Ça fait deux ans que Nicolas Sarkozy prévoit son retour. Il pensait pouvoir laisser trainer le doute de son retour jusqu'en 2016 mais à cause du bordel qu'il a laissé à l'UMP, il est obligé de sortir du bois plus tôt que prévu. Comme c'est un homme changé qui se présente devant les Français, il revient avec un simple message Facebook (quelques heures avant de s'inviter au 20h de France 2). Petit exercice de sous-titrage de la pensée de l'auteur :
Mes chers Amis,
Le 6 mai 2012, au soir de l’élection présidentielle, j’ai remercié les Français
de l’honneur qu’ils m’avaient accordé en me permettant de conduire les
destinées de notre pays durant cinq années. Je leur ai dit ma volonté de me
retirer de toute activité publique.
Mais j’ai changé. J’ai changé d’avis, j’ai changé
intérieurement, je ne suis pas le même homme. En vérité, rien n’a changé, même
mon discours sur le thème « j’ai changé », je l’ai utilisé une bonne
dizaine de fois.
Depuis, j’ai pris le temps de la réflexion après toutes ces années d’activités
intenses. J’ai pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement
de mon mandat, en tirer les leçons, revenir sur ce que fut notre histoire
commune, mesurer la vanité de certains sentiments, écarter tout esprit de
revanche ou d’affrontement.
Depuis j’ai tenté de me faire du blé comme je l’avais prévu
depuis le départ, comme Clinton ou Blair. Mais ce con de Courbit est une
branque en affaire et mon projet de fonds d’investissement avec mes potes
quataris est tombé à l’eau. Il n’y a plus moyen de taxer des billets à la
vieille Bettencourt sans que ça se sache. Il ne me reste que des conférences à
100 000€ l’heure mais avec 3 prestations par an, c’est pas avec ça que je
vais entrer dans le top 10 Forbes.
J’ai pu échanger avec les Français, sans le poids du pouvoir qui déforme les
rapports humains. Ils m’ont dit leurs espoirs, leurs incompréhensions et
parfois aussi leurs déceptions.
J’ai vu monter comme une marée inexorable le désarroi, le rejet, la colère à
l’endroit du pouvoir, de sa majorité mais plus largement de tout ce qui touche
de près ou de loin à la politique.
En vrai cette montée, je l’ai vu dès 2008. Faut dire que je n’y
étais pas allé avec le dos de la cuillère quand j’étais Président. Comme les
Français sont des veaux et qu’ils ont tout oublié de mes façons d’agir et
préfèrent s’offusquer aujourd’hui des déclarations d’une femme éconduite, je me
dis que j’ai toutes mes chances pour relancer mes magouilles.
J’ai senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni
en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait
quoi que ce soit.
Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous
oblige à nous réinventer profondément.
Comme les sectes, je me nourris du malheur et du désespoir des
gens (ce sont mes potes de la Scientologie qui me l’ont appris). Plus c’est la
crise, plus ils sont aux abois, plus j’arrive à leur faire croire n’importe
quoi. En 2007, j’ai fait croire aux chômeurs qu’en travaillant plus ils
allaient gagner plus. J’hésite encore sur ma future arnaque pour 2017, mais ça
sera quelque chose de grand…
Je me suis interrogé sans concession sur l’opportunité d’un retour à la vie
politique que j’avais arrêtée sans amertume et sans regret.
C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux
Français un nouveau choix politique.
Le 6 mai 2012, je disais aux Français : « Après 35 ans de
politique, après 10 ans à des responsabilités gouvernementale au plus haut
niveau, après 5 ans à la tête de l’Etat. » et surprise je me pose en 2014
en nouveau choix politique. Plus c’est gros, plus ça passe.
Car, au fond, ce serait une forme d’abandon que de rester spectateur de la
situation dans laquelle se trouve la France, devant le délitement du débat
politique, et la persistance de divisions si dérisoires au sein de
l’opposition.
