Affichage des articles dont le libellé est europe. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est europe. Afficher tous les articles

lundi 16 février 2015

Jeg er Dansk, je suis européen

La France commençait à tourner la page Charlie. Après la vive émotion, après la forte mobilisation, nos politiques se sont mis au travail. Les mots furent durs, parfois polémiques mais le constat accablant était posé et les actions se doivent de suivre. Le Premier Ministre parle de d’apartheid en France et je ne peux pas l’en blâmer. L’école républicaine n’a surement pas été au niveau dans ces zones (et dans d’autres), la ministre de l’Education Nationale a bien saisi le danger et en tire les conséquences en accentuant une réforme du système scolaire déjà sur les rails depuis juin 2012. La Justice a pris part aux réflexions et devrait généraliser l’expérience de Fresnes qui est d’isoler des autres détenus les islamistes radicaux afin d’éviter les risques de prosélytisme extrémistes.

Entre le 7 et le 9 janvier, la France était touchée dans son identité personnelle en subissant des attaques contre sa liberté d’expression et son principe d’intégration des différentes religions. On se sentait à part, victime d’attentats ciblés quand nos voisins anglais et espagnols avaient connus quelques années auparavant la barbarie d’attentats de masse visant toute une population. La forte mobilisation internationale et le soutien de nombreux chefs d’états nous avaient confortés dans ce sentiment. La France était peut être ciblée, son modèle avait surement quelques failles, mais l’Union Européenne, qui n’avait jamais si bien porté son nom, nous a aidé à nous relever et à combattre le terrorisme, main dans la main avec nos voisins. Si la France était Charlie, l’Europe était Française en soutien.

Le 14 février, ce n’est pas la France qui a été visée mais le Danemark. Ce n’est pas le modèle français d’intégration, ni son système éducatif qui ont été remis en cause. Pourtant les similitudes sont troublantes. Une première fusillade a lieu dans une conférence sur l’Islam et la liberté d’expression. Intervenait dans cette conférence Lars Vilk, auteur d’une caricature du prophète Mahomet en 2007. Dans la même veine que le massacre à Charlie Hebdo, Lars Vilk était probablement une cible à atteindre, comme l’était surement Charb durant la conférence de rédaction, mais au final c’est tout le public qui est pris pour cible dans la fusillade, comme le furent tous les présents dans les locaux de Charlie Hebdo. Ensuite, c’est la communauté juive locale qui a été prise pour cible, tout comme à Paris. Enfin l’amateurisme de l’assaillant est tout aussi incroyable. A Paris, ils avaient retrouvé une pièce d’identité, à Copenhague l’auteur présumé a pris un taxi jusque sa chambre d’hôtel !

Il y a un mois, on était tous plus ou moins Charlie et l’Europe était Française. Aujourd’hui, la France et l’Europe devient Danoise. Ce n’est plus une politique locale qui est visée, ce n’est plus les agissements de tel ou tel gouvernement, c’est l’Union Européenne qui est prise pour cible. On a raillé le comité Nobel quand ils ont décerné le Prix Nobel de la Paix à l’Union Européenne. Pourtant c’est bien ce symbole qui est visé. L’Europe est synonyme de paix, pour avoir agit depuis plus d’un demi siècle en faveur de la paix sur l’ensemble du continent. L’Europe est synonyme de paix car il combat activement la peine de mort. L’Europe est synonyme de paix car elle s’est construite sur la liberté de ses peuples, leur liberté de circuler, leur liberté d’échanger, leur liberté de s’exprimer. L’Europe a pour religion le partage et l’échange. Aucun fanatique n’arrivera à faire écrouler l’Europe car c’est son union qui en fait sa force.

Aujourd’hui, Manuel Valls disait : "Pour combattre l'islamo-fascisme, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer, l'unité doit être notre force". Ces terroristes doivent savoir que l’Europe a déjà gouté puis vaincu le fascisme. L’Europe est donc prête à faire front de nouveau.

Pour montrer sa solidarité avec le Danemark, comme dimanche, un rendez-vous est donné devant l’ambassade du Danemark à 18h ce lundi, 77 Avenue Marceau.

dimanche 15 février 2015

Une semaine dans le rétro : Hollande, une carrure internationale ?

Ce fut une longue semaine internationale pour François Hollande. Ukraine, Union Européenne, Egypte et pour finir tristement le Danemark, le Président a mené sa stature présidentielle sur tous les fronts. Partout, le contraste avec son prédécesseur est flagrant mais, et c'est le plus important, c'est l'image de la France qui est mise en avant et non son image personnelle.

Tout pour un cessez le feu en Ukraine. Depuis plusieurs mois, François Hollande travaille pour trouver une solution de paix dans le conflit ukrainien. Il n'a pas lésiné sur les voyages et les rencontres pour essayer de faire bouger les lignes. En décembre dernier, suite à un voyage au Kazakhstan, il fait une escale en Russie pour s'entretenir avec Vladimir Poutine. Début février, c'est le couple franco-allemand qui va en Ukraine puis en Russie pour parler paix. C'est le même couple Merkel-Hollande qui s'est rendu à Minsk cette semaine pour discuter avec les présidents ukrainiens et russes. Il aura fallu une journée et une nuit pour que les quatre chefs d'état s'entendent sur un accord de cessez-le-feu. A la sortie de la réunion, ce n'est pourtant pas la fanfaronnade. La fin des combats était prévue pour ce dimanche. Les indépendantistes allaient-ils respecter l'accord ? Les troupes russes présentes illégalement en Ukraine vont-elles quitter le territoire ? Les loyalistes ukrainiens vont-ils arrêter d'essayer de regagner du territoire ? Les incertitudes sont bien plus nombreuses que les acquis. Pourtant, cet accord peut être historique si tous les protagonistes le respectent. C'est aussi pour cela que François Hollande n'arrête pas son travail à la fin de la conférence de presse post accord. Ce dimanche, il était par exemple au téléphone avec les trois autres protagonistes de l'accord pour suivre la mise en place du cessez le feu.

