jeudi 30 mai 2013

François Hollande vide les caves de l'Elysée


Par temps de crise, toutes les économies et les apports de liquidités sont bons à prendre. Si les particuliers semblent être de plus en plus nombreux à passer au Mont de Piété (qui a vu une hausse continue entre 2007 et 2011) ou à faire appel à des magasins de reprises d’objets d’occasion, l’État aussi se met à vendre une partie de ses biens. 

En cette fin de semaine (jeudi 30 mai et vendredi 31 mai), l'Élysée met aux enchères 1 200 bouteilles issues de la cave présidentielle réparties en 552 lots. Rassurez-vous, François Hollande aura toujours une bonne bouteille à proposer lors des dîners officiels à l’Élysée puisque ces 1 200 bouteilles ne concernent que 10% de la cave du Château. De plus, l’objectif de cette vente n’est pas de faire réellement entrer de l’argent dans les caisses de l’État. La présidence de la République veut juste renouveler une partie de la cave. Donc pour éviter de dépenser l’argent des contribuables pour s’acheter de nouveaux Grands Crus, c’est la voix de l’autofinancement qui a été choisie.

Pour les amateurs, Drouot, qui organise la vente, précise que « tous les vins furent servis à la table du Président de la République et ont, pour certains, accompagné de grands moments de l’histoire de la Cinquième République. » Au programme de la vente, des vins alsaciens (domaines Hugel, Trimbach et Weinbach), des champagnes (cuvée Clos du Mesnil de Krug, 1985), des vins de Bourgogne blancs (Chablis, Meursault, Montrachet, etc.) ou rouges (Romanée-Conti, ou certaines cuvée des Hospices de Beaune) dont certains millésimés 1959, quelques vins de Loire et les plus grands noms du vignoble bordelais (Petrus, Cheval Blanc, Cos d’Estournel. Quelques magnums d’Yquem 1990 devraient aussi satisfaire les amateurs. Enfin, quelques bouteilles de la vallée du Rhône (Chateauneuf du Pape, Côte Rôtie) ou du Sud-Ouest (Monbazillac) seront aussi proposées à la vente.
Le plus étonnant, c’est qu’il y en aura pour toutes les bourses (ou presque) puisque certaines bouteilles sont estimées à 15€. Elles pourront tout de même monter jusqu’à 2 500€ pour une bouteille de Petrus 1990.

La vente aux enchères se déroule ce jeudi à partir de 19h30 et continue ce vendredi 31 mai dès 14h à Drouot.

mercredi 29 mai 2013

Dépenses de l'Elysée, quand Paris Match lache Sarkozy

La vision que l'on peut avoir des médias peut sembler assez différentes que l'on soit militant d'opposition ou "blogueur de gouvernement". Par exemple, il y a un peu plus d'un an, je ne pensais qu'un blogueur influent mette en avant une infographie publiée par LCI, filiale de TF1, chaine du groupe Bouygues. Pourtant ce blogueur a raison, et l'infographie prend d'autant plus de sens qu'elle provient d'une chaine qui a toujours soutenu les chiffres des forces de l'ordre face à ceux des opposants. 

Nouvelle surprise dans le comportement des médias, une nouvelle infographie publiée dans Paris Match. Souvenez-vous Paris Match, l'hebdo qui publiait des photos de Sarkozy aux bourrelets retouchés pour ne pas froisser Président de la République en fonction à l'époque, suite aux conseils appuyés de son propriétaire. Comme vous pouvez le voir, cette infographie montre les économies faites par François Hollande lors de sa première année à l'Elysée en comparaison de la dernière année de Nicolas Sarkozy au même poste.

Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par prendre la défense du président sortant, quoique... Les deux années sont difficilement comparable, surtout entre une 1ère année pleine de bonne volonté du président Hollande face à la dernière année, que l'on pourrait qualifier de campagne pour le président Sarkozy. Cette pensée est d'autant plus choquante quand l'on compare le budget des voeux présidentiels. Nicolas Sarkozy aurait dépensé 2,8 millions d'euros d'argent publique pour présenter ses voeux aux différents secteurs d'activité au début 2012 quand François Hollande n'aurait dépensé que 184 000 € pour le même exercice au début de l'année 2013. De là à penser, comme je le pensais l'an dernier, que Nicolas Sarkozy a commencé à faire campagne aux frais du contribuable, il n'y a qu'un pas...
Point négatif pour François Hollande, ses voyages internationaux coutent plus chers que son prédécesseurs (4,2 millions pour 20 voyages comparé aux 3,8millions pour 28 voyages).

A l'exception des coûts liés aux voyages, où il faudrait tout de même vérifier les destinations pour avoir une idée plus précise vu qu'un voyage au Mali en guerre coute surement plus cher qu'un déplacement à Bruxelles même si ces 2 voyages sont des déplacements internationaux. Cette infographie montre une net baisse des dépenses au sommet de l'Etat, que ce soit au niveau du salaire présidentiel, du nombre d'employés ou du budget total de l'Elysée. 

En résumé après avoir livré une interview assez intéressante du chef de l'Etat il y a quelques semaines, Paris Match nous offre une comparaison assez intéressante du mode de fonctionnement de l'Elysée, quitte à se faire mal voir de son ancien favori toujours partant pour un retour à la compétition dans les années à venir.

mardi 28 mai 2013

Mon édito pour Mediavox : "Hauts salaires, reniement ou 1ère avancée"

Qui  peut admettre que des patrons touchent des millions d’euros quand le salaire annuel médian en France est de 17 500 € ? Pas grand monde en temps normal, sûrement encore moins en cette période de crise où l’on nous explique à longueur de temps qu’il faut faire des efforts, que nos salaires ne vont pas être augmentés ou pire qu’il faudra travailler plus d’heures pour le même salaire mensuel.

