lundi 30 janvier 2012

Le #Sarkoshow en chiffres

Illustration trouvée sur pensepartoimême
Dimanche, difficile de le louper. Le président-pas-candidat s'est offert un nouveau cadeau à la hauteur de son narcissisme.
A 20:10, en direct sur 9 chaînes de télévision, devant 4 journalistes, des millions de Français ont pu écouter durant 75 minutes 1 président mais toujours aucun candidat officiel.

0,1%, c'est la taxe sur les transactions financières. Elle devrait entrer en vigueur au mois d'août 2012, 2 mois après les élections législatives. Est-ce l'arrivée de la célèbre taxe Tobin que réclame les altermondialistes depuis plus de 10 ans ou le retour de l'impôt sur les opérations de bourse ? Les analystes semblent pencher vers la 2ème option. Pour rappel, cet impôt créé en 1983 sous la présidence de Mitterrand a été abrogé en 2008...

1,6 point, c'est la hausse sur la TVA qui passera donc à 21,2%. Cette hausse entrera en vigueur au 1er octobre 2012. Si un changement de président intervient le 6 mai prochain, le nouveau aura donc 5 mois pour revenir sur cette décision. D'après le président, cette hausse ne se ressentira pas sur les prix puisque le coût de production en France va baisser et donc le prix hors taxe aussi. Encore faut-il que cette baisse des prix soit réellement reportée (jurisprudence baisse de la TVA dans la restauration), mais surtout quid de tous les produits importés ? Le président du pouvoir d'achat est bien loin.

2 point, l'augmentation de la CSG sur les produits financiers, c'est à dire sur les revenus issus du capital et non du travail.C'est la 3ème hausse en un an sur la fiscalité du patrimoine après une augmentation de 5 points du taux d'imposition en janvier 2011 et l'augmentation de 1,2 point des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine en octobre 2011. Cette 3ème hausse successive donne une image d'un gouvernement qui avance à tâtons. Est-ce qu'il ne sait réellement pas où il va ou teste-il simplement jusqu'où les Français vont accepter une hausse de la fiscalité sans broncher ?

30%, l'augmentation du COS (coefficient d'occupation des sols) pour relancer le bâtiment, la construction de logements et donc espérer obtenir une baisse des loyers. Cette mesure existait déjà depuis le 6 janvier 2011 mais était, semble-t-il, optionnelle. Après le vote de cette loi (quand?) elle sera applicable partout sauf décision contraire des conseils municipaux. Si j'ai bien compris (c'est sûrement la mesure qui m'est la moins familière), cette augmentation doit permettre d'augmenter la surface habitable de 30%, ce qui ferait pour les immeubles parisiens la création de 2 nouveaux étages... Les Français qui n'ont pas de difficultés pour boucler leur fin de mois sont heureux d'apprendre qu'ils pourront dépenser plus pour augmenter la superficie de leur maison.

35h, une nouvelle fois remises en cause par le pacte "compétitivité-emploi" qui avait fait l'unanimité contre lui dans les syndicats de travailleurs et qui avait fait le bonheur du MEDEF et de la CGPME lors du sommet social de crise de mi-janvier. Des discussions vont se tenir dans les semaines à venir avec les partenaires sociaux pour voir comment autoriser les entreprises à s'affranchir des 35h et comment pourront-elles renégocier les salaires en fonction de leur charge de travail.

Après plus d'une heure de discours sans véritables surprises, à redire son amour pour le modèle allemand, son mépris pour les propositions socialistes (qu'il associe sans vergogne aux idées soviétiques), une seule question subsiste, pourquoi ? Pourquoi ces mesures n'ont-elles pas été considérées comme assez urgente pour être prises durant l'été 2011, en plein coeur de la crise qui a secoué l'Union Européenne ? Pourquoi ces mesures sont-elles considérées comme suffisamment urgentes pour devoir être mise en route dès maintenant et non dans 85 jours ?
Je ne regrette qu'une seule chose, c'est qu'il ne se soit toujours pas déclaré candidat. Tous les postulants au poste sont condamnés à débattre entre eux sans avoir le sortant avec eux pour défendre son bilan alors que le sortant peut continuer de monopoliser 9 chaînes simultanément pour présenter certains axes de son programme présidentiel.

mardi 24 janvier 2012

Analyse des 10 réformes réussies selon l'UMP

Surpris de voir François Hollande venu avec de véritables propositions qui ont trouvé un bon echo dans les médias, la cellule de crise #UMPanique a sorti en urgence un tract vantant le bilan du quinquennat du président-pas-encore-candidat.

