Nicolas S. est un homme comme de nombreux français, il est plein de bonnes volontés et enchaîne les boulots. En avril 2004, il débute un nouveau job, dans l'économie et les finances après avoir été expert en sécurité intérieure et en libertés locales. Il annonce ses objectifs : réduire la dette et faire des économies. Pour cela, il veut gérer les "affaires de l’État comme les géreraient un père de famille". A première vue, il ne doit pas vraiment faire l'affaire à son poste puisqu'il est démis de ses fonctions au bout de 8 mois. Il arrivera à rebondir quelques mois plus tard dans son domaine de prédilection, la sécurité intérieure. En avril 2007, il postule au poste de Président. Durant l'un de ses entretiens d'embauche, il aborde les sujets de la dette et des économies (après tout il a un peu d'expériences dans ce domaine à présent). Il souhaite "mettre en place une approche totalement différente des finances publiques". Un peu vantard, il annonce qu'il n'est "pas forcément le candidat qui parle de la dette le plus fort, mais [est] incontestablement le seul à la réduire." Heureux, il obtient sa promotion. Après 4 ans à ce poste, et pour respecter ses engagements de toujours, il décide de changer les règles du jeu pour imposer (à ses successeurs mais à lui même aussi) une véritable limitation de l'endettement.
Hélas, la bonne volonté, les bonnes paroles, c'est bien pour les entretiens d'embauche, mais ça marche moins bien pour les entretiens d'évaluation. A ce moment là, les performances sont analysées et comparées avec ses prédécesseurs. C'est Le Monde qui nous propose une évaluation :
Le plus flagrant est bien sur la bonne gestion des gouvernements de gauche et plus précisément de celui de Lionel Jospin (1997 - 2002), mais ce n'est pas le point de ce billet. On s'aperçoit que depuis 2007, rien ne va plus. Le 1er graphique nous apprend que le rapport de la dette publique / PIB augmente depuis 2007 mais ce rapport n'intéresse quasiment que la France. En revanche, le second graphique nous montre l'explosion du déficit public. Celui-ci est plus embêtant. On s'est déjà engagé à le maintenir en dessous des 3% dans le cadre des accords sur la monnaie unique. Cet accord n'est plus respecté depuis 2008 (soit la 1ère année de Nicolas à son dernier poste). Aujourd'hui, Nicolas veut imposer sa règle d'or, qui n'est rien d'autre que la règle qu'il ne respecte pas depuis 3 ans. Imposer une règle qu'il n'a même pas tenter de respecter la première année? Je trouve cette façon d'agir un peu osée...
Nicolas S. avait pourtant raison sur un point en 2004, c'est un bon père de famille. Seulement, comme tout père un peu trop papa poule, il n'a pas réussi à s'empêcher de faire des cadeaux à ses enfants préférés et à leurs petits copains. La seule différence avec une vraie famille, c'est que dans cette histoire, les cadeaux, ne sont pas des dépenses réalisées par le père de famille, mais des rentrées d'argent qui n'ont jamais eu lieu. Quand la famille rentre dans une période difficile, une baisse des revenus, ça se paye cash...