lundi 31 mars 2014

Manuel Valls, la nouvelle Gauche de Combat

Depuis le début de l'année les paris allaient bon train sur la date et la composition du remaniement ministériel. J'avais prédit un remaniement entre les municipales et les élections européennes. La sérieuse défaite des municipales ne pouvait rester sans réponse. C'est en toute logique que François Hollande a réagit en remaniant immédiatement son gouvernement.

Les heures de Jean-Marc Ayrault étaient comptées depuis hier soir. Depuis la seule interrogation concernait le nom de son remplaçant ? Claude Bartolone, qui risque fort de devoir faire une croix sur sa quête de la direction du futur Grand Paris ? Bertrand Delanoë, jeune retraité de la Mairie de Paris ? Jean-Pierre Bel, futur retraité de la présidence du Sénat puisqu'il a déjà annoncé qu'il ne se représentera pas à sa succession ? Ou un choix issu de l'actuel gouvernement ?

Au final, ce sera Manuel Valls. Un des plus fidèles hollandais depuis la fin du 1er tour des primaires d'octobre 2011, et un des ministres avec le plus d'ambition. Le résultat des municipales n'a pas montré, et c'est le moins que l'on puisse dire, une véritable volonté d'une politique fortement à gauche. De nombreuses villes gérées par des communistes, certaines historiques comme Villejuif par exemple, sont passées à droite. De plus, François Hollande ne va pas renier sa politique qu'il a mise en place depuis 2012. L'arrivée à Matignon de Manuel Valls est donc des plus légitimes. 

François Hollande l'a annoncé en ouverture de sa déclaration, il veut un gouvernement de combat. Manuel Valls a le profil du chef d'une gauche de combat. Son autorité doit lui permettre de mieux tenir son gouvernement, ce que n'a pas réussi Jean-Marc Ayrault. L'équipe que va constituer Manuel Valls va devoir marcher droit, éviter les couacs et les propos non solidaires de la politique gouvernementale. Ce n'est qu'ainsi que l'action du gouvernement gagnera en lisibilité et en crédibilité.

La nomination de Manuel Valls va faire des grincheux au PS. Il en fera aussi à la gauche de la gauche, mais eux étant mécontents depuis juin 2012, ça ne changera pas grand chose à leur discours. On peut lui reprocher son profil trop "droitier", son faible score à la primaire de 2011. Mais ce n'est pas parce que Valls n'était pas l'homme de la situation pour une présidentielle difficile en 2012 qu'il ne peut pas gérer un gouvernement en 2014. L'homme de la situation reste le Président de la République, Manuel Valls a pour mission de mener à bien la politique présidentielle avec son équipe. c'est à lui de réussir à compenser son positionnement en nommant des figures socialistes plus à gauche à des postes importants (ministère du travail, de l'éducation).

Il était écrit que Manuel Valls travaillerait à Matignon durant ce quinquennat. Je n'aurais pas cru qu'il y entrerait si tôt. Il a beaucoup d'ambition, il ne tolèrera donc aucun cafouillage et aucun échec pouvant lui faire de l'ombre pour le reste de sa carrière. Je suis donc sur qu'il aura à coeur de mener à bien la politique hollandaise avec une nouvelle équipe gouvernementale volontaire et soudée. Reste à savoir les noms de cette équipe.

Paris sera toujours Paris, socialiste

C'est un "ouf" de soulagement que j'ai envie de pousser ce soir. Les municipales se terminent, les scores socialistes au niveau national sont loin d'être bons, mais Paris reste Paris. Si la gauche espérait il y a encore quelques semaines que la ville de Marseille soit la ville qui redore le blason de la gauche, depuis dimanche dernier les derniers espoirs se portaient sur les grandes villes de Lille, Lyon et surtout Paris qui devaient rester à gauche. Pour ces 3 villes, c'est mission accomplie.

A Paris, la victoire fut compliquée. Le score n'est pas celui de Bertrand Delanoë en 2008 mais la candidate n'est pas non plus Bertrand Delanoë. J'espérais qu'Anne Hidalgo réussisse là où Bertrand Delanoë avait échoué en 2008, en gagnant le 5ème arrondissement. Au final, le 5ème reste à droite et le 9ème passe à droite également. Nous avons donc un Parti Socialiste qui perd de nombreux sièges au Conseil de Paris, surtout que les nombres de sièges communistes et écologistes mais, et c'est le principal, qui conserve la gestion de la capitale. Anne Hidalgo l'a rappelé dans son discours devant l'Hôtel de Ville et devant les Parisiens, cette nouvelle mandature sera une nouvelle mandature écologiste et humaniste, dans la lignée des 13 années de Bertrand Delanoë. La succession n'est pas facile mais c'est avec joie et confiance que je vois Anne Hidalgo arriver à la tête de l'Hôtel de Ville.

D'un point de vue ultra local, mon 4ème arrondissement est dans une situation plus que difficile. Christophe Girard, maire sortant élu suite à la nomination de Dominique Bertinotti au ministère de la famille, devance son adversaire de 55 voix. Il aura fallu attendre minuit passé pour avoir la confirmation officielle pour applaudir et féliciter le nouveau maire socialiste. 

Voici les résultats (définitifs ?) du 4ème arrondissement :
  1. Christophe Girard : 50,26 % (5 253 voix)
  2. Vincent Roger : 49,73 % (5 198 voix)
Je tiens à féliciter tous mes camarades qui ont mené cette campagne mais aussi tous les militants, de tous bords confondus) qui ont animé cette campagne dans les quartiers de l'arrondissement. Félicitations aux 10 élus du rassemblement de gauche, écologiste et humaniste :
  1. Christophe Girard
  2. Karen Taïeb
  3. Ariel Weil
  4. Evelyne Zarka
  5. Julien Landel
  6. Corine Faugeron
  7. Pacôme Rupin
  8. Anne Lebreton
  9. Boniface N'Cho
  10. Marianne de Chambrun.

mardi 25 mars 2014

Pour un 4ème uni et rassemblé

Par son organisation, une élection municipale est particulière. A la fin du 1er tour, toute liste ayant obtenu au moins 5% des suffrages a le droit de rejoindre une liste qualifiée pour le second tour, c'est à dire une liste ayant obtenue au moins 10% des bulletins exprimés. Le deuxième tour ayant lieu le dimanche suivant directement celui du premier tour, le calendrier est tout de même vraiment serré. Le dimanche soir vers 23h, les résultats sont proclamés, le mardi à 18h les nouvelles listes doivent être déposées à la préfecture et le dimanche suivant, les électeurs votent sur des nouvelles listes. La campagne officielle se terminant le vendredi soir à minuit, les listes qualifiées pour le second tour n'ont donc que 3 jours pour présenter la liste définitive, expliquer les raisons des accords et convaincre les électeurs du bien fondé de l'alliance.

