La prochaine élection européenne s’annonce comme un désastre
de participation. Je ne m’avance pas trop en disant cela puisque le taux de
participation est en continuelle baisse (ou presque) depuis la première
élection des parlementaires européens en 1979. Depuis 1999, moins de la moitié
des citoyens inscrits sur les listes européennes se déplacent pour élire leurs
députés européens. Avec 40,5% de participation, la France est 2 points sous la
moyenne sous la moyenne continentale.
Pour expliquer cette faible participation, on peut s’appuyer
sur la faible exposition médiatique dans les médias. Les médias répondront qu’ils
parleraient plus des élections européennes si le sujet intéressait plus les
Français. Bref, on risque vite de tourner en rond. Le problème est que le
fonctionnement Européen est obscur et n’en parler que tous les 5 ans lors des
élections ne va pas aider à la compréhension.
Pour résoudre ce manque d’information, Bembelly se lance dans une grande
série pour remédier à la méconnaissance de l’Europe. Je ne peux que vous inviter à le lire.
Pour encourager à voter le 25 mai (oui, en France on votera
le dimanche 25 mai, seul dimanche non inclus dans un week-end prolongeable),
cette élection européenne s’est parée d’un nouvel attrait. Pour la première
fois, le président de la commission européenne sera issu du parti majoritaire
au Parlement Européen. Le dernier président de la commission, José Manuel
Barroso, était un conservateur partisan d’une Europe toujours plus libérale
choisi de façon assez obscur par le biais d’accord de couloirs. Le prochain
président de la commission européenne aura une légitimité citoyenne. Il aura
donc la responsabilité de composer une équipe de commissaires européens suivant
la ligne majoritaire au Parlement Européen.
Aujourd’hui, nous connaissons les candidats des 5 principaux
partis du Parlement Européen :
- Martin Schulz (PSE, parti incluant le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche),
- Jean-Claude Juncker (PPE, incluant l’UMP),
- Ska Keller et José Bové (Verts, incluant Europe Ecologie-Les Verts),
- Guy Verhofstadt (ALDE/libéraux, incluant l’UDI et le MODEM,
- Alexis Tsipras (GUE, incluant le Front de Gauche).
Les partis d’extrême-droite ne présentent pas de candidat
pour le poste de président de la commission européenne.
Les principaux partis français ont désormais un programme (je reviendrais dans les semaines à venir sur ce sujet) et un candidat. Mais
quid des petits partis candidats ? Traditionnellement, l’élection
européenne voit la candidature de nombreux petits partis. En 2009, les
électeurs avaient eu le droit de voir la liste nauséabonde de Dieudonné et
Soral, la liste pour le cannabis ou pour la langue esperanto. Cette année il
devrait y avoir une liste féministe menée par Caroline de Haas (récemment
partie du PS) et la liste de gauche Nouvelle Donne emmenée par Pierre Larrouturou.
Ces partis sont légitimes à se présenter, surtout s’ils ont
l’impression que leurs idées ne sont pas représentées dans les programmes des
principaux partis. Je comprends dans ce sens la volonté de Nouvelle Donne de
montrer qu’une autre politique économique est possible. Je comprends un peu
moins la création d’une liste féministe qui donne l’impression que certaines
inégalités valent plus que d’autres.
Par soucis de transparence des décisions, ces « petits »
partis devraient eux aussi annoncer pour quel candidat à la présidence de la
commission sont-ils. Par exemple, si Pierre Larrouturou réalise un bon score à
ces élections et arrivent à envoyer un candidat par circonscription (soit 5
candidats), ces 5 élus vont-ils apporter leur préférence au social-démocrate
Martin Schulz ou au représentant de la gauche radicale Alexis Tsipras ?
Le 25 mai, les électeurs ont l’occasion d’infléchir la
politique européenne tout comme ils ont l’occasion de l’infléchir en
choisissant l’orientation politique de leur gouvernement. Pour la première
fois, cette élection va orienter la couleur du Parlement et celle de la
commission européenne. Que l’on vote pour un des principaux partis européens ou
pour des initiatives nationales, l’important est de donner un véritable cap à
la politique européenne. C’est uniquement en votant pour des listes de gauche que
l’on pourra empêcher les libéraux de continuer à imposer leur vision de l’Europe,
comme Barroso l’a fait depuis 10 ans.
et s'abstenir , c'est donner sa voix à la droite
RépondreSupprimerEt donner sa voix à la droite, c'est reconduire cette politique européenne
SupprimerOui. Donc, ne pas s'abstenir...
RépondreSupprimerC'est préférable
SupprimerJ'envisageais de m'abstenir, mais vous m'avez convaincu.
RépondreSupprimerCela fera donc une voix de plus pour une liste anti-européenne…
Je ne suis pas d'accord avec ceux qui stigmatisent les abstentionnistes et les votants qui voteraient "mal".
SupprimerDonc, oui, l'important c'est d'aller voter.
2 points sous la moyenne sous la moyenne, c'est vraiment peu.
RépondreSupprimerÇa va être dur de motiver les français à voter. Concentrer le petit reste de citoyenneté des déçus de la gauche en relayant les sondages catastrophiques, 26% au FN....