On observe un François Hollande président, avec une véritable stature internationale. On connaissait le François Hollande va-t-en guerre en Afrique répondant aux appels de chefs d'état proche de la France. On le découvre acteur pour la paix. Pour l'occasion, il remet sur les rails un couple franco-allemand, indépendant des Etats-Unis, qui avait disparu des écrans radars les dernières années, affaiblissant de fait la voix de l'Union Européenne. On est loin d'un Nicolas Sarkozy se mettant en scène en sauveur de la Géorgie.

Jeudi, quelques heures à peine après la fin des négociations européennes, Angela Merkel et François Hollande arrivaient à Bruxelles pour un sommet européen. Là encore, François Hollande fut au premier plan. Un journaliste de France2 explique qu'à peine arrivé, il fut salué par Alexis Tsipras et ce fut le président français qui fit les présentations entre Angela Merkel et Alexis Tsipras. L'avenir de la politique grecque dépend fortement des discussions européennes. François Hollande, toujours moqué en France par la gauche de la gauche, est présenté à Bruxelles comme un allié de Tsipras qui a besoin d'un chef d'état de gauche influent pour faire pencher la balance en sa faveur.


Peu de temps après, c'est l'industrie française qui est à l'honneur. L'Egypte serait sur le point de commander 24 rafales à Dassault. Encore une fois, on se souvient des faux espoirs qu'avaient fait naitre Nicolas Sarkozy avec la vente d'avions au Brésil. Cette fois-ci, les affaires semblent bien avancées et le contrat devrait être signé la semaine prochaine. En attendant, pas de réjouissances excessives. Si on peut se féliciter d'une telle vente, ce qui devrait assurer l'emploi de toute une région autour de Mérignac, je ne peux m'empêcher d'être perplexe. Si la demande égyptienne est réalisée pour permettre au gouvernement égyptien de protéger son pays des troubles en Lybie, la commande reste une commande d'équipements de guerre réalisée par un gouvernement de militaires.

Enfin, comment revenir sur une semaine résolument tournée vers l'international sans revenir sur le drame danois ? Deux fusillades dont une visant une conférence sur l'islamisme et la liberté d'expression où se trouvaient Lars Vilk, devenu célèbre pour avoir caricaturé Mahomet, une militante Femen, l'ambassadeur de France au Danemark et des centaines de participants. Les mots du président, qui s'est rendu ce dimanche à l'ambassade du Danemark, résument parfaitement la situation:
« Ce qui s'est produit hier, c'est ce qui était déjà l'œuvre en France il y a plus d'un mois, les mêmes cibles (...). Il y a un lien qui n'établit pas un réseau mais la même détermination d'un terroriste à frapper ce que nous sommes. Nos valeurs. »
Ce n'est plus la France qui est seule victime de fanatiques, comme le Danemark n'est pas une victime esseulée du terrorisme. C'est l'Union Européenne qui est attaquée car l'Union Européenne veut que chacun de ses états soit un lieu où la liberté d'expression soit assurée. La Première Ministre du Danemark était présente en France lors de la grande marche du 11 janvier. Un mois plus tard, c'est à nous de montrer aux Danois qu'ils ne sont pas seuls, que nous les soutenons et que les Européens ne se laisseront pas imposer un silence par la peur et la terreur.

Après cet événement, on ne peut qu'espérer que la prochaine semaine soit plus belle que la fin de la précédente. Après 196 heures de débats à l'Assemblée Nationale, la loi Macron sera soumise au vote des députés mardi prochain, la réforme de la santé doit être discutée à l'Assemblée Nationale et François Hollande a prévu de discuter avec Angela Merkel vendredi. Le couple franco-allemand deviendrait-il inséparable ?

Vivement la semaine prochaine !

dimanche 4 janvier 2015

Merkel se fait voir chez les Grecs

Angela Merkel est une passionnée de politique. Elle pourrait tenir un blog, comme tout bon blogueur, elle a un avis sur tout et surtout sur ce qui ne la concerne pas directement. Ce week-end, elle a décidé de s'immiscer dans la campagne des législatives grecques. Il faut dire qu'Angela aime bien les causes perdues dans les élections d'importances. En février 2012, elle apportait son soutien inconditionnel à Nicolas Sarkozy avec comme argument preuve d'une conviction absolue : "Il est normal que nous soutenions nos partis amis". 

Ce week-end, Angela Merkel a décidé d'attaquer une hypothétique politique que mènerait Alexis Tsipras, le leader de Syriza, coalition des mouvements communistes grecs, s'il était nommé Premier Ministre après les législatives du 25 janvier 2015. En cause, une sortie de l'euro de la Grèce. Merkel a peur que Tsipras refuse de payer la dette grecque alors que ce dernier souhaite renégocier et restructurer celle-ci. La sortie de la chancelière et de son ministre des finances (tous deux membres de la CDU) a provoqué la réaction du ministre allemand des affaires européennes (notre Harlem Désir) qui rappelle le point de vue des sociaux-démocrates allemands (et européens) qui est que la Grèce doit rester dans la zone euro. Il reste d'ailleurs un détail d'importance que rappelle lexpress.fr : "il n'y a toujours pas de "mode d'emploi" pour une éventuelle sortie d'une pays membre de la zone euro... sans sortie de l'Union européenne."

