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mardi 11 novembre 2014

Jouyet, Fillon et l'indépendance de la Justice

Justice aveugle et sourde à la pression
Jean-Pierre Jouyet est un ami de François Hollande, il est surement ami de nombreux autres politiques qu'il a rencontré lors de ses études ou lors de son parcours professionnel ou politique.
François Fillon n'a pas d'amitié connue avec François Hollande, en revanche il a fait venir Jean-Pierre Jouyet dans son premier gouvernement pour une pige de 18 mois. Mais est-ce Fillon qui l'a choisi ou Nicolas Sarkozy, celui qui considère son Premier Ministre comme un simple collaborateur ? Ce qui est sur, François Fillon n'a pas d'amitié pour Nicolas Sarkozy.

Jean-Pierre Jouyet et François Fillon ont déjeuné ensemble. Ils ont parlé de choses et d'autres. D'après Jean-Pierre Jouyet et deux journalistes du Monde, François Fillon aurait demandé lors de ce déjeuner à ce que l'Elysée intervienne pour accélérer un peu les enquêtes en cours autour de Sarkozy. Nous sommes en juin, Fillon voit le retour de Sarkozy se rapprocher avec le départ de Jean-François Copé dans l'affaire des fausses factures de Bygmallion lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Il n'a pas envie de revivre en 2016 une primaire face au patron de l'UMP après son amère expérience contre Jean-François Copé en 2012.

Cette histoire est n'est pas si inintéressante qu'elle n'y parait. Elle permet de se recentrer sur la République exemplaire voulue par François Hollande. Par ce diner, on apprend que François Fillon soit a eu de mauvaises habitudes quand il était à Matignon, soit a vu des pratiques pas vraiment éthiques dans les coulisses du gouvernement et de l'Elysée. Ce n'est pas le premier qui signale ce genre de comportement. Rappelons nous les enregistrements de Patrick Buisson, le théoricien d'extrême-droite de la fin du quinquennat Sarkozy. Dans un de ces enregistrements, Buisson dit à propos du départ de Guéant de l'Elysée :
"L’avantage de Guéant, depuis trois mois, c’est qu’il connaissait un petit peu les dossiers, notamment pour les affaires auprès du parquet. Il se mouillait un petit peu."
Ou rappelons-nous du passage de Dati au ministère de la Justice. Christophe Régnard, le Président de l'Union Syndicale des Magistrats (le syndicat majoritaire, pas le célèbre Syndicat de la Magistrature), rappelait il y a quelques mois:
"Il n'y a plus de stigmatisation permanente des magistrats et moins de pressions au quotidien. Par rapport à Dati, Taubira intervient peu dans les dossiers."

Aujourd'hui, on a bien un François Fillon qui fait des appels du pied pour que le pouvoir socialiste l'aide dans son combat personnel contre Nicolas Sarkozy. Un peu ironiquement, il rappelle une bon mot un peu facile de François Hollande à un enfant : "Sarkozy ? Tu ne le verras plus." Mais on a surtout une équipe à l'Elysée qui tient à l'indépendance de la Justice. Jouyet n'a rien fait, Hollande n'a rien fait, et Christiane Taubira observe que tout se passe selon les règles. Personne ne fait de déclarations intempestives pour mettre la pression sur des juges ou pour les sanctionner (rappelons-nous Nicolas Sarkozy lors de l'affaire du meurtre de Laetitia). Tout le monde respecte le travail et le rythme des juges. 

Merci à François Fillon et aux journalistes du Monde qui mettent en valeur le comportement de nos élus et nos dirigeants de gauche, même si, avouons-le entre nous, j'aimerais moi aussi qu'au moins une affaire aboutisse par une condamnation ferme de l'ancien président.

mercredi 1 octobre 2014

François Fillon, arme de destruction massive

Si le retour de Nicolas Sarkozy s’accompagne de raillerie sur son absence de programme, François Fillon est dans l’excès inverse et présente un programme pour 2017 déjà bien réfléchi. A croire que l’on retrouve dans son plan d’économie tous les projets auxquels il a réfléchi quand il était à Matignon mais qu’il n’a pas eu le feu vert pour le faire. Les Echos présentent le projet de Fillon qui prévoit 110 milliards d’économie quand le gouvernement de Manuel Valls présente aujourd’hui un plan de 50 milliards d’économie.

Première idée de François Fillon, en finir avec les 35 heures, au moins dans le service public. Pour l’ancien Premier Ministre, en faisant travailler les fonctionnaires 4 heures de plus par semaine, il prévoit de pouvoir supprimer 600 000 fonctionnaires. Cette idée n’annule pas ni ne remplace le principe très sarkozyste du non-remplacement de la moitié des départs en retraite. Mais François Fillon semble éprouver une haine viscérale envers les emplois de la fonction publique. Du coup au lieu d’avoir une politique d’embauche de fonctionnaires, il préfère développer l’emploi de contractuels. Rappelons que ce processus est largement utilisé dans l’enseignement où à l’époque de Sarkozy, on voyait apparaître dans les offres de Pôle Emploi des offres de vacations pour des missions d’enseignement dans le primaire et le secondaire, offres ouvertes par définition à des personnes non formées à l’enseignement. A l’époque, ceci respectait, avouons le, une certaine logique puisque ce gouvernement de casse du service public avait aussi supprimé les IUFM (établissements recréé depuis le retour de François Hollande). L’appel de contractuels est aussi un problème largement répandu dans l’Enseignement Supérieur. TP, TD et certains cours magistraux sont laissés à des doctorants aux contrats de travail précaire ou à des vacataires externes. Résultats, des étudiants qui ont entre 25 et 35 ans, sans contrat de travail stable alors qu’ils participent pleinement au rayonnement de la recherche française.

En parlant d’Enseignement Supérieur et de Recherche, une autre idée brillante de François Fillon est la simple suppression du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Pour lui, les universités sont autonomes et ne devraient donc plus avoir de lien avec l’Etat. Il souhaite donc remplacer ce ministère par une agence d’évaluation et d’allocation de moyens chargée de « fliquer » les universités et de récompenser financièrement les plus méritantes.

