samedi 24 octobre 2015

La honte de la famille

Dans chaque famille, il y a un oncle, une tante, un parent proche un peu honteux. Cette personne que l'on croise le plus rarement possible et qui nous fait honte à chaque fin de repas. Propos racistes, antisémites, misogynes, une sorte de puits sans fond de connerie humaine dont on ne comprend pas comment, partageant les mêmes gênes et la même éducation, il peut avoir atteint un degré tel de connerie. Pourtant, on ne peut s'empêcher de célébrer l'unité de la famille car après tout, on ne choisit pas sa famille, et ce n'est pas une tare qui nous empêchera la réunion de personnes qui nous sont chères.

Heureusement, cette description ne s'applique pas à ma famille, ou alors ils attendent que je ne sois pas à proximité pour tenir ses propos. Hélas, cette description s'applique à ma deuxième famille, ma famille politique. Depuis un mois, j'appelle au rassemblement, à l'unité de la Gauche et des Écologistes dès le premier tour des régionales. Cet appel s'est fait plus fort avec le referendum organisé par le PS mais cet appel est une conviction profonde que j'appelle de mes vœux à chaque élection, toujours persuadé que ce qui nous divise est nettement moins fort que ce qui nous rassemble. Cette volonté de rassemblement ne m'empêche pas de critiquer cette vraie gauche qui a décrété que son ennemi juré serait le couple Valls - Macron plutôt que le couple LR - FN.

Aujourd'hui, cette vraie gauche a dépassé un cap. Avant, ils étaient dans une critique systématique mais politique. Oui la politique de François Hollande président n'est pas celle qu'un Jean-Luc Mélenchon aurait mené. Un Emmanuel Macron ne tient pas les mêmes propos qu'un André Chassaigne. Mais cette différence ne peut en aucun cas amener à la haine pure, simple, basse et donc obligatoirement bête, méchante, stupide. Aujourd'hui ils sont l'incarnation à gauche de la stupidité tant décrié sous le quinquennat Sarkozy, cette stupidité qui veut que tous les faits divers se doivent d'avoir un seul et unique coupable, un bouc émissaire pour recevoir toute leur haine.

Plus de 40 personnes sont mortes dans un accident de la route. Un bus de voyageurs a percuté un camion. Pour la gauche débile, c'est bien sur de la faute à Macron, l'odieux personnage qui a autorisé le développement des transports en autocars. Pour eux, peu importe qu'une quarantaine de familles ont perdu un proche. Peu importe qu'un accident de la route, aussi tragique qu'il soit, reste un accident imprévisible aux conditions impossibles à déterminer en quelques heures. Peu importe que ce bus de voyageurs est un mode de transport qui était déjà autorisé avant que Macron ne naisse. Pour ces populistes haineux, une seule réaction possible, charger Emmanuel Macron, suppôt de Satan et coupable d'office de toutes les catastrophes.

Non, ils ne critiqueront pas la politique du tout routier menée depuis plus de 40 ans. Non, ils ne critiqueront pas la politique écologique du gouvernement qui a refusé d'essayer de limiter le transport via poids lourds. Non, cet élu écologiste de premier ordre ne se remettra pas en question dans son combat contre des moyens de transports non routiers (aéroport de province, ligne TGV pouvant permettre de libérer du temps de passage pour le fret sur les voies ferrées classiques). Non, ils ne réfléchiront pas aux conséquences de leurs propos, ils ne se remettront pas en cause. 

Ces gens ne méritent pas de voir leur nom apparaître dans ce blog, tout comme ils ne devraient pas avoir le droit de s'exprimer au nom d'une gauche qui n'engage qu'eux. Tous sont dans ma grande famille qu'est la Gauche, officiellement progressiste et écologiste. Certains sont dans ma famille encore plus proche qu'est le Parti Socialiste. Pourtant par leur comportement récent et surtout par leurs propos plus que déplacés dans cette triste tragédie routière de Puisseguin, ces personnes sont indignes et devraient avoir la décence de s'exclure eux-même d'un parti où ils n'ont rien à faire. On ne choisit pas sa famille mais on choisit son parti politique. Je ne parle pas ici d'un soutien à un budget gouvernemental mais de décence et d'intelligence, deux termes qui ne peuvent s'appliquer à eux.

mardi 20 octobre 2015

Appel des 800 pour agir à Calais

Depuis 2002, il n'existe plus de centre de la Croix Rouge à Sangatte, à quelques kilomètres de Calais. Pourtant, depuis 2002, Calais est toujours aussi proche de l'Angleterre et de l'entrée du tunnel qui permet de traverser la Manche les pieds au sec. Depuis 2002, les migrants qui ne voient la France que comme un simple pays de transit, comme l'Italie, la Grèce, la Hongrie et tous les pays traversés au cours de leur périple, sont toujours à Calais et aux alentours en attendant le moment propice pour rejoindre l'Angleterre. Peu importe que la Croix Rouge soit là ou pas, Calais est toujours une étape, une des dernières étapes, avant la fin du voyage.