A Paris, l'alliance avec les écologistes s'est scellée très rapidement. Il faut avouer que cela fait 13 ans que le PS, le Parti Communiste, le Parti Radical de Gauche et Europe Ecologie-Les Verts sont aux manettes de l'Hôtel de Ville. Le bilan de la majorité sortante est donc partagé. En plus, le programme d'Anne Hidalgo contient également de nombreuses propositions écologiques et durables. Résultat, dans tous les arrondissements, une véritable liste d'union de la gauche et des écologistes est mise en place et présentées aux électeurs. Je suis d'autant plus heureux que l'union se soit encore une fois réalisée cette année que je demandé cette union dès le 1er tour.
En face, les stratégie d'alliance de la candidate Nathalie Kosciusko-Morizet sont surement plus difficiles à comprendre. Après près d'un an de lutte contre le clan Tibéri, les listes UMP et Tibéri fusionnent, envoyant valser toutes les bonnes résolutions et déclarations incendiaires de la candidate NKM.

Dans mon 4ème arrondissement parisien, les écologistes ont progressé par rapport à leur score de 2008. C'est en toute logique donc que la liste de Christophe Girard accueille les deux premiers candidats de la liste Europe Ecologie-Les Verts, Corinne Faugeron et Boniface N'Cho. Le duo n'est pas inconnu aux habitants du 4ème puisque Corinne Faugeron est élue au conseil d'arrondissement depuis 2001 et le duo était déjà candidat aux dernières élections législatives dans la circonscription.

Christophe Girard est une personne qui aime surprendre. Il avait déjà marqué les esprits durant les débats sur le mariage pour tous en organisant des débats ouverts à tous en mairie du 4ème arrondissement, invitant aussi bien des militants LGBTI que de fervents défenseurs du mariage traditionnel comme Christine Boutin. A l'époque, son objectif était d'apaiser les tensions autour du sujet en réalisant ses débats républicains. 
Aujourd'hui, Christophe Girard a encore une fois surpris son monde (et quelque chose me dit que ce ne sera pas la dernière surprise s'il est élu) en invitant sur sa liste une autre candidate présente au 1er tour, la centriste en dissidence de l'UDI, Anne Lebreton ! La venue d'Anne Lebreton sur la liste d'union de la gauche est peut-être une des plus belles illustrations du slogan de campagne "Paris qui ose !". Si Anne Lebreton vient du Parti Radical, devenu UDI, elle est aussi engagée au près de la CIMADE et de la Banque Alimentaire. Avec des valeurs humanistes et solidaires, son intégration au sein de l'équipe de Christophe Girard devrait se dérouler le plus naturellement possible.

Au final, Christophe Girard a réussi à transformer son collectif mis en place en novembre pour proposer une grande liste de rassemblement allant du Parti Communiste au centre en passant par les écologistes et bien évidemment les socialistes. Dimanche 30 mars, les électeurs du 4ème arrondissement auront la possibilité de voter pour une grande liste d'union pour un Paris et pour un 4ème arrondissement progressiste et solidaire. Les douze candidats qui se présentent au final devant les électeurs du 4ème sont :
  1. Christophe Girard (PS)
  2. Karen Taïeb
  3. Ariel Weil (PS)
  4. Evelyne Zarka (PCF)
  5. Julien Landel (PS)
  6. Corinne Faugeron (EE-LV)
  7. Pacôme Rupin (PS)
  8. Anne Lebreton (NC - Nous Citoyens)
  9. Boniface N'Cho (EE-LV)
  10. Marianne De Chambrun (PS)
  11. Boris Jamet-Fournier (PS)
  12. Patrizia Di Fiore (PS)

Le FN, non, rien n'a changé

Non, rien n'a changé ce 23 mars au soir. Rien n'avait vraiment changé avant, rien ne changera après non plus d'ailleurs. Le 23 mars 2014, soir de premier tour des élections municipales, certains journalistes parlent de l'abstention comme grand vainqueur de l'élection (comme aux 20 dernières élections), d'autres parlent de la victoire du FN (comme aux 20 dernières élections), voire même de la victoire de Marine Le Pen dans sa quête de « dédiabolisation » du FN.

En vérité, rien n'a changé. La première victoire du FN aux municipales date d'il y a 31 ans. Le clan Stirbois s'alliait au RPR chiraquien de l'époque pour faire front contre le communisme, c'étaient pour les municipales de 1983. Douze ans plus tard, le FN gagnait ses élections municipales. Vitrolles tombait aux mains de la famille Mégret, Orange dans la poche de Jacques Bompard, Marignane était gagnée par Simonpieri et Toulon, quinzième plus grande commune de France, était conquise par Jean-Marie Le Chevalier. En 2002, le FN réussissait son coup d'éclat. Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de l'élection présidentielle.

Comment croire que le FN a changé ? Comment croire que le FN s'est dédiabolisé alors qu'il continue lentement mais surement sa progression dans les consciences politiques ? Le scrutin de ce dimanche n'est pas un tournant dans l'histoire du FN, ce jour est à peine une nouvelle marche pour lui. Le FN est un parti faisant parti du paysage politique français, et à ce titre il est normal qu'il réalise dans certaines villes 15 ou 30 %. Il est aussi normal que certaines municipalités succombent aux charmes de ce parti soit disant vierge de tout pouvoir.

Aujourd'hui, comme hier, rien n'a changé. Le FN reste un parti à combattre. Certes il est un parti qui a le droit de citer, comme l'UMP, l'UDI, le Parti Socialiste ou encore le NPA, mouvement trotskiste anti-stalinien. Aujourd'hui et demain encore, je militerai pour que le FN n'arrive pas au pouvoir, tout comme l'UMP ou le NPA. Ensuite il faut savoir faire des concessions et avoir des échelles de valeurs. Le FN, pour son enfermement nationaliste, pour son rejet du voisin mondial, pour sa vision inappropriée de la société et de l'économie restera toujours le parti à combattre en priorité. Juste devant un UMP qui reprend les mêmes discours nauséabonds sur les voisins mondiaux ou sur les Français les moins favorisés. L'UMP, elle même juste devant les centristes plus ou moins humanistes qui veulent en partie faire avancer la société tout en oubliant que la société a besoin de protéger les plus faibles de ses travailleurs (ou personnes voulant travailler). Tout est une question d'échelle et la démocratie française permet d'accueillir tous ces échelons, pour notre plus grande fierté et loin des arguments de « dictatures socialistes » de certains bas du front qui se proclament « républicains ».

Le pire, je le crains, est que demain, rien n'aura changé. Le FN est un parti ancré dans les mœurs électorales des Français depuis 1983 et pourtant tous ses opposants continuent à la pointer du doigt comme un jeune en pleine crise d'adolescence. Le FN, depuis 31 ans, a une politique locale et nationale qui est mauvaise. Sa politique nationale est contraire à tout ce qui a été construit depuis des décennies (peine de mort, solidarité, échanges européens et mondiaux, etc.) et demanderait des révisions d'accords ou de constitution. Sa politique municipale a montré tout ce qu'il ne fallait pas faire pour la gestion d'une ville. Qui se souvient que Vitrolles était une ville où sévissait une des meilleures équipes européenne de handball masculin ? Qu'est devenu la scène culturelle vitrollienne, sa salle nommée le Sous-Marin, ses concerts ? Que sont devenus les associations mettant en place des actions et des activités contraires aux goûts tranchés, réactionnaires et racistes de la municipalité ? Qui se souvient des promesses de M. Simonpierri à Marignanne concernant une stabilité des impôts et un complexe de loisirs (remplacés en cours de mandature par une hausse des impôts et un supermarché) ? Qui se souvient de la croisade de Le Chevallier à Toulon pour la culture provençale et contre tout autre forme de culture ou de la destination frauduleuse des fonds municipaux du service municipale pour la jeunesse ?