Reprenons rapidement point par point ces grandes réformes :
  • "Réforme des retraites pour sauver notre système de retraite et réduire nos déficits." Alors que durant la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy s'était engagé à ne pas toucher à l'âge de départ légal.
    Je passe mon tour sur les graphes du déficit de la France depuis les 15 dernières années...
  • "Autonomie des universités afin de préparer l'avenir de nos enfants." L'avenir de nos enfants, il faut déjà qu'ils arrivent à accéder à l'université... La suppression de 80 000 postes dans l'Education Nationale en 5 ans, la fermeture de milliers de classes, la suppression de la carte scolaire ne va pas aider à l'égalité des enfants devant leur avenir.
  • "Interdiction du port de la burqa dans l'espace public pour réaffirmer l'autorité de la République." Je croyais que c'était le combat pour les droits des femme, une question de respect ou même une notion de culture et d'identité. Non, cette loi n'avait pour but que de réaffirmer l'autorité d'un état en mal de reconnaissance...
  • "Instauration des peines planchers contre les récidivistes pour punir la délinquance." Comme si les délinquants avaient besoin de peine plancher pour être dissuadé. Les précédentes lois et peines déjà existantes ne punissaient pas les délinquants. Pour ne rien arranger, cette réforme est fortement contestée par la Ligue des Droits de l'Homme et par des syndicats de magistrats.
  • "Reconduite à la frontière de 30.000 immigrés clandestins par an pour maîtriser l'immigration." On maitrise donc l'immigration en renvoyant des Afghans dans un pays en guerre, en arrêtant des familles à la sortie d'école et en refusant de donner des papiers aux diplômés étrangers.
  • "Service minimum dans les transports et à l'éducation nationale pour améliorer la qualité des services publics." Faire garder des enfants de 5 ans par des employés municipaux qui n'ont aucune formation pour un travail auprès des enfants, c'est une manière comme une autre de garantir aux parents que les enfants seront à l'école mais l'école n'est pas une garderie, elle sera de qualité si son enseignement est de qualité, et non car ses horaires d'ouverture sont respectés.
  • "Exonération des heures supplémentaires pour revaloriser le travail." En quoi faire des heures supplémentaires valorise plus le travail que respecter la durée légale? De plus pour lutter contre le chômage (qui est l'ennemi du gouvernement aux dernières nouvelles), rien de tel que d'inciter les entreprises à ne pas embaucher et faire travailler plus ceux qui ont un emploi.
  • "Suppression des droits de succession pour 95% des Français afin de favoriser la transmission de son patrimoine à ses enfants." Avant la réforme 75% des successions étaient déjà exonérées de droits de succession.
    Le blog de Libé Desintox est déjà revenu sur cette analyse de la réforme. Voici l'aveu de Chatrier, député UMP et secrétaire national de l'UMP en charge de la fiscalité: Contacté par Libération, Jérôme Chartier en convient : "Il est exact que la réforme des droits de succession n'a rien changé pour les plus modestes, puisqu'ils étaient déjà exonérés de droits de succession. Mais, quand j'évoque les plus modestes, je parle des plus modestes parmi ceux qui payaient les droits de succession."
  • "Plans Cancer et Alzheimer pour continuer à améliorer notre système de santé." SarkoFrance a fait une analyse du bilan du plan Alzheimer en septembre 2010. Il en ressort que à peine la moitié des malades souffrant d'Alzheimer sont suivis, qu'une bonne partie du financement vient de l'augmentation des franchises médicales (les malades payent pour les malades). Pour le plan Cancer, il a débuté en 2009 et se finit en 2013, je propose d'attendre le bilan avant de s'en féliciter... En revanche, peut-on améliorer notre système de santé en remboursant moins des médicaments utiles (par exemple pour les personnes souffrant de diabète), en fermant des hôpitaux ou en augmentant les taxes sur les mutuelles ?

Pour le tract en entier et avoir un aussi quelques loupés de ce quinquennat, c'est à lire dans les Carnets de Notes de Yann Savidan.

dimanche 22 janvier 2012

Au Bourget, le Changement, c'est Maintenant!