Dans ce cas pourquoi Angela Merkel s'investit dans la campagne grecque ? Ce n'est pas pour l'avenir de la Grèce mais c'est sa façon à elle de soutenir ses partis amis. Si les sondages grecs donnent tous Syriza en tête, un seul parti peut encore espérer contester la victoire, les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND). Selon les derniers sondages, Syriza est soit largement vainqueur avec 10 points d'avance sur ND, soit uniquement 2,8% d'avance. Et dans ce cas, l'affaire serait loin d'être pliée pour la gauche radicale. Du coup, Angela Merkel s'engage pour tenter désespérément de gagner quelques nouveaux alliés lors des futures rencontres de l'Union Européenne. 

D'après les sondages, la coalition d'unité nationale regroupant socialistes du PASOK et conservateurs de Nouvelle Démocratie aura fait long feu et les néo-nazis d'Aube Dorée devraient s'affirmer comme 3ème force politique du pays. Autant d'ingrédients qui donnent envie d'aller voir chez les grecs ce qu'il va se passer le 25 janvier et dans les premiers mois de 2015.

lundi 13 octobre 2014

Quand l’Europe se brunit un peu plus

Au lendemain des élections européennes, on s’inquiétait, à juste titre, de la montée du Front National en France. En parallèle, leurs déclarations disant qu’ils étaient à la porte de l’Elysée car ils venaient d’obtenir deux sièges de sénateurs étaient plus risibles. Si l’accession à l’Elysée se fait dans l’ordre d’arrivée au Sénat, les écologistes et les communistes sont prioritaires dans la file d’attente. En revanche leur présence est alarmante puisque ces sénateurs sont élus grâce à des vois d’élus non FN et donc leur élection fait preuve de nouvelles porosités entre la droite dite républicaine et l’extrême-droite.

En Europe, on pensait être longtemps à l’abri du retour des extrêmes au pouvoir. Puis quand Viktor Orban est arrivé avec son parti populiste au pouvoir avec l’aide de milice néofasciste, on se protégeait encore en se disant que l’Europe de l’Ouest était loin de passer à l’extrême-droite, puisque cette région fut à l’origine de la construction de cette Union Européenne lauréate du Prix Nobel de la Paix. Mais comment qualifier ce qu’il se passe en ce moment en Belgique ?

Chez nos voisins belges, le nouveau gouvernement est constitué par Charles Michel (j’espère aucun lien de parenté avec notre Louise). Ce libéral qui se dit réformateur s’est allié avec le N-VA. Si le N-VA est nationaliste, il n’est pas officiellement d’extrême-droite (tout comme Viktor Orban et son Fidesz-Alliance civique hongroise). Il ne faut pas le confondre avec le Vlaams Belang qui lui est un pur produit de l’extrême-droite. Mais s’il ne faut pas les confondre, il faut tout de même ne pas nier leur proximité qui n’est pas uniquement du à leur objectif d’une Flandre indépendante. Au Parlement Européen, le N-VA siège aux côtés des « Vrais Finlandais » et du « Parti Populaire Danois ». Le président du N-VA rendra un hommage ému à Marie-Rose Morel, transfuge du N-VA au ... Vlaams Belang.

Par exemple, le vice-Premier Ministre et ministre de l’Intérieur Jan Jambon ne voit qu’un simple faits divers sa participation à un rassemblement de nazi (qui n’ont rien de néo) en 2001 pour rendre hommage aux volontaires belges partis se battre pour le régime nazi sur le front de l’Est. S’il se vante de ne jamais avoir tenu de propos défendant la collaboration (en dehors donc du geste fort d’être présent à leur rassemblement), il a tout de même trouvé que ces engagés volontaires avaient leurs raisons.

Le N-VA n’a pas hérité que de l’Intérieur. On les retrouve aussi aux Finances, à la Défense, à la lutte contre la pauvreté et à l’égalité des chances ainsi qu’à l’Asile et la Migration. Sur ce dernier point, le nouveau ministre Theo Francken a promis d’augmenter les expulsions de sans papiers. Il faudra suivre ce gouvernement. Il pourrait très bien être les prémices de ce que seraient capables des UMP en manque de soutien.Il suffit de voir ce que peut écrire ou dire aujourd'hui un zemmour ou observer ses soutiens pour s'en convaincre...

jeudi 18 septembre 2014

Should I stay or should I go ?

Supporters écossais depuis longtemps indépendants sportivement
Aujourd'hui, impossible de ne pas en parler, les Ecossais sont appelés aux urnes pour se prononcer pour ou contre leur indépendance. Cette journée est incroyable à plus d'un titre. Tout d'abord elle est incroyable car on attend une très forte participation et que les sondages sont très serrés. Dans tous les cas les indépendantistes écossais auront gagné une nouvelle manche. Une nouvelle manche puisqu'ils sont déjà largement majoritaires au Parlement écossais. Cette nouvelle manche leur donnera au moins plus d'autonomie par rapport au gouvernement anglais et au plus une totale indépendance.

