mardi 18 novembre 2014

Triangle dans la ville ?

Ce mardi soir, dans la mairie du 4ème arrondissement se tiendra une réunion publique sur l'avenir de la Place de la Bastille. Pour des raisons professionnelles, je ne pourrais pas me rendre à cette réunion sur un sujet qui m'intéresse personnellement, mais vu l'ampleur du sujet, je suis sur que plusieurs billets viendront pour discuter du projet. Au delà de l'avenir de la Place de la Bastille, un grand projet urbain d'Anne Hidalgo vient de prendre un sérieux coup dans l'aile, la Tour Triangle.

La Tour Triangle, c'est un projet de construction d'une grande tour, osons même le nom de gratte-ciel au sud de Paris, prévu au niveau du Parc des Expositions. L'idée du projet est une tour de 180 mètres de haut (50 étages) mélangeant équipements publics, bureaux et logements "entassés" verticalement. Pour une fois, soyons francs, j'ai du mal à me faire une opinion sur le sujet. Voici donc mes arguments pour et contre le projet et laissons aux commentaires (fraichement ouverts à tous) l'espace du débat.

Le principe d'Immeubles de Grande Hauteur existe déjà aux alentours de Paris, principalement dans le quartier d'affaires de La Défense. Amoureux depuis mon plus jeune âge de la "skyline" de Manhattan, je ne cesse d'admirer la Défense, magnifique ilôt futuriste quand on l'observe depuis Paris intra-muros et centre constitué de magnifiques constructions défiant l'échelle humaine pour cotoyer les cieux souvent bas de l'Ile-De-France. A contrario, la Tour Montparnasse n'est surement pas mon immeuble préféré au sein de la ville de Paris, idem pour la tour de l'université de Jussieu. 

A voir vieillir certaines constructions parisiennes ou franciliennes, le scepticisme est de rigueur sur tout nouveau projet urbain. Pourtant, la majorité des gens entendus durant la campagne des municipales ne voulaient pas que Paris deviennent une ville musée. Cela pourrait donc impliquer l'accord de principe pour l'innovation architecturale au coeur de Paris. Car le problème semble se poser dans ces termes : êtes-vous pour ou contre la construction de tours au coeur de Paris. La banlieue, même proche, a déjà ses hauts immeubles, plus ou moins (souvent moins) réussis. Je vois quotidiennement les tours "nuages" de Le Corbusier à Nanterre, j'espère que leur construction avait l'aval des progressistes de l'époque car aujourd'hui elles ont, avouons-le, mal vieilli. Pas de problème pour la ville de Paris, si on fait un rapide sondage, la majorité ne pensera qu'à la Tour Montparnasse comme tour au delà des 100 mètres de hauteur. C'est oublié un peu rapidement l'hôtel Hyatt au dessus du Palais des Congrès de la Porte Maillot, la Tour Prélude (123 mètres de haut dans le 19ème), la tour Super-Italie (112 mètres de haut dans le 13ème), ainsi que toutes les tours du quartier des Olympiades (14 tours de 103 ou 104 mètres de haut dans le 13ème arrondissement).

Pourtant l'idée d'une nouvelle tour est séduisante pour la ville de Paris. Paris est en manque de logements. De nombreux salariés travaillant à Paris sont obligés de prendre leur voiture ou combiner véhicule individuel et transport en commun pour accéder à leur lieu de travail. En développant la verticalité au sein de Paris, on évite l'étalage horizontal qui force les "villes nouvelles" à manger du terrain aux dépens de l'espace naturel ou cultivable. En évitant cet étalement, on offre une nouvelle possibilité à des salariés de se rapprocher de leur emploi et ainsi économiser annuellement des kilogrammes de CO2 et surtout du temps de transports. De plus la Mairie de Paris sous la direction d'Anne Hidalgo cherche à verdir la production et la consommation d'énergie au sein de Paris en utilisant la puissance informatique pour chauffer des immeubles ou pour inciter à l'utilisation d'autres moyens innovants de production d'énergie.

Reste l'aspect humain, et ce n'est pas le moindre. De nombreuses familles choisissent volontairement la vie en lointaine banlieue pour un meilleur cadre de vie au détriment de nombreuses heures de transports quotidiennes. Ces familles ne souhaiteront pas investir des logements à 120 mètres de hauts, même si la fenêtre de leur salon leur offre une magnifique vue sur le sud ouest de Paris. 

Pour autant, peut-on légitimement demander que seuls les départements d'Ile de France (à l'exception de Paris) prennent en charge l'évolution démographique de la Région ? Peut-on vouloir à haute voix que les départements de la petite couronne aient le monopole des immeubles de grande hauteur, permettant ainsi aux Parisiens de jouir d'une "skyline" hausmanienne quand la banlieue aurait le droit à une "skyline" édentée ? La question de fond, dans cette période de construction du Grand Paris, est aussi de savoir si l'on veut un Grand Paris à l'image de Londres, où les habitations sont exclues du centre ville ? Pourtant à Londres le centre est doté de gratte-ciels récents, construits non pas sur le modèle de la Tour Triangle mais sur le modèle des dernières tours de la Défense, c'est à dire exclusivement réservées à un usage professionnel.