Alors que l'Europe voit un afflux particulièrement important de migrants depuis des mois, la situation de Calais devient de plus en plus insupportable. Les alentours de la ville, la fameuse jungle, étaient déjà remplis de migrants survivants dans des conditions exécrables avant, alors aujourd'hui, il est facile d'imaginer que la situation a empiré. La situation est telle que même des "ténors" LR veulent rouvrir le centre de Sangatte, ce centre fermé en 2002 par Nicolas Sarkozy ministre de l'Intérieur et jamais rouvert depuis.

800 personnalités de mondes distincts (chercheurs, cinéastes, musiciens, comédiens, syndicalistes) lancent un appel au gouvernement pour agir à Calais pour mettre fin à cette situation indigne et inacceptable sur le territoire français. Leur appel est un signal d'alarme demandant aussi d'arrêter les discours populistes qui cherchent à mettre dos à dos les Français les plus démunis et les étrangers en transit.

Voici cet appel et ses 800 signataires :

"Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.

Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême droite.

Jusqu’à quand allons-nous nous taire ?

Au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire «un appel d’air» envers d’autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés. Celles-ci sont admirables mais ne peuvent pas tout.

Ce désengagement de la puissance publique est une honte dans un pays qui même en période de crise, reste la sixième puissance économique mondiale.

La spirale du pire est amorcée.

Les discours réactionnaires ou fascisants ne cessent depuis des années de diviser les gens, d’opposer des catégories toujours plus fragmentées, pour mieux propager leur idéologie haineuse.

Aujourd’hui leur propagande avance l’argument qu’il n’y aurait plus de place pour les exilés d’où qu’ils viennent, soi-disant au nom de la défense des plus pauvres des français.

Cette mise en concurrence des indigences est ignoble.

Elle nous habitue à l’idée qu’il y aurait des misères défendables et d’autres non.

Elle sape les fondements des valeurs constitutives de la France.

Elle nie notre humanité commune.

Elle nous prépare au pire.

Alors que ce sont, précisément, ces mêmes associations, ces mêmes bénévoles, ces mêmes hommes et femmes de bonne volonté qui nous alertent aujourd’hui sur Calais et qui agissent depuis des années à panser toutes les misères de France.

Alors que ce sont, précisément, les mêmes hommes et femmes politiques, ou les mêmes discours qui attisent le feu en soufflant sur les braises des divisions mortifères, qui, par leur action ou leur manque d’action politique, accentuent la pauvreté des plus pauvres et sont incapables de lutter efficacement contre le mal logement ou la misère alimentaire.

Aujourd’hui nous avons décidé de prendre la parole tous ensemble pour dire non à la situation réservée à ceux qui sont actuellement les plus démunis de droits en France: les exilés de Calais.

Au nom de nos valeurs communes d’asile et d’universalisme.

Et parce que nous serons plus forts demain pour nous battre ensemble contre les autres formes d’injustices et de misère.

Nous demandons solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la jungle de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve."

Si tu veux ajouter ta signature aux 800 premiers signataires ci-dessous : https://www.change.org/p/au-gouvernement-fran%C3%A7ais-appel-de-calais

 Les 800 premiers signataires :