En allant au Bourget, il y avait cette petite saveur d'allégresse et d'incertitude propre à un lancement de campagne. Y aura-t-il du monde? Comment sera François Hollande? Que va-t-il annoncer de son programme?
Pour la mobilisation, c'est la 1ère bonne surprise, les navettes reliant la gare du Bourget au Parc des Expositions sont pleines à ras-bord! Il y a un peu de Fête de l'Huma dans l'ambiance, c'est bon signe. Au final, nous serons près de 25 000 à assister à ce premier grand meeting. 12 000 à 15 000 dans la salle principale, plus de 10 000 dans 2 salles adjacentes à regarder le meeting sur écran géant. Dans la salle principale, c'est le délire. De nombreux écrans géants suspendus au plafond, de grandes estrades entourent la scène. Scène sobre, grand fond bleu, étonnamment des instruments de musiques (batterie et autres percussions, micros) sont présents. L'attente est électrique, on n'entend que des vuvuzellas, l'ambiance est digne d'un stade Sud Africain.
Pour ouvrir le meeting, des vidéos des grands moments de François Hollande puis un mini-concert de Yannick Noah! Si sa musique n'est pas ma tasse de thé, c'est tout de même la personnalité préférée des Français! Le signe est fort. Dans l'assemblée, Gérard Darmon, Pape Diouf ou Pierre Lescure. Les socialistes sont tous présents, des différents candidats à la primaire à Lionel Jospin (acclamé par la foule).

Enfin Hollande arrive. Il va nous faire 1h30 de grand show. Son discours va suivre un plan classique mais rempli de mots forts. Ce qui suit n'est pas exhaustif, il ne s'agit que de quelques points qui m'ont marqué. Pour l'intégralité du discours, rendez visite à intox2007.
Toute sa première partie, il fait une critique acerbe du bilan du gouvernement sortant sans jamais citer le nom de Nicolas Sarkozy (il expliquera sur TF1 qu'il n'a pas souhaiter prononcer son nom car il voulait parler d'avenir).
"Présider la République, c’est préserver l’Etat, sa neutralité, son intégrité, face aux puissances d’argent, face aux clientèles, face au communautarisme. Présider la République, c’est être viscéralement attaché à la laïcité, car c’est une valeur qui libère et qui protège."

Ensuite, et c'est là qu'il était attendu, il présente quelques unes des propositions de son projet présidentiel. Il commence par l'Europe avec la mise en place d'Euro obligations et de taxes écologiques aux frontières de l'Europe, en prônant le sérieux budgétaire et une justice fiscale européenne et enfin en souhaitant un nouveau traité franco-allemand 50 ans après le traité de Gaulle - Adenauer.
Sur la question énergétique, il a de nouveau expliqué son souhait de passer de 75% à 50% d'électricité issue du nucléaire. Il en a profité pour expliquer qu'il allait encourager le développement des énergies nouvelles et agir pour modifier notre consommation d'énergie afin de la réduire. Par exemple, il va lancer un projet de Grands Travaux avec la création d'un million de logements avec un isolement énergétique de qualité.
Il enchaîne avec ce qui peut être une des mesures phares de son programme, doubler le plafond du Livret A et profiter des revenus engrangés pour le financement de plus de logements sociaux. Sur ce sujet, il souhaite multiplier par 5 les sanctions envers les villes ne respectant pas le quotas des 20% de logements sociaux. Pour les villes où les loyers sont excessifs, il veut encadrer les loyers, cette mesure devrait être particulièrement bien accueillie en Ile de France!
S'il est élu, et avant même les législatives, il prendra des mesures contre la Finance et pour le réforme bancaire, car
"Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance."

Autre grande proposition de François Hollande, créer une nouvelle tranche d'impôt à 45% pour les Français ayant plus de 150 000$ de revenus annuel. Sa réforme de l'impôt sur le revenu devrait prendre en compte une fusion avec la CSG également.

Il finit sur son thème de prédilection, la Jeunesse.
"Je veux vous parler, pour terminer, de notre avenir. L’idée républicaine, c’est une promesse. Une belle promesse, qui est celle de vivre mieux de génération en génération. La promesse républicaine, c’est que chaque génération vivra mieux que la précédente. "

Il déclare d'ailleurs vouloir être évalué à la fin de son mandat sur cet objectif: les jeunes vivent-ils mieux en 2017 qu'en 2012 ? Dans 5 ans, il faudra qu'aucun jeune ne soit sans solution pour son entrée dans la vie adulte (formation, emploi, service civique)
Pour cela, il veut créer 60 000 postes dans l'Education Nationale. Sa priorité ira vers les écoles primaires et maternelles. Au collège et au lycée, il veut développer plus l'accompagnement personnalisé.
Sa conclusion sera sur sa vision du rêve français, le Bourget est en fusion, ça en devient difficile d'entendre les derniers mot du candidat.
La France, la France n’est pas un problème. La France est la solution !
Voilà le choix, chers amis, voilà le choix qui vous attend. Toujours le même, toujours celui, depuis que la démocratie existe, entre la peur et l’espoir, entre la résignation et le sursaut, entre l’agitation et le changement. Eh bien le changement, le changement, c’est maintenant ! Le redressement, c’est maintenant ! La justice, c’est maintenant ! L’espérance, c’est maintenant ! La République c’est maintenant !
Mobilisons-nous, rassemblons-nous et dans trois mois, dans trois mois, nous ferons gagner la Gauche, avancer la France et nous réussirons le changement ! Le changement, j’y suis prêt !
Vive la République ! Et vive la France !
 
