mardi 31 mars 2015

2012 - 2015, que sont nos électeurs devenus ?

La Gauche a perdu les élections. La Gauche avec un G majuscule pour signifier que c'est la famille de gauche qui a perdu, le PS, le Front de Gauche. Si la gauche a perdu ces départementales, c'est qu'elle a perdu des électeurs. Comme à chaque élection, l'IFOP analyse l'électorat des forces politiques en présence. En reprenant leurs analyses au lendemain du 1er tour de l'élection présidentielle de 2012 et celle réalisée suite au 1er tour de l'élection départementale de 2015, on peut voir l'évolution de l'électorat. Quelles catégories sociaux-professionnelles ont boudé le PS, le Front de Gauche, quelles sont les catégories sociaux-professionnelles qui se sont trouvées plus d'affinités avec le Front National, voici les évolutions de l'électorat du Front de Gauche, du Parti Socialiste, de l'UMP et du Front National.

 

 

 


De ces résultats, on constate que si l'UMP se maintient globalement (à part chez les artisans et les commerçants), le Front de Gauche et le PS sont loin de leur niveau de 2012. On remarque d'ailleurs que l'électorat ouvrier a dangereusement fuit le Front de gauche : ils étaient 18% à voter pour Mélenchon en 2012, ils ne sont plus que 7% à voter pour les candidats Front de Gauche en 2015, soit une baisse de 11 points. Le PS voit une chute similaire chez les employés et chez les chômeurs. Dans ces deux catégories, l'UMP n'a pas vraiment gagné des électeurs, c'est le FN qui récolte directement les fruits du mécontentement.

J'allais oublié le premier parti de France, l'abstention. Heureusement que les retraités sont là, ce sont eux qui se mobilisent le plus pour voter.
 

On dit souvent que le PS a abandonné la classe ouvrière, et plus encore depuis 2012. Si l'on regarde la répartition de l'électorat socialiste, on ne voit quasiment pas de mouvement. Quand 12% du score de François Hollande était les voix des ouvriers, la proportion des ouvriers dans l'électorat PS en 2015 reste à 11%. 




L'ensemble des forces de Gauche ont perdu les départementales. Taper sur les socialistes n'a pas permis de rattraper les électeurs déçus du Hollandisme. Ca se voyait dès le soir des résultats, ça se confirme en regardant à la loupe ces résultats. Les ouvriers, comme les autres, ne vont pas plus à gauche quand ils ne sont pas satisfaits du socialisme de gouvernement.

Pour François Hollande, les résultats deviennent urgent. Si le chômage baisse, si les classes moyennes sentent qu'elles ont plus de pouvoir d'achat (et il a monté en 2014), alors elles seront rassurées sur l'action gouvernementale et arrêteront peut-être de se tourner vers l'extrême-droite.


sources IFOP :
Premier tour de l’élection présidentielle 2012: profil des électeurs et clés du scrutin (étude du 22 avril 2012)
Le profil des électeurs et les clefs du scrutin départemental (étude du 23 mars 2015)