Hihi Abdelhamid (médecin), Laure Adler (écrivain), Guillaume Allary (éditeur), Siegrid Alnoy (cinéaste), Marianne Alphant (écrivain), Anne Alvaro (comédienne), Audrey Alwett (écrivain), Marie Amachoukeli (cinéaste), Mathieu Amalric (cinéaste, comédien), Jean-Pierre Améris (cinéaste), Marc Amfreville (professeur, traducteur), Thomas Anargyros (producteur), Claire Angelini (artiste), Christine Angot (écrivain), Philippe Annocque (écrivain), Georges Aperghis (compositeur), Sophia Aram (humoriste), Nathalie Arroyas (professeure), Ariane Ascaride (comédienne), Louis Astre (syndicaliste), Aurel (dessinateur), Nurith Aviv (cinéaste), Nicole Bacharan (historienne), Antoine de Baecque (historien du cinéma), Pénélope Bagieu (auteur de BD), Josianne Balasko (cinéaste, comédienne), Olivier Balez (auteur de BD), Etienne Balibar (philosophe), Jeanne Balibar (comédienne), Dominique Batraville (écrivain), Aziyadé Baudouin-Talec (écrivain), François Bayle (compositeur), Tina Baz (monteuse), Philippe Bazin (artiste), Emmanuelle Béart (comédienne), Alex Beaupain (musicien), Jean-Pierre Beauviala (inventeur d’Aaton), Xavier Beauvois (cinéaste, acteur), Annette Becker (historienne), Bérénice Bejo (actrice), Jérôme Bel (chorégraphe), Yahoutha Belgacem (directrice artistique), Lucas Belvaux (cinéaste), Salah Benacer (photographe), Ted Benoit (scénariste et dessinateur), Emmanuelle Bercot (actrice, cinéaste), Emmanuelle Bernheim (romancière), Didier Bezace (acteur, metteur en scène), Enki Bilal (dessinateur, réalisateur), Benjamin Biolay (musicien), Hervé Bismuth (enseignant-chercheur), Emmanuel Blanchard (enseignant-chercheur, président du réseau Migreurop), Catherine Blangonnet-Auer (revue Images Documentaires), Alain Blondel (Artiste peintre), Christian Boltanski (artiste plasticien), Jacques Bonnaffé (comédien), Irène Bonnaud (metteur en scène), Jacques Bontemps (philosophe), Nicolas Bouchaud (comédien), Patrick Bouffard (médecin), Jean-Marcel Bouguereau (journaliste), Guillaume Brac (cinéaste), Benoît Bradel (metteur en scène), Rachida Brakni (metteur en scène, actrice), Claire Braud (auteur de BD), Marika Bret (DRH à Charlie Hebdo), Patrice Bretaudière (philosophe), Laurence Briaud (monteuse), Geneviève Brisac (écrivain), Claire Brisset (ancienne défenseur des enfants), Michel Broué (mathématicien), Stéphane Braunschweig (metteur en scène), Daniel Buren (plasticien), Rodolphe Burger (musicien), Nadia Butaud (éditrice), Michel Butel (écrivain), Judith Butler (philosophe), Max Cabanes (auteur de BD), Olivier Cadiot (écrivain), Thomas Cailley (cinéaste), Claude Calame (historien), Sophie Calle (artiste plasticienne), Nicole Caligaris (écrivain), Robin Campillo (cinéaste), Robert Cantarella (metteur en scène), Laurent Cantet (cinéaste), Marilyne Canto (comédienne), Eric Cantona (acteur), Yves Cape (directeur de la photographie), Fabien Carniato (sociologue), Caroline Casadesus (artiste lyrique), Pascale Cassagnau (historienne de l’art), Margot Cassila (musicienne), Philippe Caubère (comédien), Antoine Cazé (professeur, traducteur), Clémentine Célarié (comédienne), Sérénade Chafik (militante féministe), Fanny de Chaillé (chorégraphe), Patrick Chamoiseau (écrivain), Caroline Champetier (directrice de la photographie), Christiane Charmasson (psychiatre/ psychanalyste),Pierre Chevalier, Patric Chiha (cinéaste), Nathalie Chouchan (professeur de philosophie), Jean-Marc Chouvel (compositeur), Yves Citton (théoricien), Balthazar Clamoux (philosophe), Sarah Clénet (contrebassiste), Olivier Clochard (universitaire), Roger Cochini (compositeur), Coco (dessinatrice), Olivier Cohen (éditeur), Jean-Louis Comolli (cinéaste), Jean-François Corty (Directeur des Opérations France de Médecins du Monde), Catherine Corsini (cinéaste), Teresa Cremisi (éditrice), Marie Cuillerai (universitaire), Pierre-Louis Curien (chercheur CNRS), Jean-Paul Curnier (philosophe), Catherine Cusset (écrivain), François Cusset (écrivain), Bajram Denis (auteur de BD), Nadia Daam (journaliste), Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne (cinéastes), Charles Dargent (économiste), Claude Dargent (sociologue), Marie Darrieussecq (écrivain), Jean-Pierre Darroussin (acteur), Kethevane Davrichewy (écrivain), Henri Deluy (poète), Genevieve Delzant (Professeur de Médecine), Anaïs Demoustier (actrice), Claire Denis (cinéaste), Jean-Lous Déotte (professeur émérite), Alex Descas (comédien), Arnaud Desplechin (cinéaste), Linda De Zitter (psychanalyste), Georges Didi-Huberman (philosophe et historien de l’art), Vincent Dieutre (cinéaste), Marcial Di Fonzo Bo (acteur, metteur en scène), Dominique Dimey (chanteuse), Elise Domenach (enseignante), Valérie Donzelli (actrice, cinéaste), Ariane Doublet (cinéaste), Jean Douchet (critique), Valérie Dréville (comédienne), André Dubost (compositeur), Laurence Dumont (Présidente de la Ligue des Droits de L’Homme), Jean-Marie Durand (journaliste), Jean-Pierre Duret (ingénieur du son, cinéaste), Romain Duris (acteur), Pascal Dusapin (compositeur), Jérémie Elkaïm (acteur), Didier Eribon (philosophe), Annie Ernaux (écrivain), Jean-Baptiste Eyraud (militant du DAL), Abbas Fahdel (cinéaste), Didier Fassin (professeur de sciences sociales), Éric Fassin (sociologue), Arlette Farge (historienne, écrivain), Philippe Faucon (cinéaste), Jeanne Favret Saada (psychanalyste), Carole Fékété (photographe), Nadja Fejtö (illustratrice), Cinzia Femia (chef de cuisine), Pascale Ferran (cinéaste), Laurence Ferreira Barbosa (cinéaste), Jacques Ferrier (architecte), Frédéric Fisbach (metteur en scène), Odile Fleury-Zvénigorodsky (professeur, CIMADE), Pierrette Fleutiaux (écrivain), Elisabeth de Fontenay (philosophe), Jean Louis Fournel (universitaire), Dan Franck (écrivain), Alain Françon (metteur en scène), Denis Freyd (producteur), Jean-Michel Frodon (journaliste), Marik Froidefond (maître de conférence), Valéry Gaillard (réalisatrice), Jean-Michel Ganteau (professeur), Anne-Marie Garat (écrivain), Nicole Garcia (cinéaste), Louis Gardel (romancier), Louis Garrel (comédien), Philippe Garrel (cinéaste), Gilles Gaston-Dreyfus (acteur), Costa-Gavras (cinéaste), Michèle Ray Gavras (productrice), Sylvain George (cinéaste), Hyppolite Girardot (acteur), Suzanne Giraud (compositrice), Liliane Giraudon (poète), Raphael Glucksmann (essayiste), Agnès Godard (chef opérateur), Jean-Luc Godard (cinéaste), Fabienne Godet (cinéaste), Jacky Goldberg (journaliste), Myrto Gondicas (traductrice), Yann Gonzalez (cinéaste), Anne Gorouben (peintre), Romain Goupil (cinéaste), Sophie Goupil (productrice), Christine Gozlan (productrice), Pascal Greggory (comédien), Anouk Grinberg (actrice), Emmanuelle Guattari (écrivain), Robert Guédiguian (cinéaste), Roland Gori (psychanalyste), Patrick Guyomard (psychanalyste), Alexandrine Halliez (médecin), Tran Han Hung (cinéaste), Michel Hazavanicius (cinéaste), François Hébel (photographe), Simon Hecquet (artiste chorégraphe), Serge