La Marseillaise retentit. Les 25 000 présents sortent conquis, parfois même émus.

La présidentielle c'est la rencontre d'un homme avec les Français. Cet après-midi, les 25000 présents ont rencontré un homme, pas un simple homme d'opposition mais un véritable homme d'Etat qui a pleinement conscience de la situation dans laquelle est la France aujourd'hui mais qui a aussi de réelles propositions et un véritable plan de route pour les années à venir!

Merci Romain pour m'avoir permis de vivre ce moment dans de telles conditions! Pour avoir l'avis des différents blogueurs présents, suivez les liens disséminés dans ce billet.

Je me bouge au Bourget

Ce dimanche après-midi à Paris, il y a deux occupations possible liées à la campagne présidentielle. Depuis la Place de la République, les anti-avortements feront leur marche pour la vie. Il y a de fortes chances d'y croiser Christine Boutin. Plusieurs députés de la Droite Populaire (dont le très ouvert Christian Vanneste) soutiennent cette manifestation également.
Sinon François Hollande tiendra son premier Grand Meeting de campagne au Bourget devant 10 000 personnes. Je vais y croiser toute une troupe de joyeux blogueurs. Je ferais ici un résumé de ce qui sera surement le premier moment fort de cette campagne, un de ces moments dont j'espère avoir le plaisir de dire dans ma vieillesse, "J'y étais !".
Pour suivre l'évènement, 3 possibilités :

vendredi 20 janvier 2012

Birmanie, y a de l'espoir

Ca semble bouger du côté de la Birmanie. Dans ce magnifique pays transformé en dictature militaire depuis plus de 30 ans, est-ce la peur des révolutions arabes de 2011, est-ce les conséquences des différentes sanctions économiques qui pèsent sur ce pays, toujours est-il que ces dernières semaines, de nombreuses avancées démocratiques ont eu lieu.
Fin 2011, Aung San Suu Kyi, leader du principal parti d'opposition en Birmanie, annonçait qu'elle briguerait un poste de député aux prochaines élections législatives partielles de 2012. Déjà en 1990, elle avait mené son parti, le LND à la victoire (avec près de 80% des voix), mais l'élection a été annulée par les généraux en place. C'est à partir de ce moment là que la Dame de Rangoon a commencé à vivre un vrai calvaire entre prisons et assignations à résidence. Si ces élections législatives partielles ne présentent pas un grand risque pour l'ordre établi au parlement (seuls 48 sièges sont à pourvoir), l'image d'une élection d'Aung San Suu Kyi, voire même sa possible entrée au gouvernement, serait un grand signe d'ouverture de la part du régime.
Autre bonne nouvelle démocratique, le 12 janvier dernier 651 prisonniers ont été libérés sur amnistie présidentielle dont 13 journalistes et 272 prisonniers politiques. Suite à cette grâce, tous les journalistes de DVB (Democratic Voice of Burma), un média birman en exil, sont libres.
Enfin, cette semaine le président Thein Sein a enfin ordonné l'arrêt des pressions sur toutes les minorités ethniques birmanes. Conséquence, un cessez-le-feu a été signé avec les Karens (qui représentent 7% de la population). Ce peuple était en guerre contre l'état birman depuis la création de la Birmanie en 1949 pour obtenir son indépendance!

Bien sûr, tout est à prendre avec des pincettes. Ce ne serait pas la première fois que le régime birman ferait machine arrière sur ses décisions. Les élections n'ont pas encore eu lieu, on peut donc toujours s'interroger sur le fait que les prochaines élections soient entièrement libres ou que le résultat soit réellement accepté. L'avenir des différentes minorités ethniques est encore flou. Je n'ai pas de nouvelles sur la réalisation ou non du projet de surveillance numérique commandé par le gouvernement militaire à Alcatel, il reste donc de nombreuses craintes à avoir et il est important de ne pas abaisser trop rapidement la vigilance sur ce pays. Toutefois, soyons positifs, 2012 commence comme une année pleine d'espoir, comme l'année du possible renouveau birman.