Ainsi exposé, j'aurais tendance à vouloir de cette Tour Triangle au sein de Paris, pour qu'ainsi la ville-département arrête de se défausser intégralement sur ses voisines de la petite couronne. Pour qu'ainsi on permette un peu de répit aux terres agricoles d'Ile de France. Mais sans avis ferme et définitif pour le moment, je suis vraiment curieux de vous lire. D'ailleurs, comment cela se passe-t-il à Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux et autres grandes villes françaises ?

jeudi 13 novembre 2014

A Elne, on préfère le Canigou à Olympe de Gouges

Suite aux élections municipales de mars dernier et la victoire du FN dans plusieurs municipalités, plusieurs personnes, associations, blogueurs, journalistes ont décidé de suivre avec attention les mesures prises par les élus FN dans ces villes considérées comme nouveaux laboratoires du FN. Mais depuis de nombreuses années, on devrait commencer à comprendre que les plus grandes victoires du FN ne sont pas lors de campagnes électorales mais dans "l'entrisme" idéologique au sein de la population et plus précisément dans l'idéologie d'une certaine droite dite républicaine.

Il n'y a point besoin d'un Patrick Buisson pour faire infléchir une politique de droite vers son coté le plus extrême. Le dernier exemple en date nous vient de la petite ville d'Elne, cité d'Arts et de Culture en Terre Catalane d'après le site de la ville. En mars dernier, les Illibériens (ou les électeurs d'Elne) ont choisi une liste divers-droite d'union aux dépens de la liste d'union PCF-PS et aux dépens de la liste du candidat de l'Union pour une Majorité Populaire. Au soir du second tour, Yves Barniol bat le maire sortant communiste de 243 voix.

En février 2014, le conseil municipal dirigé à l'époque par Nicolas Garcia avait adopté à l'unanimité moins une voix une liste de noms de rues pour le nouveau quartier d'Elne. Toutes les rues doivent prendre le nom d'une femme célèbre qui s'est battue pour les autres, soit des résistantes, des figures des luttes pour les droits civiques, des figures du féminisme et même une femme de religion (comme quoi les communistes ne sont pas tous réfractaires aux religieux). Saluons ce choix unanime où tous les courants politiques se sont retrouvés sans polémiquer pour donner plus de places aux femmes quand on sait qu'à peine 6% des rues françaises portent un nom de femme.

Hélas en mars 2014, Yves Barniol remplace Nicolas Garcia. Lors du conseil municipal du 2 octobre, le nouveau maire a fait voter, contre l'avis de 6 des 7 élus de l'opposition, que les rues du nouveau quartier d'Elne soient débaptisées au profit de noms du relief pyrénéen. Pour l'équipe divers droite, s'il n'y a pas de soucis à revenir sur une décision prise unanimement huit mois plus tôt, il n'y en a encore moins à rayer d'un simple trait la mémoire de 8 femmes. Pour cet élu d'une droite diverse et variée, la mémoire de résistantes n'a pas lieu d'être dans sa ville. Il semble favorable de remettre à plus tard, pour une nouvelle zone d'aménagement, la potentialité de piquer des noms dans cette liste même si d'après lui le précédent maire "a oublié des centaines de gens méritants". Il ajoute même que "les choix des noms seront toujours remis en causes par les pensées de chacun" (cf. les délibérations du conseil du 2 octobre). Sauf qu'aucun de ces 8 noms n'avait été remis en cause en février 2014.

Le maire précise bien que ces modifications relèvent d'un souhait personnel. Ce souhait personnel résulte-il d'une contestation de la célébration de la mémoire de femmes résistantes qui se sont battues contre l'extrême-droite française et allemande ? Est-ce plutôt une forme de machisme primaire qui lui fait préférer le pic du Canigou à Olympe de Gouges ? Difficile de savoir ce qu'il se passe dans la tête de cet élu d'une droite sans étiquette officielle, mais dont la couleur tend à pencher vers le bleu foncé.

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Liste des 8 anciens noms de rues et rapide description des personnes telle que publiée dans le compte-rendu du conseil municipal de la ville d'Elne :
Madeleine FILLOLSSage-femme qui de 1939 à 1944, au côté d’Elisabeth EIDENBENZ a aidé à l’accouchement des femmes enceintes de la Maternité Suisse d’Elne, assurant ainsi la survie de nombreux enfants juifs et espagnols en particulier.
Geneviève de GAULLE-ANTHONIOZ1920-2002
Résistante de la 2 ème guerre mondiale. Auteur de la « Traversée de la nuit » livre qui raconte sa vie en camp de concentration et l’entraide entre femmes. Nommée en 1988 au Conseil Economique et social, elle s’est battue pour la loi d’orientation contre la grande pauvreté votée en 1998.
Lucie AUBRAC1912 - 2007
Résistante française à l’occupation allemande et au régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale. Elle est l’épouse de Raymond AUBRAC. Elle reçut la distinction de grand officier de la légion d’honneur.
Rosa PARKS1913 - 2005
Couturière devenue célèbre en 1955 en refusant de céder sa place à un passager blanc dans un autobus, en Alabama. Elle devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats Unis, ce qui lui vaut le surnom de mère du mouvement des droits civiques de la part du Congrès américain.
Martha DESRUMAUX1897 - 1982
Militante française de la Confédération générale du travail, résistante dans le Nord, déportée au camp de concentration de Ravensbrück puis élue députée en 1945. Elle est la seule femme pr ésente lors des accords de Matignon en 1936.
Lise LONDON1916 - 2012
Militante communiste, résistante française, déportée aux camps de concentration de Ravensbrück et de Buchenwald. Elle a reçu le titre d’Officier de la Légion d’honneur.
Olympe de GOUGES1748 - 1793
Femme de lettres française, devenue femme politique et polémiste. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme. Auteur de la « déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Elle fut guillotinée à 45 ans.
Mère TERESA1910 - 1997
Religieuse catholique albanaise, de nationalité indienne, connue pour son action personnelle caritative et la fondation d’une congrégation de religieuses, les Missionnaires de la Charité qui l’accompagnent et suivent son exe mple. Elle consacra plus de 40 ans de sa vie aux pauvres, aux malades, aux laissés pour compte et aux mourants. Elle a été béatifiée le 19 octobre 2003 à Rome par le pape Jean Paul II.

