Après avoir écrit trois billets sur le referendum organisé par le Parti Socialiste, il est temps de partager des résultats qui sont assez positifs. Si le résultat de la consultation est de 89% de voix pour l'unité, le plus intéressant est bien sur la participation : plus de 250 000 personnes ont voté (plus de 115 000 sur internet et 135 000 dans les 2 500 points de vote physique).
C'est un beau score puisque Jean-Christophe Cambadélis avait d'abord espérer 300 000 participants avant de redescendre la barre à 200 000. C'est un beau score qui doit être relativisé puisque nous sommes loin des 2 millions de participants à la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste, votation organisée à l'époque par toute la gauche unie. Mais pour une votation organisée en un mois, sans trop de soutien ni de grands événements pouvant rameuter les votants (par exemple la votation contre la privatisation de la Poste avait bénéficié à l'époque d'un stand à la Fête de l'Huma), ça reste un beau score. Certains à la gauche de la gauche prédisaient un fiasco, encore une fois les chiffres sont contre eux. D'autres ont hurlé à la fraude facile alors que le principe est celui utilisé régulièrement que ce soit pour un résultat n'engageant à rien (comme pour la Poste), ou pour une consultation plus officielle (comme pour le budget participatif de la ville de Paris).
Suite à cette belle mobilisation qui montre une participation bien plus élevée que la seule participation des militants socialistes, Jean-Christophe Cambadélis a écrit aux différentes têtes de liste EE-LV et PCF en régions pour leur rappeler que le PS était toujours ouvert à des fusions de liste dès le 1er tour. Dans cette lettre, le premier secrétaire socialiste affirme qu'il veut convaincre ses partenaires "d'un pacte de fraternité à gauche pour :
- Défendre notre bilan commun dans les régions,
- Souligner que la droite veut défaire notre action collective pour des régions solidaires et écologiques,
- Dire ensemble que l'extrême-droite à la présidence des régions défigurerait celles-ci en les transformant en laboratoire anti-républicain,
- Réagir ensemble au cas peu probable où le total gauche serait inférieur au Front National dans les régions où il est sûr de l'emporter."
Ce referendum est bien sur tardif mais il vaut toujours mieux un réveil une semaine trop tôt qu'une semaine trop tard. Certaines personnes m'ont opposé que "l'unité ne se décrète pas mais qu'elle se construit". Je suis d'accord, l'unité se fabrique et justement dans la majorité des régions, l'unité s'est construites depuis 15 ans dans les exécutifs locaux. Il ne faut pas oublier ce passé en commun.
Pour d'autres personnes, pour que rassemblement il y ait, il doit se faire sur la base d'un programme du PS. Là je suis un peu plus circonspect. Si rassemblement il y a, alors il faut que l'écriture du programme se fasse en amont, avec des rencontres entre les différents partis, le monde associatif, le monde syndical. C'est le résultat de ces discussions qui doit aboutir à un programme commun. Ceci devrait être d'autant plus facile que ces discussions se sont déjà tenues puisque nos partis de gauche ont dirigé les régions ensemble, au contact de la société civile, du monde associatif et du monde du travail.
Merci à toutes les personnes qui ont fait que ce referendum ait lieu partout en France et surtout un grand merci aux 250 000 personnes qui ont participé et qui ont donné leur avis. Espérons que leur voix soit entendu avant qu'il ne soit trop tard.