Toi lecteur du privé, tu te crois protégé de la « blirz krieg » contre la fonction publique ? Détrompe-toi ! François Fillon veut aussi s’attaquer de nouveau au système de retraite. Comme pour la fonction publique, on peut légitimement se demander ce qu’a Fillon contre le système de retraite français. Rappel des faits, en 2003, c’est déjà lui qui est à l’œuvre de la réforme des retraites (en tant que ministre des Affaires Sociales) qui augmente la durée de cotisation. Point positif de cette loi, une promesse jamais tenue de prise en compte de la pénibilité. En 2010, c’est toujours lui (en tant que Premier Ministre) qui est présent pour la réforme des retraites de Sarkozy avec augmentation de la durée de cotisation, recul de l’âge légal de départ en retraite et ébauche d’une prise en compte de la pénibilité. Du coup il n’est pas étonnant que dans son projet présidentiel, il prévoit de nouvelles réformes du système de retraite. Au programme, un décalage (encore) de l’âge de départ à la retraite, ce qui pénalise de fait toute personne ayant des carrières longues. De plus repousser l’âge de départ à la retraite alors que le chômage des plus de 50 ans est en perpétuelle hausse est d’une absurdité manifeste. Fillon prévoit également de supprimer le système de compensation de la pénibilité (soit le compte pénibilité que François Hollande, Manuel Valls et François Rebsamen essayent difficilement de mettre en place). Si ce n’était pas néfaste pour la santé des Français cela serait drôle que le Fillon cuvée 2003 crée une reconnaissance de la pénibilité pour que le Fillon 2017 supprime les dispositifs visant à pallier la pénibilité reconnue.

François Fillon veut aussi mettre fin à la taxe de 75% sur les salaires de plus d’un million d’euros et supprimer l’ISF. En compensation, il prévoit d’augmenter de 3 points la TVA. En effet, il serait scandaleux que le pauvre millionnaire (en salaire) continue de payer pour les pauvres tout court alors que ces derniers sont prêts (pardon obligés) de s’acquitter de la TVA sur tous les produits qu’ils achètent.

François Fillon promet donc un véritable projet de destruction massive :
  • suppression 35h
  • retraite 65 ans
  • suppression ISF
  • suppression taxce 75%
  • suppression 600.000 fonctionnaires
  • augmentation tva de 3,5 points
Avec le François Fillon 2017, même les réformes de Juppé en 1995 ou le quinquennat de Sarkozy passeront pour une politique de gauche. François Fillon vient de supprimer son vernis de gaulliste social (comme Laurent Wauquiez il y a quelques années) pour revêtir son habit de libéral assumé. La primaire de 2016 à droite promet de belles analyses en perspectives.

mercredi 3 septembre 2014

Nouvelle histoire de favoritisme et de détournement de fonds publics

Tout a du commencer vers 2007, à l'époque un homme politique tentait d'expliquer aux Français qu'avec lui tout serait possible, qu'il suffirait de le vouloir pour gagner plus. Aujourd'hui ça fait plus de deux ans que cet homme et ses amis ont quitté le pouvoir. Depuis on a la singulière impression que  pour gagner plus il fallait être proche du clan Sarkozy. Rappelons que la Justice enquête sur toutes les anomalies du précédent quinquennat, ce qui donne pour le simple nom de Nicolas Sarkozy le récapitulatif suivant :
  • Affaire Karachi : chefs d'accusation de corruption, abus de biens sociaux, complicité et recel
  • Financement Libyen : chefs d'accusation de trafic d'influence, corruption, faux et usage de faux, blanchiment de fonds, abus de biens sociaux, complicité et recel
  • Tapie et le Crédit Lyonnais : chefs d'accusation de détournement de fonds public, faux et usage de faux, usage abusif des pouvoirs sociaux, complicité et recel
  • Sondages de l'Elysée : chefs d'accusation de favoritisme, détournement de fonds public, complicité et recel
  • Bygmallion : chefs d'accusation de faux et usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie, complicité et recel
  • Ecoutes téléphoniques : mis en examen pour violation du secret de l'instruction, trafic d'influence et corruption.

 Déjà dans l'affaire Bygmallion, si les doutes se dirigent en partie vers Nicolas Sarkozy, la direction de l'UMP n'est pas en reste. Jean-François Copé a du quitter la tête du parti et Jérôme Lavrilleux, caché derrière son immunité parlementaire fait chanter l'UMP les menaçant de révéler des secrets de famille si par mégarde le triumvirat Juppé - Raffarin - Fillon décidait de l'exclure du parti.

Il faut dire que ces trois là essayent de trouver une image de sage, notamment François Fillon qui a adopté comme tactique pour exister de se positionner en anti-Sarkozy, plus simple, plus propre, plus blanc. Sa stratégie vient de prendre du plomb dans l'aile puisque la Justice passe à la vitesse supérieure sur son enquête sur le gouvernement Fillon. Il y a 18 mois, une enquête préliminaire sur les sondages et les dépenses de communication des gouvernements Fillon était ouverte. Fin juillet, le Parquet a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour favoritisme et détournement de fonds public.

Pour les magistrats, les sondages ont été réalisés dans des "conditions d'achat parfois contestables, voire irrégulières". Le plus intéressant semble concerner la formation et le coaching des ministres de François Fillon. Entre 2008 et 2011, le gouvernement aurait réglé plus de 2 millions d'euros à l'entreprise de Pierre Giacometti, conseiller en stratégie d'opinion de l'ancien président de la République. D'après Le Monde, sa société aurait vu son chiffre d'affaires passer de 3 à 5 millions d'euros toujours entre 2008 et 2011. Tous les grands noms du gouvernement ont fait affaire avec ce proche de Sarkozy : Rachida Dati, Eric Besson, Brice Hortefeux, Claude Guéant, François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez feront appel à Giacometti qui pour aider à communiquer autour d'une réforme, qui pour avoir de l'aide pour l'écriture de ses discours.