Non rien n'a changé. Si le FN est toujours autant présent ce 23 mars 2014, c'est qu'aucune politique nationale mise en place depuis plus de 20 ans n'a permis de contredire les arguments populistes du Front National. Aux yeux de l'électeur du Front National, tout est mis en œuvre pour aider les banlieues urbaines alors que rien n'est fait pour les communes rurales. Il faut avouer que la fermeture de palais de Justice et d'hôpitaux en régions jugés non utiles ou non rentables par la droite entre 2002 et 2012 n'a pas aidé à changer les mentalités.

Non, rien n'a changé, et si on continue à se rythme là, rien ne changera dans les années à venir. Le FN s'implantera de plus en plus dans les bourgades de régions, continuera à augmenter sa visibilité et récoltera de plus en plus de voix aux élections aux enjeux nationaux comme les législatives et les présidentielles. Elections après élections, les représentants de droite et de gauche se succéderont sur les plateaux télé pour accuser les abstentionnistes plutôt que de les convaincre.

François Hollande a été élu pour apaiser les Français après 5 années de tension exacerbées par Nicolas Sarkozy. Mais il a aussi été élu pour redonner espoir à tous les Français, c'est à dire les jeunes (qui voient, eux, leur courbe du chômage diminuer) mais aussi les plus âgés (qui voient la retraite reculer et le chômage avancer) et les étrangers (qui ne votent pas mais qui auraient aimé participer à ces municipales). Si on ne fait rien, si le gouvernement socialiste ou le parti socialiste ne fait rien, alors un boulevard des déçus de la politique s'ouvrira aux candidats du FN. A ce moment là, on pourra de nouveau s'étonner de la soit disante montée du FN. Cette montée n'aura pas été soudaine, elle ne sera que la conséquence de près de 40 ans atermoiements sur un parti dont personne n'aura voulu le combattre réellement.


Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr 

lundi 24 mars 2014

Les résultats du 1er tour dans le 4ème arrondissement #MUN75004

Les résultats du quatrième arrondissement sont tombés. Ils montrent un véritable resserrement entre l'UMP et le PS, une belle montée d'Europe Ecologie-Les Verts et dans une autre mesure du FN. A coup sur, ces chiffres devront être regardés de près et des leçons devront en être tirées en temps voulu.

Voici les résultats ainsi que l'évolution des scores par rapport à l'élection de 2008 :
  1. Vincent Roger (UMP-UDI-Modem) : 37,8% (+6,5 points)
  2. Christophe Girard (PS-PCF-PRG) : 37,4% (-11,1 points)
  3. Corinne Faugeron (EELV) : 9,3% (+1,4 points)
  4. Anne Lebreton (UDI dissidente) : 5,9% (-)
  5. Elie Hatem (FN) : 5,2% (+2,5 points)
  6. David Frémiot (FdG) : 3,8% (-)
  7. Olivia Lewi (LO) : 0,6% (-0,8 point)

Si Christophe Girard semble le seul à réellement perdre des voix, Vincent Roger voit lui le nombre de voix se porter sur son nom augmenter mais il y a 6 ans, il s'était présenté sur une liste d'union UMP-Nouveau Centre et une candidate Modem était présente. Cette année l'UMP et le Modem ayant décidé de proposer une liste commune, la liste UMP-Centre menée par Vincent Roger est en baisse de près de 2 points par rapport à 2008.

Au niveau parisien, bien qu'Anne Hidalgo ne soit pas en tête dans les chiffres globaux sur l'ensemble de Paris, son premier tour est plus qu'encourageant. En effet, l'élection du maire de Paris se faisant au scrutin indirect avec poids différent selon les arrondissements, Nathalie Koscuisko-Morizet doit gagner un "gros" arrondissement tel que le 12ème ou le 14ème. Ce soir, les deux arrondissements sont en ballotages favorables pour la liste socialiste qui devrait voir des alliances se signer avec les écologistes (comme en 2001 et 2008) pour garder les clefs de l'Hôtel de Ville. Pire pour la candidate UMP, Anne Hidalgo a des chances de réussir là où Bertrand Delanoë avait échoué il y a 6 ans, c'est à dire qu'elle a des chances de faire basculer le 5ème arrondissement à gauche.

vendredi 21 mars 2014

Dimanche 23 mars, tout le monde vote !

La campagne du 1er tour des élections municipales prend fin ce vendredi à 23h59. Vous avez du recevoir les documents électoraux présentant succinctement les projets des candidats. Vous avez peut-être déjà fait votre choix. Le mien ira vers Anne Hidalgo bien évidemment et plus particulièrement pour Christophe Girard, enfin pour le candidat Christophe Girard du 4ème arrondissement de Paris, pas pour le candidat Christophe Girard de Vénissieux ni pour le candidat Christophe Girard de Saint-Denis.

Je ne vais pas chercher la culpabilisation, mais pensez à ceux qui se sont battus pour obtenir le droit de voter, plus récemment pensez à celles qui se sont battues pour obtenir le même droit que les hommes, enfin pensez à celles et ceux qui aimeraient bien voter à cette élection mais qui n'auront pas le droit car ils n'ont pas une nationalité d'un pays membre de l'Union Européenne. Mais le plus important, un mandat de maire dure 6 ans. Et 6 ans ça peut être long quand on a laissé les autres (mal) choisir à votre place...

Dimanche, il ne vous reste plus qu'à prendre votre carte d'électeur (si vous ne l'avez pas, ce n'est pas grave elle n'est pas obligatoire) et une pièce d'identité et vous rendre dans votre bureau de vote pour exercer votre devoir de citoyen. D'ailleurs si vous êtes parisiens, que vous n'avez pas reçu votre carte d'électeur et que vous ne savez pas où vous devez voter, vous pouvez retrouver votre bureau de vote sur le site de la mairie de Paris.

Pour finir, bonne chance aux copines et aux copains qui se sont lancés dans l'aventure. J'espère que les électeurs de vos communes respectives vous feront confiance.

