mardi 29 avril 2014

Israël – Palestine, qui refuse de reconnaitre l’autre ?

Une nouvelle fois, la date butoir pour les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens a été atteinte sans résultat. Cette fois-ci, on ne peut pas dire que les Américains n’ont pas mouillé la chemise par l’intermédiaire de John Kerry qui n’aura fait que ça depuis sa nomination. De dépit, le Secrétaire d’Etat américain aurait déclaré en comité restreint qu’Israël prenait le chemin d’un état d’apartheid.

Si les deux parties ont leurs exigences pour se retrouver autour de la table des négociations. On peut légitimement se demander qui des deux met le moins d’ardeur à amorcer (non pas faire avancer, juste amorcer) le processus. Ces derniers jours, le gouvernement de Benyamin Netanyahu s'est braqué à cause d’un rapprochement historique entre l’OLP (Fatah, Front Populaire de Libération de la Palestine) et le Hamas en vue de former un gouvernement d’union de la Palestine. Rappelons que depuis 2007, le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza et a formé son propre gouvernement indépendant du gouvernement de l’Autorité Palestinienne dirigeant en Cisjordanie. La scission entre les deux groupes empêchait toute organisation d’élections législatives et présidentielle en Palestine. Problème, la réunion entre l’OLP et le Hamas était une condition de refus de négocier du gouvernement israélien.

Pour le gouvernement Netanyahu, il serait inconcevable de négocier avec une Autorité Palestinienne qui serait allié avec un parti ne reconnaissant pas l’état d’Israël. Mais le gouvernement Netanyahu reconnait-il l’état Palestinien ? Quelques éléments de réponse :

  • L’Autorité Palestinienne ne dirige réellement et totalement, c’est-à-dire qu’elle assure la sécurité et l’administration, que les 7 plus grandes villes de Cisjordanie, soit 2% du territoire (zone A de la Cisjordanie).
  • Israël interdit toute construction palestinienne sur environ 70% du territoire cisjordanien.
  • L’intégralité des frontières de la Cisjordanie est sous contrôle israélien.
  • L’armée israélienne se permet d’intervenir sur l’ensemble du territoire, y compris dans la zone A soit disante entièrement sous le contrôle palestinien.
  • Il existe 250 colonies, représentant 520 000 Israéliens, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, soit 1/6ème de la population vivant sur le territoire cisjordanien.
  • Des ministres du gouvernement Netanyahu ont pour programme politique de peupler intégralement la région qu’ils appellent Judée-Samarie, soit la Cisjordanie.

L’annonce de réconciliation Hamas-Fatah est un progrès pour le vivre-ensemble palestinien. On peut se demander si ce rapprochement aurait vraiment eu lieu si le gouvernement Israélien avait réellement joué le jeu de la mise en place d’une paix durable. En continuant la colonisation de la Cisjordanie, au mépris des décisions de l’ONU, le gouvernement Netanyahu a montré le peu d’importance qu’il donnait au processus de paix. Il a également montré le peu d’importance qu’il donnait à la création d’un état palestinien autonome et indépendant.

dimanche 27 avril 2014

L'Europe fait débat mais peu d'audience #EUdebate2014

Les Français voteront le 25 mai prochain pour leurs futurs députés européens. Les candidats sont rarement connus des électeurs même si certains d'entre eux sont déjà députés européens et sont très actifs à Bruxelles, comme Pervenche Bérès en Ile-de-France ou Sylvie Guillaume dans le Sud-Est. Cette année, les électeurs, en votant pour leurs députés, vont influer également sur le choix du futur président de la commission européenne. Ce progrès démocratique majeur permet également une avancée médiatique. Au lieu de devoir suivre les différentes listes dans les 8 circonscriptions françaises, les médias peuvent se contenter de pointer les projecteurs vers les candidats à la présidence de la commission européenne.

C'est ainsi qu'un premier débat entre les candidats est organisé ce lundi soir. A 19h et pendant 90 minutes, les candidats Martin Schulz (Parti socialiste européen), Jean-Claude Juncker (Parti Populaire Européen), Guy Verhostadt (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe) et Ska Keller (Verts européens), discuteront de leurs propositions pour l'Europe et ses habitants (d'ailleurs merci à celui qui pourra me dire pourquoi Alexis Tsipras, le candidat de la gauche radicale est absent). Pour toucher les 505,7 millions d'Européens, le débat va être retransmis en 13 langues ! Actualité européenne oblige, c'est la chaîne Euronews qui se charge de l'organisation et de la diffusion de ce premier débat. Je ne suis pas sur que cette chaîne d'information est bien connue en France mais elle serait regardée quotidiennement par 6,6 millions de personnes en Europe (soit 2 fois plus que CNN sur le continent européen).