Cette journée est aussi incroyable car ce serait la première fois depuis longtemps (1964 avec Malte ?) qu'un pays deviendrait indépendant en Europe sans passer par une révolution ou une lutte armée. On est loin de l'indépendance des ex-républiques yougoslaves.

Etre pour ou contre l'indépendance écossaise, je ne me prononcerai pas. Il semble que l'Ecosse vote historiquement plus à gauche que le reste du Royaume-Uni. Cela signifierait l'arrivée d'un nouveau gouvernement de gauche à la table des discussions européennes. Mais quels sont les autres impacts ? L'Ecosse va-t-elle devenir une République ? Vont-ils rejoindre l'euro dans les années à venir ? Le drapeau du Royaume-Uni va-t-il être modifié ?

Ce débat écossais aura tourné autour des questions économiques, entre ressources écossaises et monnaie. Il aura aussi été un grand débat de deux ans sur l'identité écossaise. Loin des amalgames islamophobes de nos anciens débats sur l'identité nationale, les Ecossais ont eu de vrais débats de fond sur ce qu'est leur identité, sur leur appartenance au Royaume-Uni, appartenance qui date de plus de trois siècles.
D'ailleurs, si l'Ecosse devient indépendante, cette scène de Trainspotting deviendra étrange pour les générations futures :
Tommy : Mais merde, vous êtes pas fiers d'être Écossais ?
Renton : Mais c'est une punition d'être Écossais ! On est les plus nuls des plus nuls, le rebut de l'humanité. Le peuple écossais, c'est de la merde, la plus asservie, la plus pitoyable qui ait jamais été chiée depuis que la Terre existe. Ici, la plupart des gens haïssent les Anglais. Je regrette, c'est seulement des connards. Alors que nous, on est colonisés par des... par des connards. On a pas été foutus d'être colonisés par une race supérieure, on est gouvernés par des balais à chiottes. C'est le trou du cul du monde ce pays, Tommy, et ton air pur et tes grands espaces y peuvent rien, c'était foutu d'avance.

lundi 26 mai 2014

Le FN premier parti de France ?

Le FN premier parti de France, c'est le rêve de Marine Le Pen. C'est la crainte de nombreux démocrates de droite comme de gauche. C'est aussi la grande question de ce lendemain d'élections européennes. Le Monde s'est même fendu d'un long article de décryptage sur le thème "Peut-on relativiser le score du FN ?"
Infographie issue de Liberation.fr

On peut se cacher derrière le taux d'abstention à l'échelle national. On peut essayer de se dédouaner à gauche en accusant qui de la gauche radicale, qui de la gauche de gouvernement. Il reste une carte de France métropolitaine qui reste largement de couleur bleu marine. Pire encore, si on zoome sur cet hexagone bleu marine, on s'aperçoit que dans certains départements, il n'y a même pas 5 communes où la gauche (de l'extrême-gauche aux écologistes) est arrivée en tête ! Je suis même extrêmement attristé de voir que 3 départements n'ont pas la moindre commune où un parti de gauche est majoritaire, surtout que j'ai un lien personnel fort avec deux départements d'entre eux.

Nord 0
Oise 0
Loiret 0
Pas de Calais 1
Eure 1
Rhône 1
Eure et Loir 2
Marne 2
Haut Rhin 2
Haute Savoie 2
Alpes maritime 2
Var 2
Bouches du Rhône 2
Val d'Oise 2
Mayenne 2
Somme 3
Cher 3
Loir et Cher 3
Sarthe 4
Vendée 4
Aube 4

Cette liste indique, pour les 21 départements le plus à droite, le nombre de communes où une liste de gauche a fini en tête. Ce n'est pas visible dans ce tableau, mais dans tous ces départements, le FN est arrivé en tête dans une majorité de communes, à l'exception du département de la Mayenne où c'est l'UDI qui est arrivé en tête dans 90% des communes.

Cette situation ne peut pas être relativisée. Elle est d'autant plus inquiétante si on compare ces résultats départementaux avec la couleur politique de leur conseil général puisque nombre d'entre aux ont un président de conseil général de gauche (comme le Nord par exemple). 

Cette situation montre bien l'échec de toute la Gauche. Europe Ecologie-Les Verts qui avait eu le droit à une belle victoire pour sa première campagne européenne n'a pas confirmé pour sa seconde campagne. Leur départ du gouvernement ne les aura pas sauvé. Le Front de Gauche n'a pas évolué depuis 2009. Jean-Luc Mélenchon voulait que son parti soit le pire ennemi du FN. Depuis la présidentielle de 2012 et pour tous les scrutins suivants, c'est lui qui s'est incliné face au FN. Pourtant Mélenchon ne change toujours pas de registre, continue à parler de système UMPS (comme les Le Pen), et continue à taper uniquement sur le gouvernement. Le Parti Socialiste n'est pas exempt de tout reproche. A voir le nombre de départements largement FN au sein de la circonscription du Nord-Ouest, on peut se poser des questions sur la stratégie d'avoir Gilles Pargneaux en tête de liste une nouvelle fois. Surtout qu'en face de lui, à l'UMP, il avait Jérôme Lavrilleux, un des principaux visés dans l'affaire Bygmalion. 

Il est peut être temps de se demander s'il n'est pas temps d'enterrer la hache de guerre à gauche. Si le gouvernement mettait un peu d'eau dans son vin de rigueur et si le Front de Gauche se comportait de façon plus productive et moins assassine, nous pourrions imaginer une nouvelle alliance des gauches, surement la seule façon de faire barrage au FN et à une UMP toujours plus droitière pour les prochaines échéances électorales.