Les 23 et 30 mars, un seul geste : voter à gauche

Le premier tour des élections municipales arrive à grandes enjambées puisqu'il se déroule ce dimanche. Pour la peine, de multiples de raisons s'amoncellent pour rappeler que voter est primordial, spécialement à gauche.
  1. Le point le plus important et peut-être le moins médiatique : Votez pour le maire qui vous convient ! Si le maire sortant est socialiste ou si le candidat socialiste dans l'opposition a de bonnes idées et/ou un bon bilan dans la commune, alors il est surement le mieux placé pour continuer à mener l'évolution de la commune.
    Par exemple, à Bordeaux où l'élection municipale se finit au 1er tour depuis 1947, il est difficile de combattre Alain Juppé car il semble avoir fait beaucoup pour la ville de Bordeaux. A côté il ne faut pas oublier pour tous les électeurs hors de Paris, l'élection municipale est pour la 1ère fois l'occasion d'élire les représentants à cette communauté urbaine. Pour reprendre l'exemple de Bordeaux, Vincent Feltesse a fait beaucoup pour développer les communes limitrophes à Bordeaux.
  2. Cette élection municipale est aussi l'occasion de voter directement pour son représentant à la communauté de communes. Fini les désignations arbitraires, les choix électoralistes, tout électeur va choisir au même moment son maire, qui gérera les activités courantes de la commune, et son représentant à la communauté de communes, communauté qui joue un rôle de plus en plus important dans la vie quotidienne.
  3. Les communes de gauche ont majoritairement montré le chemin d'une véritable politique de gauche. Paris, avec Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo, a municipalisé la gestion de l'eau, comme de nombreuses villes socialistes. Résultat immédiat, les Parisiens ont vu leur facture de consommation d'eau baisser de 8% en moyenne !
  4. Il ne faut pas confondre gestion de la ville et gestion du pays. Ce n'est pas parce que vous pourriez être déçus de la politique social-démocrate (et loin d'être de droite), que vous devez vous venger sur les élections locales. Si la politique locale a fonctionné, spécialement grâce aux maires progressistes de gauche, alors il semble cohérent de reconduire l'équipe municipale, même si la tête de liste change avec la dernière élection. L'exemple le plus facile est celui de Paris, où Anne Hidalgo est là pour reprendre le flambeau progressiste de Bertrand Delanoë, loin de toutes les remarques anti-constructives de l'opposition sur des sujets qui plaisent aux parisiens comme:
    • l'aménagement des voies sur berges pour les piétons (grande réussite populaire ET touristique)
    • la création d'une nuit culturelle (la Nuit Blanche s'est exportée dans de nombreux pays, j'ai eu la chance d'en voir une adaptation à Ramallah en Palestine)
    • La création de centaines de kilomètres de pistes cyclables
    • La création de centaines de kilomètres de voies de bus pour favoriser des transports en commun sans embouteillages
  5. Voter pour un maire socialiste (ou d'autres partis de gauche ou écologistes) permet d'accentuer la présence de la Gauche au Sénat, seule et unique façon de réussir à donner le droit aux étrangers vivant en France depuis plus de 5 ans à voter pour les élections locales.
  6. Garantir l'accès à la culture, quelles que soient les conditions de revenu des familles, surtout dans les musées nationaux (comme a osé le faire la ville de Paris qui a rendu gratuits tous les musées gérés par l'Hôtel de Ville de Paris).

Après ces considérations nationales, il y a de bonnes raisons de continuer à avoir une politique de gauche à Paris:
  1. Depuis 2001, socialistes et communistes gèrent ensemble et majoritairement d'une seule voix la politique municipale. Depuis 2001 les écologistes, qui sont des forces gouvernementales et parlementaires de poids,  se comportent régulièrement comme des opposants et se présentent de manière indépendante, sans assumer des principes de bases et écologiques comme la municipalisation de l'eau, le développement des moyens de transports écologiques (bus sans diesel, Vélib, Autolib, etc.), l'attention aux associations de tous bords.
  2. Il suffit de comparer le document mis en ligne par Anne Hidalgo avec le projet municipal longtemps attendu et mis en ligne tardivement par la candidate député de Longjumeau, Nathalie Kosciusko-Morizet.
  3. A choisir entre une tête de liste parisienne qui est d'accord pour avoir des anti-mariage pour tous en tête de liste d'arrondissement et qui constitue ses listes sur la seule représentativité nationale et non locale contre une tête de liste parisienne qui a la connaissance de l'Hôtel de Ville depuis 2001 et qui a réussi à s'entourer d'une équipe unie faisant la part belle à ceux qui ont fait avancer Paris entre 2001 et 2014 et à la nouvelle génération qui donnera un nouveau souffle à la Capitale, mon choix va vers le progrès et l'évolution de Paris.
  4. Critère qui fonctionne pour Paris comme pour de nombreuses villes en France, voter pour le candidat qui semble le plus dévoué à sa ville, quitte à refuser des postes plus importants si on le lui demande (à la façon de Bertrand Delanoë qui a toujours préféré se consacrer à Paris dans la durée qu'il s'était impartie).
  5. D'un point de vue purement idéologique, entre une candidate qui veut que Paris soit à l'avant-garde de la mixité sociale dans tous les arrondissements constituant la ville et une candidate jugeant que seuls les arrondissements les plus pauvres doivent accueillir les personnes ayant besoin de soutien, alors je n'hésite pas à choisir Anne Hidalgo et ses colistiers pour éviter que certains quartiers de Paris ne se transforment en ghettos.

Quel que soit le cas de figure, quelle que soit la municipalité, la chose à faire le 23 mars puis le 30 mars est de voter. 
Il est possible de vouloir profiter du 1er tour des élections municipales pour montrer son désaccord avec la politique locale, mais il ne faut pas oublier le bilan de la politique locale. Il faut voir les difficultés mises sur les chorégies d'Orange ou les bâtons dans les roues empêchant toute association de Vitrolles d'agir avec la municipalité FN pour comprendre le risque de faire confiance au parti de Jean-Marie et Marine Le Pen.
Les 23 et 30 mars, il faut se souvenir des magouilles de Balkany, prêt à voler la caméra d'un journaliste, il faut se souvenir des affaires parisiennes de Chirac et Tibéri, il faut surtout savoir ce qu'ont fait des municipalités de gauche innovantes comme :
  • Montdidier qui a réussi à développer son offre de service public en 6 ans alors que les comptes de la ville étaient dans le rouge foncé,
  • Lyon ou Lille qui ont réussi à mettre en place une métropole européenne grâce à une vision ouverte et non claustrophobe de leurs voisins,
  • Grenoble qui est année après année un laboratoire prouvant qu'une politique audacieuse et innovante de la ville fonctionne,
  • bien d'autres villes de gauche, socialistes, communistes, écologistes, qui font que la vie quotidienne est plus adaptée à tous les habitants et non seulement à la frange restreinte de leurs électeurs.

Les 23 et 30 mars, le geste simple, le geste citoyen est de voter. Le geste impliqué dans la vie quotidienne de sa ville est de voter à gauche, quelle qu'elle soit pour garantir le progrès et l'humanisme pour tous les habitants.

mardi 18 mars 2014

Pour ceux qui aiment les MIF...

Lundi soir, Arnaud Montebourg m'a convié (avec quelques amis) à Bercy pour parler MIF. Pour cela il avait sorti le grand jeu en invitant aussi un réalisateur qui va diffuser sur Canal+ un film 100% MIF. Non, nous n'avons pas discuté de femmes matures au grand appétit sexuel, ni de films pour adultes ayant participé à la réputation de la chaîne cryptée, mais des produits MIF, Made In France ou produits en France.

Ce mercredi, Canal+ diffuse un reportage signé par Benjamin Carle qui a tenté la mise en application du discours du Ministre du Redressement Productif, c'est à dire consommer 100% Français. Pour Arnaud Montebourg, c'est un coup de com' assez sympa puisque le jeune Benjamin Carle (pas encore 30 ans) montre, images à l'appui, que le discours du ministre est globalement réalisable. Le discours ministériel est simple est se résume en 3 points :
  1. Récupérer ce qu'on a perdu,
  2. Garder ce que l'on pourrait perdre,
  3. Créer ce que l'on n'a pas encore.
En résumé, cela revient à réussir à faire revenir des entreprises françaises qui ont tenté l'expérience de la délocalisation (un bonjour aux jouets Smoby), réussir à garder des entreprises qui produisent en France (n'est-ce pas Renault), et réussir à créer des produits innovants (bravo Arkema).