mardi 11 novembre 2014

Jouyet, Fillon et l'indépendance de la Justice

Justice aveugle et sourde à la pression
Jean-Pierre Jouyet est un ami de François Hollande, il est surement ami de nombreux autres politiques qu'il a rencontré lors de ses études ou lors de son parcours professionnel ou politique.
François Fillon n'a pas d'amitié connue avec François Hollande, en revanche il a fait venir Jean-Pierre Jouyet dans son premier gouvernement pour une pige de 18 mois. Mais est-ce Fillon qui l'a choisi ou Nicolas Sarkozy, celui qui considère son Premier Ministre comme un simple collaborateur ? Ce qui est sur, François Fillon n'a pas d'amitié pour Nicolas Sarkozy.

Jean-Pierre Jouyet et François Fillon ont déjeuné ensemble. Ils ont parlé de choses et d'autres. D'après Jean-Pierre Jouyet et deux journalistes du Monde, François Fillon aurait demandé lors de ce déjeuner à ce que l'Elysée intervienne pour accélérer un peu les enquêtes en cours autour de Sarkozy. Nous sommes en juin, Fillon voit le retour de Sarkozy se rapprocher avec le départ de Jean-François Copé dans l'affaire des fausses factures de Bygmallion lors de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Il n'a pas envie de revivre en 2016 une primaire face au patron de l'UMP après son amère expérience contre Jean-François Copé en 2012.

Cette histoire est n'est pas si inintéressante qu'elle n'y parait. Elle permet de se recentrer sur la République exemplaire voulue par François Hollande. Par ce diner, on apprend que François Fillon soit a eu de mauvaises habitudes quand il était à Matignon, soit a vu des pratiques pas vraiment éthiques dans les coulisses du gouvernement et de l'Elysée. Ce n'est pas le premier qui signale ce genre de comportement. Rappelons nous les enregistrements de Patrick Buisson, le théoricien d'extrême-droite de la fin du quinquennat Sarkozy. Dans un de ces enregistrements, Buisson dit à propos du départ de Guéant de l'Elysée :
"L’avantage de Guéant, depuis trois mois, c’est qu’il connaissait un petit peu les dossiers, notamment pour les affaires auprès du parquet. Il se mouillait un petit peu."
Ou rappelons-nous du passage de Dati au ministère de la Justice. Christophe Régnard, le Président de l'Union Syndicale des Magistrats (le syndicat majoritaire, pas le célèbre Syndicat de la Magistrature), rappelait il y a quelques mois:
"Il n'y a plus de stigmatisation permanente des magistrats et moins de pressions au quotidien. Par rapport à Dati, Taubira intervient peu dans les dossiers."

Aujourd'hui, on a bien un François Fillon qui fait des appels du pied pour que le pouvoir socialiste l'aide dans son combat personnel contre Nicolas Sarkozy. Un peu ironiquement, il rappelle une bon mot un peu facile de François Hollande à un enfant : "Sarkozy ? Tu ne le verras plus." Mais on a surtout une équipe à l'Elysée qui tient à l'indépendance de la Justice. Jouyet n'a rien fait, Hollande n'a rien fait, et Christiane Taubira observe que tout se passe selon les règles. Personne ne fait de déclarations intempestives pour mettre la pression sur des juges ou pour les sanctionner (rappelons-nous Nicolas Sarkozy lors de l'affaire du meurtre de Laetitia). Tout le monde respecte le travail et le rythme des juges. 

Merci à François Fillon et aux journalistes du Monde qui mettent en valeur le comportement de nos élus et nos dirigeants de gauche, même si, avouons-le entre nous, j'aimerais moi aussi qu'au moins une affaire aboutisse par une condamnation ferme de l'ancien président.

jeudi 6 novembre 2014

Un demi (siècle) pour la CFDT

Et un demi-siècle d’existence pour la CFDT. Le 6 novembre 1964, lors d’un congrès exceptionnel de la CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens), la majorité des délégués présents votent pour la laïcisation du syndicat. Une minorité va recréer la CFTC mais c’est ainsi que nait la CFDT.

En 50 ans, l’organisation va voir se succéder à sa tête des grands noms du syndicalisme : Eugène Descamps, Edmond Maire, Jean Kaspar, Nicole Notat (1ère femme en France à diriger une centrale syndicale), François Chérèque et depuis peu Laurent Berger.
 
La CFDT en 13 dates

1919 : naissance de la CFTC
La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) voit le jour en novembre. S’inspirant de
la doctrine sociale de l’Eglise, elle s’organise sur des bases de solidarité et de défense des intérêts des travailleurs contre le libéralisme économique.