A trop se mater le nombril, on finit par perdre pied

Résultats issus du Monde.fr
Cette soirée électorale est triste. Elle est triste car il n'y a pas eu cette surprise de dernière minute qui aurait pousser les abstentionnistes à se décider de venir voter pour faire barrage contre les idées anti-européennes véhiculées par le FN. Cette soirée est triste car ce n'est pas la France qui loupe le virage progressiste européen mais une très large partie de l'Europe. Cette soirée est triste car il est difficile de trouver une lueur d'espoir dans ce fracas électoral.

Au niveau national, on ne peut pas sous estimer la défaite de l'ensemble de la gauche. Le Parti Socialiste réussit à faire un peu moins bien qu'en 2009, ce qui prouve qu'il est nécessaire de renouveler ses listes. En reprenant la plupart des têtes de listes de 2009, comment espérer créer un enthousiasme qui fut cruellement absent lors de la précédente campagne ? Une jeune génération d'européens convaincus existe au PS, c'est à Solférino de les mettre en avant régulièrement dans les 5 années à venir pour qu'ils soient connus et crédibles pour l'échéance de 2019. En 2009, la Gauche pouvait se cacher derrière le bon score des écologistes. Cette année, ni eux, ni l'opposition Mélenchoniste n'a réussi à faire recette sur la déception du début du quinquennat de François Hollande.
Si la Gauche a perdu, la droite également. Elle réussit à perdre plusieurs points alors qu'elle est dans l'opposition cette fois-ci. Preuve pour l'UMP que faire campagne uniquement sur le refus de François Hollande ne paye pas dans une élection européenne. Dommage que leur seule analyse ce soir reste qu'il s'agit d'une défaite du Président de la République. Ce sont tous les partis qui doivent se poser des questions sur comment faire pour provoquer de nouveau l'adhésion sur leurs idées.

Au niveau européen, la France semble être partie pour être LA mauvaise élève en étant le pays où l'extrême-droite est le plus en force et finit en tête. On est talonné de près par le Danemark, avec la principale différence que le Danemark apporte 13 députés au Parlement Européen alors que la France en amène 74. Le Royaume Uni devrait apporter aussi son lot de députés eurosceptiques et racistes avec le bon score de l'UKIP. Seul espoir dans cette montée du populisme et de l'euroscepticisme, tous ces partis européens ne sont pas fichus de s'entendre et devraient être dans des groupes parlementaires distincts, s'ils arrivent à fonder des groupes parlementaires. Il n'empêche que toutes ces voix fantômes ne seront surement pas suffisantes pour faire régresser l'Union Européenne mais devraient être un sacré frein pour les idées progressistes dont l'Union Européenne a besoin pour toucher de nouveau les citoyens européens.

Ce soir, c'est l'Union Européenne qui a perdu. Trop coupée de ses concitoyens, les messages d'exaspérations sont venus de presque tous les pays. Au final, c'est le PPE qui fini en tête, le même parti qui était majoritaire les 10 précédentes années. Jean-Claude Juncker, l'homme qui a donné un autre sens à la finance luxembourgeoise, l'un des principaux de la troika qui a mis la Grèce au sol, devrait prendre la présidence de la Commission Européenne et difficile de croire qu'il soit plus intéressant que son prédécesseur José Manuel Barroso.

Les européennes dans le 4ème arrondissement de Paris

Dernier meeting socialiste aux Blancs Manteaux
Si la soirée électorale est loin d'être réjouissante, les chiffres de mon 4ème arrondissement son séduisants. Tout d'abord grâce à une participation de 55,77%, bien au dessus de la moyenne nationale.

Voici les résultats de l'arrondissement et l'évolution par rapport à 2009) :
  1. PS et PRG : 22,5% (+ 7 points)
  2. UMP : 21,98% (-6,7 points)
  3. EELV : 14,15% (-17,3 points)
  4. UDI-Modem : 13,13% (+4,7 points - par rapport à la liste Modem)
  5. FN : 8,34% (+6, 15 points)
  6. FdG : 4,53% (+0,4 point)
Ces chiffres sont étonnants. En 2009, l'élection européenne s'était tenu un an après une large victoire de Dominique Bertinotti aux municipales. Le catastrophique Congrès de Reims et la bonne campagne des jeunes Europe Ecologie-Les Verts avaient placé le PS loin derrière les 2 premiers. Cette année, quelques semaines après la courte victoire de Christophe Girard aux municipales, le PS retrouve sa place de 1er parti de l'arrondissement.

Ces résultats sont encourageants pour la suite de l'aventure politique dans cet arrondissement à gauche depuis 2001. La gauche reste bien implantée, même dans une élection réputée difficile pour les partis au pouvoir.

vendredi 23 mai 2014

Relançons l'Europe ! la vidéo

L'an dernier, j'ai eu la chance de participer à Lyon à une rencontre initiée par le groupe "Socialistes & Démocrates" au Parlement Européen : Relançons l'Europe. J'y ai eu l'honneur de m'entretenir personnellement avec Hannes Swoboda (président du groupe parlementaire) et Sylvie Guillaume (vice-présidente du groupe). A Lyon, nous avions discuté et échangé sur l'intégration et l'immigration, sur les moyens d'actions des parlementaires européens sur le sujet et des différents problèmes mais aussi des différentes solutions selon les pays. Ce fut l'occasion pour les participants d'être particulièrement touchés par l'expérience de Cécile Kyenge, pas encore ministre italienne issue de l'immigration.