Mais quel rapport avec le documentaire de Canal+ ? Simplement que Benjamin Carle a pris le temps de chercher dans les magasins autour de chez lui mais aussi sur le net ou en contactant les entreprises pour trouver des produits 100% français ou presque. La conclusion, l'opération est réalisable mais pas en intégralité, surtout si vous voulez avoir des objets comme un téléphone portable, un ordinateur ou un réfrigérateur. En revanche, il semble plus facile de se nourrir 100% made in France ou de se vêtir. Pour en savoir plus, il faut regarder le reportage diffusé ce mercredi sur Canal+.

L'idée est originale, et même si ce n'est pas une commande du Ministère du Redressement Productif, c'est un sacré éclairage sur son activité. La consommation Made in France est vite contagieuse et est assez ludique, surtout si on ne part pas avec l'objectif de réussir le challenge du 100%. D'ailleurs le côté ludique ressort à la proximité d'Arnaud Montebourg qui réagit sur des mots clefs. Quelqu'un prononce le mot "lunettes", il sort sa paire de lunettes Atoll avec verres Essilor. Une autre personne parle mode, le ministre nous montre l'étiquette de sa veste Thierry Mugler.

Arnaud Montebourg met en avant, à juste titre, son label Origine France Garantie. Ce label certifie que "le lieu où le produit prend ses caractéristiques essentielles est situé en France" et que "50% au moins du prix de revient unitaire est acquis en France". Ce label répond à la principale difficulté rencontrée par Benjamin Carle pour son reportage qui est la véritable difficulté d'obtenir des informations sur le lieu de production. Par exemple, pour des plats préparés, si la provenance de la viande est toujours précisée ou presque, l'origine des autres produits utilisés pour la confection du plat n'est jamais précisée (soit 80% de la constitution d'un plat).
Comme souvent, une telle politique semble farfelue de prime abord mais se révèle vitale pour l'économie. Dans ce sens, l'action d'Arnaud Montebourg me fait penser à celle de l'ancien ministre de la Culture Jacques Toubon qui s'était battu pour augmenter et garantir un quota de diffusion de chansons d'origine française. Les deux ministres ont bien compris que si l'on ne fait rien, la production (culturelle pour l'un, industrielle pour l'autre) française était en danger.

Cette rencontre fut rafraîchissante et merci pour l'invitation. Elle a permis de voir un ministre joyeux, volontaire (même prêt à mettre la main à la pâte pour installer le mobilier ) et vraiment investi par son job. Elle a également permis de mettre en avant un reportage original qui pourrait générer de nouvelles initiatives et qui devrait donner des conseils aux 77% des Français qui se déclarent motivés pour consommer Français quittes à payer un peu plus cher les produits.

Vive la production française, vive les MIF !

Syrie, 3 ans de conflits, c'est trop !

En 3 ans, des jeunes parents voient leur enfant grandir, apprendre à marcher, découvrir le monde extérieur et entrer à l'école maternelle. En 36 mois, l'adolescent a le temps de découvrir la vie lycéenne et même de passer son bac. Trois années peuvent être le temps d'un jeune couple pour décider de se fiancer et de passer devant le maire. 3 ans, c'est la moitié du mandat municipal que de nombreux amis vont tenter d'exercer en se présentant devant les électeurs ce dimanche et dimanche prochain. Pourtant à 3 600 km de Paris, peu d'enfants auront découvert l'école maternelle pour leur troisième anniversaire, peu d'adolescents auront vécu 3 années lycéennes tranquilles, peu de couples auront débuté une nouvelle vie pleine d'espoir et d'amour et aucun adulte n'aura tenté sa chance dans une campagne électorale.

En 3 ans, la Syrie a sombré dans une guerre civile ignoble. Il y a trois ans, les Tunisiens disaient « dégage ! » à Ben Ali, les Egyptiens mettaient dehors Moubarak, les Lybiens avec l'aide d'armées occidentales liquidaient Khadafi. Dans ce climat exaltant de printemps arabe, on se prenait à rêver d'un jeu de dominos qui destituerait Bachar Al Assad, le président syrien successeur de son père. Dès le début des événements syriens, la peur de la fureur d'Al Assad dont le père n'avait pas hésité à massacrer les habitants de la ville de Hama dans les années 80 avait ressurgi. Les manifestations se finissaient dans des bains de sang et rapidement les places fortes de la rébellion se sont transformées en villes assiégées où les snipers et les chars règnent en maîtres.

En 3 ans, aucune force occidentale n'est venue soutenir le régime d'Al Assad et encore moins l'Armée Syrienne Libre. Certes des voix se sont élevées pour réclamer la fin des combats, le départ de la famille Al Assad du pouvoir, l'arrêt des ventes d'armes. Des organisations humanitaires ont demandé de respecter les médecins, les chirurgiens, tous les personnels soignants qui étaient pris pour cible par les militaires du régime. Des journalistes sont morts en essayant de couvrir les événements, d'autres furent grièvement blessés, enfin certains, dont Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres sont retenus en otages par des rebelles.

En 3 ans, l'attrait pour les révolutions arabes a baissé. L'urgence médiatique n'aime pas ces conflits qui s'éternisent. Aujourd'hui, on préfère s'inquiéter de ces jeunes Français qui s'enrôlent au près de rebelles islamistes extrémistes pour mener une « guerre sainte » contre des adversaires dont ils ne connaissent rien, ni la culture, ni la religion, que de s'alarmer pour les Syriens. Pourtant il doit y avoir environ 146 000 Syriens morts depuis le début du conflit. On estime à 2,5 millions de Syriens qui ont fuit à l'étranger. En tout, l'ONU annonce que 9 millions de Syriens ont du quitter leur domicile.

Cela fait 3 ans que la Syrie est en guerre civile. Aujourd'hui des rebelles « civils » s'affrontent à des rebelles « religieux », tous combattants l'armée régulière du pays. Ces trois années ont détruit la Syrie. Son patrimoine est en passe de devenir un champ de ruine, sa nation est déjà en ruine, la haine ayant remplacé la patrie. Quel que soit le résultat de ce conflit, des séquelles risquent de pourrir la vie syrienne pendant de très nombreuses années. Pourtant, il faut que tout cela cesse, que les combats s'arrêtent le plus tôt pour commencer au plus tôt la reconstruction du pays et de sa nation. Après 3 ans, il faut vraiment que ça cesse. Khalas !



Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr 

mardi 11 mars 2014

Recette de la droite gratinée

Pour obtenir une droite bien gratinée, il faut prévoir deux morceaux de choix.
Prenez un petit Fillon élevé en plein air au RPR, grandi dans la prairie des rénovateurs aux côtés d'autres Michel Noir, Charles Millon, Philippe de Villiers, Alain Carignon. 
En parallèle, cherchez à préparer un bon Copé bien relevé. Pour cela, prenez un Copé élevé au grand air de Meaux, faites le saisir dans un gouvernement pendant 5 ans avant de le réserver de tout portefeuille ministériel durant 5 autres années.