Plus le temps passe, plus la liste de proches, de conseillers, de membres de cabinet qui se sont enrichis en faisant affaire avec l'Elysée ou le gouvernement grandit. François Fillon a beau se cacher derrière la folie des grandeurs de son ancien patron, lui aussi va avoir du mal à se faire passer pour un homme au-dessus de tout soupçon. 
Plus le temps passe, plus on s'aperçoit qu'il était possible de gagner plus entre 2007 et 2012,  mais pour cela, il ne fallait pas accepter de travailler plus, il fallait juste fréquenter le 1er cercle du pouvoir. 
Plus le temps passe, plus je me dis qu'heureusement qu'une majorité des Français ont choisi de voter pour une République irréprochable en 2012. Espérons que l'on se souvienne encore en 2017 et plus tard de ce qu'était la République des Amis de Sarkozy.

lundi 4 août 2014

Appelle moi si tu peux - Episode 5 de la Droite UMPitoyable

Jean-François a quitté la tête de l'UMP, depuis il est la cible de toutes les attaques des candidats à sa succession. Pour Nathalie, il est une merde, pour Nicolas, il est l'occasion rêvée de revenir sur le devant de la scène en sauveur, mais pour cela il ne faudrait pas que la justice ne se mêle de trop de ses affaires. En attendant, Bruno et Hervé font campagne pour reprendre le flambeau à l'UMP alors que François, Alain et Xavier se voient déjà en 2016.

Épisode de la semaine :
Nicolas n'arrive plus à trouver la tranquillité en France. Les juges le mettent en examen, ses proches sont aussi inquiétés par la justice et même quand il organise la publication d'un publi-reportage, on l'attaque sur son absence de respect pour le code de la route (depuis quand les casques sont obligatoires pour les anciens Présidents de la République ?). Nicolas préfère s'absenter pour donner une rapide conférence au Congo et empocher pour l'occasion la modique somme de 100 000€ (soit 10 ans de factures téléphoniques de Rachida à l'UMP). Même s'il vise un retour triomphal à la tête de l'UMP, promis il continuera à sillonner le monde pour continuer à profiter de cette belle manne financière qui ferait rêver plus d'une personne licenciée de son précédent boulot.

En France, c'est son avocat qui a des misères. Nicolas et lui sont soupçonnés (pour ne pas dire pris en flagrant délit) d'utiliser des lignes téléphoniques pour pouvoir discuter tranquillement de leurs trafics et autres corruptions actives puisque leurs lignes officielles sont sur écoutes. Lors de la perquisition chez l'avocat, ce dernier a juré sur ce qu'il avait de plus précieux qu'il n'avait qu'un seul et unique téléphone portable, celui ouvert à son nom. Quelle ne fut pas sa surprise quand l'officier en charge de la perquisition a composé un numéro de téléphone, ce qui provoqua le déclenchement d'une sonnerie depuis le peignoir de bain de l'avocat. Nicolas et son avocat réalisaient-ils des facetime dans l'intimité de leur salle de bain ? L'officier de police ne l'a pas (encore) découvert.

Jean-François se force au silence. Il ne prévoit pas de traditionnel rassemblement à la fin de l'été, il s'abstient de présence médiatique (un véritable jeûne pour cet accroc des médias depuis 2010), Jean-François serait-il rentré dans les ordres ? Pas du tout, il s'entrainerait plutôt au combat rapproché. D'ailleurs il n'hésite pas à répondre par téléphone aux attaques de Christian ou de Nathalie en leur annonçant qu'il y aura "du sang sur les murs".

C'est aussi ce qui inquiète Nadine qui défend farouchement son Nicolas (et par là Jean-François aussi pour tout ce qu'il a fait). Nadine n'a pas de mots assez durs pour tacler ceux qui osent attaquer ses chouchous de l'UMP. Elle dit d'ailleurs : 
"les pseudos-barons de l'UMP préfèrent nous faire un remake de la secte du Temple Solaire, eh bien moi, je ne suis pas adepte du suicide collectif."

Heureusement, la trêve estivale permet à certains "pseudos-barons de l'UMP", pour citer Nadine, de se rapprocher des Français. Hervé mène sa campagne tambour battant à Pézenas puis à Cabrerolles où il expliquera devant une foule de 30 militants son programme pour l'UMP. Hervé se bat pour que le futur patron de l'UMP ne soit pas candidat à la future primaire de 2016, histoire de se démarquer de Nicolas et de Bruno. Bruno qui semble pourtant adopter la même stratégie de campagne qu'Hervé. La semaine dernière, il n'a pas hésité à s'afficher avec les maires de Saint-Chély-d'Apcher et de la Carnougue. Elu, il demandera un audit détaillé de l'UMP, à croire que toutes les révélations sur le train de vie de ce parti pas comme les autres ne sont pas finies. Christian a quant à lui repris ses habitudes niçoises, quitte à être profondément choqué en attendant le bus.

Pendant ce temps là à l'UDI, une génération de trentenaire espère peser sur le débat pour éviter que leur famille ne se déchire comme l'UMP. Pour cela, il ont trouvé la solution à tous les maux en demandant aux 4 candidats, Jean-Christophe, Jean-Christophe, Hervé et Yves de s'interdire de retweeter sur Twitter pour ne privilégier que leurs propres commentaires. 

Les 2 JC, Hervé et Yves et leurs amis trentenaires ont-ils trouvé la solution miracle pour récupérer les déçus de l'UMP ? Comment Nicolas va-t-il réussir à cumuler ses ambitions de chef de l'opposition et d'intervenant en or ? Nora, à 51 ans, va-t-elle réussir à rassembler les jeunes ? Bruno, en passant par la Lozère pour arriver à Vaugirard, ne s'est-il pas trompé de route ? Nathalie et Jean-François, l'un des deux aura-t-il le dernier mot ?
Vous le saurez (peut-être) dans les prochains épisodes de la saga de l'été : La droite UMPitoyable. 