mardi 17 janvier 2012

Le sommet de la crise sociale

Ce mercredi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy va rencontrer tous les représentants des syndicats français pour un sommet social transformé après la perte du Triple A en sommet de la crise.
Au programme de ce sommet, il y aura bien sur la TVA sociale. Rien que sur ce sujet, j'ai du mal à croire à une solution trouvée avant la présidentielle et donc à voir un véritable intérêt à ce sommet. Tous les syndicats sont contre, une partie des élus UMP aussi mais Nicolas Sarkozy la veut et il l'a encore répété aujourd'hui avec des mots durs: "La question maintenant se pose de diminuer le poids des charges sociales sur les effectifs de l'agriculture et de l'industrie françaises, sinon (...) la France se videra de son sang parce qu'on ne pourra plus produire en France". Une nouvelle fois, le sommet n'a pas encore commencé que l'on peut déjà douter de la volonté d'écoute du président… 
La CFDT propose de largement baisser les cotisations patronales (10 points) pour augmenter les salaires et la CSG (7 points). Cette piste est annoncée comme étant à discuter avec les autres syndicats et le gouvernement. Heureusement, car si il y a hausse de la CSG, celle ci ne va pas impacter que les salariés. Quid des retraités, surtout ceux qui ont déjà une retraite qui les force à vivre avec une misère ?

Les débats devraient également porter sur le chômage partiel. C'est une solution qui semble avoir largement été utilisée en Allemagne durant la crise, ce qui a permis au pays de nettement mieux gérer la crise depuis 2008 que la France. Ce sommet peut servir à envisager les différentes pistes pour appliquer ce chômage partiel en France. Les questions en suspens devrait être la durée d'application de cette mesure et surtout le financement à un moment où la France doit chercher à faire des économies.

Je me permets un petit aparté avec ce graphe, fourni par Google Public Data, qui montre que les mesures prises en Allemagne depuis 2009 (en partie donc grâce au chômage partiel) ont permis au pays de continuer à faire baisser sa courbe du chômage en pleine crise européenne. En revanche la France qui stagne autour de 10% depuis 2009 ne s'en sors pas si bien que ce qu'essaye de faire croire le gouvernement en campagne pour son président-candidat. Depuis 2009 et les premières conséquences de cette crise, la Suède (qui était le modèle à suivre en 2007) a diminué son taux de chômage de 1,5%, l'Allemagne (le modèle pour 2012) a baissé son taux de 2,4%, même la Belgique sans gouvernement à vu son chômage baisser.

Enfin, la question du temps de travail sera surement remis sur la table. Depuis 2006 Nicolas Sarkozy veut revenir sur cette mesure. Sa défiscalisation des heures supplémentaires n'a rien donné. Il va chercher à s'attaquer aux journées de repos des travailleurs. Journées de RTT, 5 semaines de congés payés, voilà des avantages scandaleux qui pourtant ne nous empêchent pas d'être parmi les plus productifs d'Europe, devant l'Allemagne ou la Suède.
Le problème est que chomage partiel + hausse du temps de travail hebdomadaire, ces deux mesures vont dans un seul sens : encore et toujours donner du travail à ceux qui en ont déjà et donc laisser sur la touche les chomeurs et les jeunes, surtout les moins diplômés.

Le problème est donc loin d'être simple. S'il est toujours nécessaire de travailler main dans la main avec les syndicats pour lutter contre le chômage et pour améliorer le sort de nos entreprises, il est peut être un peu tard pour en prendre conscience... Durant ce quinquennat, les syndicats n'auront pas été écouté ni pour la loi TEPA, ni pour la réforme des retraites, pourquoi le serait-il à moins de 3 mois du premier tour de l'élection présidentielle? Les Français ne semblent pas dupes puisqu'ils sont 73% à mettre en doute l'efficacité de cette rencontre. J'y vois tout de même un point positif. Ce sommet va permettre de continuer les discussions entre syndicats afin qu'ils puissent arriver uni dès le lendemain de l'élection présidentielle pour discuter de véritables réformes à mettre en place avec François Hollande...

lundi 16 janvier 2012

Sarkozy a-t-il peur ?