1964 : la CFTC devient CFDT
L’évolution vers un syndicalisme laïc se concrétise : le 6 novembre, la CFTC devient la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT) avec 70 % des mandats. L’actuelle CFTC est issue de la minorité ayant refusé ce résultat démocratique.


1968 : la CFDT obtient la reconnaissance des sections syndicales d’entreprise
Comparant son combat pour la démocratie à celui des salariés en entreprise, la CFDT soutient dès le 6 mai la grève étudiante. Elle obtient la reconnaissance du syndicalisme d’entreprise lors des négociations de Grenelle. Une conquête fondamentale puisqu’elle est à l’origine de la création des sections syndicales d’entreprise.


1974 : la CFDT adhère à la Confédération européenne des syndicats (CES)
Soucieuse de participer efficacement à la consolidation de la paix, la CFTC se prononce dès les années 50 pour la réalisation d’une Europe unie. La Confédération européenne des syndicats, outil de l’action syndicale au niveau européen, est créée en 1973.


1979 : la CFDT défend son autonomie d’action et de décision ("le recentrage")
La CFDT se recentre sur sa mission d’organisation syndicale pour mieux faire face aux mutations de la société : mondialisation, modification de l’appareil productif, restructurations et forte progression du chômage.


1982 : la CFDT contribue à l’élaboration des lois Auroux sur le dialogue social
Inspirées des propositions de la CFDT, les lois Auroux représentent des avancées significatives pour la défense des droits des salariés et modifient fortement le droit du travail (interdiction de toute discrimination ; obligation de négocier des accords collectifs sur les salaires, sur la durée et l’organisation du travail, sur l’égalité hommes-femmes ; développement des institutions représentatives du personnel et création d'un droit d’expression des salariés sur les conditions de travail ; création du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail - CHSCT).


1995 : la CFDT soutient la réforme de la Sécurité sociale 

1997 : la CFDT négocie les 35 heures
Revendication phare de la CFDT, la question de la réduction du temps de travail est débattue. La CFDT engage des négociations avec le gouvernement Jospin pour que les 35 heures soient synonymes de création de nouveaux emplois.


2003 : la CFDT obtient le dispositif « carrières longues » dans la réforme des retraites
Négocié par la CFDT, cet accord permet à 600 000 salariés qui ont commencé à travailler tôt de partir à la retraite avant 60 ans.

2006 : la CFDT s'oppose au Contrat première embauche (CPE)

2008 : la CFDT signe l’accord Modernisation du marché du travail
La CFDT obtient de nouvelles garanties pour sécuriser les parcours professionnels : certains droits comme le droit à la mutuelle d’entreprise ou à la formation deviennent transférables après un licenciement.


2010 : la CFDT se mobilise contre la réforme des retraites
La CFDT lutte contre les inégalités de la réforme qui reporte l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et durcit les conditions du dispositif "carrières longues".

2013 : la CFDT signe l'accord Sécurisation de l'emploi
Où comment une des grandes mesures de la première moitié de mandat de François Hollande se retrouve également comme une des grandes dates de la première moitié de siècle de la CFDT.

mercredi 5 novembre 2014

La jeunesse, l'amie mandat

François Hollande est à la moitié du chemin. Cela fait 2 ans et 6 mois qu'il est arrivé à l'Elysée. Alors que je me lançais il y a 6 jours sur un premier bilan de mi-mandat pour rappeler l'action du gouvernement avec cinq mesures phares : le mariage pour tous, la loi de sécurisation de l'emploi, la refondation de l'école, la réforme pénale et la loi de transition énergétique, on me partageait un autre bilan beaucoup moins glorieux à base d'affaire Cahuzac, d'affaires de coeur et autres faits loin de l'action politique. Il faut avouer que depuis 30 mois les faits divers ont été très souvent mis en avant. Les émissions de débat et les éditorialistes ont passé beaucoup de temps à commenter ce qu'il se passait autour de l'Elysée plus que ce qu'il se passait dans les bureaux de l'Elysée et des ministères. C'est la question que je poserais à François Hollande, pensait-il que les faits divers prendraient tant d'ampleur et iraient jusqu'à éclipser l'action politique ?