Hefez (psychiatre des hopitaux, psychanaliste), Marie Hénocq (Cimade Bretagne), François Hers (artiste), Hippocampe fou (rappeur), Julien Hirsch (directeur de la photographie), Nancy Huston (écrivaine), Geneviève Jacques (Présidente de la Cimade), Daniel Jacquin (sociologue), Nicolas Jalageas (libraire), Agnès Jaoui (actrice, cinéaste), Vincent Jaury (directeur de la revue Transfuge), Yves Jeuland (réalisateur), François Julien-Laferrière (professeur de droit public), Lenio Kaklea (danseuse, chorégraphe), Christophe Kantcheff (rédacteur en chef de Politis), Marin Karmitz, Nicolas Karmochkine (architecte), Reda Kateb (comédien), Maylis de Kerangal (écrivaine), Colette Kerber (libraire), Christine Kermoal (syndicaliste), Sophie Képès (écrivain), Cédric Klapisch (cinéaste), Helena Klotz (cinéaste), Nicolas Klotz (cinéaste), François Koltès (écrivain), Nathalie Kuperman (écrivaine), Isabelle Lafon (metteur en scène), Geoffroy de Lagasnerie (philosophe), Gaetane Lamarche Vadel (écrivain), Maya Lanfranchi (assistante sociale), Calude Lanzman (cinéaste), Jeanne Lapoirie (directeur de la photographie), François Lartigue (photographe), Laurie Laufer (psychanalyste), Camille Laurens (écrivain), Raoul Lay (compositeur, chef d’orchestre), Philippe Lazar (chercheur), Safia Lebdi (conseillère Île de France), Bertrand Leclair (écrivain), Michèle Lesbre (écrivain), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Laurent Léger (journaliste à Charlie Hebdo), Joanne Leighton (chorégraphe), Pascal Légitimus (acteur, réalisateur), Christian Lehmann (écrivain, médecin), Simon Lemoine (enseignant), Louis-Do de Lencquesaing (comédien), Anne Le Ny (comédienne, réalisatrice), Leo (auteur de BD), Emmanuel Lepage (auteur de BD), Serge Le Péron (cinéaste), Pierre Lescure (président du Festival de Cannes), Pierre Lieutaghi (ethnologue), Sébastien Lifshitz (cinéaste), Thomas Lilti (cinéaste), Virginie Linhart (réalisatrice), Jean-Louis Livi (producteur), Danièle Lochak (professeur de droit public), Hervé Loichemol (metteur en scène), Didier Long (metteur en scène), Edouard Louis (écrivain), Irina Lubtchansky (directrice de la photographie), Marie-Ange Luciani (productrice), Wilfrid Lupano (scénariste de BD), Noémie Lvovsky (actrice, cinéaste), Mademoiselle K (groupe de rock), Haroun Mahamat Saleh (cinéaste), Chowra Makaremi (anthropologue), Laurine Malengreau (historienne de l’art), Renée Malgoire (chef d’orchestre), Rémi Malingrey (dessinateur), Abd al Malik (musicien), Philippe Mangeot (enseignant, militant associatif), Frank Margerin (auteur de BD), Tonie Marshall (cinéaste), Gilles Marchand (cinéaste), Pauline Marchetti (architecte), Maguy Marin (chorégraphe), Alexandros Markeas (compositeur), Jean-Louis Martinelli (metteur en scène), Carole Martinez (écrivaine), Françoise Martres (présidente du Syndicat de la Magistrature), Jean Claude Mas (secrétaire général de la Cimade), Corinne Masiero (comédienne), Laetitia Masson (réalisatrice), Antoine Mathieu (comédien), Claire Mathon (directrice de la photographie), Jacky Matou (médecin), Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah (écrivains), Jean-Luc Menet (maitre de conférence), Macha Méril (actrice), Radu Mihaileanu (cinéaste), Patrick Mille (acteur, réalisateur), Gildas Milin (metteur en scène), Mathilde Monnier (chorégraphe, directrice du Centre National de la Danse), Nadir Mokneche (cinéaste), Dominik Moll (cinéaste), Marie-José Mondzain (philosophe), Isabelle Monnin (écrivaine), Gérard Mordillat (cinéaste, écrivain), Jeanne Moreau (actrice), Yolande Moreau (actrice, réalisatrice), Susie Morgenstern (écrivain), Edgar Morin (sociologue, philosophe), Francoise Moscovitz (écrivain), Yann Moulier Boutang (économiste, essayiste), Yoann Moulin (claveciniste), Richard Moyon (militant du RESF), Veronique Nahoum Grappe (anthropologue), Jean-Luc Nancy (philosophe), Émilie Née (chercheur), Toni Negri (philosophe), Marie Nimier (romancière), Gaspar Noë (cinéaste), Stanislas Nordey (metteur en scène), Gandolfo Notaro (chef de cuisine), Gilbert Nouno (compositeur), Anna Novion (cinéaste), Francoise Nyssen (éditrice Actes Sud), Gaelle Obiégly (romancière), Maurice Olender (historien), François Olislaeger (dessinateur), Véronique Olmi (écrivain), Valérie Osouf (cinéaste), Orlan (artiste plasticienne), Paul Otchakovsky-Laurens (éditeur POL), Sophie Ott (brocanteuse), François Ozon (réalisateur), Yves Pagès (éditeur), Rithy Panh (réalisateur), Rosa Parlato (musicienne), Sonia Pavlik (auteur), Claire Payement (compositeur), Marc Paquien (metteur en scène), Benoît Peeters (auteur), Charles Pépin (philosophe), Elisabeth Perceval (scénariste), Thierry de Peretti (cinéaste), Élisabeth Perez (productrice), Sylvie Perrin (céramiste), Eric Pessan (écrivain), Gerard Pesson (compositeur), Elise Pestre (maitre de conférences), Nicolas Philibert (cinéaste), Sylvie Pialat (productrice), Pamela Pianezza (photographe), Patrick Picard (syndicaliste), Eric Piel (psychiatre), Guillaume Pigeard de Gurbert (philosophe), Ernest Pignon-Ernest (artisteplasticien), Manon 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l’ONG Pour un Sourire d’Enfant), Christine Roquet (universitaire), Patrick Rotman (documentariste), Vincent Rottiers (comédien), Jean Rousseau (président d’Emmaüs International), Christophe Ruggia (cinéaste), Agnès de Sacy (scénariste), Numa Sadoul (metteur en scène, auteur), Céline Sallette (comédienne), Isabelle Saint-Saëns (militante associative), Pierre Salvadori (cinéaste), Lydie Salvayre (écrivain), Tiphaine Samoyault (écrivain), Sanseverino (chanteur), Ana Sardinha (universitaire), Riad Sattouf (auteur de BD, cinéaste), Emmanuelle Scali (psychologue), François Scali (architecte), Vincent Scali (plasticien), François Schuiten (dessinateur), André Serre-Milan (compositeur), Florence Seyvos (écrivain), Céline Sciamma (cinéaste), Anne Serre (écrivain), Joan Sfar (auteur de BD), Jean-Pierre Siméon (poète), Abderrahmane Sissako (cinéaste), Françoise Sivignon (présidente de Médecins du Monde), Serge Slama (juriste), Patrick Sobelman (producteur), Makis Solomos (musicologue), Tania 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(romancière), Eric Vigner (metteur en scène), Philippe Vilain (écrivain), Fabrice Villard (écrivain), Hélène Vincent (actrice), Sigolène Vinson (journaliste à Charlie Hebdo), Jean-Jacques Viton (poète), Caroline de Vivaise (costumière), Michel Volkovitch (traducteur), Antoine Volodine (écrivain), Christiane Vollaire (philosophe), Lise Wajeman (enseignant-chercheur), Sophie Walmish (directrice de recherche au CNRS), Jacques Walter (pasteur), Régis Wargnier (cinéaste), Sonia Wieder-Atherton (violoncelliste), Martin Winckler (médecin, écrivain), Bruno Wolkowitch (acteur), Youssoupha (rappeur), Dork Zabunyan (professeur), Paule Zadjermann (cinéaste), Caroline Zéau (maitre de conférence), Malik Zidi (acteur), Rebecca Zlotowski (cinéaste)