Vous voulez suivre le débat mais ne connaissez par Euronews ? Il faut dire qu'il n'est toujours pas possible de regarder cette chaine d'infos créée en France sur la TNT, en revanche, elle est disponible gratuitement via l'ADSL, la fibre ou le satellite :
  • BBox : chaine 151
  • Canal Satellite : chaine 104
  • Free : chaine 82
  • Numéricable : chaine 54
  • Orange : chaine 104
  • SFR : chaine 71.

J'espère que ce débat ne sera pas le seul et que les grandes chaînes nationales françaises vont elles aussi jouer le jeu et organiser au moins une grande émission ou débat pour toucher le plus de Français possible. Quand on s'inquiète du possible faible taux de participation, il est nécessaire de tout faire en sorte pour rendre les électeurs concernés. Ce n'est pas en opérant un "black out" sur la campagne électorale aux heures de grandes écoutes que les Français prendront connaissance des enjeux de l'élection. La date du 25 mai approche à grande vitesse, il est tant de placer le débat européen au coeur des préoccupations médiatiques. Ca commence ce soir à 19h, sur Euronews. Sur Twitter, le hashtag #EUdebate2014 devrait permettre de suivre le débat à distance.

vendredi 25 avril 2014

Benoît Hamon a le rythme dans la peau

Vincent Peillon avait annoncé la réforme des rythmes scolaires le lendemain de son arrivée au ministère de l’Education Nationale. Du coup pendant toute la durée de son passage au ministère, il a été occupé à défendre sa réforme au près des professeurs qui allaient devoir travailler en classe une demi-journée de plus par semaine et au près des maires qui allaient avoir la charge de mettre en place des activités extra-scolaire. Sa réforme fut mise en place dès la rentrée scolaire 2013 mais uniquement dans les communes volontaires. Depuis, les maires (souvent de droite) râlent sur le coût de cette réforme (dépenser de l’argent pour une jeunesse qui n’est pas prête de voter, quelle horreur doivent-ils penser). Certains professeurs râlent également sur les conditions d’applications de cette réforme. L’expérimentation se termine dans deux mois et toutes les communes vont devoir passer au nouveau rythme en septembre.

Récemment nommé ministre à la place de Vincent Peillon, Benoît Hamon avait intérêt à s’occuper rapidement du dossier de la réforme des rythmes scolaires s’il ne voulait pas subir les mêmes affres que son prédécesseur. C’était donc avec une certaine impatience qu’était attendues les premières décisions de Benoît Hamon sur le sujet. Ces décisions n’ont pas trainé et vont dans le bon sens.

Tout d’abord, Hamon a décidé de maintenir le principe fondamental de la réforme en insistant sur l’obligation de faire cours sur 5 jours, ou plus précisément sur 9 demi-journées dont 5 matinées. La majorité des spécialistes vont dans ce sens, les enfants ont plus de facilité à assimiler le matin. Ils auront donc tous cours 5 matins par semaine. La durée maximale d’une journée de cours reste à 5h30 et le nombre d’heures de cours dans une semaine ne peut pas dépasser les 24 heures. Aux côtés du temps scolaire, chaque semaine devra comprendre 3 heures d’activités périscolaires. Les bases de la réforme de Vincent Peillon sont donc gardées intactes.

En fixant le cadre, le ministre permet de nombreuses possibilités d’aménagement. Par exemple, les communes pourront mettre en place des activités extrascolaires 4 jours par semaine après les cours ou toutes les regrouper sur un seul créneau. Ainsi les communes rurales (mais pas uniquement) pourront profiter d’avoir 1h30 ou 3h pour leurs sorties et non uniquement 45 minutes (3h réparties sur 4 jours). Ce sera plus pratique pour faire venir des animateurs (c’est vrai que se déplacer pour 45 minutes d’activités, il faut de la motivation) ou pour partir faire des activités dans une ville voisine. Cette adaptation devrait répondre à la plupart des interrogations que mademoiselle Caroline avait émises il y a quelques mois.