Il y a pourtant des actes et des résultats qui répondent aux promesses présidentielles. Rappelons-nous ce que disait François Hollande lors de son fameux discours du Bourget :
Je veux vous parler, pour terminer, de notre avenir. L’idée républicaine, c’est une promesse. Une belle promesse, qui est celle de vivre mieux de génération en génération. La promesse républicaine, c’est que chaque génération vivra mieux que la précédente. Et aujourd’hui, cette promesse est trahie. Notre jeunesse est sacrifiée, abandonnée, reléguée. Chômage, précarité, dévalorisation des diplômes, désespérance, perte d’autonomie, accès au logement difficile. Sans compter ce que nous lui laissons, à cette jeunesse, un environnement dégradé, des retraites non financées, une dette considérable. Et pourtant, la jeunesse c’est notre chance ! Comment peut-on accepter que cette chance devienne une charge ? J’ai beaucoup réfléchi, depuis plusieurs mois même, à ce que pouvait être l’enjeu de l’élection présidentielle, au-delà de la crise, du redressement à accomplir, de la justice à réaliser. J’en suis arrivé à cette conclusion simple : c’est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France. Je veux redonner confiance à la jeunesse ! Et c’est la raison pour laquelle je veux faire de l’éducation une grande cause nationale. J’ai proposé de créer 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation, pas seulement de professeurs, mais de surveillants, d’infirmières, d’assistantes sociales, de tous ceux qui contribuent à l’accueil, à l’accompagnement, à la réussite des jeunes. On me dit « c’est trop ». Non, je dis « ce n’est peut-être pas assez » ! C’est terrible de mener une bataille contre l’échec scolaire, qui fait chaque année plus de 150 000 victimes, 150 000 qui sortent sans diplôme, sans qualification, de l’école. La priorité ira aux écoles maternelles et primaires parce que c’est là que beaucoup se joue et que les premiers retards se précisent. Les rythmes scolaires qui n’ont aucun équivalent en Europe seront revus. Au collège et au lycée, les élèves les plus en difficulté bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, pour qu’à la fin du quinquennat, je dis bien à la fin du quinquennat, le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire soit divisé par deux. Aucun jeune, aucun jeune de 16 à 18 ans – et je sais ce qu’est la déscolarisation dans beaucoup de nos villes et dans beaucoup de familles -, aucun jeune de 16 à 18 ans ne restera sans solution de formation, d’emploi ou même de service civique. Personne ne sera laissé là, de côté, abandonné, oublié ! C’est pour notre jeunesse que nous devons faire de l’emploi une priorité et créer progressivement 150 000 emplois d’avenir réservés aux jeunes, en particulier ceux issus des quartiers difficiles. [...]
Et moi, moi qui suis devant vous candidat à l’élection présidentielle, si je reçois le mandat du pays d’être le prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif : est-ce qu’au terme du mandat qui me sera, si les Français le veulent, confié, est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ? Je demande à être évalué sur ce seul engagement, sur cette seule vérité, sur cette seule promesse ! Changer leur vie serait pour moi la plus grande des fiertés. Ce n’est pas un engagement à la légère que je prends. C’est pour mobiliser toute la Nation par rapport à cet enjeu.
Je l'ai rappelé lundi, les 60 000 nouveaux postes dans l'Education Nationale sont déjà programmés et les embauches sont étalées sur tout le quinquennat. Concernant les emplois d'avenir, ces sont 155 000 embauches qui ont été réalisées depuis 2012, 41% des jeunes embauchés n'avaient pas de diplôme. Mais le principal critère sur lequel François Hollande sera jugé sera surement le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans. En mai 2012, François Hollande a hérité d'une situation catastrophique. En avril 2012, le taux de chômage des jeunes était de 23,1% alors qu'il était de 17,3% en janvier 2008, 6 mois après l'arrivée de Nicolas Sarkozy. D'octobre 2012 à octobre 2013, ce même taux de chômage a subit une baisse continue. Aujourd'hui le taux de chômage des jeunes est en dessous de 23% et semble être stable. Si François Hollande n'a pas encore gagné sa bataille contre le chômage, il a réussi à inverser la courbe pour les jeunes de moins de 25 ans.

Trente mois sont passés, des actions ont été menées et des résultats commencent lentement à se montrer. Il reste trente mois, ce sont les plus importants. En s'entourant de 5 ministres trentenaires, François Hollande va-t-il réussir son combat pour la Jeunesse ? Les jeunes seront-ils le salut du Président de la République ? Eléments de réponse dans deux ans.

Un jour, une action - la transition énergétique

Demain, François Hollande va fêter son 30ème sur les 60 mois de pouvoir minimum que les Français lui ont accordé pour diriger la France le 6 mai 2012. Depuis le 1er novembre, je me suis lancé dans un bref bilan de mi-mandat en évoquant chaque jour une loi que je considère comme marquante pour ce quinquennat. Aujourd'hui, pour finir la première saison de cette mini-série (rendez-vous en 2017 pour la suite de ce bilan), je vais m'attarder sur une des dernières grandes lois, si jeune qu'elle n'est pas encore passée devant le Sénat : la loi pour la transition énergétique.

Cette loi est étonnante. Elle est étonnante car durant les débats à l'Assemblée Nationale, elle a réussi à être victime d'une drôle d'obstruction parlementaire. Au delà des 5 000 amendements déposés par la droite, les députés UMP se sont organisés pour utiliser tout leur temps de parole dès le début des débats, les empêchant ensuite de défendre les amendements déposés. Cette loi est étonnante car elle fait le grand écart entre l'immédiateté et le temps long. Elle prévoit des mesures applicables de suite comme l'obligation des travaux de rénovation énergétique dès que des travaux importants ont lieu dans des bâtiments déjà construits, en créant en direction des familles un Crédit d'Impôt Développement Durable et un éco-prêt à taux 0, ou en encourageant le développement des modes de transports propres. L'objectif du gouvernement est de rendre le climat propice pour la création de 100 000 emplois grâce à la croissance verte.

