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Dimanche, difficile de le louper. Le président-pas-candidat s'est offert un nouveau cadeau à la hauteur de son narcissisme.
A 20:10, en direct sur 9 chaînes de télévision, devant 4 journalistes, des millions de Français ont pu écouter durant 75 minutes 1 président mais toujours aucun candidat officiel.
0,1%, c'est la taxe sur les transactions financières. Elle devrait entrer en vigueur au mois d'août 2012, 2 mois après les élections législatives. Est-ce l'arrivée de la célèbre taxe Tobin que réclame les altermondialistes depuis plus de 10 ans ou le retour de l'impôt sur les opérations de bourse ? Les analystes semblent pencher vers la 2ème option. Pour rappel, cet impôt créé en 1983 sous la présidence de Mitterrand a été abrogé en 2008...
1,6 point, c'est la hausse sur la TVA qui passera donc à 21,2%. Cette hausse entrera en vigueur au 1er octobre 2012. Si un changement de président intervient le 6 mai prochain, le nouveau aura donc 5 mois pour revenir sur cette décision. D'après le président, cette hausse ne se ressentira pas sur les prix puisque le coût de production en France va baisser et donc le prix hors taxe aussi. Encore faut-il que cette baisse des prix soit réellement reportée (jurisprudence baisse de la TVA dans la restauration), mais surtout quid de tous les produits importés ? Le président du pouvoir d'achat est bien loin.
2 point, l'augmentation de la CSG sur les produits financiers, c'est à dire sur les revenus issus du capital et non du travail.C'est la 3ème hausse en un an sur la fiscalité du patrimoine après une augmentation de 5 points du taux d'imposition en janvier 2011 et l'augmentation de 1,2 point des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine en octobre 2011. Cette 3ème hausse successive donne une image d'un gouvernement qui avance à tâtons. Est-ce qu'il ne sait réellement pas où il va ou teste-il simplement jusqu'où les Français vont accepter une hausse de la fiscalité sans broncher ?
30%, l'augmentation du COS (coefficient d'occupation des sols) pour relancer le bâtiment, la construction de logements et donc espérer obtenir une baisse des loyers. Cette mesure existait déjà depuis le 6 janvier 2011 mais était, semble-t-il, optionnelle. Après le vote de cette loi (quand?) elle sera applicable partout sauf décision contraire des conseils municipaux. Si j'ai bien compris (c'est sûrement la mesure qui m'est la moins familière), cette augmentation doit permettre d'augmenter la surface habitable de 30%, ce qui ferait pour les immeubles parisiens la création de 2 nouveaux étages... Les Français qui n'ont pas de difficultés pour boucler leur fin de mois sont heureux d'apprendre qu'ils pourront dépenser plus pour augmenter la superficie de leur maison.
35h, une nouvelle fois remises en cause par le pacte "compétitivité-emploi" qui avait fait l'unanimité contre lui dans les syndicats de travailleurs et qui avait fait le bonheur du MEDEF et de la CGPME lors du sommet social de crise de mi-janvier. Des discussions vont se tenir dans les semaines à venir avec les partenaires sociaux pour voir comment autoriser les entreprises à s'affranchir des 35h et comment pourront-elles renégocier les salaires en fonction de leur charge de travail.
Après plus d'une heure de discours sans véritables surprises, à redire son amour pour le modèle allemand, son mépris pour les propositions socialistes (qu'il associe sans vergogne aux idées soviétiques), une seule question subsiste, pourquoi ? Pourquoi ces mesures n'ont-elles pas été considérées comme assez urgente pour être prises durant l'été 2011, en plein coeur de la crise qui a secoué l'Union Européenne ? Pourquoi ces mesures sont-elles considérées comme suffisamment urgentes pour devoir être mise en route dès maintenant et non dans 85 jours ?
Je ne regrette qu'une seule chose, c'est qu'il ne se soit toujours pas déclaré candidat. Tous les postulants au poste sont condamnés à débattre entre eux sans avoir le sortant avec eux pour défendre son bilan alors que le sortant peut continuer de monopoliser 9 chaînes simultanément pour présenter certains axes de son programme présidentiel.