Autre adaptation possible, faire des semaines moins chargées comme ayant 20 heures de cours uniquement mais empiéter sur la durée des vacances (comme le faisait déjà certaines communes qui faisait la semaine des 4 jours avant la réforme de 2008).

Le projet de décret de Benoît Hamon a été transmis pour consultation aux principaux syndicats d’enseignants avant d’être publié. Bonne nouvelle, les premiers retours sont positifs, autant au SNUipp (même s’ils espéraient d’avantage de possibilités d’adaptation) que chez les enseignants du SE-UNSA. Espérons que les retouches proposées conviennent au plus grand nombre et que Benoît Hamon réussisse ainsi à regagner la confiance des enseignants.

jeudi 24 avril 2014

Nous sommes tous des classes moyennes ... ou pas



Hier Juan de SarkoFrance a posté un graphique très intéressant issu de l’Observatoire des Inégalités sur le niveau de vie selon les types de familles. Ce graphique, mis en forme à partir des données publiées en février par l’INSEE, permet à chacun de se repérer de façon simple par rapport à cette fameuse et nébuleuse classe moyenne.

Sans les chiffres, tout le monde se croit dans la classe moyenne. Même si on connaît des voisins / amis / collègues qui sont plus ou moins bien rémunérés que nous, la sociologie des groupes fait que l’on a tendance à se retrouver entre personnes ayant le même niveau de vie, ce qui nous donne une impression de vivre toujours dans la moyenne, qui n’est rien d’autre que la moyenne de nos connaissances.

La présente étude permet d’avoir une définition simple et factuelle des différentes « classes » de la population et surtout de se retrouver dans une classe selon sa situation familiale. Le niveau de vie d'un célibataire moyen n'est pas celui d'un couple avec 2 enfants. Alors, quand est-on sous le seuil de pauvreté ? Quand est-on au-dessus du seuil de richesse? Et surtout quand est-on dans cette si fameuse classe moyenne ?

Sont considérés comme pauvres les ménages ayant un revenu inférieur à la moitié du revenu médian, soit 729€ par mois pour une personne célibataire ou 1 921€ par mois pour un couple avec deux enfants à charge. Un peu moins de 10% des ménages, quel que soit leur type, vivent donc sous le seuil de pauvreté. Plus inquiétant, le revenu disponible de ces ménages a diminué de 3,5% depuis 2008.
La classe moyenne représente 50% des Français (au sens statistique, ceux qui sont compris entre les déciles 3 et 8), ceux dont le revenu est supérieur à celui des 30% des Français les plus pauvres (donc supérieur à 3 122€ pour un couple avec 2 enfants) mais inférieur à celui des 20% les plus aisés (donc inférieur 5 567€ pour notre couple avec 2 enfants).
Enfin l’INSEE considère le seuil de richesse comme l’opposé du seuil de pauvreté, soit les ménages dont les revenus sont le double du revenu médian. Notre célibataire est donc riche s’il gagne plus de 2 917€ par mois et notre couple avec deux enfants est considéré comme riche avec un revenu mensuel supérieur à 7 683€ par mois.

Voici le tableau récapitulant les situations pour chaque type de ménage :
Les frontières des niveaux de vie
Limite des niveaux de vie mensuel selon le type de famille
Unité : euros

Seuil de pauvreté : 50 % du revenu médian


< D1
Limite entre les catégories populaires (30 % inférieurs) et moyennes

= D3
Revenu médian (seuil de 50 %)


= D5
Limite entre les catégories moyennes et aisées (20 % supérieurs)

= D8
Seuil de richesse : double du revenu médian

>  D9
Personnes seules
729
1 183
1 458
2 177
2 917
Familles monoparentales
990
1 589
1 980
2 987
3 960
Couples sans enfants
1 423
2 251
2 847
4 280
5 693
Couples avec un enfant
1 710
2 773
3 421
4 890
6 842
Couples avec deux enfants
1 921
3 122
3 842
5 567
7 683
Couples avec trois enfants et +
1 884
3 001
3 768
5 621
7 535