J’avais laissé les clefs à Jean-François en attendant 2016 et il
n'a pas été foutu de cacher le bordel monstre que j'ai laissé. Si je ne reviens pas, ce seront des mecs sérieux qui
vont vouloir reprendre la main et alors il sera trop tard pour que je trafique
la désignation du candidat UMP à la présidentielle. Je n’ai pas le choix, je
dois revenir tout de suite.
Je suis candidat à la présidence de ma famille politique. Je proposerai de la
transformer de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois,
les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les
Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui
ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité.
Ce vaste rassemblement se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de
fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui
portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique.
Fini leur projet de primaires ouvertes. Fini ce rapprochement
avec le centre. Avant Noël, je finalise mon super projet d’un parti ouvert sur
les associations avec la participation des militants de la Manif Pour Tous, de
Jour de Colère, des Bonnets Rouges et des fans de Dieudonné. La preuve que l’on
va s’adapter au siècle, je vous parle depuis Facebook. Dans une semaine je fais
un icebucket challenge et en janvier j’annonce avoir fini Candy Crush Saga.
J’aime trop la France ; je suis trop
passionné par le débat public et l’avenir de mes compatriotes pour les voir
condamnés à choisir entre le spectacle désespérant d’aujourd’hui et la
perspective d’un isolement sans issue. Je ne peux me résoudre à voir
s’installer dans le monde l’idée que la France pourrait n’avoir qu’une voix
secondaire.
Oubliez que je proposais de sortir de Schengen il y a 2 ans, l’isolement
c’est fini. Je vais montrer que je suis ouvert en me montrant torse nu chassant
l’ours avec mon pote Poutine. Je me montrerais avec Orban en Hongrie en train
de chasser du Rom. Bienvenue dans l’Europe des extrêmes.
Nous devons faire émerger de nouvelles réponses face aux inquiétudes des
Français, à leur interrogation sur la pérennité de la France, à la nécessité
d’affirmer sa personnalité singulière, à la promotion de son message culturel
qui est sans doute la plus belle part de notre héritage.
Comme nouvelles réponses, j’imagine bien la fin des 35 heures,
la fin des aides sociales pour les étrangers et la mise en place d’une
préférence nationale. Que du neuf, je vous le promets.
On ne fait rien de grand sans l’unité de la nation. On ne fait rien de grand
sans espérance, sans perspective.
Pour construire une alternative crédible, il nous faut donc bâtir la formation
politique du XXIème siècle. Je le ferai avec le souci du plus large
rassemblement, la volonté d’apaiser les tensions, et en même temps de susciter
l’intérêt passionné de tous ceux qui ne peuvent se résoudre à l’abaissement de
la France. Nous aurons besoin de toutes les intelligences, de toutes les
énergies, de toutes les bonnes volontés. Il nous faut tourner la page des divisions
et des rancunes afin que chacun puisse s’inscrire dans un projet, par nature,
collectif.
Le rassemblement, ça me connait. Je vais rassembler autour de
moi des personnalités nouvelles et différentes comme Nadine Morano, Laurent
Wauquiez, Brice Hortefeux, Christian Estrosi. Que des jeunes, pas comme l’autre
sénile de Juppé.
Je connais les difficultés qui nous attendent. Mais l’enjeu nous dépasse
tellement, les perspectives sont si exaltantes, le redressement si nécessaire
qu’à mes yeux les obstacles paraissent dérisoires.
Quelle exaltation ! Je sens que je peux revenir à l’Elysée.
Il faut juste que je redresse assez à droite l’UMP pour virer Juppé. J’ai déjà
réussi en 2006, je ne vois pas pourquoi je ne passerais pas ce même obstacle en
2016.
Ensemble, par la force de notre engagement, par notre conscience commune de la
gravité des enjeux, nous rendrons possible le sursaut dont nul ne peut douter
de la nécessité et de l’urgence.
Ensemble tout devient possible. Si ça c'est pas une preuve que j'ai changé...
Que chacun soit convaincu de la force et de la sincérité de mon engagement au
service de la France.
NS
Oui je signe mes statuts Facebook.