Pour éviter un plat fade, il faut avoir des accompagnements qui relèvent et mettent en valeur ces purs produits du RPR. Préparez alors un beau panier garni avec un Ziad Takieddine du Liban, des restes de Balladur de 1995, un soupçon de Guéant et un court Buisson Minute pour relever le tout de miettes d'extrême-droite. A côté, mettez en pleine lumière la crème Président.

Vous voici muni de tous les ingrédients nécessaires pour une bonne droite gratinée.

Faites mariner le François Fillon à Matignon. Epicez le à coups de simple collaborateur puis laissez le bouillir durant 5 ans. Surtout ne lui donnez aucun ingrédient supplémentaire durant ces 5 ans d'ébullition pour être sur d'avoir un Fillon chaud bouillant.

Ensuite, prenez le Jean-François Copé. Rincez le dans une piscine de Ziad Takieddine. Séchez le dans des t-shirts de la campagne d'Edouard Balladur. Cette technique est un peu onéreuse mais donne plus de saveurs à notre affaire. Puis, prenez les proches de Copé et extrayez l'audacieux Bastien Millot pour obtenir un gourmand Bygmalion. Arrosez copieusement ce Bygmalion avec du financement public.

Revenez à la crème Président laissée sous le feu des projecteurs depuis 2007. Entourez ce Président de bonnes pâtes malléables avec, par exemple, le Claude Guéant du panier garni. L'avantage du Guéant est qu'il se mouille bien avec le parquet, c'est important pour ne pas avoir un plat trop sec. Le Président à la lumière est un élément un peu instable et risque vite de bouillir. Surveillez le donc de près et n'hésitez pas à rester à son écoute. Petite astuce pour ne pas perdre une minute, laissez à proximité du Président un petit Buisson. Pour éviter toute évaporation d'informations, mettez le également sur écoute, mais attention le Président est fuyant. En fin de préparation, vous devriez obtenir une crème battue.

Avant d'entamer le dressage, faites revenir le François Fillon bouillonnant depuis 2007 et l'amer Jean-François Copé. Laissez le François Fillon prendre le dessus et enlevez le à la dernière minute pour ne garder que le Jean-François Copé. De la même façon faites revenir pour la dixième fois la crème battue, ça ne lui rendra pas le goût du président mais gardera une vague apparence.

Dans un plat, déposez le Jean-François Copé mouillé jusqu'au coup. Recouvrez le de la crème à l'arrière goût rance et tenace et mettez le au four. Posez sur le côté de l'assiette une coque renversée. Surtout ne la soulevez pas de suite, elle garde surement d'autres affaires qui donneront un peu plus de piquant au plat quand il faudra le réchauffer.

Servez chaud et savourez cette droite gratinée.


Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr 

lundi 10 mars 2014

Le sprint des municipales dans le 4ème arrondissement de Paris

Lionel Jospin, Christophe Girard et Karen Taïeb
place Baudoyer
On entre dans la dernière ligne droite de ces municipales. Dans deux semaines exactement, nous saurons qui a réussi à obtenir assez de voix des électeurs pour pouvoir se maintenir au second tour (obtention d’au moins 10% des suffrages), qui a gagné le droit de négocier pour fusionner sa liste avec une des listes qualifiée pour le 2nd tour (obtention d’au moins 5% des voix).

A moins de deux semaines du premier tour, les candidats partent dans un véritable sprint rendu encore plus compliqué que certains ont déjà parcouru un marathon depuis leur déclaration de candidature. C’est le cas des socialistes puisqu’Anne Hidalgo a été désignée tête de liste parisienne dès le mois de mai 2013 et les têtes de liste d’arrondissement sont connus et inchangés depuis octobre 2013. Ce qui fait une campagne bien plus longue que celle, par exemple, d’un Christophe Lekieffre qui a été désigné tête de liste UMP dans le 2ème arrondissement de Paris à la fin du mois de février 2014…

Ce sprint avec pour point de mire l’échéance du 23 mars 2014 devrait permettre aux électeurs les plus indécis de se faire une idée de ce que proposent les différents candidats. Avec cette optique, les candidats vont multiplier les réunions publiques et autres meetings pour développer leurs idées. Dans le 4ème arrondissement, Christophe Girard a débuté la semaine dernière avec la présentation de son comité de soutien avec la présence de Manuel Valls, Pierre Lescure, Ivan Levaï et Gabriel Matzneff. Il continue avec un programme proche d’une rockstar en tournée puisque dans les 13 jours à venir, il organise 4 réunions publiques, participe au meeting regroupant les 4 candidats socialistes des arrondissements du centre de Paris et participe bien évidemment au grand meeting parisien d’Anne Hidalgo au Cirque d’Hiver ce jeudi 13 mars.

Voici en détails l’agenda des réunions publiques de l’équipe socialiste dans le 4ème arrondissement :

Lundi 10 mars, 19h : Réunion publique à l’école Saint-Louis-en-l’Île (avec la présence de Dominique Versini, ancienne secrétaire d’Etat chargée de la Lutte contre la précarité et l’exclusion dans les deux premiers gouvernements Raffarin)

Mardi 11 mars, 19h : Réunion publique à l’école Saint-Merri Renard

Mercredi 12 mars, 19h : Réunion publique à l’école Hospitalières Saint-Gervais

Mardi 18 mars, 19h : Réunion publique à l’école élémentaire Tournelles

Mercredi 19 mars, 19h30 : Grand rassemblement public du centre de Paris à l’espace des Blancs-Manteaux Pierre-Charles Krieg (avec la présence de Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo et des 3 autres candidats socialistes des 4 premiers arrondissements de Paris).

dimanche 9 mars 2014

Christophe Girard en vidéo pour un 4e innovant, rassembleur et citoyen

A la fin janvier, j'avais publié ici le programme de Christophe Girard "pour un arrondissement innovant, rassembleur et citoyen". Le titre de ce programme avait réveillé le côté moqueur (et drôle) du blogueur Didier Goux. C'est donc en quelque sorte une réponse en images que propose Christophe Girard, le candidat PS et d'Anne Hidalgo pour le 4ème arrondissement, avec cette belle vidéo :


Il faut avouer qu'avec la beauté d'un tel arrondissement, il est assez facile de produire une belle vidéo. Le plus compliqué était de mettre sur ces images des paroles intelligentes et motivantes pour l'avenir. C'est le pari réussi de Christophe Girard qui donne en 3 minutes un bel aperçu de ses idées pour le 4ème arrondissement de Paris. Une vidéo à voir et à écouter attentivement à deux semaines exactement du 1er tour des élections municipales.

Avec cette vidéo, on est loin, très loin de la vidéo kitsch de soutien à Balkany qui se base sur une chanson originale de Jean-Jacques Goldman et dont un des couplets originaux est :
T´es du parti des perdants
Consciemment, viscéralement
Et tu regardes en bas
Mais tu tomberas pas
Tant qu´on aura besoin de toi

Balkany vaut bien une chanson

Pour certains comme Juan, la chanson dominicale est une véritable tradition, pour d'autres comme Gildan, le clip musical est leur fond de commerce (même si ce dernier se fait rare cette année). C'est un peu pour eux que je publie cette drôle de vidéo.