lundi 19 octobre 2015

Merci aux 250 000 participants

Après avoir écrit trois billets sur le referendum organisé par le Parti Socialiste, il est temps de partager des résultats qui sont assez positifs. Si le résultat de la consultation est de 89% de voix pour l'unité, le plus intéressant est bien sur la participation : plus de 250 000 personnes ont voté (plus de 115 000 sur internet et 135 000 dans les 2 500 points de vote physique). 

C'est un beau score puisque Jean-Christophe Cambadélis avait d'abord espérer 300 000 participants avant de redescendre la barre à 200 000. C'est un beau score qui doit être relativisé puisque nous sommes loin des 2 millions de participants à la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste, votation organisée à l'époque par toute la gauche unie. Mais pour une votation organisée en un mois, sans trop de soutien ni de grands événements pouvant rameuter les votants (par exemple la votation contre la privatisation de la Poste avait bénéficié à l'époque d'un stand à la Fête de l'Huma), ça reste un beau score. Certains à la gauche de la gauche prédisaient un fiasco, encore une fois les chiffres sont contre eux. D'autres ont hurlé à la fraude facile alors que le principe est celui utilisé régulièrement que ce soit pour un résultat n'engageant à rien (comme pour la Poste), ou pour une consultation plus officielle (comme pour le budget participatif de la ville de Paris).