Ce constat était bien compris par les candidats à l’élection présidentielle l’an dernier. L’an dernier, Jean-Luc Mélenchon proposait de limiter les salaires des patrons (du secteur public comme du secteur privé) à 20  fois le salaire médian, soit 350 000€ annuel. Que proposaient les deux du second tour ? Pour Nicolas Sarkozy, afin d’éviter les dérives actuelles, il voulait que les salaires des patrons des grandes entreprises soient votés par l’assemblée générale des actionnaires. François Hollande promettait de limiter les écarts de salaires de 1 à 20 dans les entreprises publiques (26ème engagement). Pour les entreprises du secteur privé, le candidat socialiste proposait de faire entrer des représentants des salariés au conseil d’administration ou en comité de rémunération. Déjà à l’époque, François Hollande croyait aux vertus de l’auto-régulation.

Quelques semaines après la formation du gouvernement, Pierre Moscovici présente un décret limitant les salaires des dirigeants des entreprises publiques à 450 000€, soit 20 fois les salaires moyens les plus bas dans les entreprises publiques. Le 25 juillet, le gouvernement approuve le décret qui prendra effet en octobre 2012. Il reste à s’attaquer aux entreprises du privé. Si Pierre Moscovici annonce depuis l’été 2012 que l’Etat va proposer une loi sur le sujet, on sent la question complexe. La loi est souvent repoussée et la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem prévient que les rémunérations du privé ne pourront pas être contrôlé de la même façon que celles du public.


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mercredi 22 mai 2013

A quoi joue Proglio avec Fessenheim ?

Proglio et son regard avisé sur le nucléaire
C'est une promesse phare de la campagne présidentielle de François Hollande, c'était même une de des promesses les plus clivantes durant la primaire citoyenne, la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. En mars 2012, François Hollande affirmait son objectif de voir la centrale de Fessenheim fermée avant la fin de son quinquennat. En septembre, lors de l'ouverture de la conférence environnementale, le Président de la République confirme cette volonté en annonçant que la centrale serait fermée pour la fin de l'année 2016. 

Aujourd'hui, l'Autorité de Sureté du Nucléaire (ASN) a donné son feu vert pour continuer l'exploitation de la centrale alsacienne à condition qu'EDF, l'exploitant de la centrale, réalise des travaux de sécurisation des deux réacteurs. Les travaux de sécurisation des 2 réacteurs sont enclenchés. Ces travaux devraient coûter plus de 130 millions d'euros à EDF, mais ces travaux ne sont que du colmatage sur des réacteurs conçus dans les années 60 et mis en service en 1978 après 7 années de travaux.

Le 10 avril, le Conseil d'Etat a rejeté un recours de l'association Sortir du Nucléaire qui demandait qu'on interdise les travaux à Fessenheim car étant contraire à la politique de François Hollande et la nomination d'un délégué inter-ministériel à la fermeture et la reconversion du site de Fessenheim. Autre coup dur, la Cour Administrative d'Appel de Nancy a rejeté la demande de fermeture administrative du site faite par l’Association trinationale de protection nucléaire (ATPN).

Fort de tout ceci, Henri Proglio, nommé au poste de PDG d'EDF par Nicolas Sarkozy (on se souvient sa tentative de toujours gagner plus avec le cumul du salaire de dirigeant de Véolia avec son salaire de PDG d'EDF), entre dans la provocation face au gouvernement. Si l'Etat ordonne la fermeture de la centrale de Fessenheim, alors il devra régler à EDF la modique somme de 5 milliards d'euros ! Comment ne pas s'interroger sur les motivations du patron d'EDF pour s'opposer à la fermeture de Fessenheim ? Ces motivations sont d'autant plus sujettes à interrogation quand on se souvient des propos d'Anne Lauvergeon l'an dernier : "Saura-t-on un jour pourquoi le patron d'EDF a eu ainsi table ouverte à l'Elysée durant tout ce quinquennat ? Regardez encore, la semaine dernière, les résultats de l'appel d'offres de l'Etat pour 10 milliards d'euros dans l'éolien offshore".

Rappelons que l'objectif du gouvernement n'est pas de fermer pour le plaisir la centrale de Fessenheim. La situation géographique de la centrale n'est pas sure puisque basée sur une zone sismique sensible (même si ce n'est pas le Chili ou le Japon), la centrale est vieille pour ne pas dire vétuste, c'est la plus ancienne en activité en France. De plus le gouvernement veut faire de ce démantèlement un exemple pour le savoir-faire français. C'est une occasion unique pour EDF d'être précurseur et donc à terme référence sur le démantèlement de site nucléaire, ce qui signifie une source de revenu non négligeable dans les années à venir en Europe et dans le Monde. Enfin, si l'utilité de la centrale de Fessenheim est connue, elle couvre environ 66% des besoins de l'Alsace en électricité, sa fermeture est l'occasion d'encourager le développement de nouvelles solutions de production d'énergie, sujet où encore une fois EDF a tout à y gagner. Mais entre convictions politiques et refus de se projeter dans l'avenir, Proglio et EDF s'entêtent dans le choix de maintenir une centrale obsolète. Le comportement d'EDF est en quelque sorte comparable au comportement de nos constructeurs automobiles, "attendons qu'il soit trop tard pour développer de nouvelles solutions", sauf que trop tard dans le nucléaire peut couter jusque 5 800 milliards en cas d'accident.

D'autres infos et plus de liens sur le sujet chez Eric Citoyen, le blogueur mulhousien.

mardi 21 mai 2013

Mon édito pour Mediavox : "France toujours colonisatrice"

La France est un pays colonisateur. Historiquement cette phrase est juste. La présence colonisatrice  de l’état Français en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et en Afrique Subsaharienne jusqu’à la deuxième moitié du XXème siècle est indiscutable. Son départ, plus ou moins violent selon les cas, fut une bonne chose, n’en déplaise à certains nostalgiques. Dire que la France est un pays colonisateur aujourd’hui, c’est une pensée moins courante, c’est pourtant ce qui est ressorti des discussions à l’ONU en fin de semaine dernière. Le 17 mai, l’ONU a adopté une résolution affirmant « le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l’autodétermination et à l’indépendance« , conformément à la Charte de l’ONU et l’article 73 sur les territoires non autonomes.