Hannes Swoboda avait pour objectif de réaliser ce grand voyage à travers les 28 pays européens pour discuter d'une thématique différente à chaque rencontre. Il aura bouclé son périple en presque deux ans. Deux années résumées en 10 minutes de vidéo qui résument les idées et les propositions abordées. Excellente vidéo puisque l'on m'y aperçoit, tout comme Sylvie Guillaume (de nouveau candidate dans le Sud-Est), et que l'on y entend Cécile Kyenge.

Il est possible de relancer l'Europe, pour cela il faut encourager une vision alternative de l'Union Européenne, plus humaine, plus équitable. Pour encourager cette vision de l'Europe, rien de plus simple. Il faut se déplacer ce dimanche dans son bureau de vote et glisser dans l'urne le bulletin du Parti Socialiste et du Parti Socialiste Européen, pour que le groupe "Socialistes & Démocrates" soit le premier groupe de parlementaires pour les cinq ans à venir.


Pour relire mon compte-rendu de cette excellente soirée de débat : http://www.jepense-jecris.fr/2013/04/relancons-leurope.html

jeudi 22 mai 2014

3 visions de l'Europe

La ligne d'arrivée de la course à l'Europe se rapproche à grande vitesse. Le samedi 24, les ultra-marins vont se rendre aux urnes. Le dimanche 25, ce sont les métropolitains qui seront appelés à se déplacer pour choisir leurs députés européens. Mais devant l'avalanche de candidatures et avec tout ce que l'on peut entendre pour l'Europe, pourquoi et surtout pour qui se déplacer ? Trois grandes visions de l'Europe s'opposent dans cette campagne.

La 1ère est une vision mortelle de l'Union Européenne. Pour eux, l'Europe ne serait qu'un continent et où la France aurait des pays voisins. Comme dans une grande ville, ces voisins seraient des inconnus dont il faudrait se méfier comme de la peste puisque la plupart d'entre seraient au choix : pauvres, voleurs, roublards, et tous, simplement différents. Pour les défenseurs de cette vision nationaliste, il est impossible et inenvisageable de vivre, travailler, légiférer avec ces étrangers. Dans un monde ouvert, où la communication entre Brest et Bucarest est aussi simple et rapide qu'un coup de fil à sa grand-mère, ils ont choisi de faire campagne sur le repli sur soi, sur l'ignorance et surtout sur la peur de son voisin. Leur vision est tellement archaïque qu'elle est révolue depuis la fin du XIXème siècle. Le plus inquiétant est que cette vision serait en phase de remporter la majorité des suffrages exprimés. Heureusement que cette majorité exprimée est encore loin d'être la majorité des Français.

La seconde vision est une vision purement intéressée de l'Union Européenne. Pour eux l'Europe est synonyme de bénéfices, de parts de marché. La droite européenne veut une Europe libre et progressive. Le problème est qu'ils ne veulent la liberté que pour les patrons d'entreprises. A eux la liberté de choisir où ils veulent produire, où ils veulent vendre et avec les règles qu'ils veulent. Pour eux le progrès ne vaut que s'il est acheté par tous. En revanche, ne leur parler pas de droits sociaux ou humains. La contraception ou l'avortement peut être remis en cause, les frontières peuvent être fermées aux hommes, du moment qu'ils ont la garantie qu'ils pourront toujours faire affaire avec leur voisin, tout va bien. Ce n'est pas un projet européen qu'ils défendent mais une vision conservatrice de l'Europe. Ils ne sont toujours pas entré dans l'Union Européenne mais veulent défendre le Communauté Economique Européenne. Ils sont bloqués à la fin du XXème siècle. Peu importe les droits fondamentaux, les programmes d'échanges étudiant ou la lutte contre les discriminations, tout ceci n'est que de l'argent dépensé sans impact immédiat sur leur PIB, c'est donc de l'argent de perdu.

Enfin la troisième est dernière vision de l'Union Européenne, une vision économique, humaniste, progressiste et pacifiste. Les Socialistes européens veulent faire avancer l'Europe pour que toute personne y vivant ait les mêmes droits, les mêmes avantages et les mêmes devoirs que leurs voisins.
Tout européen qui travaille a le droit à un salaire minimum décent, non pas un salaire minimum identique à tous les pays européens mais un salaire adapté au niveau de vie de son pays, soit 60% du salaire médian du pays. La garantie d'un salaire minimum partout en Europe serait un progrès humain pour tous les travailleurs mais aussi un progrès économique pour toutes les entreprises. Finie la concurrence déloyale où certaines entreprises auraient le droit d'embaucher des salariés à 3€ de l'heure alors que 100 km plus loin l'entreprise concurrente aurait à payer 9,30€ de l'heure ses salariés pour le même boulot.
Toute européenne doit avoir le même droit de disposer de son corps. Il est anormal que l'Irlande et Malte interdisent toujours l'avortement, tout comme il est anormal que l'Espagne puisse revenir sur sa législation sur l'IVG sans être inquiétée par l'Union Européenne. D'une manière générale, l'Union Européenne doit avoir un réel pouvoir contraignant et pénalisant contre les pays qui ne traiteraient pas correctement tous leurs résidents, quelle que soit leur citoyenneté, leur genre ou leur sexualité.
Cette vision, portée par le Parti Socialiste en France et par l'ensemble des partis composant le Parti Socialiste Européen (PSE), est une vision économique, humaine et solidaire. C'est la vision européenne du XXIème siècle.