Suite à cette belle mobilisation qui montre une participation bien plus élevée que la seule participation des militants socialistes, Jean-Christophe Cambadélis a écrit aux différentes têtes de liste EE-LV et PCF en régions pour leur rappeler que le PS était toujours ouvert à des fusions de liste dès le 1er tour. Dans cette lettre, le premier secrétaire socialiste affirme qu'il veut convaincre ses partenaires "d'un pacte de fraternité à gauche pour :
  • Défendre notre bilan commun dans les régions,
  • Souligner que la droite veut défaire notre action collective pour des régions solidaires et écologiques,
  • Dire ensemble que l'extrême-droite à la présidence des régions défigurerait celles-ci en les transformant en laboratoire anti-républicain,
  • Réagir ensemble au cas peu probable où le total gauche serait inférieur au Front National dans les régions où il est sûr de l'emporter."

Ce referendum est bien sur tardif mais il vaut toujours mieux un réveil une semaine trop tôt qu'une semaine trop tard. Certaines personnes m'ont opposé que "l'unité ne se décrète pas mais qu'elle se construit". Je suis d'accord, l'unité se fabrique et justement dans la majorité des régions, l'unité s'est construites depuis 15 ans dans les exécutifs locaux. Il ne faut pas oublier ce passé en commun.
Pour d'autres personnes, pour que rassemblement il y ait, il doit se faire sur la base d'un programme du PS. Là je suis un peu plus circonspect. Si rassemblement il y a, alors il faut que l'écriture du programme se fasse en amont, avec des rencontres entre les différents partis, le monde associatif, le monde syndical. C'est le résultat de ces discussions qui doit aboutir à un programme commun. Ceci devrait être d'autant plus facile que ces discussions se sont déjà tenues puisque nos partis de gauche ont dirigé les régions ensemble, au contact de la société civile, du monde associatif et du monde du travail.

Merci à toutes les personnes qui ont fait que ce referendum ait lieu partout en France et surtout un grand merci aux 250 000 personnes qui ont participé et qui ont donné leur avis. Espérons que leur voix soit entendu avant qu'il ne soit trop tard.

vendredi 16 octobre 2015

Un referendum pour l'unité n'est pas une primaire

https://jevote.referendum-unite.com/
Depuis ce matin, les sympathisants de gauche qui le souhaitent peuvent participer au referendum organisé par le PS, l’UDE et ce que je pense être ses composantes Front Démocrate, Ecologistes ! et Génération Ecologie. Ce referendum est une initiative informelle, sans base juridique et sans conséquence. C’est une action pour prendre le pouls de cet électorat de gauche dont tout le monde parle en son nom mais dont peu écoute ce qu’il a à dire.

Ce referendum, appelé joliment et naïvement « referendum pour l’unité », reprend un principe déjà mis en œuvre dans le passé en France comme en 2009 lors de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste ou en 2011 à Paris (et à d’autres moments partout en France) avec la votation citoyenne pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ces deux précédents cas (et il y en a surement eu d’autres) sont similaires au referendum pour l’unité de la gauche et des écologistes dans le sens où il s’agit d’une consultation sans valeur juridique.

Depuis le début de la journée certains journaux et sites d’information, tout comme des blogueurs de gauche, raillent le principe peu sécurisé du referendum. Sans grande surprise, oui, ce referendum n’est absolument pas sécurisé. Déjà on peut y voter par internet et physiquement. Difficile de partager une seule et unique liste d’émargement. Ensuite, comme toute pétition sur internet, une adresse mail valide au moment du vote est demandée pour vérification, donc il est facile de voter plusieurs fois à ce referendum comme il est possible de signer plusieurs fois une pétition (cf. Maitre Eolas).

Ce referendum est bien loin de l’organisation de la primairecitoyenne de 2011 où chaque électeur devait se rendre dans un bureau de vote spécifique lié à son bureau de vote habituel. Ici pas de bureau de vote mais 2500 points de votes ouverts à des horaires aléatoires dans des lieux de vie comme les marchés le plus souvent. Il est donc facile de pouvoir voter plusieurs fois dans un même point de vote comme il est encore plus facile de voter dans deux points de vote différents (enfin surtout dans les grandes villes car dans certains départements cela peut vous demander plusieurs dizaines de kilomètres à parcourir avant de trouver un autre point de vote).

