mardi 22 avril 2014

Toi aussi, choisis le visage de la Commission Européenne

La prochaine élection européenne s’annonce comme un désastre de participation. Je ne m’avance pas trop en disant cela puisque le taux de participation est en continuelle baisse (ou presque) depuis la première élection des parlementaires européens en 1979. Depuis 1999, moins de la moitié des citoyens inscrits sur les listes européennes se déplacent pour élire leurs députés européens. Avec 40,5% de participation, la France est 2 points sous la moyenne sous la moyenne continentale.

Pour expliquer cette faible participation, on peut s’appuyer sur la faible exposition médiatique dans les médias. Les médias répondront qu’ils parleraient plus des élections européennes si le sujet intéressait plus les Français. Bref, on risque vite de tourner en rond. Le problème est que le fonctionnement Européen est obscur et n’en parler que tous les 5 ans lors des élections ne va pas aider à la compréhension.  Pour résoudre ce manque d’information, Bembelly se lance dans une grande série pour remédier à la méconnaissance de l’Europe. Je ne peux que vous inviter à le lire.

Pour encourager à voter le 25 mai (oui, en France on votera le dimanche 25 mai, seul dimanche non inclus dans un week-end prolongeable), cette élection européenne s’est parée d’un nouvel attrait. Pour la première fois, le président de la commission européenne sera issu du parti majoritaire au Parlement Européen. Le dernier président de la commission, José Manuel Barroso, était un conservateur partisan d’une Europe toujours plus libérale choisi de façon assez obscur par le biais d’accord de couloirs. Le prochain président de la commission européenne aura une légitimité citoyenne. Il aura donc la responsabilité de composer une équipe de commissaires européens suivant la ligne majoritaire au Parlement Européen.

Aujourd’hui, nous connaissons les candidats des 5 principaux partis du Parlement Européen :

  • Martin Schulz (PSE, parti incluant le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche),
  • Jean-Claude Juncker (PPE, incluant l’UMP),
  • Ska Keller et José Bové (Verts, incluant Europe Ecologie-Les Verts),
  •  Guy Verhofstadt (ALDE/libéraux, incluant l’UDI et le MODEM,
  • Alexis Tsipras (GUE, incluant le Front de Gauche).
Les partis d’extrême-droite ne présentent pas de candidat pour le poste de président de la commission européenne.

Les principaux partis français ont désormais un programme (je reviendrais dans les semaines à venir sur ce sujet) et un candidat. Mais quid des petits partis candidats ? Traditionnellement, l’élection européenne voit la candidature de nombreux petits partis. En 2009, les électeurs avaient eu le droit de voir la liste nauséabonde de Dieudonné et Soral, la liste pour le cannabis ou pour la langue esperanto. Cette année il devrait y avoir une liste féministe menée par Caroline de Haas (récemment partie du PS) et la liste de gauche Nouvelle Donne emmenée par Pierre Larrouturou. 

Ces partis sont légitimes à se présenter, surtout s’ils ont l’impression que leurs idées ne sont pas représentées dans les programmes des principaux partis. Je comprends dans ce sens la volonté de Nouvelle Donne de montrer qu’une autre politique économique est possible. Je comprends un peu moins la création d’une liste féministe qui donne l’impression que certaines inégalités valent plus que d’autres.
Par soucis de transparence des décisions, ces « petits » partis devraient eux aussi annoncer pour quel candidat à la présidence de la commission sont-ils. Par exemple, si Pierre Larrouturou réalise un bon score à ces élections et arrivent à envoyer un candidat par circonscription (soit 5 candidats), ces 5 élus vont-ils apporter leur préférence au social-démocrate Martin Schulz ou au représentant de la gauche radicale Alexis Tsipras ?

Le 25 mai, les électeurs ont l’occasion d’infléchir la politique européenne tout comme ils ont l’occasion de l’infléchir en choisissant l’orientation politique de leur gouvernement. Pour la première fois, cette élection va orienter la couleur du Parlement et celle de la commission européenne. Que l’on vote pour un des principaux partis européens ou pour des initiatives nationales, l’important est de donner un véritable cap à la politique européenne. C’est uniquement en votant pour des listes de gauche que l’on pourra empêcher les libéraux de continuer à imposer leur vision de l’Europe, comme Barroso l’a fait depuis 10 ans.

7 commentaires:

  1. et s'abstenir , c'est donner sa voix à la droite

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et donner sa voix à la droite, c'est reconduire cette politique européenne

      Supprimer
  2. Oui. Donc, ne pas s'abstenir...

    RépondreSupprimer
  3. J'envisageais de m'abstenir, mais vous m'avez convaincu.

    Cela fera donc une voix de plus pour une liste anti-européenne…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui stigmatisent les abstentionnistes et les votants qui voteraient "mal".
      Donc, oui, l'important c'est d'aller voter.

      Supprimer
  4. 2 points sous la moyenne sous la moyenne, c'est vraiment peu.
    Ça va être dur de motiver les français à voter. Concentrer le petit reste de citoyenneté des déçus de la gauche en relayant les sondages catastrophiques, 26% au FN....

    RépondreSupprimer