Ce qui étonne dans cette information est le comportement de la France sur ce sujet. La diplomatie française a refusé de prendre part aux discussions autour de cette résolution. Son explication se résume aux récentes élections territoriales en Polynésie. Ces élections ont donné un large vainqueur, Gaston Flosse, leader du parti autonomiste et ancien du RPR, face au leader indépendantiste Oscar Temaru. Pourtant, cette excuse est difficile à avaler. Gaston Flosse est connu, bien connu même puisqu’il peut se vanter d’être l’homme politique ayant le plus de condamnations, dont complicité de tenue illicite de maison de jeux, prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics, obstacle à l’exercice des pouvoirs des magistrats, destruction de preuves.


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Mariage Pour Tous, motif de rassemblement à l'UMP ?

Vendredi dernier, un sondage sur l'image de l'UMP montrait la piètre opinion qu'avaient les Français de l'UMP et de son projet pour la France. En ce week-end de Pentecôte pourtant, ça discutait ouvertement programme pour 2017 dans l'opposition. A l'ordre du jour, faut-il revenir ou non sur le mariage pour tous ? 

Pour Guillaume Peltier, chef du courant de la Droite Forte, la loi Taubira est "mauvaise, il faudra la supprimer". Pour cela, rien de plus simple, il suffit de brandir l'option du referendum tant réclamée par les manifestants, en oubliant toujours que ce referendum n'est pas réalisable tant l'état actuel de la Constitution. Guillaume Peltier ne s'arrête pas à là, il propose donc de remplacer la loi pour le mariage pour tous "par une stricte union civile, sans rétroactivité bien entendu, qui interdira les adoptions pour les personnes de même sexe mais aussi la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation pour autrui)." Encore un qui n'a pas lu le texte de loi qui vient d'être promulgué puisqu'il n'y a bien sur aucune référence à la PMA et à la GPA. Mieux encore, la GPA n'est toujours pas autorisée en France, que l'on soit hétéro ou homo, marié ou célibataire, ça devrait rendre plus facile son interdiction.

Son de cloche différent dans l'est de la France où Frank Riester, seul député favorable au mariage pour tous, répond que "c’est mentir aux Français que de dire que nous abrogerons, même par référendum, la loi sur le mariage pour tous si nous revenons en responsabilité au niveau national".  Propos assez similaires chez Nathalie Kosciusko-Morizet : "Quand j'entends les uns ou les autres dire "on abrogera la loi", comme si on pouvait démarier ou désadopter, je dis ce n'est pas vrai !", sauf que je ne suis pas sur que la candidate à la Mairie de Paris ait bien compris les propos de ses camarades. En tout cas, je n'ai pas encore entendu la moindre personne influente à l'UMP évoquer un retour arrière, comme dit plus haut, j'entends plutôt des appel à un arrêt à une date donnée...

Autre personnalité, autre discours, Jean-François Copé, chef presque élu de l'UMP, veut revenir sur la loi Taubira, mais uniquement pour revoir le volet sur l'adoption. C'est donc une première bonne nouvelle, il n'est plus contre les mariages entre deux personnes du même sexe. Les mentalités évoluent.

C'est d'ailleurs ce que dit Luc Chatel, fidèle lieutenant de Jean-François Copé, "dans quatre ans, le monde aura évolué. Nous avions déjà pris des positions de ce type là au moment du Pacs, nous ne sommes pas revenus en arrière."

Si je récapitule, en cas de retour au pouvoir de l'UMP en 2017, le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe seront annulés, sauf que le mariage sera possible tout de même mais pas la GPA, mais de toute façon il n'y aura pas de retour en arrière.
Si l'UMP trouve que le gouvernement actuel est adepte du couac et de la cacophonie, j'ai l'impression que c'est la même chose dans l'opposition. Pour revenir au sondage sur l'image de l'UMP, je ne sais pas si les 31% des sondés qui trouvent que l'UMP a un projet pour la France ont raison, en revanche, je suis d'accord avec les 75 % de Français qui trouvent que l'UMP n'est ni rassemblée, ni unie.

dimanche 19 mai 2013

Lundi de Pentecôte, ce jour férié comme les autres

La question revient tous les ans, faut-il se lever pour aller travailler le lundi de Pentecôte ? Les horaires spéciaux aux jours fériés sont-ils applicables ce jour là ? Petite piqure de rappel.
Illustration emprunté à cadremploi

Après la canicule catastrophe de l'été 2003 qui a fait des ravages au près des plus anciens et plus faibles d'entre nous, le gouvernement Raffarin a décidé en 2004 de créer une journée de solidarité envers les personnes âgées. Les entreprises doivent versées à l'Etat 0,30% de leur masse salariale et en leurs employés doivent travailler une journée supplémentaire sans être payés. Pour cela, le gouvernement de l'époque décide de supprimer le caractère férié du Lundi de Pentecôte. Les salariés devaient donc travailler gratuitement ce jour là.

En 2008, le gouvernement Fillon revient sur le caractère férié du Lundi de Pentecôte. Le jour redevient officiellement un jour férié, mais le gouvernement n'abandonne pas l'idée de cette journée de solidarité (à juste titre quand on voit qu'elle ramène près de 2,4 milliards d'euros à l'Etat chaque année). Les entreprises continuent à reverser à l'Etat 0,30% de leur masse salariale. En revanche il y a du changement pour les employés. Le Lundi de Pentecôte étant redevenu férié, ils ne doivent plus aller travailler ce jour là. A partir de là, 2 cas de figure se présentent :
  1. Les salariés doivent travailler soit un jour supplémentaire gratuitement soit un jour férié (le jour de Noël, le Lundi de Pentecôte ou tout autre jour chômé), soit un samedi. Seul le 1er mai est sacralisé et ne peut être utilisé comme journée de solidarité. Les salariés peuvent aussi perdre un jour de congé ou un jour de RTT.
    Ce fonctionnement est propre à chaque entreprise et est normalement géré par un accord avec les représentants syndicaux de l'entreprise.
  2. L'entreprise offre ce jour à ses employés. Elle paye ses 0,30% de masse salariale obligatoire mais les employés ne travaillent pas un jour de plus ni ne perdent un jour de congé ou de repos.
Quelle que soit la solution adoptée, elle doit être stipulée clairement dans le contrat de travail ou dans les accords d'entreprises.