Dessin de Creseveur publié sur paperblog
Sarkozy a-t-il peur de cette campagne présidentielle ? C'est la question que je me suis posé aujourd'hui en apprenant que le Président a décidé de décaler son allocution aux Français sur la perte du Triple A du 25 janvier au 29 janvier pour ne pas passer à la télévision juste avant François Hollande (qui sera sur France le 26 janvier à 20h35). Nicolas Sarkozy a-t-il peur de se faire renvoyer dans ses 22 par la candidat socialiste? Sarkozy a-t-il peur ? C'est également la question que je me pose en voyant le début de campagne de l'UMP. Depuis la primaire citoyenne, les ténors de l'UMP jouent plus aux tontons flingueurs qu'aux hommes politiques. Sans même qu'une occasion se présente, au moins un membre de l'UMP, si possible un ministre, tire à vue sur la candidat Hollande. Comme Nicolas Sarkozy n'a toujours pas annoncé s'il était candidat ou non, les franc-tireurs de l'UMP peuvent agir en free-lances. Officiellement ils ne bossent pas pour leur candidat vu qu'il n'existe pas et n'agissent donc que selon leur bon vouloir. Petite photo de famille :
  • Les chiens de garde qui sont là pour défendre leur maitre à l'Elysée comme Nadine Morano (ministre de l'Apprentissage et de la Formation Professionnelle) qui tweete plus vite qu'elle ne pense ou Valérie Rosso-Debord.
  • Les visionnaires qui sous couvert de leurs attaques semblent dévoiler des volets du programme présidentiel comme Luc Chatel (ministre de l'Education Nationale) qui annonce que la perte du triple A est du à François Mitterrand avec la 5ème semaine de congés payés et les 39 heures (2 mesures qui ont fêté leurs 30 ans la semaine dernière). Si on savait que l'UMP avait du mal avec les 35 heures, mais avec les congés payés, ils innovent!
  • Les débroussailleurs qui attaquent avec toutes les armes qu'ils trouvent, plus c'est gros, mieux c'est. La dernière sortie classe en date de ce lundi, elle vient de Gérard Longuet (ministre de la Défense). Pour lui, François Hollande est comparable au commandant du paquebot de croisière Costa Concordia qui a échoué sur la rive italienne (pour rappel ce naufrage a fait 6 morts et 15 disparus à l'heure actuelle). La famille des débroussailleurs fait la joie de Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, qui se félicite que chez lui, c'est massacre à la tronçonneuse!
Pendant ce temps là, Jean-Luc Mélenchon peut rassembler environ 6 000 personnes à Nantes, Eva Joly peut présenter ses propositions sur le logement à Cachan, Dominique de Villepin peut présenter son équipe de campagne et François Bayrou peut essayer de refaire sa campagne de 2007, rien ne passe puisque l'espace médiatique est saturé par le parasitage de l'UMP qui empêche tout débat d'idées.
Il est donc temps pour Nicolas Sarkozy de sortir du bois. Il est nécessaire qu'un candidat arrive à l'UMP pour assumer les actions de son équipe de campagne. Combien de temps allons-nous laisser des ministres profiter de leur statut de membre du gouvernement pour envahir l'espace politique avec des injures ou des "fausses propositions" non assumées. Combien de temps Nicolas Sarkozy va-t-il se cacher derrière son costume de président pour ne pas avoir à répondre de son bilan (déjà qu'il se cache derrière ce même costume pour ne pas répondre à la justice…) et du comportement de ses sbires ?
Fin 2011, Pierre Moscovici annonçait la fin de la drôle de campagne de François Hollande avec son retour sur le devant de la scène après sa relative absence post-primaire. Il faut à présent que la drôle de campagne présidentielle prenne fin et qu'un véritable opposant se présente au nom de l'UMP.


mercredi 11 janvier 2012

TVA sociale ou Quotient familial, 2 visions de la politique

En cette année d'élection présidentielle, il faut s'attendre à entendre de nouveau les crédos Gauche / Droite, il n'y a pas de différence, que ce soit dans la version tous pourris populistes ou tous un peu similaire pour encourager une union par le centre. Pourtant ces 10 premiers jours nous permettent déjà d'illustrer ce clivage Droite / Gauche par le prisme de 2 propositions: la TVA sociale et le Quotient familial. Ces deux mesures portent toutes deux sur une idée de répartition d'argent.

La première, la TVA Sociale portée par Nicolas Sarkozy, propose de remplacer une entrée d'argent public en provenance des entreprises (par le biais des cotisations sociales) par une entrée d'argent public en provenance de tous les Français (par le biais d'une hausse de la TVA). Pour plus d'informations sur cette TVA sociale, je vous invite à lire mon billet de la semaine dernière.
La seconde, la réforme du Quotient familial portée par François Hollande, propose de mieux distribuer l'enveloppe attribuée au quotient familial pour permettre à tous les Français d'en profiter. Aujourd'hui le quotient familial existe sous la forme d'une baisse des impôts sur le revenu et est calculé à partir du nombre d'enfants à charge et des revenus du foyer (soumis toutefois à un plafond). Cette baisse d'impôt exclue de facto tous les foyers non imposables, c'est à dire les plus pauvres et donc ceux ayant sûrement le plus besoin d'une aide pour subvenir aux besoins de leur foyer. La réforme proposée par François Hollande consiste donc de ne pas fournir cette aide sous forme de baisse d'impôts mais sous forme de crédits allouables également aux non-imposables. Pour ne pas augmenter les finances difficiles de la France, il propose une nouvelle répartition de l'enveloppe allouée au quotient familial. Cette proposition a été analysée par la Direction du Trésor (service du ministère de l'Economie et des Finances). Il en résulte que cette réforme devrait faire perdre 931€ par an aux 4,5 millions de foyers les plus riche et faire gagner 829€ par an aux 5 millions de foyers les plus pauvres (et donc imposables). Pour les 2/3 des foyers (soit environ 26 millions) cette réforme n'aurait aucun impact.