Heureusement que la logistique soit plus souple, plus anarchique que la tenue de la grande primaire citoyenne qui a servie à choisir le candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’enjeu est loin d’être le même. En 2011, le PS et ses partis amis (PRG, MRC) voulaient donner la plus grande légitimité au candidat qui aurait pour destin de se qualifier pour le 2nd tour de l’élection présidentielle et surtout la mission de gagner cette élection. Aujourd’hui, le PS veut juste essayer de montrer une tendance qui est à l’unité, spécialement pour les régions où les partis de gauche sont en danger de ne pas se qualifier au 2nd tour. La moindre fraude en 2011 aurait mis en échec la candidature socialiste. En 2015, aucune action ne sera prise suite à ce referendum sauf si une prise de conscience s’effectue, ce que je ne crois pas. C’est aussi ce raisonnement que tiennent les organisateurs des votations citoyennes pour le droit de vote des étrangers : « Plusieurs votations citoyennes sur le même thème ont déjà eu lieu. Si elles n’ont rien changé sur le plan juridique, elles ont tout de même fait évoluer les mentalités. »

Les journalistes et blogueurs semblent traiter avec la même importance la possible fraude dans ce referendum qu'une possible fraude dans l'élection d'un chef de parti comme l'UMP ou le PS l'a connu dans le passé alors que nous avons à faire qu'à une simple votation citoyenne. Il ne sert donc à rien d’essayer de jeter l’opprobre sur ce referendum car ceux qui le font jette aussi le discrédit sur des actions dont ils ont surement fait part dans les années passées.

jeudi 15 octobre 2015

Pour l'unité de la Gauche et des Ecologistes

Dès demain (vendredi 16/10) jusque dimanche 18 octobre, le Parti Socialiste et quelques partis et mouvements amis organisent un grand referendum national pour interroger les sympathisants de gauche s’ils veulent ou non l’unité de la gauche dès le 1er tour des élections régionales (et en vue la préparation des échéances présidentielles et législatives de 2017).

Farouche défenseur de l’union de la gauche le plus tôt possible, le plus souvent possible et de la façon la plus large possible, je vous invite bien sur à participer massivement et favorablement à cette initiative originale. Mais pourquoi donc ?

Pour plébisciter le bilan des sortants
La Gauche gère 21 des 22 anciennes régions. Dans toutes ces régions, c’est un exécutif de « gauche plurielle » qui dirige avec, selon les endroits, des radicaux de gauche, des écologistes, des communistes, des socialistes, militants ou issus de la société civile. Dans toutes ces régions, la gauche dans sa pluralité a agi pour l’emploi, pour l’éducation, pour les transports, mais aussi pour la solidarité, la culture, le sport et bien d’autres choses. Par exemple en Ile-de-France, comment ne pas saluer les actions communes des socialistes, des communistes et des écologistes où chacun a apporté sa pierre à l’édifice (par exemple le pass mensuel toute zone à 70€ issu du programme EE-LV ?
En Ile-de-France, traditionnellement les Verts et les Socialistes se rejoignent après le 1er tour, mais quid si aucun des deux ne l’est ?

Pour gagner, il faut être au 2nd tour
En 2002, une grande partie des électeurs de gauche ont voté pour les différentes composantes de gauche au 1er tour de l’élection présidentielle, se disant qu’ils voteraient Jospin uniquement au 2nd tour. Au final, sans la qualification de Jospin pour le 2nd tour, tous furent bien dépourvus.
En 2015, on annonce le même scénario. Dans certaines régions, comme le Nord-Pas de Calais-Picardie, on prédit la présence du Front National au 2nd tour mais celle de la Gauche. Il faut en finir avec l’argument du vote utile qui voudrait que l’on délaisse ses idées au profit du parti dominant. La meilleure solution, surtout en cas de scrutin par liste, est encore l’union des listes de gauche. Il ne faut pas demander aux électeurs de voter contre sa liste préférée mais plutôt pour une liste contenant des éléments de sa liste.
Dans certaines régions, on sait très bien que les Verts rejoindront les Socialistes au second tour, alors si l’on sent le danger venir, pourquoi attendre la dernière minute et ne pas jouer l’unité tout de suite au lieu d’une séparation de façade.

Pour une vraie politique de Gauche
Dans une certaine gauche, il paraitrait que le gouvernement socialiste ne mènerait pas une politique de gauche. Même si je ne suis pas d’accord avec cette affirmation, allons exceptionnellement dans ce sens. Aux précédentes élections régionales, toute la gauche annonçait qu’une région de gauche permettait de lutter contre les dégâts du gouvernement en place. Pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement aujourd’hui ?
Qui peut penser que pour contrer ces pseudos-effets  néfastes du gouvernement Hollande-Valls, il vaut mieux avoir une région dirigée par un Christian Estrosi, un Marc Le Fur ou tout autre Républicain patenté, voire pire une région dirigée par le FN ? Cela veut-il dire que ces candidats qui veulent toujours moins de dépenses publiques et donc moins d’actions publiques de la part de la Région vont être plus bénéfiques que des équipes unies Verts – Rose – Rouge ?

Pour encourager l’électeur à se déplacer
Quel signal envoie-t-on à un électeur circonspect, voire lassé de la politique, quand on lui dit que chacun part de son côté pour le 1er tour mais qu’il y a de fortes chances de se retrouver au second ? Qui peut penser que l’on va lutter contre l’abstention en faisant l’amalgame élection régionale et sanction gouvernementale ? Je suis sur que l’électeur de gauche aura plus foi en son bulletin de vote si ce dernier lui garantit de retrouver une union de la gauche, la seule qui sait faire gagner la gauche. Je le comprends, si par son bulletin il contribue aux guerres de clochers, aux embrouilles politiciennes, alors autant rester chez soi et attendre que ces personnes s’assagissent. Tant pis si cette élection se finit par une grosse claque électorale suivie d’une gueule de bois de 6 ans avec une région qui passe sous le giron de la droite.