A 15 jours du 1er tour des élections municipales, cette longue vidéo nous vient d'un endroit où il fait bon vivre, où le maire semble sympa, proche de ses concitoyens. Cette vidéo se passe à Levallois. De grands chanteurs sur des paroles bien trouvées, c'est une pépite qui est en ligne depuis hier ! Le style me fait penser à la troupe des Enfoirés qui chante en chorale pour venir en aide aux plus démunis. Sauf qu'ici, pas de bonnes causes ni de démunis, simplement un homme au coeur d'un système depuis 1983.


On remercie le réalisateur de la vidéo pour nous rappeler que Balkany est élu depuis une époque où les campagnes électorales étaient encore filmées en noir en blanc ! 
Ensuite, une militante essaye de nous expliquer que Balkany vaut bien des nuits de tractages. J'aimerais bien savoir le public qu'ils ciblent à Levallois pour tracter la nuit. Personnellement, je préfère distribuer des tracts en plein jour, quand les habitants sont dans la rue. 
Enfin, il parait que Patrick Balkany est de leur famille. Quand on voit ce qu'il fait des deniers publics, c'est une sacrée somme en argent de poche que laisse chacun de ces drôles de "cousins" levalloisiens à l'homme au "coeur de Levallois".

Pas de vidéo pour Anne-Eugénie Faure, candidate socialiste à Levallois (qui avait 5 ans quand Patrick Balkany fut élu maire pour la 1ère fois), mais des idées pour faire de Levallois autre chose que le symbole des magouilles du RPR ou du Sarkozysme. 

Edit du dimanche 09/03, 16h : Une proche connaisseuse de la discographie de Jean-Jacques Goldman me signale que dans la chanson originale, on pouvait y entendre le couplet suivant, tout à fait adapté à Patrick Balkany :
    T´es du parti des perdants
    Consciemment, viscéralement
    Et tu regardes en bas
    Mais tu tomberas pas
    Tant qu´on aura besoin de toi
 

samedi 8 mars 2014

8 mars, journée d'utilité mondiale

Le 8 mars, c'est la Journée Internationale des Droits des Femmes. Ce n'est ni la fête de la femme (comme j'ai pu le voir chez un fleuriste), ni la journée de la femme. Ces appellations volontairement réductrices sont là pour rabaisser cette journée au même rang qu'une fête des grand-mères ou une journée sans vaisselle. La journée internationale des droits des femmes est une date symbolique pour rappeler que partout dans le monde, les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes. 

Elles doivent avoir le droit à leur propre sécurité, c'est à dire, par exemple, pouvoir aller dans la rue dans la tenue qu'elles souhaitent sans avoir peur d'être agressées. Par agression, il faut comprendre les viols bien sur mais aussi des attouchements, des insultes, des propos déplacés. Des exemples se trouvent partout, dans la vidéo "femme de la rue" filmée à Bruxelles, dans les agressions sexuelles à répétition en Inde, ou en Egypte comme démontré dans le film "les femmes du bus 678".

Elles doivent avoir le droit à la maîtrise de leur propre corps. Illustré récemment avec le slogan "Mon corps, mon choix, ma liberté", chaque femme dans le monde doit avoir le droit de choisir sa contraception, doit avoir le droit de choisir si elle veut garder cet embryon et veut porter pendant 9 mois son futur enfant. Elle ne doit pas être dépendante de la volonté d'un législateur, d'un médecin, de son mari. Tout ceci n'est qu'une marque supplémentaire d'infantilisation de la femme qui ne serait pas apte à décider par elle-même ce qu'elle doit faire. Il est important de le rappeler quand on voit ce qu'il se passe en Espagne ou quand on voit qu'au sein de l'Union Européenne, l'avortement est formellement interdit en Irlande et à Malte.

Elles doivent avoir le droit à l'égalité des chances. Il est anormal qu'en France aujourd'hui, les femmes soient encore payées 25% de moins que les hommes à expérience et à responsabilité égale. Il est anormal qu'en 2011, 30% des femmes sont en emploi à temps partiel contre uniquement 6% des hommes.

Pour en finir avec ces inégalités, il est nécessaire de faire changer les mentalités. Hélas, on le voit dans de nombreux autres domaines, comme la sécurité routière par exemple, pour changer les mentalités, il est nécessaire de passer par des contraintes législatives. Pour cela, il faut saluer le travail effectué depuis juin 2012 par Najat Vallaud-Belkacem au ministère des droits des femmes. Notons entre autre :
  • La réforme du congé parental pour accroitre le niveau d'emploi des femmes et mieux partager les responsabilités entre les parents,
  • Dans le cadre de la lutte contre le plafond de verre, un classement des entreprises du SBF 120, selon le degré de féminisation des instances de direction publié tous les ans,
  • Un contrôle symptomatiques et des sanctions pour les entreprises ne respectant pas l'égalité professionnelle,
  • L'augmentation, via l'ANI, du nombre d'heures minimales dans les emplois à temps partiel,
  • Le programme "ABCD de l'égalité" pour lutter contre les préjugés sexistes, sources de futures discriminations, dès l'école maternelle,
  • La lutte contre les violences faites aux femmes via la Mission Interministérielle contre les violences, 
  • L'amélioration des solutions d'accueil proposées aux femmes victimes de violence,
  • La contraception gratuites pour les jeunes femmes de 15 à 18 ans,
  • L'IVG remboursée à 100% pour toutes les femmes.
Avec Najat Vallaud-Belkacem, on a vraiment l'impression que le 8 mars, c'est toute l'année !

Parce qu'il est nécessaire de montrer son soutien à toutes les femmes qui souffrent encore ici en France comme partout ailleurs dans le monde, ce samedi 8 mars, si vous êtes à Paris ou à proximité, vous pouvez rejoindre la manifestation unitaire pour les droits des femmes qui part de Bastille à 14h30 en direction de Richelieu Drouot.

mardi 4 mars 2014

Les sages-femmes en ont ras le col, suite et fin ?

Marisol Touraine et des sages-femmes
à la table des négociations
Depuis le mois d'octobre les sages-femmes étaient en grève pour une meilleure reconnaissance de leur profession. Pour résumer, elles souhaitaient que leur métier soit considéré comme une profession médicale à part entière ayant un rôle à part entière dans le suivi de la plus grande partie des femmes enceintes. Elles demandaient également que leur reconnaissance et leur rémunération soient à la hauteur de leurs études puisque pour exercer, elles ont une formation de 5 années après le bac mais considéré dans le milieu hospitalier au même niveau que d'autres professions accessibles avec un bac+3.

Leurs revendications n'étaient pas si évidentes que ça à faire passer. En effet, impossible pour elles de bloquer l'accès aux hôpitaux et impossible pour elles de stopper en nombre leur activité. Comme tout personnel médical, leur présence dans les maternités sont indispensables et il est compliqué de demander aux futures mères de revenir plus tard car le service est bloqué pour cause de mouvement social...