Ensemble
1 209
1 698
2 418
4 057
4 835

Source : Insee. Données après impôts et prestations sociales. - 2011


Le tableau rappelle également les données sur l’ensemble de la population, tous types de ménages confondus. Le seuil de fin des classes moyennes sur l’ensemble des Français est à 4 057€ par mois et le seuil de richesse est à 4 835€. On est dans l’ordre de grandeur évoqué par François Hollande dès 2007 quand il déclarait qu’il considérait être riche en gagnant 4 000€ par mois. En revanche, on est loin du député Guaino qui se plaignait des conditions de rémunérations des députés et leurs 5 148€ net mensuel.

mardi 22 avril 2014

Toi aussi, choisis le visage de la Commission Européenne

La prochaine élection européenne s’annonce comme un désastre de participation. Je ne m’avance pas trop en disant cela puisque le taux de participation est en continuelle baisse (ou presque) depuis la première élection des parlementaires européens en 1979. Depuis 1999, moins de la moitié des citoyens inscrits sur les listes européennes se déplacent pour élire leurs députés européens. Avec 40,5% de participation, la France est 2 points sous la moyenne sous la moyenne continentale.

Pour expliquer cette faible participation, on peut s’appuyer sur la faible exposition médiatique dans les médias. Les médias répondront qu’ils parleraient plus des élections européennes si le sujet intéressait plus les Français. Bref, on risque vite de tourner en rond. Le problème est que le fonctionnement Européen est obscur et n’en parler que tous les 5 ans lors des élections ne va pas aider à la compréhension.  Pour résoudre ce manque d’information, Bembelly se lance dans une grande série pour remédier à la méconnaissance de l’Europe. Je ne peux que vous inviter à le lire.

Pour encourager à voter le 25 mai (oui, en France on votera le dimanche 25 mai, seul dimanche non inclus dans un week-end prolongeable), cette élection européenne s’est parée d’un nouvel attrait. Pour la première fois, le président de la commission européenne sera issu du parti majoritaire au Parlement Européen. Le dernier président de la commission, José Manuel Barroso, était un conservateur partisan d’une Europe toujours plus libérale choisi de façon assez obscur par le biais d’accord de couloirs. Le prochain président de la commission européenne aura une légitimité citoyenne. Il aura donc la responsabilité de composer une équipe de commissaires européens suivant la ligne majoritaire au Parlement Européen.

Aujourd’hui, nous connaissons les candidats des 5 principaux partis du Parlement Européen :

  • Martin Schulz (PSE, parti incluant le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche),
  • Jean-Claude Juncker (PPE, incluant l’UMP),
  • Ska Keller et José Bové (Verts, incluant Europe Ecologie-Les Verts),
  •  Guy Verhofstadt (ALDE/libéraux, incluant l’UDI et le MODEM,
  • Alexis Tsipras (GUE, incluant le Front de Gauche).
Les partis d’extrême-droite ne présentent pas de candidat pour le poste de président de la commission européenne.

Les principaux partis français ont désormais un programme (je reviendrais dans les semaines à venir sur ce sujet) et un candidat. Mais quid des petits partis candidats ? Traditionnellement, l’élection européenne voit la candidature de nombreux petits partis. En 2009, les électeurs avaient eu le droit de voir la liste nauséabonde de Dieudonné et Soral, la liste pour le cannabis ou pour la langue esperanto. Cette année il devrait y avoir une liste féministe menée par Caroline de Haas (récemment partie du PS) et la liste de gauche Nouvelle Donne emmenée par Pierre Larrouturou. 

Ces partis sont légitimes à se présenter, surtout s’ils ont l’impression que leurs idées ne sont pas représentées dans les programmes des principaux partis. Je comprends dans ce sens la volonté de Nouvelle Donne de montrer qu’une autre politique économique est possible. Je comprends un peu moins la création d’une liste féministe qui donne l’impression que certaines inégalités valent plus que d’autres.
Par soucis de transparence des décisions, ces « petits » partis devraient eux aussi annoncer pour quel candidat à la présidence de la commission sont-ils. Par exemple, si Pierre Larrouturou réalise un bon score à ces élections et arrivent à envoyer un candidat par circonscription (soit 5 candidats), ces 5 élus vont-ils apporter leur préférence au social-démocrate Martin Schulz ou au représentant de la gauche radicale Alexis Tsipras ?