En résumé, le Lundi de Pentecôte est un jour férié comme les autres, même s'il semblerait qu'exceptionnellement cette année le Lundi de Pentecôte soit un 11 novembre supplémentaire.

vendredi 17 mai 2013

UMP - l'Union des Mal Perçus

"François Hollande n'est pas à sa place. Regardez sa côte de popularité, c'est le président le plus mal aimé de 5ème République, il doit partir." J'entends souvent cette phrase ou des expressions similaires dans la bouche des dirigeants de l'UMP. D'ailleurs certains n'hésitent pas à demander un remaniement ministériel pour que l'UMP soit à la tête d'un gouvernement d'union nationale.

L'institut de sondages CSA vient de livrer les résultats d'un sondage réalisé pour Nice-Matin sur l'image de l'UMP au près des Français. Les résultats sont éloquents.

D'après l'institut CSA, moins d'1/3 des Français pensent que l'UMP a un projet pour la France, et seulement 26% des Français pensent que l'UMP proposent de bonnes solutions aux problèmes du pays. Il faut dire que vu l'état de la France après 10 années de gouvernement de Droite, s'ils avaient de bonnes solutions, elles étaient bien cachées derrières leurs mauvaises idées...

Au delà de l'avis sur la valeur programmatique de l'UMP, si gouvernement d'union national il devrait y avoir, il faudrait choisir d'après les leaders UMP un Premier Ministre issu de ce parti. Mais quel est le patron dans cette opposition qui serait apte à prendre les manettes ? Si le choix revenait aux Français, il serait difficile puisque seuls 25% des sondés pensent que l'UMP a des dirigeants de qualité. Et une fois nommé, pourrait-on croire à la réussite d'un gouvernement d'union nationale quand seulement 13% des Français trouvent que l'UMP est rassemblée et unie ?

Bien sur les sondages valent ce qu'ils valent, mais cette photo prise tout juste un an après l'arrivée de l'UMP dans l'opposition montre que leur primaire ratée de l'automne dernier est encore dans toutes les mémoires. L'autre point intéressant est que cette concentration d'énergie contre le mariage pour tous n'a pas porté ses fruits. En ce concentrant sur ce sujet au lieu de proposer de véritables solutions pour sortir les Français de la crise, l'UMP ne semble pas avoir réussi à fédérer autour d'elle l'opposition et semble toujours aussi faible programmatiquement parlant. Pour retrouver le pouvoir, crier fort ne suffira surement pas, en tout cas, c'est ce que je retiens de ce sondage.

jeudi 16 mai 2013

Acte II de l'exception culturelle, scène 1

Pour célébrer l'ouverture du Festival de Cannes, je vais revenir sur le 2ème acte de l'exception culturelle française qui est en train de se mettre en place avec la présentation du rapport Lescure cette semaine. Tout d'abord il faut rappeler que, comme son nom l'indique, ce n'est qu'un rapport. L'équipe derrière ce rapport a conduit de nombreux entretiens avant de rédiger ce rapport et ses 80 propositions, mais ces propositions n'engagent que leurs auteurs. A présent, c'est au ministère de la Culture de mener les négociations avec les différentes branches du monde de la culture puis il faudra passer les décrets des dispositions le permettant, de rédiger les propositions de loi correspondants aux résultats de ces négociations (basées sur les propositions du rapport mais pas uniquement) et pour d'autres propositions faire en sorte qu'elles prennent place dans la prochaine loi de finances (loi qui arrivera à l'automne). En résumé, ce rapport donne des indications au gouvernement, il va falloir voir ce qu'il en fait à présent.

Deux principales propositions ont été largement commentées depuis l'annonce du rapport. La première est la fin proposée d'Hadopi. Le rapport Lescure propose le maintien de la riposte graduée, c'est à dire l'envoi d'avertissement avant sanction. La nouveauté est sur les sanctions encourues. Finie la coupure de connexion après 3 avertissements, la sanction devrait être financière. Mais pour cette proposition, le conditionnel est obligatoire. De nombreuses associations sont déjà debout contre cette pseudo-mort d'Hadopi et le député PS Patrick Bloche a déjà annoncé qu'il espérait arriver à la fin de la riposte graduée. Personnellement, j'espère juste que la solution retenue demandera un budget de fonctionnement bien moindre que l'Hadopi actuelle, surtout vu les résultats obtenus (1 seule condamnation depuis sa création).
Autre proposition qui a fait grand bruit, la création d'une taxation sur les appareils connectés. La raison de cette nouvelle taxe est simple et semble être de bon sens. Il existe aujourd'hui une taxe sur la copie privée qui s'applique sur les différents moyens de stockage de données (cd et dvd vierges, disques durs, clés usb entre autres), mais on peut légitimement s'attendre que dans les années à venir (d'ici 3 ans d'après Pierre Lescure) cette taxe ne rapporte presque plus rien à l'Etat. En effet le mode de vie numérique passe de plus en plus par l'utilisation de contenu en ligne (entre le streaming pour la musique et la vidéo, le stockage de données sur le « cloud », les jeux en ligne). Dans ce cas, il est nécessaire de trouver une nouvelle source de revenus pour financer la création culturelle puisque la source actuelle est en train de se tarir. Cette proposition est donc une illustration parfaite de la recherche d'un nouvelle acte de l'exception culturelle en cherchant de nouveaux moyens plus en cohérence avec son temps pour financer la création en France.

J'aimerai aussi revenir sur un autre point assez important dans le rapport Lescure, la chronologie des médias. La chronologie des médias est le cycle de vie d'un film de sa sortie au cinéma puis les différentes étapes de sa diffusion.

