Pour une gauche du réel, qui
assume l’exercice des responsabilités – Soutien à l’action du Président
de la République et du gouvernement
Le réel, c’est quand on se cogne (Jacques Lacan)
Depuis plus d’une décennie, la société française ne cesse
de « se cogner » à la réalité. Elle se heurte à des défis redoutables,
qu'il lui faut aujourd'hui relever : croissance anémique et chômage de
masse - notamment chez les jeunes, forte progression de la dette
publique - malgré le niveau élevé des prélèvements obligatoires, déficit
commercial record et perte de compétitivité des entreprises. Et pour
faire face à la crise, notre modèle social et républicain atteint ses
limites : « l’ascenseur social » est en panne, notre système éducatif ne
parvient pas à résorber les inégalités et la pauvreté progresse.
Fidèles aux valeurs de la gauche et
confrontés à l’exercice des responsabilités, par la volonté d’une
majorité de Français, les socialistes affrontent plus que les autres
cette réalité-là.
Nous voulons que le gouvernement de la gauche réussisse et que la France progresse à nouveau. Il faut pour cela que la gauche
évolue, qu’elle reprenne sa marche en avant, qu’elle s’adapte et
participe aux transformations du monde et qu’elle devienne enfin, loin
des postures et des solutions simplistes, une gauche moderne, dynamique
et créative, en prise avec le réel et la société. Une gauche qui
concilie justice sociale et efficacité économique.
Nous ne sommes plus à l’époque des
Trente Glorieuses, mais dans une économie mondialisée, où notre capacité
à innover et à mobiliser toutes les énergies sera déterminante. Nous
devons aujourd’hui nous en donner les moyens.
Il nous faut remettre la société en
mouvement, vaincre l’immobilisme, en ayant le courage de résister aux
conservatismes et aux corporatismes de tous bords, qui entravent notre
pays et l’empêchent de prendre toute sa place en Europe et dans le
monde.
Nous n’avons pas du socialisme une
conception figée, qui nous relèguerait dans une éternelle culture
d’opposition. Nous appelons à dépasser les discours visant à opposer
artificiellement les intérêts des salariés et ceux des entreprises, ou
encore les interprétations par trop mécaniques et inopérantes de la
pensée keynésienne. Nous assumons et nous revendiquons un socialisme du
21e siècle, qui nous permettra de redresser la France et de donner à l’Europe un nouveau souffle.
Oui, il faut promouvoir le dialogue
social et construire une alliance durable avec les syndicats
progressistes : ceux qui s’engagent, qui prennent leurs responsabilités
et acceptent des compromis, pour transformer le quotidien des salariés
et gagner la bataille contre le chômage.
Oui, après 10 ans de
désindustrialisation massive et de recul de notre compétitivité, il faut
rendre la fiscalité des entreprises plus incitative à l’investissement,
pour leur permettre d’innover, de conquérir de nouveaux marchés et de
créer des emplois.
Oui, nous soutenons les textes
budgétaires qui viennent d’être adoptés par l’Assemblée nationale, quand
d’autres nous poussaient à la démagogie et la surenchère, car le
redressement des comptes publics est une condition essentielle de notre
souveraineté et de notre capacité d’action.
Oui, nous revendiquons les mesures qui
viennent d’être prises, dans le cadre du pacte de responsabilité et de
solidarité, en faveur des plus modestes : baisses d’impôts pour plus de 3
millions de ménages, soutien au pouvoir d’achat des salariés payés au
niveau du SMIC ou des petites retraites.
Et oui, nous sommes fiers aussi de tout
ce qui a été réalisé depuis deux ans. Fiers des nouveaux droits pour
les salariés, du compte personnel de formation, de la taxation accrue
des contrats précaires. Fiers du mariage pour tous. Fiers de la priorité
donnée à l’éducation et à la jeunesse. Fiers des 34 plans de reconquête
industrielle et du projet de loi sur la transition énergétique, qui
engagent notre avenir.
Fiers d’agir sur le réel, et pas seulement de rêver l’idéal.
Notre message est simple : nous sommes
solidaires de l’action du Président de la République et du gouvernement.
Nous ne croyons pas à une hypothétique alternative à gauche et nous
assumons ce réformisme ambitieux et nécessaire, sans lequel aucune
transformation durable de la société n’est possible.
Nous l’assumons pour la France, comme
nous l’assumons déjà dans les nombreuses collectivités locales
administrées par la gauche. La gauche unie, dans sa diversité. Partout,
les politiques dont nous avons la responsabilité reposent sur les mêmes
priorités : les services publics, la formation, l’innovation, le
dynamisme économique et culturel, la solidarité. Et partout, c’est le
même sérieux qui prévaut dans la gestion de la dépense publique.
Partout, sur l’ensemble du territoire,
c’est la même gauche responsable, une gauche qui transforme, qui
invente, qui crée, et qui gère toutes les contraintes.
Nous ne sommes ni les « 40 », ni les
« 100 », ni une autre fraction prompte à s’extraire de l’action
collective. Nous sommes la majorité des militants du Parti socialiste :
1000 aujourd’hui et beaucoup plus demain !
Nous lançons un appel à tous les
militants de notre parti - et au-delà, à tous nos sympathisants,
exaspérés de n'entendre que le bruit de la discorde et jamais - ou
presque - la voix de ceux qui assument leur soutien à l'action de grande
ampleur engagée depuis deux ans. Nous appelons au rassemblement de tous
ceux qui veulent faire entendre, dans la grande famille socialiste, la
voix de la majorité. Si les interrogations et les doutes de chacun
doivent être respectés, si le débat qui traverse le Parti socialiste est
légitime, c’est en son sein, dans les cadres démocratiques prévus à cet
effet, qu’il doit être mené.
Majoritaires, nous allons reprendre le
temps de parole qui nous revient, dans nos débats internes comme dans
l'espace public et médiatique.