Ces mesures, et de nombreuses autres, entrent dans un plan sur le long terme. Un peu dans le même style que le Protocole de Kyoto qui donnait des objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre selon un calendrier, la loi de transition énergétique propose un calendrier pour 5 objectifs majeurs :
  1. réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % de ces émissions en 2030 (par rapport à la référence 1990) et au-delà les diviser par 4 à l'horizon 2050 ;
  2. diminuer de 30 % la consommation d’énergies fossiles en France en 2030 ;
  3. ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité en 2025. 
  4. porter en 2030 la part des énergies renouvelables à 32 % de notre consommation énergétique finale, soit environ 40 % de l’électricité produite, 38 % de la chaleur consommée et 15 % des carburants utilisés ;
  5. diviser par deux notre consommation finale d’énergie d’ici à 2050.

Cette loi fixe de véritables objectifs avec un horizon bien plus lointain que le traditionnel calendrier politique. Ce calendrier doit permettre à la France de sortir de sa politique du tout nucléaire mais doit aussi changer les mentalités pour que nos moyens de transports abandonnent le diesel. Ce projet embarque tous les Français vers un cap commun qui est de consommer mieux pour vivre aussi bien (voire mieux) et pour que les générations futures puissent vivre toujours aussi bien.

Cette loi est un marqueur à mes yeux de ce que la gauche dans son ensemble est capable de produire quand elle est unie. Non pas que cette loi n'est été produite par un ou une ministre issue des rangs d'Europe Ecologie-Les Verts. Cette loi peut être un socle pour une base commune entre tous les partis de gauche, humanistes, progressistes et écologistes. Oui une gauche qui gouverne, malgré toutes les embuches, peut promouvoir l'écologie et la transition énergétique. Preuve que ce projet de loi symbolise l'union de la gauche, lors de son vote en première lecture à l'Assemblée Nationale, le groupe PS, le groupe écologiste et le groupe des radicaux de gauche se sont retrouvés pour voter très largement en faveur du projet de loi. L'UDI s'est abstenu, ce qui en langage parlementaire revient à un soutien. Ne restent que l'UMP, l'extrême-droite et le groupe communiste à voter contre cette loi.

La loi de transition énergétique n'est encore qu'à l'état d'embryon puisqu'elle doit encore être débattue et amendée avant d'exister pleinement. Toujours est-il qu'il n'y a que très peu de chance qu'elle soit revue de fond en comble. Elle sera donc, une fois votée, une loi essentielle de l'avenir de la France. J'espère qu'en 2025, quand arriveront les premiers jalons posés par la loi, on se dise "que de chemins parcourus depuis 2014 !".

Cette fois-ci je ne vous donne pas "Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action" comme lors de mes précédents billets de mi-mandat mais rendez-vous pendant deux ans et demi pour de nouvelles mesures, de nouveaux projets de loi car ce bilan est loin d'être fini.

mardi 4 novembre 2014

Un jour, une action - la réforme pénale

Dans cette semaine de rétrospective de mi-mandat, nous nous sommes déjà retournés sur des mesures prises pour plus d'égalité entre les citoyens, pour plus de sécurité dans l'emploi et pour plus de réussite en sortie du système scolaire. Aujourd'hui, revenons sur un autre sujet phare des 30 premiers mois du quinquennat de François Hollande, la réforme pénale.

Quand la gauche arrive au pouvoir, l'opposition de droite se lance immédiatement dans un procès en laxisme et en mise en danger de la sécurité des Français. Au final des personnalités comme Elizabeth Guigou et surtout comme Robert Badinter ont pu faire preuve de leurs talents pour faire progresser la Justice française. L'arrivée de la gauche au pouvoir en 2012 n'a pas dérogé à la règle, ce qui a permis à Christiane Taubira de se montrer comme une nouvelle figure de justice.

Pour la droite qui aime à critiquer sans lire les projets de loi et aime asséner des contre-vérités (pour ne pas dire des mensonges), l'affaire était pliée d'avance. Le réforme pénale de Taubira doit vider les prisons et encourager la récidive. Bien évidemment, tout ceci n'est que foutaise, et quand on regarde les chiffres de la récidive entre 2002 et 2012 (avec un taux de récidive passant de 4,9% à 12,1%), on peut se dire que cette droite n'a surement pas de bonnes solutions sur le sujet.

La réforme pénale de Christiane Taubira se veut sous le signe de l'individualisation des peines. Cela signifie la fin des peines planchers mises en place sous Sarkozy pour "dissuader" la récidive (voir le taux cité précédemment). Les inculpés ne verront plus leurs peines en cas de récidive suivre un tableau fixer une peine minimale, principe ne permettant aucun questionnement sur la situation de la personne jugée. Toujours dans l'idée de l'individualisation des peines, la réforme pénale veut empêcher les "sorties sèches" de prison. L'objectif de cette mesure n'est pas de vider plus facilement les prisons mais au contraire de mieux accompagner les libérations avant les fins de peines. Avant cette réforme, il existait des automatismes permettant de sortir de prison avant la fin de sa peine. Avec la libération sous contrainte, la sortie de prison est préparée avec un rendez-vous devant le juge puis un possible aménagement de peine contrôlé par le service d'insertion et de probation.

Dernier point majeur pour les personnes qui seront condamnées, la création d'une nouvelle peine, la contrainte pénale. Cette peine prévoit d'éviter le passage par la case prison pour les personnes ayant commis des délits (et non des crimes) condamnables auparavant à 5 ans d'emprisonnement. En leur évitant le passage par une peine d'enfermement mais en leur imposant soit certaines restrictions de lieux ou de déplacement, soit en leur imposant des activités. En résumé, la contrainte pénale a pour objectif d'éduquer plutôt que d'enfermer et a pour moyen de lutte contre la récidive d'empêcher des condamnés pour de "petites peines" de se retrouver au contact de détenus bien plus dangereux.

La réforme pénale a pris le parti de l'individu, que ce soit l'individualisation des peines mais aussi le parti des victimes en élaborant de nouveaux moyens d'aides et de soutiens aux victimes. Cette réforme pénale permet de mettre fin à une des pires inventions de l'ère Sarkozy, le principe de peine plancher, mais n'est pas revenue sur la rétention de sûreté, autre abomination judiciaire. Ce sujet devrait être discuté dans la deuxième partie du quinquennat.

Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action.

lundi 3 novembre 2014

Un jour, une action - Redonner confiance en l'école

Aujourd'hui est la rentrée des classes après la coupure des vacances de la Toussaint. C'est donc un jour idéal pour revenir sur les actions du gouvernement en faveur de l'école. François Hollande l'a répété tout au long de sa campagne présidentielle, le coeur de son projet était la jeunesse. Pour que la jeunesse vive mieux à la fin de son mandat que quand il l'a commencé, il faut que cette jeunesse soit mieux équipée pour affronter le monde réel. Où cette jeunesse va-t-elle acquérir ce bagage ? A l'école. Il faut donc que l'école soit un endroit privilégié pour préparer le futur des plus jeunes Français.

Pour cela, aujourd'hui je ne vais pas revenir sur une réforme fondamentale ou sur une mesure qui restera dans les textes d'histoire mais sur une initiative plus que nécessaire pour garantir la meilleure éducation dans nos classes, le retour sous une nouvelle formule des IUFM, institutions plus que mises à mal par l'ancien président Sarkozy. Sous le précédent quinquennat, les IUFM ont disparu en fusionnant avec les universités. La seconde année du cursus des IUFM devient une année de master classique, or cette seconde année devait permettre aux futurs professeurs de réaliser plusieurs stages afin de se confronter enfin au terrain. Conférence des Présidents d'Université et Conférence des Directeurs d'IUFM dénoncent un projet incohérent rempli de mauvaises propositions.

Le gouvernement de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault réagit pour ouvrir dès septembre 2013 de nouveaux établissements, les ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l'Education). Le programme de ces nouvelles structures est construit autour d'enseignements théoriques (environ 500 heures) et de stages d'observations pour la première année et d'une seconde année en alternance où cours théoriques et stage en établissements scolaires s'enchainent.

Après un quinquennat de sabotage de l'enseignement où la formation des jeunes professeurs a été mise à mal, où les rythmes d'apprentissage ont été diminués en dépit du bon sens (sauf celui du sens des départs en week-end), où le métier d'enseignant a été rendu plus difficile avec la suppression de 77 000 postes en 5 ans, la volonté de refonder l'école pour offrir le plus de chances de réussite au plus grand nombre d'élèves était urgente et nécessaire. Le gouvernement a commencé à agir dans l'urgence pour la rentrée 2012 et dans la sérénité ensuite pour mettre en place un plan d'embauche de 60 000 personnes dans l'Education Nationale. C'est dans le cadre de ce plan d'embauche que les nouvelles ESPE prennent toutes leur sens. Il ne s'agit pas d'ouvrir les vannes du recrutement pour garantir la bonne éducation des enfants, encore faut-il que leurs enseignants soient bien formés.

La refonte de l'école, c'est aussi la refonte des programmes, c'est aussi définir clairement les missions de l'école maternelle, c'est encourager la scolarisation des enfants de moins de trois ans, c'est permettre aux enfants handicapés, aux enfants autistes d'être correctement encadrés pour qu'ils n'aient pas un accès réduit à l'éducation. Tout ceci est un travail de longue haleine qui, s'il ne portera pas des résultats visibles immédiatement, est utile et nécessaire pour aider à la réussite de nos générations futures.

Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action.

dimanche 2 novembre 2014

Un jour, une action - la sécurisation de l'emploi

Deuxième épisode de la série "Un jour, une action" qui a pour objectif de revenir quotidiennement sur le bilan à mi-mandat de François Hollande jusqu'au 6 novembre, jour anniversaire des 30 mois de son élection à la tête de la France.

Nous sommes dimanche et ce billet ne célèbrera pas le travail dominical tant réclamé par certains directeurs d'enseignes commerciales. Mais je resterais dans le domaine de l'emploi avec la loi pour la sécurisation de l'emploi. Cette loi est surement un des premiers éléments perturbateurs dans l'osmose à gauche pourtant elle restera à plus d'un titre un marqueur du quinquennat de François Hollande. Cette loi de sécurisation de l'emploi a une histoire particulière. C'est la première loi issue du dialogue social promis par François Hollande. Pour construire le texte à l'origine du projet de loi, toutes les organisations patronales et les organisations syndicales considérées comme représentatives du fait de leurs résultats aux élections professionnelles se sont retrouvées autour d'une table. Au bout du processus, trois organisations patronales et trois organisations syndicales représentant plus de 50% des salariés sont arrivées à un accord. François Hollande l'avait promis, si un accord est trouvé alors il sera retranscrit dans la loi sinon ce sera au gouvernement d'écrire le projet de loi. C'est donc une mini-révolution dans la méthode de travailler qui a aboutit au premier grand texte de loi du quinquennat sur l'organisation du travail.