Aujourd'hui, cette chronologie est ainsi faite :


Un film qui est sorti au cinéma ce mercredi 15 mai 2013 sera disponible en DVD et en vidéo à la demande à l'acte (achat d'un film, hors abonnement) le 15 septembre 2013. Ce film pourra être diffusé pour la première fois à la télévision (sur Canal+ ou sur une autre chaine payante, comme Orange) à partir du 15 mars 2014. Si une chaîne de télévision gratuite veut diffuser ce film en clair, elle devra attendre le 15 mars 2015 (à condition que cette chaîne finance la création cinématographique, soit les principales chaînes classiques). Si un internaute est abonné à une chaîne de vidéo en streaming (par exemple Canalplay, la chaîne de streaming de Canal +), cet internaute pourra voir notre film le 15 mai 2016. Cela veut dire qu'aujourd'hui, un abonné à Canalplay dépense 10€ par mois pour voir des films sortis en salle au début de l'année 2010. Ca ne donne pas vraiment envie de prendre un abonnement pour visionner des films en streaming légalement.

Dans sa 7ème proposition, le rapport Lescure propose différentes idées sur la vidéo à la demande. Une idée très intéressante et totalement innovante est la mise à disposition en VOD à l'acte des films au moment de leur sortie en salle en limitant le public concerné à ceux habitant à plus de 50 km d'une salle de cinéma. Cette solution permettrait de toucher un public ne se rendant que très rarement au cinéma du fait de son éloignement géographique. Cette offre de VOD hors abonnement n'impacterait donc que très légèrement les exploitants de salles de cinéma.

Autre idée présente dans cette 7ème proposition, diviser par 2 le délai autorisant la diffusion sur les sites de vidéo en streaming par abonnement, soit passer de 36 mois à 18 mois. Cette proposition risque de ne pas ravir les patrons de chaînes de télévision gratuites puisque les films seraient donc disponibles en streaming 4 mois avant leur première diffusion possible à la télévision. En revanche cette proposition ne peut être qu'un grand encouragement pour développer l'offre de streaming par abonnement. Pour cela, il faudra que ces chaînes de vidéo à la demande jouent le jeu, mettent en ligne la majeure partie de leur catalogue et dans des conditions optimales (HD, possibilité de visionner aussi bien en VF qu'en VO, longue disponibilité). Cet encouragement ne doit pas être pris à la légère par les acteurs français de l'offre de vidéo légale en ligne (Canal+, Orange, TF1 et M6 principalement, mais pourquoi pas Dailymotion ou d'autres) car de gros acteurs étrangers sont en train de préparer leurs armes et leur arrivée risque d'être difficile à encaisser si nos chers entrepreneurs français ne sont pas prêts.

Enfin, concernant les séries étrangères, le rapport Lescure invite dans sa 9ème proposition « les diffuseurs à poursuivre les efforts pour améliorer les délais de mise à disposition des séries étrangères en ligne et à la télévision, notamment en engageant la numérisation des processus de transmission ».

Comme je l'ai déjà dit lundi soir, je trouve ce rapport globalement très bon, que ce soit pour le développement de bibliothèques numériques, le développement de l'offre légale de vidéo à la demande mais aussi sur des questions de DRM, notamment dans le monde du livre. Ce sont donc de nombreux points à suivre pour voir ce qu'il adviendra de ces propositions après le travail législatif.

mardi 14 mai 2013

Mon édito pour Mediavox : "Un remaniement pour quoi faire ?"

La semaine dernière François Hollande a annoncé à Paris Match qu’un remaniement aurait lieu sans donner le moindre indice sur le moment où il interviendra : « Le remaniement viendra en son temps. Aujourd’hui, ce sont des résultats que les Français attendent. Cette équipe doit en produire sur le chômage, le logement, la consommation, l’éducation, la place de la France dans le monde. Chacun sera jugé sur ses résultats, et moi le premier. »

Pourquoi parler aujourd’hui de remaniement ? On reconnaît bien là la patte de François Hollande qui cherche toujours à donner des gages d’écoute à ses opposants, de droite comme de gauche. Pourtant un remaniement ne serait surement pas utile aujourd’hui. Comme l’a dit François Hollande à la journaliste de Paris Match, chacun sera jugé sur ses résultats. Le premier résultat attendu du gouvernement est l’inversion de la courbe du chômage pour la fin de l’année 2013 et la baisse du nombre de chômeurs en 2014. De plus suite au séminaire gouvernemental de la semaine passée, Jean-Marc Ayrault et François Hollande ont annoncé la ligne à suivre pour la 2ème année du quinquennat, en pleine continuité de la première année : bataille pour l’emploi, jeunesse et la préparation de l’avenir. Le projet majeur du gouvernement pour cette nouvelle période est la réforme de notre modèle de protection sociale avec au programme : concertation sur l’avenir du système de retraite avec les partenaires sociaux, continuation de la nouvelle stratégie de santé amorcée en décembre dernier et enfin la mise en place d’une nouvelle politique familiale.


Vous pouvez lire la suite de ce billet sur Mediavox.fr

Le rapport Lescure et l'offre numérique en bibliothèque

P. Lescure au ministère de la Culture
Ce lundi Pierre Lescure a rendu sa copie commandée commandée le 8 août 2012 sur "l'Acte II de l'exception culturelle à l'ère du numérique". Au final, un rapport très complet, livré en 2 tomes (un pour le constat et les propositions, l'autre en résumé des centaines d'auditions), soit plus de 700 pages (on dit même plus de 2,5 kg en version papier), mais surtout comprenant 80 propositions réparties en 3 thèmes : 
  • l'accès des publics aux œuvres et offres culturelles en ligne,
  • la rémunération des créateurs et le financement de la création,
  • la protection et l'adaptation des droits de propriété intellectuelle.
Le rapport est vraiment très complet, très détaillé. Je reviendrais d'ailleurs dessus dans les jours à venir, le temps de digérer un peu tout ce contenu. Aujourd'hui je vais m'arrêter sur 3 propositions relatives à l'offre numérique en bibliothèque.

Le rapport part sur un constat, l'offre de prêts de livres numériques est très (trop ?) diversifiée pour un résultat quasi nulle en bibliothèque. En France, il existe deux offres de choix pour les bibliothèques :
  • un accès en téléchargement permettant la lecture hors connexion. Les fichiers téléchargés sont chronodégradables et ne sont donc lisibles que pour un temps donné. Le plus souvent le paiement se fait au téléchargement, ce qui n'est pas vraiment dans l'esprit des bibliothèques.
  • un accès en ligne et en streaming, un abonnement est payé par la bibliothèque pour utiliser le catalogue pour un nombre illimité d'utilisateurs sur une période donnée.
Au final, seul 1% des bibliothèques françaises (4% des bibliothèques de catégorie 1, les plus grandes) proposent un fonds de livres numériques alors qu'ailleurs dans le monde 100% des grandes bibliothèques suédoises, près de 75% des grandes bibliothèques américaines, 71% des bibliothèques du Royaume-Uni ou 16% des bibliothèques allemandes proposent un catalogue numérique.