Retrouvez les épisodes des semaines passées :

dimanche 27 juillet 2014

Les femmes s'en mêlent - Episode 4 de la Droite UMPitoyable

Illustration empruntée à Bibi
Rappel des épisodes précédents :
Jean-François a quitté la présidence de l'entreprise familiale UMP principalement à cause d'une gestion financière calamiteuse. Depuis les armes de guerres sont ressorties, entre préparation de l'élection de l'automne pour le remplacement de Jean-François et préparation de l'élection de 2016 pour désigner le candidat à la prochaine présidentielle, les différentes écuries se tirent dessus. Xavier, François et Laurent ne veulent pas voir revenir Nicolas, qui lui se verrait bien uniquement concourir à l'automne et gagner directement sa place pour 2017. Pendant ce temps, Yves, Chantal et Rama se frottent les mains des mésaventures de leurs concurrents et espèrent récolter les fruits de la discorde.


Épisode de la semaine :
En 2012, Nathalie avait soutenu François pour la tête de l'entreprise familiale. A la même période Rachida avait fait campagne pour Jean-François. Au début du mois de juillet, on apprenait que lors de la campagne municipale, Rachida fournissait l'agenda de campagne de Nathalie (avec qui elle faisait campagne) à Anne (sa principale concurrente). Les basses manœuvres de Rachida n'ont pas dû aider à faire remonter Jean-François dans l'estime de Nathalie puisqu'elle l'a plusieurs fois appelé pour lui dire tout son mépris et qu'elle le considérait comme "une merde". Les proches de Jean-François, pourtant membres du groupe municipal dirigé par Nathalie, contre-attaquent. Pour le maire du 6ème arrondissement, Nathalie n'est "pas digne de faire de la politique au haut-niveau", pour un autre élu, Nathalie "se vautre dans la vulgarité".

Nathalie ne comprend pas non plus Bruno quand il dit que le futur patron doit "avoir des couilles". Elle n'est pas la seule puisque Michèle, ancienne présidente de l'UMP, souhaite donnée "une bonne fessée" aux hommes de l'UMP qui ne semblent pas être des plus agréables avec les femmes de l'entreprise. Si Michèle dit clairement qu'elle ne veut pas briguer la présidence de l'UMP, Nathalie se positionne déjà pour la primaire de 2016 face à François, Xavier, Nicolas et les autres.

Dans cette actualité guerrière et l'actualité meutrière, Nadine aussi donne de la voix pour demander un cessez-le-feu ... à l'UMP.

Alors que le femmes s'en mêlent, Nicolas se la joue insouciant, se baladant en scooter avec son épouse, insouciant des affres de la politique mais aussi des dangers de la route puisque aucun des deux ne circulaient en portant un casque, pourtant obligatoire.

Toute cette saga fait le plaisir de leurs adversaires. Le groupuscule du RPF dirigé par un homophobe notoire espère récupérer des militants déçus en relançant la marque et le logo RPR, étrangement libre de droits. Avec un peu plus de crédibilité, les centristes, qui sont eux aussi en quête d'un nouveau chef depuis le départ de Jean-Louis, lorgnent sérieusement du côté de l'UMP. Hervé, candidat face au couple Yves et Chantal, est persuadé que s'il prend la tête de l'UDI, alors il arrivera à réaliser une nouvelle union des centres en ramenant au bercail une grande partie de l'UMP, très grande même puisqu'il dit vouloir voir venir Alain, François et leurs proches. La volonté semble utopique mais quand on sait que François a déjà créé une sous-UMP lors de la crise de 2012, pourquoi ne rejoindrait-il pas une entreprise concurrente s'il était encore une fois déçu du résultat final ?

Alain et François vont-ils quitter l'UMP en cas de défaite ? Quels rassemblements vont être organisés à l'UMP pour la rentrée politique ? François aura-t-il du monde dans son fief de la Sarthe ? Xavier va-t-il convaincre la "team XB" de venir passer un week-end dans l'Aisne ? Où Nicolas va-t-il réaliser son nouveau retour ? Bruno va-t-il annoncer le soutiens des druides gaulois lors de ses rencontres à Carnac ? Jean-François va-t-il réussir à tenir son silence forcé dans sa ville de Meaux ? Yves, Hervé et les deux Jean-Christophe vont-ils réussir à faire parler de leur UDI, condition sine qua non pour draguer des militants déçus ?
Vous le saurez (peut-être) dans les prochains épisodes de la saga de l'été : La droite UMPitoyable.


Retrouvez les épisodes des semaines passées :

dimanche 20 juillet 2014

L'attaque des #Team2017 - Episode 3 de la Droite UMPitoyable

Les 4 fantastiques de l'UMP
Nicolas se dit victime d'attaques sans précédent de la justice française alors qu'il prépare son retour à la tête de l'entreprise familiale, l'UMP. Mais la quête du pouvoir à l'UMP n'est jamais de tout repos et de nombreux cadres comme Xavier, Rachida ou François ont été victimes d'une taupe qui sévit au sein de l'entreprise et qui distille à la presse les dessous de l'enquête sur les comptes de l'entreprise. Ce qui a le don d'énerver le président intérimaire, Luc, mais qui fait le bonheur de Yves, Chantal et Rama qui peuvent ainsi préparer l'avenir de leur entreprise concurrente loin des feux des projecteurs.


Épisode de la semaine :
Alors que Nicolas fait semblant de ne pas s'intéresser aux turpitudes internes de son entreprise, il ne manque pas de se rappeler aux bons souvenirs des Français en distillant savamment des images de lui en vélo, comme tous les ans en période de Tour de France. Mais Nicolas risque de devoir beaucoup pédaler avant d'arriver en sauveur à Paris tant on met tout en oeuvre dans l'entreprise familiale pour lui compliquer la route.

Pour Xavier, il est hors de question que Nicolas reviennent à l'UMP à l'automne. L'entreprise ne pourrait plus se permettre de vivre "au gré du calendrier judiciaire". François est entièrement en phase avec Xavier sur ce point. Pour François, le futur patron de l'UMP ne devra pas être candidat à la présidentielle de 2017. Une seule personne est visée par cette décision, Nicolas. Christian, ami de Nicolas, a bien compris le sous-entendu. Il demande ni plus ni moins la démission de François de son poste de directeur. Pourtant Christian, qui n'a pas que des amis dans le clan de Nicolas, certains d'entre eux voient d'un mauvais oeil l'ambition de Christian à devenir le futur patron de l'UMP tout en déclarant que l'entreprise est "morte".