Que propose cette loi de sécurisation du travail. Tout d'abord de garantir une protection sociale à tous les salariés en rendant obligatoire les complémentaires santé. Non que l'Etat ne veuille se débarrasser de sa mission sociale avec la Sécurité Sociale mais cela traduit la volonté que tous les employés, quelle que soit la taille de leur entreprise, puisse bénéficier d'une complémentaire plus qu'utile dès que l'on a à traiter des soins dentaires, des corrections optiques ou des arrêts pour hospitalisation.

Ensuite, la loi met en avant le besoin de garantir un accès à la formation tout au long de la vie. En créant un compte formation qui suit le salarié durant toute sa vie active et non pas uniquement durant sa présence dans une entreprise particulière, la loi permet aux salariés d'être mieux armés en cas de licenciements ou en cas de volonté de changer de métier puisque leurs heures de formations personnelles et individuelles ne peuvent plus disparaître quand le salarié quitte son entreprise.

Pour lutter contre l'emploi précaire, les CDD très courts sont surtaxés. Les emplois à temps partiel voient leur durée minimale de temps de travail augmenter pour passer à 24 heures hebdomadaires. Dans le même ordre d'idée, les heures supplémentaires des contrats à temps partiel seront payées dès la première heure.

Comme dit en préambule, cette loi a provoqué du tumulte à gauche, au sein du PS, au sein des différents partis politiques de gauche (le Front de Gauche a rapidement organisé des manifestations sur le sujet) et surtout au sein des organisations syndicales. Le processus mis en oeuvre a pourtant le mérite de mettre au coeur de la politique du travail et de l'emploi les organisations syndicales. Ces dernières se sont retrouvées sous les projecteurs, non pas car elles organisaient des blocages mais car elles étaient au travail pour trouver des solutions aux problèmes et aux craintes des Français. La méthode a une nouvelle fois montré que certaines organisations comme la CFDT ont l'envie d'avancer, de progresser. Comme beaucoup de formations progressistes, la CFDT n'a pas cru que tout pourrait se changer lors d'un grand soir mais qu'il fallait savoir faire des compromis à partir du moment qu'un certains nombre de progrès étaient acquis lors des discussions. Le gouvernement n'a pas fait l'affront aux organisations signataires de l'accord de détricoter le texte signé, montrant ainsi le plus grand respect au dialogue. 

Cette loi pour la sécurisation de l'emploi est une réussite dans sa façon d'être conçue. En tant que pionnière du genre, elle a permis de poser les premières bases du dialogue social que François Hollande souhaite faire entrer dans la constitution comme norme pour les futures lois sur le monde du travail.

Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action.

samedi 1 novembre 2014

Un jour, une action - le mariage pour tous

Le 6 novembre prochain, François Hollande va célébrer l'arrivée du jalon de la moitié de son mandat de Président de la République. Pour accompagner ces quelques jours avant la date fatidique du 6 novembre, symbole de 30 mois d'actions à la tête de la France, je vais revenir quotidiennement sur une mesure marquante du bilan de mi-mandat.

Pour ce premier jour de novembre, jour de fête catholique célébrant tous les saints, soit la fête de tous, revenons sur une des mesures les plus emblématiques, le Mariage et l'Adoption pour Tous. En se battant pour faire passer cette loi contre toute l'opposition réactionnaire possible et même inimaginable, François Hollande et son premier gouvernement ont fait en sorte de faire entrer dans la loi une des principales promesses de campagne du candidat Hollande, une France plus égalitaire, une France où il n'y aurait plus plusieurs catégories de Français, des Français de plein droit et des Français avec des "sous-droits". Le vote de cette loi ne fut pas une mince affaire, ce qui en rend le symbole encore plus fort. Peut-être pour la première fois en France, nous avons vu des manifestants descendre dans la rue non pas pour protéger un droit acquis, mais pour empêcher d'autres personnes d'acquérir de nouveaux droits, ou plutôt d'acquérir les mêmes droits que leurs voisins.

Durant sa campagne électorale, François Hollande a milité pour une France apaisée. Forcé de constater que la violence des propos de certains qui ont participé au clivage des Français durant le précédent quinquennat, empêche l'apaisement de la France. Saluons le fait que malgré le déchainement de haine de l'autre, le gouvernement de François Hollande et les députés progressistes de gauche ont tenu bon et ont voté pour l'égalité pour tous.

Aujourd'hui, deux personnes s'aimant peuvent, si elles le souhaitent, passer devant le maire pour célébrer leur union. Aujourd'hui, tout couple peut se lancer dans de longues et périlleuses procédures d'adoption pour construire un foyer. Aujourd'hui, tout couple peut se séparer le plus officiellement du monde, avec bataille d'avocats et règlement de pensions alimentaires.

Le mariage pour tous, l'adoption pour tous, voila deux mesures déjà phares du quinquennat de François Hollande, mesures unies dans une seule loi pour le bien être de plus de 60 millions de Français. Dans le bilan de la volonté présidentielle pour l'égalité réelle pour tous, j'aurais pu aussi citer les nombreuses mesures pour améliorer l'égalité femme-homme par les lois ou par l'exemple avec un gouvernement toujours paritaire après 30 mois. A n'en pas douter, l'égalité pour tous est et sera un des grands marqueurs de la politique de François Hollande.

Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action.