Pour remédier à ça, le rapport Lescure propose 3 actions :
  1. Inciter les éditeurs à mettre en place, sur une base volontaire, une gestion collective des usages numériques en bibliothèques (proposition 23).
  2. Encourager le développement d’offres reposant sur un contrôle d’accès à l’abonnement et sur des DRM de type “tatouage numérique”. Modifier la loi sur le prix unique du livre numérique pour obliger les éditeurs à proposer une offre claire, transparente et non discriminatoire spécifique en direction des bibliothèques (proposition 24).
  3. Inscrire dans les dispositifs d’aide publique (Centre National du Livre, aides aux librairies) une incitation au développement de l’offre numérique en bibliothèque (proposition 25).
Encourager le prêt de livres numériques peut être un moyen de redorer le blason des bibliothèques qui peuvent apparaître comme un peu vieillotte au près du public et leur permettre de toucher un plus large public. De plus si le rapport Lescure atténue les chiffres des bibliothèques proposant des livres numériques avec le fait que la proportion de Français lisant des livres sur tablettes ou liseuses est encore faible, le développement d'offres alternatives d'accès à la lecture peut permettre le développement du nombre d'utilisateurs de liseuses. Enfin, si les éditeurs développent des plateformes communes pour le prêt de leurs ouvrages, cela signifiera qu'ils auront dans le même temps développé leur catalogue de livres numériques et donc le choix disponible à la vente, autre point encourageant le développement de ce mode de lecture.

Ces 3 propositions sont représentatives des conclusions du rapport Lescure. C'est un savant mélange de propositions législatives, de propositions solvables par un changement de réglementation et enfin des encouragements à l'action des professionnels de la profession. Ces propositions se basent sur des constats faits hors de nos frontières pour le bien des utilisateurs mais aussi pour le bien des entreprises françaises. Par exemple le rapport cite le cas de bibliothèques américaines ayant choisi de proposer un catalogue de livres numériques mis à disposition par Amazon. A la fin du prêt, l'utilisateur voit son livre effacé mais surtout, il est automatiquement redirigé vers le site d'amazon pour acheter l'ouvrage. Quel désavantage pour tous les éditeurs qui n'étaient pas prêts et qui perdent de potentiels lecteurs au profit du géant de la vente en ligne.

Le rapport Lescure est vraiment très fourni. Il peut difficilement être résumé par la fin d'HADOPI et la création d'une nouvelle taxe (même si ces deux points sont importants et j'y reviendrai dans les jours qui viennent). Il contient de nombreuses propositions à mettre en place dans les 2-3 ans pour que nos entreprises françaises soient compétitives sur le marché de la culture et pour que les différents secteurs culturels français puissent profiter de l'aubaine du développement du numérique pour trouver des nouvelles sources de développement.

mardi 7 mai 2013

Mon édito pour Mediavox : "Un an déjà"

6 mai 2012 20 heures, François Hollande apparaissait sur les écrans des différents plateaux de télévision. A Paris, les Franciliens envahissaient la place de la Bastille munis de drapeaux représentant le large spectre des Français qui attendaient avec impatience le changement. Partout en France la même scène se répétait pour célébrer cette 1ère soirée du changement. Qu’elles semblent lointaines ces scènes de joie quand on voit l’ambiance morose actuelle.

Mai 2012, l’époque n’est pas au beau fixe et ce n’est pas rien de dire que les attentes sont fortes. Une crise mondiale sévit depuis plus de deux ans. Le chômage est en hausse continue depuis 13 mois. La fonction publique souffre de la RGPP sarkozyste depuis 5 ans et a vu ses effectifs et ses moyens fondre comme neige au soleil. Les Français rêvent d’apaisement, d’un Président qui arrête enfin de monter certaines catégories de personnes contre les autres. Pendant un an, François Hollande s’est efforcé de faire le boulot. Son agenda du changement, le programme de sa première année, est largement respecté. Sur les 60 engagements du programme socialiste, 8 sont entièrement réalisés et 51 sont en cours de réalisation. Alors pourquoi tant d’impopularité ?


Vous pouvez lire la suite de ce billet sur Mediavox.fr

lundi 6 mai 2013

Mon 6 mai 2012, de bons souvenirs et aucun regret

Place de la Bastille, 6 mai 2012
Le 6 mai 2012, je m'en souviens comme si c'était hier. La journée avait commencé par ma participation au bureau de vote de mon quartier. Les électeurs répondaient massivement à l'appel. Ensuite j'avais donné rendez-vous à mes amis pour suivre la soirée électorale ensemble, les bouteilles de champagne étaient déjà au frais mais attendaient sagement l'apparition de mon champion sur les écrans des émissions spéciales avant d'être débouchées. La soirée s'est finie très tard sur la place de la Bastille où les Franciliens s'étaient donné rendez-vous pour acclamer le nouveau président de la République. Cette place de la Bastille était magnifique, noire de monde, remplie de drapeaux de toutes les couleurs, diversité de drapeaux qui symbolisait mieux que tout le large spectre de la population qui attendait avec impatience ce changement.

Ce 6 mai 2012, j'attendais, comme beaucoup d'autres, que mon gouvernement arrête de proposer des solutions à cette crise qui enfonçaient toujours plus les plus faibles et aidaient toujours plus les plus puissants. J'attendais avec impatience les invitations des mes amis homo à leur mariage. J'espérais de tout cœur voir s'arrêter la stigmatisation des étrangers, des syndicalistes, des musulmans, des fonctionnaires, des chômeurs, bref j'espérais retrouver rapidement un gouvernement qui apaise.

