Une nouvelle fois, la date butoir pour les négociations de
paix entre Israéliens et Palestiniens a été atteinte sans résultat. Cette
fois-ci, on ne peut pas dire que les Américains n’ont pas mouillé la chemise
par l’intermédiaire de John Kerry qui n’aura fait que ça depuis sa nomination.
De dépit, le Secrétaire d’Etat américain aurait déclaré en comité restreint qu’Israël
prenait le chemin d’un état d’apartheid.
Si les deux parties ont leurs exigences pour se retrouver
autour de la table des négociations. On peut légitimement se demander qui des
deux met le moins d’ardeur à amorcer (non pas faire avancer, juste amorcer) le
processus. Ces derniers jours, le gouvernement de Benyamin Netanyahu s'est
braqué à cause d’un rapprochement historique entre l’OLP (Fatah, Front
Populaire de Libération de la Palestine) et le Hamas en vue de former un
gouvernement d’union de la Palestine. Rappelons que depuis 2007, le Hamas a
pris le pouvoir dans la bande de Gaza et a formé son propre gouvernement
indépendant du gouvernement de l’Autorité Palestinienne dirigeant en
Cisjordanie. La scission entre les deux groupes empêchait toute organisation d’élections
législatives et présidentielle en Palestine. Problème, la réunion entre l’OLP
et le Hamas était une condition de refus de négocier du gouvernement israélien.
Pour le gouvernement Netanyahu, il serait inconcevable de
négocier avec une Autorité Palestinienne qui serait allié avec un parti ne
reconnaissant pas l’état d’Israël. Mais le gouvernement Netanyahu reconnait-il
l’état Palestinien ? Quelques éléments de réponse :
- L’Autorité Palestinienne ne dirige réellement et totalement, c’est-à-dire qu’elle assure la sécurité et l’administration, que les 7 plus grandes villes de Cisjordanie, soit 2% du territoire (zone A de la Cisjordanie).
- Israël interdit toute construction palestinienne sur environ 70% du territoire cisjordanien.
- L’intégralité des frontières de la Cisjordanie est sous contrôle israélien.
- L’armée israélienne se permet d’intervenir sur l’ensemble du territoire, y compris dans la zone A soit disante entièrement sous le contrôle palestinien.
- Il existe 250 colonies, représentant 520 000 Israéliens, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, soit 1/6ème de la population vivant sur le territoire cisjordanien.
- Des ministres du gouvernement Netanyahu ont pour programme politique de peupler intégralement la région qu’ils appellent Judée-Samarie, soit la Cisjordanie.
L’annonce de réconciliation Hamas-Fatah est un progrès pour
le vivre-ensemble palestinien. On peut se demander si ce rapprochement aurait
vraiment eu lieu si le gouvernement Israélien avait réellement joué le jeu de
la mise en place d’une paix durable. En continuant la colonisation de la
Cisjordanie, au mépris des décisions de l’ONU, le gouvernement Netanyahu a
montré le peu d’importance qu’il donnait au processus de paix. Il a également
montré le peu d’importance qu’il donnait à la création d’un état palestinien
autonome et indépendant.