Rassemblons-nous, votons !
Pour voter à ce referendum, deux possibilité, soit se rendre dans un des 2500 points de vote un peu partout en France ou voter par internet (http://www.referendum-unite.com).
A Paris, dans mon 4ème arrondissement, les sympathisants de gauche peuvent venir le samedi et le dimanche entre 10h et 13h soit Place Baudoyer, soit Place de la Bastille au niveau de la Banque de France (clin d’œil à ceux qui nous disent à la solde des banquiers).
Dans la Région Nord-Pas de Calais-Picardie, où le signal doit être fort, il est possible de voter par exemple à Dunkerque dans le Nord, au local Littoral Gagnant, 67 Rue De L’Amiral Ronarc’H, le vendredi et le samedi de 10h00 à 17H00 et le dimanche de 10h00 à 12h00, ou à Compiègne dans l’Oise sur le marché le samedi de 10h à midi.

mardi 13 octobre 2015

Les martyrs d'Air France

Les images ont tourné en boucle la semaine dernière, deux dirigeants d’Air France, chemise déchirées, étaient exfiltrés de la salle des négociations suite à l’arrivée d’employés en colère. Ce matin à la première heure légale, 4 familles ont vu débarquer chez eux la police pour embarquer manu militari les employés d’Air France accusés d’avoir été violent envers les DRH et ayant causé un léger malaise  chez un vigile. Suite à ce nouveau fait d’actualité dans l’affaire d’Air France, les réactions s’emballent et se mélangent entre indignation et joie. Et si la juste mesure se trouvait dans l’entre deux ?

Ces quatre employés (qui étaient sept il y a encore une semaine d’après la direction d’Air France) ont eu un comportement inacceptable mais compréhensible. On vous met devant le nez un plan de 2 900 licenciements, on organise des négociations ensuite avec des organisations syndicales qui ne veulent pas partager la table des négociations car se sentant surement au dessus du lot, et on a rapidement la liste des ingrédients pour que ça dégénère. Ça c’est pour le côté compréhensible. Reste qu’ils ont agi de façon inacceptable. Quand on veut faire un coup de force, quand on n’est à bout et que l’on ne croit plus aux vertus du dialogue, alors il ne reste que la violence. Mais quand on arrive à ce niveau, il faut savoir assumer ses actes. Quel sens leur action aurait-elle eu si aucun risque de sanction (car il n’y en a toujours pas eu) ne planerait sur leur tête ? En légitimant leur violence, la justice légitimerait toute violence du moment qu’un bon avocat trouve les mots justes pour exprimer une colère sourde.

Ces employés d’Air France doivent être jugés et j’espère condamnés. Ils doivent être jugés pour avoir une tribune où ils ne seront pas interrompus ou soumis au silence par leur patron. Ils doivent expliquer leurs gestes et leurs motivations et espérer que les journalistes puissent se faire l’écho des agissements de la direction d’Air France qui semble avoir une culture bien à elle du dialogue social. Ils doivent être condamnés pour donner du sens à leur action. Ils finiront peut être comme martyrs de l’action syndicale (ou plus surement oubliés de l’histoire). Sans sanction, leur action ne donnera rien et sera prétexte à toute sorte de radicalisation des mouvements sociaux. En agissant avec violence, ils permettent aux différentes directions de mettre dans le même panier des employés qui bloquent leurs outils de production et ceux qui maltraitent des dirigeants. Preuve que pour ces patrons machines et dirigeants valent toujours plus que le futur de leurs employés et de leurs familles.

Pourtant ce qu’il s’est passé ce matin est inacceptable. Cette bande de quatre employés a peut-être agi comme des voyous mais pas comme des gangsters. Y avait-il vraiment un risque qu’ils ne se présentent pas au commissariat s’ils étaient convoqués ? Y avait-il vraiment un risque qu’ils reproduisent ces actions violentes si on les laissait libres ? Non et non. Ces employés à cran ne sont pas des bandits de grands chemins changeant de planque, d’identité et représentant un risque pour la société. Alors quel intérêt à les interpeller devant femme et enfants quand un courrier ou un appel téléphonique poli aurait abouti au même résultat. Rien n’oblige la police à débarquer à 6h du matin pour mettre quelqu’un en garde-à-vue.

C’est ce traitement qui est scandaleux et qui continue à faire courir l’idée qu’il y a une justice pour les puissants et une justice pour les autres, tout comme il y a une police pour les puissants et une pour les autres. Aujourd’hui, on est plus considéré comme un dangereux criminel quand on arrache une chemise que quand on pousse des employés au suicide. On est considéré comme plus dangereux quand on se bat littéralement pour son emploi que si on incendie un centre d’impôts. Passer durant 24h en boucle sur BFM TV ne fait pas de vous une victime de guerre ni vos agresseurs des assassins en puissance. Tout cette histoire manque un peu de sens de la mesure.