Ce 6 mai 2012, j'avais conscience de vivre un moment historique. J'étais place de la Bastille comme l'avait fait les précédentes générations de socialistes le 10 mai 1981. C'était l'accomplissement d'une très longue campagne électorale qui avait commencé à l'été 2011 avec les primaires citoyennes et qui prenait fin dans la joie et l'allégresse.

Aujourd'hui, 6 mai 2013, l'ambiance n'est pas à la joie dans mon entourage. L'UMP a continué d'opposer les Français les uns aux autres durant les débats sur le mariage pour tous. Le chômage qui était en hausse continue depuis 13 mois en mai 2012 l'est toujours sans le moindre répit. Des Roms et des Afghans sont toujours expulsés même s'il me semble que les alertes de RESF sont moins fréquentes. Pourtant ce 6 mai 2013 sera fêté comme il se doit. Les mêmes invités que l'an dernier envahiront mon salon, les bouteilles de champagnes s'ouvriront de nouveau à 20h et qui sait, peut être iront nous faire un tour place de la Bastille qui aura vu la veille les amis d'un tour manifestaient.

Ce 6 mai 2012 restera longtemps gravé dans ma mémoire. Je partage avec vous le récit qu'avait fait ce soir là une journaliste de Radio France qui nous avez suivi toute la soirée :

Et je ne peux que vous conseiller de regarder l'excellent documentaire de Jeremy Sahel intitulé "Le 6 mai" et qui est diffusé ce lundi à 20h30 sur LCP (rediffusé le 8 mai à 9h et le 10 mai à 15h et un streaming surement bientôt disponible).

dimanche 5 mai 2013

Agenda du changement : bilan de la 1ère année de François Hollande

Retrouvez le bilan de la 1ère année en pdf
Nous sommes le 5 mai, à la veille du premier anniversaire de l'élection de François Hollande. L'heure du premier bilan, c'est maintenant. Les sondages sur sa côte de popularité et les manifestations du 1er mai et d'aujourd'hui ne sont pas là pour féliciter la politique du président socialiste. Si la crise financière est toujours présente et les chiffres du chômage toujours à la hausse, le premier bilan de François Hollande et du gouvernement Ayrault est proche du sans faute. Sur la fin de la campagne présidentielle, François Hollande avait publié son agenda du changement, agenda qui présentait les mesures de sa première année de gouvernement. Le tableau ci-dessous qui reprend l'intégralité des points de l'agenda et indique le respect (), la promesse en cours de réalisation (~) ou le non respect (x) de chaque promesse. 

On y voit donc une seule promesse non tenue, la modification de la constitution, mais on peut honnêtement penser que cette promesse sera tenue avant la fin de l'année 2013 pour une grande partie des points évoqués. 

Ce n'est pas l'agenda qui fait les résultats et ce sont les résultats qui sont attendus par les Français. Mais l'agenda du changement permet de mettre en avant les outils et les actions que prévoit le gouvernement pour arriver aux résultats attendus. C'est pourquoi je pense que Hollande et Ayrault devraient publier un nouvel agenda pour cette nouvelle année qui commence. Ce nouvel agenda montrerait ainsi que le gouvernement ne travaille pas à l'aveugle comme ses opposants aiment le faire croire mais en suivant une ligne directrice claire et affirmée. Pour les résultats, on les mesurera au moment venu et ce sera sur ces résultats que l'action de François Hollande sera jugée.