Le 25 mai, les électeurs ont l’occasion d’infléchir la politique européenne tout comme ils ont l’occasion de l’infléchir en choisissant l’orientation politique de leur gouvernement. Pour la première fois, cette élection va orienter la couleur du Parlement et celle de la commission européenne. Que l’on vote pour un des principaux partis européens ou pour des initiatives nationales, l’important est de donner un véritable cap à la politique européenne. C’est uniquement en votant pour des listes de gauche que l’on pourra empêcher les libéraux de continuer à imposer leur vision de l’Europe, comme Barroso l’a fait depuis 10 ans.

mardi 15 avril 2014

Edouard Balladur sort de ces corps

La sortie de Pascal Lamy sur le SMIC il y a 2 semaines ne m’a pas affolé plus que cela. A vrai dire, je l’ai même trouvé un peu mou sur cette histoire. Je m’attendais de l’ancien patron de l’OMC un peu plus de cran, de toupet. Quand on a dirigé une organisation mondiale prônant le libre-échange sans jamais vraiment se soucier des conditions de travail pendant 8 ans, on ne peut qu’être déçu de n’entendre une volonté que d’un SMIC au rabais alors qu’il aurait pu réclamer un l’abrogation pur et simple du SMIC.
Pour Pascal Lamy, il faudrait « aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic ». Heureusement qu’il a précisé qu’il était esseulé dans sa famille socialiste sur cette question.

Pascal Lamy peut être rassuré, il n’est pas seul. Intrigué par ce concept hallucinant de proposer plus de misère à ceux qui y sont déjà, François Hollande a déjeuné avec 3 autres économistes qui veulent libérer « la France prisonnière d'un vieux logiciel de pensée ». C’est Seb Musset qui se « réjouit » de la nouvelle (et il a bien raison). Rassurons-nous en se disant que si François Hollande est un homme de synthèse, il n’est pas encore une éponge qui fait sienne toutes les idées à la con qu’il peut entendre dans les diners. N’ayant pas lu l’ouvrage des ces 3 économistes qui ne connaissent surement du SMIC que les déductions de cotisations qu’il offre à une entreprise et non les difficultés qu’il procure à ceux qui en sont bénéficiaire pour vivre correctement au quotidien avec, je me dis qu’ils ont surement d’autres idées et pourquoi pas une ou deux intéressantes. Ou pas…

Pour compléter le Club des 5, notre cher Pierre Gattaz a décidé de les rejoindre aujourd’hui aussi. Il est pour l’instauration d’un SMIC réduit pour les jeunes afin de les aider à trouver un travail. Son explication est belle : "Il vaut mieux quelqu'un qui travaille dans l'entreprise avec un salaire un peu moins élevé que le Smic, de façon temporaire et transitoire, plutôt que de le laisser au chômage." Mais oui Pierre, un jeune, c’est frais, c’est con, c’est malléable, offrons lui des salaires au rabais ! Ce jeune a été éduqué à coup de contrats pro, d’alternances, de stages, que des jobs sous-payés pour effectuer une charge de travail proche d’un véritable emploi. Alors ces jeunes ne pourront qu’être heureux de trouver un nouveau job, légèrement mieux payé que leur précédent stage ou leur dernier contrat pro, même si la rémunération n’atteint toujours pas le SMIC.
« Jeune et con » n’est qu’une chanson, pas une réalité. Le Jeune n’a pour envie que d’entrer de plein pied dans la vie active, avoir un logement, sortir entre amis, fonder une famille, avoir une voiture, partir en voyage, que sais-je encore. Le Jeune n’a pas envie d’attendre 67 ans et son départ en retraite pour profiter de sa jeunesse. Pour relancer l’économie, il vaut mieux protéger les jeunes plutôt que les appauvrir. Il vaut mieux leur permettre de rentrer de plein pied dans la vie active plutôt que de les considérer de plus en plus longtemps comme des sous-travailleurs qui sont aptes à travailler comme leurs collègues mais qui ne méritent pas le même salaire.

C’est Edouard Balladur qui doit être heureux. Qui aurait cru que le SMIC Jeune reviendrait à la mode pour le 20ème anniversaire de sa mort (suspendu le 30 mars 1994 et abrogé le 8 août de la même année) ? Je pensais que seul Sarkozy avait survécu au Balladurisme. A première vue, il commence à voir des héritiers apparaître. Je ne me souviens que de deux idées d’Edouard Balladur, le SMIC jeune et le financement de sa campagne présidentielle à coup de vente de t-shirts. Les héritiers de Balladur, c’est ça votre prochaine idée pour relancer l’économie française ?