A Paris, Nathalie ne risque pas d'être une chef d'opposition visible à défaut d'être accessible. Elle a décidé de faire un déplacement par semaine en région pour discuter avec les militants UMP pour préparer le terrain pour 2017 comme elle l'a expliqué à Avignon. Nathalie sait qu'elle a la capacité de mener une campagne similaire à celle de Nicolas en 2012, la preuve, la sienne pour Paris en 2014 s'est finie avec un déficit de 180 000€, déficit que l'UMP a épongé, malgré le mauvais état de ses finances.

Loin de Paris, Bruno continue son tour de France des antennes régionales du parti pour se faire connaître et se rassurer sur ses moyens de prendre la tête de l'entreprise familiale. Son travail de sape sera-t-il suffisant pour contrer le très médiatique Christian ou Hervé, la figure de proue des anti-mariage pour tous ? Il faudra attendre la fin de l'été et aussi la décision de Nicolas pour connaître les véritables rapports de force. Surtout que ces rapports de force vont être un premier test en vue de la primaire de 2016. Certains comme François n'ont que cette échéance en tête, tout comme Xavier qui a lancé sa très moderne "Team XB" avec des cadors comme David, l'ancien gros champion de judo. Leur point commun, aucun n'a envie que Nicolas vienne s'occuper de leurs affaires.

Pendant ce temps, le couple Jean-François et Jérôme se font toujours plus silencieux, surtout que les semaines se passent et se ressemblent. Jérôme, en plus d'être le généreux signataire de chèques à l'ordre de Bygmallion, se voit à présent accusé d'avoir circulé dans une voiture munie d'un gyrophare. C'est gênant puisque ce privilège est légalement réservée à des véhicules d'intérêt général comme ceux de la police des pompiers ou des ambulances.

Nicolas va-t-il réussir à dresser ses chiens pour qu'ils arrêtent de détruire le mobilier de la République ? Nadine va-t-elle réussir à se déconnecter de Twitter pendant ses vacances ? Quelles seront les conséquences de la demande de mise en liquidation judiciaire de Bygmallion ? Chantal va-t-elle faire comprendre à Yves qu'ils travaillent à présent pour l'UDI et non pas pour l'UMP ? Aura-t-on des nouvelles de Rama ? Que prévoit la "Team XB" pour empêcher la "Team Fillon" d'avancer ?
Vous le saurez (peut-être) dans les prochains épisodes de la saga de l'été : La droite UMPitoyable.

dimanche 13 juillet 2014

La droite UMPitoyable, la saga de l'été 2014 - Episode 2

Rappel de l'épisode précédent :
Nicolas se dit victime d'attaques sans précédent de la justice française alors qu'il prépare son retour à la tête de l'entreprise familiale, l'UMP. Pendant ce temps, François, Alain, Jean-Pierre et Luc se font bien silencieux préférant jouer profil bas plutôt que de se montrer aux côtés de Nicolas. En revanche tous évitent d'être vu à proximité de Jean-François qui est sur le point de se faire rattraper pour sa gestion financière de l'entreprise familiale. Tout ceci pourrait faire les affaires de Rama, Yves et Chantal qui se battent pour prendre la tête de l'entreprise concurrente.


Épisode de la semaine :
Les comptes de l'entreprise familiale sont étudiés de fond en comble à la demande de Luc. François et Alain se frottent les mains du résultat, le bilan est accablant pour Nicolas et Jean-François. Jean-François aurait payé les 300 000€ d'amendes de Nicolas alors que c'était à ce dernier de les régler. Pour François, Nicolas est encore une fois susceptible d'être en position d'abus de confiance. Une troisième affaire judiciaire est en train de naitre sur le dos de Nicolas. Cette dépense illégale aurait pu passer inaperçue si Luc n'avait pas appris que l'entreprise UMP est en déficit de 74 millions d'euros ! L'ambiance devient électrique et personne ne veut sombrer seul.

Xavier se serait fait payé un réveillon à Center Parcs ? Il balance derechef que ses collègues ont bénéficié d'hôtel de luxe dans les mers du sud.
Rachida balance sur François et lui demande de faire lui aussi la transparence sur le financement de sa petite auto-entreprise succursale de l'UMP. Pour essayer de faire diversion sur ses 10 000€ de factures téléphoniques annuel, Rachida balance sur les préférences sado-maso de François qui aurait pris plaisir à se faire humilier durant 5 ans par Nicolas.
François ne répond pas, sachant que s'il s'exprime, on l'interrogera obligatoirement sur  ses déplacement en Falcon ou sur les raisons qui ont fait qu'il ait préféré payer pour 7 000€ d'hélicoptère au lieu de prendre le train ou la voiture.
Nadine qui reste une inconditionnelle supportrice de Nicolas est elle aussi écoeurée par la gestion de l'UMP par Jean-François. Heureusement que le Tour de France passe dans sa ville pour qu'elle puisse faire un nouveau selfie.

On critique la gestion de Jean-François pourtant il a tout fait pour limiter les dépenses superflu préférant même embaucher sa femme comme assistante parlementaire au lieu de l'embaucher à l'UMP, c'est vrai qu'il manque un peu trop de psychologue pour enfants à l'Assemblée Nationale...

Il était écrit que l'entreprise familiale ne passerait pas un été tranquille. Bien que toutes les caméras des journaux d'infos en continu sont rivés sur les locaux de l'UMP, cela n'a pas empêché le bureau des adhésion de se faire cambrioler. Quels sont les documents dérobés, quels secrets hébergent-ils ? Nous ne le saurons surement jamais puisque Luc ne souhaite pas porter plainte. Jean-François et Nicolas le lui revaudront surement ça bientôt.