Après un peu plus de 4 mois de mobilisations et de discussions avec le ministère de la Santé, Marisol Touraine a présenté 5 solutions pour essayer de mettre enfin en valeur ce métier vital. Ce qui n'est pas gagné encore...
  1. Des compétences médicales valorisées : une importante communication va être mise en place pour expliquer aux femmes que le rôle des sages-femmes ne se limite pas aux accouchements mais que les sages-femmes peuvent effectuer un suivi gynécologique et peuvent être consultées pour des questions de contraception.
  2. Des responsabilités renouvelées : les sages-femmes seront partie prenante dans l'élaboration des projets médicaux des maternités. Les sages-femmes pourront de plus prendre la direction d'unités fonctionnelles pour travailler avec des gynécologues, des anesthésistes et des pédiatres.
  3. Une formation renforcée : les étudiants de 4ème et 5ème année verront leur statut amélioré et leur rémunération alignée sur les autres étudiants en médecine de même niveau.
  4. Une rémunération revalorisée : les salaires vont être prochainement revus à la hausse et seront associés au niveau de responsabilité des sages-femmes.
  5. Un statut de sages-femmes des hôpitaux créé : les sages-femmes auront leur propre statut dans la fonction publique hospitalière. Leur représentation au sein du comité médical d'établissement sera renforcé. 
C'est sur ce dernier point que des désaccords persistent, principalement entre les différents acteurs de la profession. D'un côté un collectif de sages-femmes souhaite obtenir un statut de praticien hospitalier copié sur le modèle des médecins. De l'autre côté l'intersyndicale souhaite un nouveau statut au sein de la fonction publique hospitalière afin que les sages-femmes ne perdent pas leur statut de fonctionnaire. C'est cette dernière position qui a reçu au final l'aval de Marisol Touraine, cela signifie donc que certaines sages-femmes devraient continuer à se mobiliser pour obtenir une entière satisfaction de leurs revendications. Si des sages-femmes me lisent, je veux bien avoir leur avis en commentaires car personnellement, j'ai l'impression que tout ce qui a été proposé représente une sacrée avancée pour la profession et que le statut de fonctionnaire préservé est une bonne chose.

UMP et journalistes, le divorce

Sarkozy, NKM et les journalistes en 2007
A l'UMP, les journalistes tu les aimes puis tu les quittes. Elle est loin l'époque où Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet posaient fièrement à dos de beaux chevaux devant un troupeau de journalistes promenés dans la remarque d'un tracteur. Aujourd'hui, est-ce un signe de fébrilité, une perte de confiance ou l'aveu d'un pouvoir perdu, toujours est-il que les attaques fusent de plus en plus de la part des rangs de l'UMP vers les journalistes.

En 2007, Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et président de l'UMP de l'époque, n'hésitait pas à qualifier les journalistes de Libération de personnes repérables à « leur pull-over serpillère, leurs cheveux longs et leurs ongles sales ». L'attaque était presque gentille, Nicolas Sarkozy s'autorisait même quelques familiarités avec Laurent Joffrin (directeur de Libé à l'époque). L'époque était encore au grand amour, même si ça n'a pas duré longtemps. Dès le mois de mai 2008, Nicolas Sarkozy s'en prenait ouvertement à une soit-disante presse d'opposition incluant l'AFP, coupable de de ne pas avoir publier un communiqué de presse de Frédéric Lefebvre.

A présent que l'UMP a perdu les clefs de l'Elysée et de Matignon, on sent l'énervement dès le moindre article qui ne va pas dans leur sens. Récemment, c'était à Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la Mairie de Paris de s'énerver contre le journal Le Monde. La candidate parisienne, surement nostalgique des nombreux journalistes qui suivaient et buvaient les paroles du candidat Sarkozy durant les campagnes présidentielles, n'apprécie pas du tout la façon qu'a Béatrice Gurrey de relater la campagne de l'UMP à Paris. Elle est tellement déçue de son traitement qu'elle n'hésite pas à se plaindre publiquement du traitement dont elle serait la victime. La journaliste du Monde semble portant réaliser plus que correctement son boulot. Il est difficile de lui reprocher de parler de tension au sein du groupe UMP, de relater des mots douteux (dont le fameux « quota COTOREP »), tellement les dérapages et les dissensions sont palpables au quotidien dans l'entourage de NKM. Ce n'est pas la journaliste du Monde par exemple qui a décidé de changer de tête de liste dans un arrondissement à trois semaines du scrutin...

Dernier épisode en date, la fameuse « affaire Copé ». L'hebdomadaire Le Point, dirigé par Franz-Olivier Giesbert, publie un article mettant en cause certains contrats passés par Jean-François Copé avec une agence de communication et payés bien au delà du prix du marché. Pour le président de l'UMP, il serait victime d'une chasse à l'homme et décide de s'attaquer à toute la presse. Quelqu'un ose critiquer la façon qu'a l'UMP de dépenser ses millions ? Le président de l'UMP sous-entend la même chose envers les organes de presse. Pour Copé, la presse semble gangrénée de conflits d'intérêts et de mauvaise utilisation de fonds publics. C'est pourquoi il demande la transparence dans tous les médias.

A écouter Copé, tous les journalistes se gavent sur les deniers publics et justifient leur travail en publiant régulièrement des attaques contre l'UMP. Syndrome de victimisation incroyable quand on voit que Le Point, accusé d'être en mission commandée pour éliminer Copé, réalise un quart de ses unes contre le gouvernement actuel. Toute la presse contre l'UMP de Jean-François Copé ? Même Le Figaro, dirigé et géré par la famille Dassault et étrangement peu loquace sur les affaires en cours sur l'achat de votes à Corbeil-Essonnes, fief de Serge Dassault ? Peut-être même L'Express ou Valeurs Actuelles seraient des officines gauchistes secrètes. Comment Jean-François Copé veut-il faire croire qu'il est innocent si sa seule défense est de crier haut et fort que Franz-Olivier Giesbert, Christophe Barbier et Yves Thréard sont des snipers tirant à vue sur l'UMP ?

Quelle crédibilité nationale espère gagner Jean-François Copé en s'attaquant à la liberté de la presse ? Ce n'est pas en attaquant les journalistes quand des affaires sortent, quand des suspicions sont publiées ou que des tensions sont relayées que le président de l'UMP va rassurer les Français sur sa capacité à respecter l'indépendance des médias. Rappelons que l'un des nombreux reproches faits à Nicolas Sarkozy sous son quinquennat était justement sa volonté d'avoir des patrons de médias à sa botte. En s'attaquant aux journalistes, Jean-François Copé montre qu'il n'a aucune notion de séparation des pouvoirs ou des activités ni de séparation des responsabilités. On attend d'un président de parti politique qu'il sache diriger son parti pour fournir des idées et des propositions pour faire avancer le pays et qu'il sache gérer les finances de son parti, parti largement financé par les deniers publics (entre les réductions d'impôt pour chaque don ou cotisation personnelle et les financements publics directs). En revanche on attend d'un organe de presse qu'il publie une information de qualité, accompagnée d'analyses, d'enquêtes. Même si les titres de presse reçoivent eux aussi des subventions publiques, ces titres restent des titres privés qui ont leur propre ligne éditoriale et dont la principale source de revenus reste liée à leur lectorat.

L'UMP joue un jeu dangereux en critiquant l'indépendance des journalistes et la ligne éditoriale de leur rédaction. Ce n'est pas en se mettant à dos toute une profession qu'ils arriveront à avoir une couverture bienveillante. Pour éviter les articles assassins, le plus simple est encore d'éviter de surpayer des amis ou de créer des équipes électorales avec des personnalités qui ne peuvent pas s'entendre. Une politique cohérente, budgétairement encadrée, voilà peut être la solution pour que les journalistes arrêtent d'écrire des articles négatifs sur le premier parti d'opposition. On en est encore loin.


Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr