Affichage des articles dont le libellé est Liban. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Liban. Afficher tous les articles

samedi 15 août 2015

Pensées à tous les persécutés d'Orient

Pour ce 15 août, certaines églises françaises ont fait sonné leurs cloches en solidarité avec les Chrétiens d'Orient, persécutés dans leurs pays. Le principe est original. L'athéisation de le France semble avancer à marche forcée puisque les églises se sentent obligées de trouver une excuse pour faire sonner leurs cloches, ce qui est idiot puisqu'à longueur d'années, ces cloches sonnent et d'autant plus aujourd'hui, jour de l'Assomption.

Comme ça fait de nombreuses années que je n'ai pas écouté les prédications d'un prêtre dans une église, je n'ai pas tous les tenants et aboutissants de cette nouvelle journée de solidarité. Ce qui fait que je ne comprends pas pourquoi les chrétiens d'Occident ont décidé de choisir lesquels de leurs prochains ils aideront.

De ma perception de l'actualité, la vie en Orient n'est pas facile tous les jours. En Irak, les chiites sont régulièrement la cible d'attentats des sunnites de Daesh. En Syrie, toutes les communautés religieuses sont prises en étau entre le terrorisme de Daesh et la folie totalitaire d'el-Assad. Les chrétiens et leurs lieux de culte sont la cibles des terroristes, mais les alaouites sont promis à un avenir très sombres dès que la protection d'el-Assad aura pris fin. Les druzes du sud de la Syrie sont martyrisés par les djihadistes d'Al Qaeda et ont besoin de l'aide des Israéliens. Au Liban, c'est les chiites du Hezbollah qui terrorisent une partie de la population. En Israël, les arabes musulmans sont considérés comme des citoyens de seconde zone et des ultra-orthodoxes mettent le feu à des églises, dont celle célébrant le miracle de la multiplication des pains. Si on s'éloigne un peu plus vers l'est, en Birmanie, des bouddhistes mènent une guerre contre leurs concitoyens musulmans.

Je ne sais pas si le 15 août est le jour de la solidarité internationale, mais si on peut attirer le regard sur les situations critiques en Syrie, en Irak, en Cisjordanie pour toutes les populations alors cette journée servira peut être à quelque chose. Ayons donc une pensée particulière pour tous les chrétiens qui ont perdu une vie protégée par d'anciens dictateurs, ayons également une pensée pour les juifs de la région éduqués dans la peur de leurs voisins, ayons une pensée pour tous les musulmans, peu importe la branche de leur islam car le persécuteur devient si rapidement le persécuté et enfin ayons une pensée à tous les habitants de ces pays, croyants ou non, pratiquants ou non, qui vivent au quotidien dans la peur. Pensées aux habitants d'Orient, qui vivent tous dans des pays magnifiques et qui ne peuvent pas en profiter comme ils le devraient.

jeudi 2 janvier 2014

Qu'attendre de 2014 ?

Pendant que l'on se souhaite tous les meilleures choses du monde (j'en profite pour vous faire passer mes meilleurs voeux), voyons ce que 2014 nous prépare ?

Tout d'abord, la tant attendue inversion de la courbe du chômage. La hausse s’amenuise et l’année 2013 a pu s’enorgueillir de voir une première baisse du nombre de chômeurs depuis 2011. Hélas, les chiffres de novembre ont empêché que le gouvernement remporte son pari de l’inversion de la courbe sur le long terme. Je prends le pari que cette baisse n'est que légèrement différée et arrivera d'ici peu. Il y a fort à parier que si cette courbe diminue dans la durée, alors l’optimisme regagnera les Français. Cela signifierait que les Français auraient plus confiance dans leur possibilité de trouver un emploi stable ou auraient moins peur de perdre le leur. Alors la déferlante FN tant annoncée pour les Européennes n’aurait pas lieu.

Justement, 2014 est la première année d’élection pour le gouvernement Hollande. Le Parti Socialiste aura du mal à garder toutes ces communes, surtout si le Front de Gauche décide de faire un grand amalgame entre gestion locale et gestion nationale. Pourtant, je ne parierai pas si vite sur une vague bleue pour ces municipales. Dans les plus grandes villes, la gauche semblent bien en place. La ville de Marseille est gagnable pour la gauche, tout autant grâce à Menucci que grâce à un ras-le-bol de la politique de Gaudin. Les villes de Lyon et de Lille ont de fortes chances de rester à Gauche et pour le moment, je suis confiant pour Paris, tant à la vue de la bonne campagne d’Anne Hidalgo qu’au démarrage plus que difficile de la campagne de l’UMP/UDI/Modem (moins les nombreuses dissidences).
Autre défi, limiter la casse pour l’élection Européenne : ce n’est pas du pessimisme mais l’élection européenne ne réussit pas aux gouvernements en place et laisse souvent la place à des formations qui ose (Energie Radicale avec Bernard Tapie, Europe Ecologie – Les Verts avec leurs nombreux associatifs en 2009). Ma seule crainte est que l’on envoie de trop nombreux députés européens d’extrême-droite, ce qui serait une catastrophe tant pour l’image de la France comme moteur de l’Union Européenne que pour les idées qui seraient débattues dans le Parlement Européen.

