie dans un pays où il n’est pas étonnant d’avoir des agents des services secrets dans une classe de cours, où héberger un étranger rencontré par le site couchsurfing provoque une convocation au poste de police locale pour l’hébergeur, où l’ambassade française recommande aux journalistes freelance de ne pas photographier, de ne pas enregistrer de son, bref de ne pas travailler ?
Mais plus le temps passe, plus on a des retours des autres pays du printemps arabe. Aujourd’hui, on a vu les Frères Musulmans à la tête de l’Egypte, on voit les premières conséquences d’Ennahdha en Tunisie. Sur ce dernier, la révolution a été totale, on me racontait dernièrement une anecdote : « Sous Ben Ali, on pouvait s’embrasser dans la rue mais il était interdit d’y prier ; aujourd’hui c’est l’inverse. »
Enfin, plus le temps passe, plus il sera difficile de créer les conditions d’un vivre-ensemble. Chaque famille aura été victime de cette guerre, que ce soit en étant obligé de s’exiler à l’étranger ou au moins loin de sa ville (comme l’ont fait de nombreux Homsis), ou en ayant eu un proche tué au combat ou pire un membre de sa famille victime d’un tir de sniper (peu importe le coté).

Comme l’an dernier, mobilisons nous pour dire stop au conflit. Rassemblons nous sous cette vague blanche et espérons que cette vague soit la dernière. Pour que le 15 mars 2014 ne soit pas sous le signe de la Syrie, je vais reprendre les mots de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme :

Vendredi 15 Mars de 19h à 19h30h où que vous soyez, nous vous invitons à manifester pour dire “Stop” aux massacres en Syrie.
Sortez dans la rue, organisez des rassemblements, munis d'un tissu ou d’une feuille blanche siglé d’un STOP pour faire savoir au peuple syrien qu’il n’est pas seul.
Postez vos photos à l’adresse http://www.vagueblanchepourlasyrie.org/category/postez-votre-photo/ ou participez en tweetant avec le hashtag #SyriaStop
Propagez “Une vague blanche pour la Syrie” à travers le monde.
A Paris, rendez-vous place du Panthéon, à 19h précises.

mercredi 13 mars 2013

Des dictateurs argentins et un évêque catholique

François 1er encore évêque
avec Videla encore dictateur
(source @natxox)
Dans la nuit du 13 au 14 mars, Le Monde publiait un article sur la nouvelle condamnation à la prison à perpétuité pour le dernier dictateur argentin, Reynaldo Bignone. Il s'agit de sa deuxième condamnation à perpétuité pour disparitions forcées et tortures.

Reynaldo Bignone est un ancien militaire, le dernier président de la quatrième et dernière junte militaire. Durant les 7 années de cette dictature militaire, 30 000 argentins ont "disparu", 15 000 furent fusillés, 9 000 furent prisonniers politique et au moins 500 bébés ont été kidnappés pour agrandir la famille des puissants proche du régime. Cette dictature avait pour idéologie le national-catholicisme et pour objectif de défendre la civilisation occidentale chrétienne des juifs et des communistes. 

Le premier dictateur de ce régime était un certain Jorge Rafael Videla. Cet homme a réussi l'exploit de se faire condamner deux fois à perpétuité, comme Reynaldo Bignone, d'être toujours sur le banc des accusés dans le procès de l'opération Condor (et donc de risquer une nouvelle peine à vie). Le visage Jorge Rafael Videla est également connu des moins jeunes supporters de foot puisqu'il remit la Coupe du Monde au capitaine argentin lors de la Coupe du Monde organisée à domicile en 1978 alors qu'à quelques centaines de mètres, des opposants politiques et des religieux se faisaient torturés par ce régime sanguinaire. Enfin, Jorge Rafael Videla peut se vanter d'avoir été le 1er chef d'état à recevoir l'eucharistie du nouveau Pape François 1er alors que ce dernier n'était encore que simple évêque argentin. Malheur d'un temps révolu, ce simple évêque, connu sous le nom de Jorge Mario Bergoglio, est soupçonné d'avoir dénoncé deux prêtres opposants du régime aux militaires.

Suite logique de l'histoire, le successeur du pape ayant participé aux Jeunesses Hitlériennes est un pape qui a participé à une dictature sud américaine. Si l'on suit le sens de l'histoire, le prochain sera-t-il africain et aura participé à un génocide ?
Bergoglio donnant la communion à Videla
(source @RaquelGarridoPG)

vendredi 8 mars 2013

Les sportives dans les médias

Photo de Catherine Defolie
En cette journée internationale des droits des femmes, je me suis penché sur la couverture médiatique des sports féminins, football, handball, basket et rugby. Les 3 premiers car nos joueuses françaises ont brillé dans les dernières grandes compétitions internationales, le dernier pour compléter la liste des sports collectifs.

A la télévision, sans trop de surprise, c’est le football qui s’en sort le mieux. France 4 et Eurosport diffusent 16 matchs du championnat de 1ère Division. En plus, comme les Lyonnaises font souvent un bon parcours en Coupe d’Europe, on peut voir quelques uns de leurs matchs (les demi-finales et la finale). Pour les autres sports, c’est la misère. Si Canal + (et sport+) ont les droits pour diffuser des matchs du championnat de basket, il n’y a que la finale de la Coupe de France qui soit diffusée. Les supporters de hand ne peuvent voir que les grandes compétitions internationales (euro et mondial), soit 2 semaines par an environ. Les rugbywomen doivent se contenter du match France-Angleterre du Tournoi des 6 Nations, diffusé depuis l’an dernier sur France 4. Si nos journalistes sportifs sont toujours élogieux et répondent présents pour commenter les beaux parcours en compétition internationale, j’ai l’impression qu’ils ne sont pas au courant que ces filles jouent le reste de l’année en club et que c’est grâce à ces matchs de clubs qu’elles brillent en équipe nationale.
Si la télévision, n’est pas au rendez-vous, il reste internet pour espérer avoir des analyses et des commentaires sur les différentes compétitions. Je tiens donc à donner une mention spéciale au site sport24.com qui ne propose aucune compétition féminine dans ses menus thématiques et qui se fend aujourd’hui d’un article sur le rugby féminin car c’est la journée de la femme…

Autre site pas bien meilleur, sports.fr qui propose 21 rubriques dans la section Foot mais pas une seule ne concerne les femmes. Point positif, ils se rattrapent avec le hand et le basket où il est possible d’avoir les résultats de toutes les compétitions (championnat de D1 et coupes d’Europe). Le meilleur élève est lequipe.fr qui propose les résultats et les classements de toutes les compétitions féminines. Cerise sur le gâteau, il est même possible de lire de temps à autre un article commentant un match d’un sport féminin !

En résumé, pour suivre l’actualité d’un sport collectif féminin, il faut s’armer de patience et de courage. On est encore très loin d’avoir une couverture médiatique égale entre sportives et sportifs.