Eric est heureux. Il avait pris cher quand il travaillait pour Nicolas à cause de ses piètres talents dans l'immobilier compiégnois. Cette fois-ci, il est un des rares à ne pas être inquiété. Alain lui appelle au rassemblement et prépare doucement mais tranquillement sa candidature pour 2017. Pour éviter de laisser la tête de l'entreprise à un concurrent direct, Alain débaucherait bien François du Béarn pour réduire au silence François et Nicolas. Mais Nicolas n'a pas dit son dernier mot. Dans Paris-Match, Nicolas se voit en phénix de ses lieux et imagine déjà son retour façon renaissance. Aura-t-il simplement un parti où retourner quand un tiers des clients de l'entreprise familiale veulent sa liquidation ?

Que prévoit Nicolas pour bloquer les manœuvres de François, Alain et Jean-Pierre ? François du Béarn va-t-il rejoindre la grande entreprise familiale lui qui n'a jamais eu d'affinités avec Nicolas et l'autre François ? 100 jours après la défaite de Nathalie à Paris, on apprend que Rachida aurait aidé Anne en lui communiquant l'agenda de Nathalie. Comment va réagir Nathalie ? Va-t-elle sortir d'autres boules puantes sur Rachida ? Luc va-t-il découvrir qui est la taupe qui informe si bien les journalistes ? A moins que Luc ne connaisse déjà cette taupe mais ne veut rien dire pour ne pas se compromettre. Toutes ces informations vont-elles réussir à cacher le fait que les Balkany ont payé 45 abonnements à Canal+ en 6 ans ou que le total de leurs dépenses est bien au dessus de leurs revenus déclarés ?
Vous le saurez (peut-être) dans les prochains épisodes de la saga de l'été : La droite UMPitoyable.

lundi 18 novembre 2013

Copé, Fillon et le ridicule, 1 an déjà

Un an déjà ! Il y a un an jour pour jour, l'UMP lançait un des plus beaux feuilletons politiques, un feuilleton qui allait tenir en haleine tous les français pendant 1 mois entier : le congrès de l'UMP. Le 18 novembre 2012, les militants UMP sont appelés à choisir entre Jean-François Copé et François Fillon pour désigner le nouveau patron du premier parti d'opposition. Le soir même, les deux candidats prendront la parole pour indiquer leur victoire. 

Entre le 18 novembre et le 17 décembre, la France va découvrir la COCOE, commission de l'UMP chargée de contrôler les résultats. Cette petite commission aura son heure de gloire en attendant l'arrivée d'une plus grosse commission, la CONARE. Cette dernière va réintégrer dans le décompte des voix les résultats de Mayotte et de Wallis et Futuna, résultats totalement ignorés lors des précédents décomptes. 

Durant ce feuilleton, nous aurons la chance de voir Jean-François Copé président de l'UMP simultanément avec François Fillon avant que l'ancien premier ministre propose un plus ancien premier ministre, Alain Juppé, à la présidence de l'UMP. Non écouté par Jean-François, François fait sécession et lance un groupe de parlementaires indépendants de l'UMP à l'Assemblée Nationale, le R-UMP (qui signifie fesse en anglais si une anecdote supplémentaire était nécessaire). Pour essayer d'apaiser son parti, Jean-François Copé ira jusqu'à proposer un vote des militants par référendum pour savoir s'il faut organiser ou non un nouveau vote des militants pour choisir le président de l'UMP. Le 17 décembre, tout le monde se retrouve d'accord pour organiser un nouveau vote avant le mois d'octobre 2013. Le R-UMP de Fillon rejoint l'UMP de Copé et Copé ne quitte pas son poste. Le nouveau vote des militants ne verra jamais le jour.

Un an après cet incroyable épisode politique, l'UMP semble s'être calmée. François Fillon fait du Copé en s'essayant à la drague de l'électorat FN. Copé fait du Fillon en essayant de casser son image de toutou sarkozyste. Et Nicolas Sarkozy se frotte les mains en regardant les deux construire malgré eux la voie royale au retour de l'ancien maître des lieux. 

Il reste la question du programme que l'UMP a à proposer aux Français. Cette question n'est pas si simple quand la France râle : 
  • contre une écotaxe mise en place par eux, 
  • contre une hausse de la TVA, hausse moindre que celle proposée quand ils étaient au pouvoir
  • contre la hausse du chômage quand ils ont quitté le pouvoir avec une hausse continue depuis avril 2011
  • contre les expulsions de Roms quand ils en ont fait leur fonds de commerce depuis 2007.
D'ailleurs, c'est peut-être le député UMP Franck Riester qui en parle le mieux du programme UMP. Voici ce qu'il disait samedi dernier à Claude Askolovitch sur iTélé :
"Il faut que l'on regarde ce que nous nous avons fait avec lucidité et humilité. Nous sommes dans l'opposition depuis 18 mois et aujourd'hui nous sommes pas prêts. Nous ne sommes pas prêts demain à prendre les responsabilités, parce que nous avons encore besoin de travailler sur notre projet politique. Nous avons besoin de travailler sur ce que serait demain un projet fort pour la France."

mercredi 9 octobre 2013

Le bras d'honneur de Sarkozy aux Français

Le futur candidat vu par CroisonsLes
François Fillon en a marre d'être un simple collaborateur de Nicolas Sarkozy. D'après des propos tenus en off au près de journalistes de Valeurs Actuelles, François Fillon sort l'artillerie lourde. François Fillon a donc décidé de s'émanciper du leader encore incontesté il y a un an pour se déclarer candidat à l'élection présidentielle 2017.
"Aujourd’hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l’emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat."
A l'origine de l'idée du droit d'inventaire du Sarkozisme, Fillon en remet une couche en n'épargnant pas ses camarades de l'UMP qui refusent de toucher au sacro-saint président. Pour cela, l'ancien premier ministre ne mache pas ses mots : 
"Quand on perd une élection, il est impossible de dire qu’on a fait une bonne campagne (...) On a le devoir d’en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c’est un bras d’honneur aux Français."
Quand il était président, Nicolas Sarkozy avait porté plainte (et fait condamné) un militant altermondialiste pour offense au chef de l'Etat (François Hollande a depuis fait supprimer ce délit). François Fillon serait-il en train de faire le procès du Sarkozysme sous la forme d'une plainte pour offense aux citoyens ?