Trois visions de l'Europe radicalement différentes, de nombreux partis souvent politiquement non identifiés, parfois nationalistes, rarement unis autour d'une vision commune et globale de l'Europe, cela fait de nombreuses raisons pour trouver son compte dans l'offre proposée dans cette élection. Le 25 mai, pour que notre Europe ne soit plus celle des 10 dernières années, pour qu'elle ne soit plus l'Europe unie des conservateurs, pour qu'elle ne soit plus celle rêvée par Barroso et Juncker, une seule solution, le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche de Pervenche Berès, de Guillaume Balas, de Sylvie Guillaume, d'Edouard Martin, de Catherine Trautmann, d'Isabelle Thomas, d'Emmanuel Maurel, de Gilles Pargneaux, de Virginie Rozière, de Jean-Paul Denanot, de Philippe Le Constant, de Marie-Claude Tjibaou et de Martin Schulz.

lundi 19 mai 2014

Carton rouge pour Jean-François Copé

Jean-François Copé est un homme profondément choqué et ça commence à se voir. Heureusement, Jean-François n'est pas toujours choqué au plus profond de lui-même, surtout quand son parti gagne des élections. Ces jours là, la joie l'envahit comme un Franck Leboeuf en demi-finale de Coupe du Monde.

A chaque élection, Jean-François Copé appelle ses électeurs à donner un carton rouge au gouvernement. En décembre 2012, après quelques victoires en législatives partielles, l'UMP publie sur son site que cette victoire est "presque un carton rouge envoyé à Paris et au couple exécutif Hollande-Ayrault". Entre les deux-tours des municipales, Jean-François voit la victoire de l'UMP se concrétiser, du coup il annonce aux militants que "la mobilisation doit s'amplifier et passer du carton jaune adressé au premier tour au carton rouge à l'occasion du second tour". Du coup, pour les élections européennes, Copé remet sa casquette d'entraineur sportif et propose dès le mois d'avril pour les européennes : "Après le carton jaune des élections municipales, il faut donc lui adresser un carton rouge lors des élections européennes du 25 mai prochain en votant pour les candidats de l'UMP". Il récidive en meeting ce lundi à Marseille en demandant aux Français d'infliger "un deuxième carton rouge" à François Hollande, après celui des municipales, en votant "utile" à l'occasion des élections européennes.

Tout d'abord, il est nécessaire de rappeler les règles de bases du sport. Dans le sport, le vainqueur est souvent un vainqueur à la loyale, après un match ou un combat respectant les règles du jeu. Quand un compétiteur ne respecte pas les règles du jeu, l'arbitre peut le sanctionner d'un carton rouge, empêchant le compétiteur de poursuivre le match. Jean-François Copé semble donc considérer que ce ne sont pas ses idées ou son programme qui convainc les électeurs mais plutôt qu'il gagne suite à la disqualification de ses adversaires socialistes.

Supposons que Jean-François a un certains sens du fair play et qu'il souhaite gagner à la loyale, sans que son candidat soit exclu prématurément. Dans ce cas, cela signifie que le président de l'UMP pense pouvoir exclure l'exécutif à chaque défaite électorale. Si la moindre législative partielle perdue par la majorité équivaut à une exclusion de l'exécutif national, autant organiser une présidentielle après chaque scrutin.

Comme Jean-François Copé est un adepte du carton rouge, je vais aussi lui donner mes cartons. 
Un carton rouge pour sa gestion de l'UMP. Libération annonce que l'UMP aurait dépensé plus de 20 millions d'euros pour organiser des conférences, dont certaines très probablement fantômes. L'état subventionnant largement (et logiquement) l'UMP sur l'argent public, Jean-François Copé devrait être exclu du jeu pour mauvaise gérance d'argent public. 
Quand par la suite, on apprend que le patron de Bygmalion, l'entreprise spécialisée dans les conférences fictives, subventionne le candidat FN à Villeneuve-Sur-Lot (la ville de Cahuzac comme par hasard), j'ai bien envie de donner un carton jaune à Jean-François Copé, suspect de financement indirect d'opposants frontistes.
Carton rouge également pour la préparation de ces élections européennes. Jean-François Copé réussit l'exploit de faire une campagne entière pour élire des eurodéputés, c'est-à-dire qui siègeront au Parlement Européen et qui voteront des textes écrits et débattus à Bruxelles, avec pour programme le vote sanction contre François Hollande. Jamais l'UMP n'a proposé quoique ce soit dans cette campagne, sauf en évoquant la sortie provisoire de la France de l'Accord Schengen. Et encore, quand ils évoquent ce sujet, une partie de l'UMP évoque la possibilité de voter pour un autre parti que le leur !

Jean-François Copé mérite autant de cartons rouge qu'il souhaite en donner à François Hollande. Il est donc de bonne guerre que des blogueurs de gauche demandent que Jean-François Copé applique à lui-même les mêmes sanctions qu'il demande aux autres, la démission. Il est un peu plus inquiétant que des députés de son propre parti lui adressent un carton rouge, lui demandant ainsi sa démission.

lundi 12 mai 2014

Une Marseillaise pour éclipser l'Hymne à la Joie ?