Graphe issu de l'article de rue89
Si, vous l'aurez constater, ces 2 réformes ne portent pas sur le même sujet, on peut tout de même en tirer des conclusions sur le clivage Gauche / Droite. A ma droite, on a donc une réforme qui demande aux Français d'aider leurs entreprises puisque ce sont eux, Français, qui vont devoir payer ce que leur employeur (quand ils en ont un) payait, quitte à mettre toujours plus dans l'embarras les plus pauvres d'entre eux. Comme toute taxe appliquée de manière uniforme, elle touche plus durement les plus bas revenus car elle prend immédiatement des proportions considérables. A ma gauche, on a une réforme qui cherche à mieux équilibrer les aides aux Français pour aider justement ceux qui sont le plus en difficultés. On demande alors aux plus riches de céder non pas une partie de leurs revenus mais une partie de leur aide car cette aide sera plus profitable aux plus pauvres et passera globalement inaperçue dans la masse des plus hauts revenus.

mardi 10 janvier 2012

Eric the King of Republic

Aujourd'hui un nouveau candidat est entré dans la course aux 500 signatures. Il se présente comme étant "un citoyen attentif à notre époque, aux chances qu’elle offre aux plus jeunes — trop limitées — aux injustices qu’elle génère — trop nombreuses, trop violentes, trop systématiques." Sa candidature se veut porteuse "un message simple mais clair; un message de vérité mais de respect; un message solidaire et puissant. Un message attendu par notre pays et par ces millions de familles dont on oublie les souffrances quotidiennes et desquelles la puissance publique s’est éloignée." Ces extraits de lettre de candidature sont issus de la plume d'Eric Cantona !

A part cette lettre adressée aux maires de France, impossible d'en savoir plus pour le moment sur cette candidature surprise. Son site de campagne nous donne "rendez-vous très bientôt avec Eric Cantona et ses engagements"… Va-t-il axer sur les actions citoyennes comme son appel à retirer son argent des banques? Va-t-il faire campagne sur le sport et la culture, les deux domaines où il excelle (enfin l'un plus que l'autre)?
S'il devenait candidat, il ne serait pas le premier sportif à se lancer dans une élection présidentielle. George Weah fut candidat à l'élection présidentielle de 2005 au Liberia, où il a perdu face à la future Prix Nobel de la Paix 2011, Ellen Johnson Sirleaf. Si je ne pense pas que Eric "The King" Cantona aura la même carrière politique que George Weah, peut être est-ce sa tactique pour déclarer qu'il brigue un poste de Ministre des Sports...

Edit du mardi 10/01 a 11h: Il semble que ce soit un gros coup de com' de la part de la Fondation Abbe Pierre qui souhaite mettre en avant le problème du logement dans cette campagne presidentielle.

mercredi 4 janvier 2012

La TVA Sociale, c'est quoi ?

En ce moment, Nicolas Sarkozy fait le Tour de France pour présenter ses voeux. 9 déplacements de prévus (contre 5 réalisés l'an dernier, mais il n'est pas en campagne) pour annoncer son programme pour 2012 (théoriquement pour avant avril). Ce mardi il a déjà réalisé son 2ème déplacement et pourtant le seul sujet dont tout le monde parle, c'est sa sortie du la TVA sociale lors de ses voeux du 31 décembre.
"Le deuxième sujet est celui du financement de notre protection sociale qui ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable. Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'œuvre à bon marché. Ce sujet est au cœur de tous les débats depuis des années. J'écouterai les propositions des partenaires sociaux puis nous déciderons."