Réduction de la rémunération du chef de l'Etat et des membres du Gouvernement de 30% - décret signé lors du premier Conseil des Ministres
Signature d'une charte de déontologie et publication des déclarations d'intérêt par les membres du Gouvernement et circulaire du Premier Ministre étendant ces exigences aux membres des cabinets et plafonnant leurs effectifs - lors du premier Conseil des Ministres
Augmentation de l'allocation de rentrée scolaire de 25% - décret sur la base de l'article D543-1 du Code de sécurité sociale après consultation du conseil d'administration de la CNAF.
Blocage des prix des carburants pour 3 mois – décret sur la base de l’article L. 410-2 du code de commerce après consultation du Conseil national de la consommation ~
Caution solidaire mise en place pour permettre aux jeunes d'accéder à la location - décret pris après concertation avec les partenaires sociaux
Garantie pour l’épargne défiscalisée (livret A et livret d’épargne industrie, successeur du Livret de développement durable) d’une rémunération supérieure à l’inflation et doublement du plafond de ces livrets, pour mieux financer le logement social, le développement des PME et l’innovation
Transmission à nos partenaires européens d’un mémorandum détaillé proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance pour modifier et compléter le Traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance – dès fin mai, en vue du Conseil européen des 28 et 29 juin
Annonce à nos partenaires au sein de l’OTAN du retrait de nos troupes d'Afghanistan d'ici fin 2012 - G8 à Camp David 18-19 mai puis Sommet de l'OTAN à Chicago, 20-21 mai
Lancement d'un nouveau "Livre Blanc" sur la Défense nationale
Abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers
Droit de partir à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et cotisé toutes leurs annuités - décret sur la base de l'article L351-1-1 du Code de la sécurité sociale après consultation du conseil d'administration de la CNAV
Fixation d'un éventail maximal de 1 à 20 pour les rémunérations dans les entreprises publiques - décret fin mai
Circulaire sur la lutte contre les « délits de faciès » lors des contrôles d’identité ~
Dans l'attente de la publication par la Cour des comptes du Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques (publication au cours de la semaine du 24 juin), gel conservatoire d'une partie des dépenses
Arrêt de la RGPP et lancement du Projet de refondation et de modernisation de l’action publique (première étape : établissement par chaque ministre avant fin septembre 2012 d'un projet pluriannuel de modernisation et de simplification des services et des opérateurs sous sa tutelle)
Présentation au Parlement du programme de stabilité (avant transmission à Bruxelles) et du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, fixant la trajectoire de retour à l'équilibre budgétaire en 2017
Réforme fiscale dans le cadre d’une loi de finances rectificative : plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l’impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l'ISF, suppression de l'exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du capital comme ceux du travail, tranche d'imposition à 75% au dessus de 1 million d'euros
Suppression de la « TVA Sarkozy » dans le cadre d’une loi de financement de la sécurité sociale rectificative. ~
Loi d'assainissement des activités bancaires : séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux
Lancement des principaux chantiers sociaux du quinquennat lors de la Conférence nationale pour la croissance et l’emploi de mi-juillet : politique de l’emploi et de la formation (priorités : emploi des jeunes et des seniors, encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle), qualité de vie au travail, pouvoir d’achat et politique salariale, sécurisation des retraites.
Lancement du Débat national sur la transition énergétique préalable à la loi de programmation : préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, sécurisation de filières énergétiques, développement des filières industrielles et des énergies nouvelles, plan massif de rénovation thermique des logements.
Réexamen des conditions concrètes de la rentrée scolaire, notamment les RASED ; recrutement (dans le cadre de l'enveloppe quinquennale de 60 000 postes) d'assistants d'éducation, de personnels d'encadrement ; mesures d'urgence pour compléter la formation pratique des nouveaux professeurs
Mise en place de la Commission de préparation de l’Acte II de l’exception culturelle
Nouvel acte de décentralisation pour donner plus de responsabilités aux Régions en matière de développement économique, d'emploi et de formation et renforcer la cohésion territoriale ; supprimer les doublons Etat/Collectivités ; supprimer le conseiller territorial et démocratiser les élections locales
Loi de développement économique et social : création de la Banque publique d'investissement pour financer les entreprises, notamment les TPE et PME dans les quartiers, et favoriser l'innovation, la production en France et l'export ; lutte contre les licenciements boursiers et les restructurations « sauvages » ; mise en place des « contrats de relocalisation » ; participation des salariés aux conseils d'administration et aux comités de rémunération des grandes entreprises ; notation sociale des entreprises
Loi d’orientation et de programmation pour l’éducation nationale (réforme de la formation des enseignants, réforme des rythmes scolaires, programmation du recrutement de 60 000 postes dans l'Education nationale et l'enseignement supérieur, création des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation…)
Création des emplois d'avenir –150 000, dont100 000 dans l’année qui suit l’entrée en vigueur de la loi- et du contrat de génération, dans une loi pour l'emploi et la cohésion sociale, afin de permettre aux jeunes d'accéder au marché du travail, en particulier dans les quartiers
Création de 1000 postes (dans le cadre de l’enveloppe quinquennale de 5000 postes) pour la sécurité et pour la justice - loi de finances pour 2013
Fin de la convergence tarifaire public-privé à l'hôpital - loi de financement de la sécurité sociale pour 2013
Lancement du Plan de lutte contre le cancer 2013-2016
Négociation avec les partenaires sociaux sur la réforme globale des retraites : âge de départ, pénibilité, carrières fractionnées, financement durable
Loi sur l’accès au logement : encadrement des loyers à la location et à la relocation, renforcement des sanctions prévues par la loi SRU, réforme du régime de cession du foncier de l'Etat pour faciliter la construction de logements par les collectivités territoriales
Dès l’achèvement de la préparation technique, loi sur la tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz ~
Droit au mariage et à l'adoption pour tous les couples
Droit de finir sa vie dans la dignité ~
Constitutionnalisation des principes de la loi de 1905 sur la laïcité, réforme du Conseil supérieur de la Magistrature pour garantir l'indépendance de la justice, réforme du statut pénal du Chef de l'Etat pour le rendre responsable des actes commis sans rapport avec sa fonction, suppression de la Cour de Justice de la République pour que les Ministres soient jugés comme des citoyens ordinaires, droit de vote des résidents étrangers, loi électorale, suppression du cumul des mandats, inscription dans la Constitution du respect de la démocratie sociale. x

vendredi 3 mai 2013

10 raisons de vandaliser un local PS

Avant le 1er mai
Après le 1er mai

Suite au vandalisme du local du Parti Socialiste du 4ème arrondissement de Paris qui a eu lieu dans la nuit du 30 avril au 1er mai, je me suis posé comme question quel intérêt peut-on trouver à vouloir briser les vitres d'un local d'un parti politique. Voici les 10 raisons retenues (et les potentiels auteurs) :
  1. Obtenir en avant première des tracts défendant la politique de François Hollande (des batavophiles convaincus)
  2. Montrer l'importance du double vitrage aussi bien dans la prise de conscience énergétique que dans la prise de conscience sécuritaire (les écolos, faction Corinne Lepage)
  3. Représailles de la police du bon goût suite à l'affichage des derniers tracts PS (tout citoyen ayant du goût)
  4. Contre un local non commercial rue François Miron (des promoteurs immobilier sans scrupule)
  5. Pour l'existence d'un seul et unique local politique de gauche dans le 4ème (des Front-de-Gauchistes qui s'échauffaient avant le 1er mai)
  6. Pour la neutralité des rues parisiennes avant les municipales de 2014 (action militante et artistique de Gaspard Delanoë)
  7. Contre le mariage pour tous, brisons du verre pour les empêcher de sortir du placard (le Printemps Français, what else?)
  8. Contre l'absence de représentation de Valérie Trierweiler en vitrine (le fan club de Valérie Trierweiler)
  9. Contre l'art contemporain (un terroriste au strabisme handicapant qui s'est trompé de vitrine)
  10. Pour la mise en place de nouvelles vitrines en verre révolutionnaires (le lobby des producteurs de verre proche du MEDEF).

Bref, ce billet qui se veut ironique souhaite montrer que la sécurité d'un local politique peut être mise en danger par n'importe quel farfelu de tout bord. En revanche, la menace et la violence n'empêcheront ni débat démocratique, ni la défense de l'action gouvernementale, ni la présence militante dans l'arrondissement. A titre personnel, je plains même les auteurs de cette action car ne pas réussir à exprimer son mécontentement autrement qu'en saccageant une vitrine du PS local et non du PS national, c'est soit une preuve de méconnaissance des lieux de décisions du PS, soit une bêtise sans nom de croire qu'une vitrine brisée puisse changer la politique d'un pays. En revanche je suis très heureux que cette action se soit déroulée assez tard dans la nuit pour qu'aucun militant n'est eu à avoir peur de sa sécurité face à cette faune anti-démocratique.