Pour ceux qui trouvent le comportement de Fillon un peu osé après avoir été le Premier Ministre durant les 5 ans de mandat de Nicolas Sarkozy, François Fillon s'explique :
"Il faut rembobiner le film à l’envers pour comprendre. Moi, en 2007, j’ai totalement soutenu Sarkozy, mais cela ne veut pas dire que son projet était totalement le mien. Il était le leader, mais sur beaucoup de sujets, j’aurais aimé faire les choses différemment, notamment sur la dette, les déficits, les finances publiques."
François Fillon regrette-il la politique anti-étranger de Nicolas Sarkozy ? S'éloigne-t-il de la stratégie de rapprochement du FN mise en place par Buisson ? A première vue non puisque s'il reconnait une "maladresse", il ne semble pas regretter ses propos sur sa position volontariste envers le FN si leurs candidats se montrent moins sectaires qu'à gauche.

Il dit regretter l'action économique de l'ancien président. Pourtant il propose un programme se basant sur la baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, une refonte de l’indemnisation du chômage, la réduction du nombre des fonctionnaires, la fusion régions-départements. Bref, c'est exactement les promesses et les tentatives de Nicolas Sarkozy. 

Le droit d'inventaire à l'UMP semble plus se baser sur des questions de personnes que sur des questions de programme. Dimanche, François Fillon annonçait qu'il allait "casser un peu de vaisselle." Pour le moment, il casse surtout du sucre, la porcelaine est encore en sécurité.

lundi 19 novembre 2012

Le gros couac de l'UMP

Il y a 4 ans, le PS montrait au grand jour ses problèmes internes avec 2 candidates au poste de 1ère secrétaire contestant les résultats du vote. A l’époque du tristement célèbre Congrès de Reims, de nombreux UMP se sont ouvertement moqués de l’organisation et de l’image socialiste qui en découlait. Petit florilège issu d’un article du Monde du 23 novembre 2008 et d’une compilation publiée aujourd’hui dans Rue89:
  • Patrick Devedjian : "L'opposition, c'est aussi le visage de la France, et l'image est là tout à fait désastreuse"
  • Jean-François Copé : Le PS d'aujourd'hui "c'est la droite d'il y a dix ans. On avait des querelles de chef absolument à tous les étages et on avait pas de projet politique. On n'assumait rien et on passait notre temps à nous détruire"
  • Frédéric Lefebvre : “le PS a implosé"
  • Chantal Brunel : "la situation est suffisamment grave pour que le Parti socialiste s'interroge sur sa crédibilité en tant que premier parti d'opposition"
  • Jean-Marie Bockel : “l'aboutissement tragique d'un processus de désagrégation que je vois venir depuis dix ans”
  • Xavier Bertrand : “Je pense que ce week-end, les socialistes se sont encore davantage éloignés des Français. Il y a une crise de confiance terrible entre socialistes et la crise de confiance est encore plus profonde entre les socialistes et les Français.
  • Edouard Balladur : “Je suis un peu consterné du spectacle que donne le PS parce que c’est l’un des deux grands partis gouvernementaux qu’a la France, qui a vocation à gouverner un jour. [...] Pour gouverner, il faut avoir des idées claires, et des équipes qui s’entendent. Il faut savoir qui on est et ce qu’on veut. Le Parti socialiste ne sait pas qui il est ni ce qu’il veut, ni à qui il veut confier le soin de le diriger”
  • Yves Jego : “On peut toujours rafistoler la façade... La famille socialiste est confrontée à une situation qui peut aboutir à une scission entre social-libéralisme et néomarxisme.
Les congrès de l’opposition se suivent et se ressemblent. Sauf que le principal parti d’opposition d’hier est le parti au pouvoir d’aujourd’hui. Cette compilation de déclarations prête à sourire mais aussi à la plus grande vigilance car rien n’indique que cela ne se reproduira pas dans quelques années au Parti Socialiste ou dans un autre parti.

Le plus surprenant est que toutes ces déclarations peuvent s’appliquer à l’UMP d’aujourd’hui, y compris (surtout ?) la déclaration d’Yves Jego sur la scission à venir du parti. Depuis quelques temps les centristes ont fuit le parti majoritaire pour créer leur propre parti d’union (un peu comme les Mélenchonistes après le congrès socialiste) et on peut s’interroger sur les liens entre les tenants d’une droite dure (celle qui a marqué la fin du quinquennat de Sarkozy) et les gaullistes historiques. Si Jean-François Copé et François Fillon attendent avec plus ou moins d’élégance la désignation du vainqueur, nous savons déjà qui a remporté la première bataille des idées avec les résultats du vote sur les motions :
  1. la Droite forte de Geoffroy Didier et de Guillaume Peltier qui arrive en tête avec 13 336 bulletins (27,1 % des voix).
  2. la Droite sociale de Laurent Wauquiez (soutien de François Fillon) recueille 10 797 voix (21,5 %) ;
  3. la France moderne et humaniste de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel (soutiens de Jean-François Copé) obtient 8 751 votes (17,8 %) ;
  4. les Gaullistes en mouvement de Michèle Alliot-Marie recueille 6 693 voix (13,6 %). S
  5. la Boîte à idées lancée par Maël de Calan, Matthieu Schlesinger, Pierre-Emmanuel Thiard et Enguerrand Delannoy avec 5 243 voix (10,6 %)
  6. la Droite populaire de Thierry Mariani avec 4 490 voix (9,1 %).

On a donc l’agréable surprise de voir les très réactionnaires de la Droite Populaire se prendre une belle défaite avec uniquement 9,1% des voix, surprise atténuée par la victoire de leur copie quasi-conforme, la Droite Forte. En sommant leurs voix, 36,1% des militants UMP se reconnaissent dans un courant bien ancré à droite et qui n’a pas honte de reprendre certains thèmes chers au FN. Preuve s’il en fallait de la présence d’au moins deux camps aux idéologies bien distinctes, le député Yannick Favennec a démissionné de la présidence de la fédération de Mayenne suite au bon score de la Droite Forte dans son département.