Ce qui est clair dans sa phrase, c'est que les entreprises françaises payeront moins de cotisations sociales. Ce qui l'est moins, c'est de faire contribuer financièrement les importations. Si j'avais écouté le 31 décembre le discours présidentiel, j'aurais tout d'abord pensé que Arnaud Montebourg avait trouvé un écho à l'Elysée c'est à dire faire du protectionnisme européen en augmentant les droits de douane aux frontières de l'Europe. Cette décision ne pouvant se faire seule, et encore moins durant une cérémonie des voeux, il faut bien trouver autre chose. Et là, le voeux serpent de mer de la TVA sociale revient après avoir déjà montré sa tête en 1994 et en 2005. Ne nous posons pas la question du pourquoi aborder une telle réforme à 4 mois de la fin d'un mandat de 5 ans, mais intéressons nous plutôt à ce qu'est ou peut être la TVA sociale...
En entendant TVA sociale, réflexe de Pavlov aidant, je me dis chouette, cette taxe qui touche tout le monde va essayer d'être un peu plus juste. On pourrait imaginer une remise de TVA pour les personnes à faible revenu comme on sait le faire pour les touristes à haut revenu. Pas du tout, oubliez ce que je viens d'écrire, tout ceci est à côté de la plaque.

La TVA sociale, dans la tête de notre président, c'est enlever ce fardeau des cotisations sociales qui touche nos entreprises pour les faire porter par une hausse de la TVA dans un objectif de refinancement des allocations familiales.
Les entreprises en France vont produire pour un coup moindre, leur production sera vendu donc moins chère. En revanche les produits non "made in France" auront un taux de TVA supérieur, sûrement autour de 3% si l'on regarde ce qu'il s'est fait au Danemark et Allemagne. D'après Wikipedia les importations en France représentent 26% du PIB. On peut donc penser que cette hausse de la TVA concernerait environ 1/4 des produits… Mais quels produits? L'essence va-t-elle être encore plus taxée? Après un tour d'horizon de mon appartement, tous mes produits électroniques (TV, chaîne HI-FI, téléphone portable, ordinateur) vont être soumis à cette hausse. Je n'en achète pas trop souvent mais leur coût est déjà élevé… Les 3/4 de mes vêtements ne sont pas produits en France, de nombreux produits alimentaires ne le sont pas non plus, tout comme une bonne moitié de mes produits d'entretiens. Ces produits font un peu plus parti de notre quotidien, et c'est le coeur du problème. On va donc baisser les cotisations patronales, non pas pour que les entreprises embauchent plus mais pour qu'elles soient plus compétitives, et on va demander à tous les Français sans exception d'augmenter leurs dépenses quotidiennes pour pouvoir financer une partie de leur protection sociale.

Bien sur, je peux me tromper. Nicolas Sarkozy va d'abord écouter "les propositions des partenaires sociaux". S'il en prend compte comme il l'a fait pour les retraites, pour les mutuelles ou autres mesures d'austérité, on est dans de beaux draps… Et qu'on ne vienne pas me dire que le PS est pour cette TVA puisque Manuel Valls l'a défendu durant les primaires. Ces primaires étaient un espace de débats ou chaque candidat a défendu ses idées. Si certaines vont être reprises par François Hollande, je suis heureux que la TVA sociale sous cette définition ne le soit pas.

mardi 3 janvier 2012

Tout commence par un voeu

Pour mon premier billet de l'année, je ne vais pas déroger à la tradition. Je vous présente donc mes meilleurs vœux pour 2012.
Je souhaite que cette année puisse voir l'avènement de cette république irréprochable promise depuis 2007. Une république qui n'aurait pas à sa tête un homme que tout accable dans l'affaire Karachi.
Je souhaite que 2012 puisse être l'année de l'espoir pour une France plus juste et non pas une France où les entreprises verraient leurs cotisations sociales baisser contre une hausse de la TVA qui toucherait tous les Français.
Je souhaite que les 16 prochaines semaines nous séparant du 1er tour soient 16 belles semaines de campagne électorale avec des candidats qui s'assument et qui ne profiteraient pas d'un statut de président pour s'offrir une campagne à l’œil du contribuable.
Je souhaite que l'Assemblée Nationale retrouve largement sa couleur rose, que certaines circonscriptions comme à Boulogne n'hésitent pas à montrer les dents contre des parachutages ressemblant drôlement à une porte de sortie pour les plus braves mercenaires sarkozystes.
Comme 2012 ne se déroulera pas qu'en France, je souhaite aussi que cette année 2012 soit la consécration et l'achèvement du printemps arabe. Que la Syrie retrouve la paix, que l'Egypte ait enfin un gouvernement représentant le peuple et que la Lybie et la Tunisie aient une constitution pleinement démocratique et respectueuse de tous.

Pour conclure et pour reprendre François Hollande, "pour que 2012 soit vraiment une année nouvelle".