Politique nationale toujours, la pression va être forte sur le gouvernement pour faire avancer deux sujets majeurs du programme présidentiel : la réforme pénale de Christiane Taubira et la grande remise à plat fiscale ressortie du placard par surprise par Jean-Marc Ayrault en novembre dernier. Etant donné que nous sommes dans une année électorale, et étant donné que nombreux à droite comme à gauche réclament un remaniement ministériel, il y a fort à parier que celui-ci arrivera dans la foulée d’une des deux élections. Il faudra être vigilant que ce nouveau gouvernement ne fasse pas passer à la trappe ces deux grandes réformes et qu’au contraire il en fasse ses priorités.
 

Si l'on s'éloigne de nos frontières et que l'on regarde vers l'Est, 2014 peut être l'année du redémarrage du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. On doit reconnaître ça à l’administration Obama II, c'est le dévouement de John Kerry qui se démène comme rarement pour faire que les deux camps acceptent de se retrouver autour d’une table de négociation. Il débute d'ailleurs l’année avec une dixième visite là-bas. La fin de la colonisation de la Cisjordanie et de Jerusalem-Est est LE point sensible et ce n’est surement pas le ministre du logement israélien qui va être de la plus grande aide…

Toujours aux abords de la Méditerranée, le referendum à venir sur la constitution égyptienne, le futur tribunal spécial libanais pour l’assassinat de Rafik Hariri, l’évolution du conflit syrien seront tant de sujets à suivre car tous peuvent être source d’un nouvel embrasement local ou international…

Enfin, entre les Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi, ville hôte dans un vil pays homophobe, le mondial de football au Brésil et la coupe du monde de basket masculine, espérons que l'on puisse voir de belles images de fêtes et de rassemblement. D'un point de vue purement chauvin, espérons que nos athlètes et joueurs y brillent.


 Le 31 décembre 2013, Libération titrait « 2013, l’an foiré ». Soyons optimiste et souhaitons que 2014 soit une année qui ose !

mardi 18 septembre 2012

Il y a 30 ans, le massacre de Sabra et Chatila

Sabra et Chatila sont deux camps de réfugiés palestiniens situés à Beyrouth (Ouest), deux camps parmi les 12 situés au Liban ou parmi les 69 existants dans les pays du Proche-Orient.

Il y a 30 ans, le 16 septembre 1982, les Phalangistes libanais (milice chrétienne nationaliste) entraient dans les camps de réfugiés Palestiniens de Sabra et Chatila. Ils en sortiront le 18 septembre au matin. Durant ce temps là entre 500 et 3000 réfugiés palestiniens seront assassinés par les Phalangistes sous le regard bienveillant de l'armée israélienne située à quelques dizaines de mètres de ces camps.
Photographie prise après le départ des Phalangistes

A l'époque, le contexte est, comme souvent au Liban,très tendu. Le Liban est en pleine guerre civile. Le 14 septembre, le président libanais de confession chrétienne Bachir Gemayel est assassiné. Le clan Gemayel étant soutenu par les Israéliens, l'armée israélienne, sous le commandement d'Ariel Sharon, envahit Beyrouth Ouest. Le 16 septembre, l'ordre est donné d'investir les camps de réfugiés afin d'y chercher des fedayins palestiniens. Ce seront les Phalangistes (alliés des Israéliens) qui partiront à l'assaut. 40 heures plus tard, les camps sont à feu et à sang. Ce ne sont pas des dizaines de combattants palestiniens que l'on retrouve morts (l'OLP avait fait évacué ses hommes) mais des centaines de femmes et d'enfants n'ayant strictement rien à voir avec cette histoire à part être Palestinien, comme les combattants recherchés.

Sur ce massacre, Jean Genêt, premier européen à entrer dans le camp de Chatila, écriera et publiera quelques mois plus tard "Quatre heures à Chatila".
Il y a 10 ans, Pierre Péan a enquêté et interviewé des survivants du massacre pour un article poignant et fort intéressant publié dans Le Monde Diplomatique de septembre 2002.
Dans ses Mémoires, le secrétaire d'Etat américain, George Shultz, écrira : "Les Israéliens ont dit qu'ils entraient dans Beyrouth (...) pour éviter un bain de sang, il s'avère qu'ils l'ont facilité et peut-être même suscité."
Je recommande aussi la lecture de cette page réalisée par TV5Monde (où je me suis permis de prendre l'illustration de ce billet) qui revient sur ce massacre.
A lire également l'article de "Grands Reporters" mis en ligne par Rosaelle qui donne la parole à certains acteurs de ce drame.

Aujourd'hui, pas grand chose n'a évolué. Les réfugiés sont toujours des réfugiés sans trop d'espoir de retourner sur leur terre ou dans une Palestine indépendante. Ariel Sharon n'a jamais été inquiété sur son comportement, au contraire, il réussira à se faire élire 1er ministre en 2001 grâce à un programme axé sur la lutte contre le "terrorisme palestinien". La phalange libanaise est toujours un parti politique et est représentée au parlement entre autre par Samy Gemayel, neveu du président assassiné Bachir Gemayel.