La question qui va se poser pour les années à venir est la direction que va prendre l’UMP et ce quel que soit son dirigeant élu. La Droite Forte / Populaire va-t-elle réussir à faire fleurir les idées trop à droite de Patrick Buisson et de Guillaume Peltier ? Si La Droite Sociale s’allie avec les Gaullistes de MAM, vont-ils trouver d’autres soutiens pour être la principale force à l’UMP et lui redonner un cadre politique plus respectueux de tous ?
En attendant, si l'UMP peut s'estimer heureux de ne pas avoir de grandes échéances électorales l'an prochain (contrairement aux européennes de 2009), ils vont surement avoir un peu plus de mal à critiquer les "couacs" du gouvernement car celui-ci est pas mal dans son genre.

mardi 19 juillet 2011

De retour des Vieilles Charrues

Près de 3 semaines de black out et surtout après 4 jours de festival de Vieilles Charrues, me voici de retour. Vu l'avalanche d'informations durant ces jours, je vais livrer ici mon petit récapitulatif, loin d'être aussi complet que l'excellent billet hebdomadaire de SarkoFrance.

jm-baylet-primaires.jpgMercredi 13 juillet, le dépôt des candidatures pour les primaires de la Gauche a été bouclé. Les primaires de la Gauche et non du PS grâce à l'arrivée Jean-Michel Baylet.Le président du Parti Radical de Gauche a décidé de jouer le jeu en s'engageant dans ses primaires plutôt que de risquer l'éparpillement des voix au 1er tour de l'élection présidentielle. Le PRG était déjà partiellement représenté avant son arrivée puisque Christiane Taubira a
rejoint depuis longtemps l'équipe d'Arnaud Montebourg. Je trouve dommage que d'autres comme Jean-Pierre Chevènement n'ait pas profité de cette occasion pour avancer ses idées et les confronter à celles des 6 autres candidats en lice (Martine Aubry, Jean-Michel Baylet, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls).

eva_joly_14_juillet.jpgJeudi, Eva Joly, à peine élue candidate pour Europe Ecologie - Les Verts, propose de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. Réflexion pas si bête que ça. La France doit être l'un des derniers états non totalitaires qui montre ses gros muscles tous les ans (d'après wikipedia, il s'agit de la parade "la plus ancienne et la plus imposante au monde après la parade annuelle de l'Armée russe sur la place Rouge"). Alors que l'on tente toujours d'instaurer un système de défense européen (le projet socialiste plaide pour une "avancée pratique vers une véritable Europe de la défense" en gras dans le texte), un défilé national semble aller à contre-courant. De plus la suppression du défilé martial serait un joli symbole dans "le combat pour une communauté internationale pacifique" (article 10 de la déclaration de principe du PS). Ca supprimera une occasion de recevoir en grande pompe des dictateurs comme avec Bachar Al-Assad et Hosni Moubarak en 2008.
Alors qu'aujourd'hui des obsèques nationales étaient organisées pour la mort de 7 militaires français le 13 juillet dernier (en dehors de la question du pourquoi eux et pas des 63 militaires français décédés en Afghanistan avant eux), on pourrait imaginer une cérémonie pour fêter le retour des milliers de militaires français coincés en Afghanistan depuis 10 ans dans une "guerre contre le terrorisme" qui part définition ne pourra jamais prendre fin.

Vendredi, François Fillon réagit à la déclaration d'Eva Joly en déclarant "que cette dame n’a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l’histoire française." Attaquer la double nationalité d'Eva Joly plutôt que de défendre en argumentant en faveur du défilé du 14 juillet, montre encore une fois que le gouvernement sortant a prévu une campagne faite d'attaques à basse altitude au lieu de jouer sur le terrain des idées.

SegoleneRoyal-Bleu-Blanc-RougeLundi, Ségolène Royal annonce à Solférino qu'elle souhaite, si elle sort victorieuse des primaires de la Gauche, être la candidate qui rassemblera "les écologistes, l'extrême-gauche, mais aussi les centristes humanistes, mais aussi la droite gaulliste". Ce qui signifie qu'elle souhaite pouvoir jouer l'ouverture avec des Jean-Louis Borloo et Hervé Morin (centristes humanistes ayant passé 4 ans au gouvernement de Nicolas Sarkozy) ou des gaullistes comme François Fillon, Xavier Bertrand ou Dominique de Villepin. Passée la surprise d'entendre la candidate socialiste
vouloir s'allier avec des membres du gouvernement sortant, je me demande sur quel programme arrivera-t-elle à mettre d'accord les trotskistes du NPA avec des personnes comme Michèle Alliot-Marie ou les écologistes avec le ministre qui a préparé l'arrivée du gaz de chiste (Borloo). Si je suis d'accord pour dire qu'il faut savoir rassembler au delà des partis pour gagner au 2nd tour de l'élection présidentielle, il faut que cela se fasse avec les citoyens et non les hommes politiques. Il faudra savoir mettre en avant des idées progressistes, de gauche et attirantes pour une majorité des Français. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de tendre la main à des personnes qui ont voté tous les budgets du gouvernement pendant 4 ans, aggravant année par année la dette de la France, qui ont voté contre les propositions progressistes des forces de gauche (mariage homosexuel, ouverture de salles de shoot), et qui ont voté pour des lois absurdes comme LOPPSI 2 ou HADOPI.

Finissons ce récapitulatif par une note plus récréative, malgré la fraicheur et la pluie, la 20ème édition des Vieilles Charrues fut un réel succès. J'ai eu le plaisir d'assister à la magnifique reformation de Pulp pleine d'énergie et d'humour, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir la brit pop de Miles Kane, dans la lignée d'Oasis, et le show déjanté des gascons de The Inspector Cluzo. Mention spéciale à Pierre Perret qui arrive à faire chanter les 20 000 ou 30 000 personnes de tout âge, à Lou Reed qui a su faire revivre l'ambiance underground du New York des années 70 et à l'ambiance étonnament intimiste de PJ Harvey sur une scène si grande.

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=AtauopmeCYQ]