Que la droite est belle quand elle s'allie à l'extrême-droite pour faire campagne. Pas d'inquiétude, cette alliance ne vaut pas pour la campagne européenne en cours. De toute façon ni la droite, ni l'extrême-droite ne mène une campagne européenne. Ils sont tous trop occupés par les vrais problèmes des Français, ces problèmes qui gâchent leur quotidien : qui chante ou non la Marseillaise... Plus précisément, la soi-disant urgence qui devrait pousser Christiane Taubira à la démission puisqu'elle a osé le crime de ne pas chanter notre hymne nationale.

Je comprends l'UMP. Quand ils essayent de faire campagne pour l'élection à venir, certains des leurs s'en offusque et menace de voter pour des concurrents (Henri Guaino finira-t-il par voter pour les biomans ?). Je comprends également l'extrême-droite. Jean-Marie et Marine Le Pen font partis des pires cancres du Parlement Européen qui osent se représenter devant les électeurs. Certaines personnes ont été condamnées pour emploi fictif pour moins que ça...

En attendant, d'autres sont sur le terrain. Les socialistes, pour ne citer qu'eux, essayent de partager avec le plus grand nombre leurs propositions pour que la future Europe soit Notre Europe.

Il faut dire que le programme socialiste est riche de propositions. Pendant que certains usent de l'indignation sélective pour masquer leurs lacunes programmatiques, voici quelques unes des propositions qui m'ont définitivement convaincues de l'utilité d'un vote pour le Parti Socialiste, pour sa tête de liste francilienne Pervenche Berès et pour Martin Schulz, candidat à la présidence de la Commission Européenne.

Proposition n°1 - "Sanctionner les Etats de l'Union qui ne respectent pas la Charte des droits fondamentaux"
Parce que pire n'est jamais impossible, défendre la démocratie et les droits de l'Homme au sein de l'Union reste encore et toujours un impératif, particulièrement à l'heure où en Hongrie, les libertés publiques et les droits civiques sont remis en cause par une alliance entre la droite de Viktor Orban, membre du PPE, et l'extrême-droite ultra-nationaliste et xénophobe.

Nous souhaitons que le Conseil, le Parlement européen et la Commission se saisissent de leur capacité actuelle de sanctionner les États-membres qui bafouent les droits fondamentaux de leurs citoyens, en appliquant l'article 7 du traité de Lisbonne, qui permet de suspendre le droit de vote des États coupables au sein du Conseil.

Proposition n°10 - "Garantir le droit à l’avortement partout en Europe"
Pour nous, l'avortement est un droit fondamental : rien ne doit porter atteinte à l'accès des femmes à leur autonomie, à leur choix de vie, à leur liberté. C'est pourquoi nous demanderons l'inscription du droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux pour que celui-ci devienne un droit garanti dans tous les pays de l'Union européenne.


Proposition n°14 - "Faire payer les impôts des entreprises dans le pays dans lequel elles exercent leurs activités"
Nous voulons une action coordonnée au niveau européen pour faire participer par leur impôt les géants industriels aux financements des dépenses publiques. Nous nous attaquerons par ailleurs au secret bancaire dans l’UE et dans le monde dans sa globalité. Dores et déjà le Luxembourg et l’Autriche ont accepté d’abandonner cette aberration et de partager de manière automatique leurs données fiscales avec les autres membres de l’UE.


Proposition n°32 - "Soutenir la mise en place d'un salaire minimum européen égal à au moins 60% du salaire médian du pays"
Il ne s'agit évidemment pas d'exiger le même montant partout : les disparités de coût de la vie sont encore trop importantes, le salaire minimum doit être adapté en fonction du niveau de vie de chaque pays.

Nous voulons l'établissement d'un salaire minimum dans tous les Etats de l'Union, dont le montant sera au moins égal à 60% du salaire médian.


Proposition n°47 - "Vers un service public européen de l’enseignement supérieur"
L’encadrement des stages, obligatoirement inscrits dans une formation, mais aussi la réglementation de leur rémunération et de leur protection sociale devra donc faire l’objet d’une harmonisation européenne au cours de la prochaine législature.

Afin d’assurer une meilleure lisibilité des diplômes et donc une meilleure insertion dans l’emploi de nos jeunes, nous souhaitons un cadrage européen des diplômes (contenu, intitulés, encadrement, volume horaire) avec la mise en place d’un véritable service public européen de l’enseignement supérieur, mais aussi la création d’un fonds européen d’aide à la mobilité étudiante en complément d’Erasmus. Nous voulons élargir l’accès à la mobilité européenne à toute la jeunesse en développant Erasmus pour tous et en renforçant le programme Leonardo de formation professionnelle à l’étranger.


Ces propositions vous intéressent ? Vous voulez les comparer aux autres grands partis européens ? Il y a pour cela deux rendez-vous à venir : 
  • le débat entre Martin Schulz (PSE) et Jean-Claude Juncker (PPE) est diffusé ce mardi 12 mai à 18h30 sur LCI,
  • le grand débat entre les 5 candidats à la présidence européenne qui sera diffusé sur i>Télé ce jeudi 15 mai à partir de 21h.
Que ceux qui se moquent de la démocratie ou qui refusent de comprendre le sens de cette belle élection européenne continuent à se comporter comme des enfants. Le dimanche 25 mai, je voterai pour des candidats responsables qui ont compris la teneur du mandat qu'ils briguent, je voterai donc Pervenche Berès et Martin Schulz. En attendant, je vais reprendre une dose d'hymne européen.