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dimanche 25 septembre 2016

Pourquoi je ne voterai pas à la primaire de droite

Règlements de compte à OK primaire, via le HuffPost
Ce week-end, Juan de SarkoFrance a publié sa 490ème chronique hebdomadaire résumant la semaine politique. Il interpelle ce qui est surement la principale part de son électorat dès le titre : "Pourquoi les antisarkozystes devraient voter à la primaire de droite." Son billet commence par une image où l'on peut lire "Ivres, les socialistes oublient de détester Sarko".

Oui entre 2007 et 2012, j'ai détesté Sarkozy. Je l'ai détesté pour toute sa présidence, pour toute les politiques qu'il a menées ainsi que pour les façons dont il les a menées. Nicolas Sarkozy a cassé la représentation du Président de la République, il a cassé l'honneur de l'institution. Sous prétexte de redynamiser la France, de sortir du confort du politiquement correct, il s'est comporté comme un monstre politique qui a tué le respect de la fonction présidentielle, voire même le respect des membres du gouvernement en les rétrogradant au rôle de sous-fifres. Toutes ces attaques, on en paye encore le prix aujourd'hui et on risque d'en subir les conséquences encore longtemps.

Pourtant, le retour de Sarkozy en politique ne doit pas être l'alpha et l'omega de l'opposition politique. Quand il est revenu pour prendre d'assaut l'UMP, je ne me suis pas engagé à droite pour lutter contre lui et essayer de faire élire un Bruno Le Maire qui n'a de point positif que son calme affiché. 
De la même façon, sa présence sur la ligne de départ à la primaire de la droite ne va pas me faire me lever contre lui. 

Premier point et non des moindres, voter à la primaire de la droite implique de s'engager sur la phrase:
Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France.
Je partage peut-être des valeurs républicaines avec la droite et le centre. Je crois en les institutions de la République, son parlement indépendant, sa justice libre, son éducation pour tous et sa liberté de pensée garantie entre autre par la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Je ne suis pas sur que tous les candidats à la primaire partagent les mêmes valeurs, notamment pas Nicolas Sarkozy qui arrive à qualifier notre constitution et la déclaration des droits de l'Homme en vulgaires "arguties juridiques". 
Je refuse de m'engager pour l'alternance, encore moins pour réussir le redressement de la France, surtout quand je me dis que la France a déjà fait un sacré bout de chemin depuis le début de l'année 2012 en terme de redressement. On peut prendre pour exemple le nombre de force de l'ordre qui a bien été redressé après la baisse du nombre de policiers et gendarmes entre 2007 et 2012. On peut aussi prendre en exemple l'éducation dont le budget, le nombre d'employés (enseignants et accompagnants) et le respect à l'institution a été largement redressé après 5 années de mépris sous l'ancien quinquennat.

Deuxième point, il est également présent dans le billet de SarkoFrance, les programmes des opposants à Sarkozy à la primaire sont tous "à droite, très à droite". Le comparatif réalisé par l'AFP est sans appel. Je veux bien voter contre Nicolas Sarkozy mais pour qui ? Le candidat qui pourrait avoir ma sympathie est Jean-Frédéric Poisson, candidat représentant le parti Chrétien-Démocrate de Christine Boutin. Ce candidat a toute ma sympathie car, comme Jean-Michel Baylet lors de la primaire de la gauche en 2011, il est le (seul) symbole de l'ouverture de cette primaire à l'extérieur des murs du grand parti organisateur. Ce candidat semble être conscient de ses limites, la preuve il est le seul à avoir mis 2016 dans le nom de son site internet et non 2017 comme l'on fait NKM, Juppé, Fillon et Sarkozy. Je ne voterais pas, voire jamais, pour un des 4 candidats cités à l'instant. Je ne me vois pas voter pour Jean-François Copé qui réussit à incarner les travers du sarkozysme tout en étant un opposant à Sarkozy.

Contrairement à Juan, ce n'est pas parce que "Juppé incarne, comme d'autres, une certaine idée de la République qui fait défaut à droite", que ça mérite tous les blancs-seings du monde. Non le combat ne reprend pas aux primaires de la droite. Le combat contre les idées de cette droite n'a et n'aura jamais de fin. Le combat contre Sarkozy et ses rejetons politiques n'a pas fini en mai 2012 puisque quand un Sarkozy s'éloigne un peu du devant de la scène politique, un Copé ou un Wauquiez prend la place.

Je participe et participerai au combat contre la droite et l'extrême-droite, mais ça ne passera pas par cette primaire.

mardi 20 septembre 2016

Sarkozy, adepte du placement produit

Une campagne politique coûte de l'argent, beaucoup d'argent. En plus, le financement d'une campagne politique est scruté par des organismes, des journalistes et même des juges d'instruction. On pourrait donc croire qu'il est de plus en plus compliqué de réussir à financer une campagne présidentielle. Heureusement, dans le triste et peu innovant microcosme politique français, il existe un homme jeune, dynamique et jamais à court d'idées pour arrondir ses fins de mois. Ce jeune homme, c'est Nicolas Sarkozy. Il est en passe de rentrer dans l'histoire comme étant le premier homme politique européen (mondial ?) à avoir intégrer le placement produit dans sa campagne électorale.

L'ancienne génération politique faisait du placement produit comme monsieur Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Ils se rendaient dans des usines, faisaient donc un peu de pub pour l'entreprise. Publicité surement négative quand on voit le destin tragique de nombre d'entreprises après la venue de candidats. Nicolas Sarkozy fut un de ces candidats en 2007 ou 2012. Une stèle à Gandrange est d'ailleurs là pour se souvenir de l'homme politique qu'était Sarkozy avant qu'il ne change. Même si je ne suis pas sur que Nicolas Sarkozy ait vraiment changé depuis tout se temps. Il a toujours été très innovant en matière de financement de campagne électorale. Rappelez-vous :
  • 1995, Nicolas Sarkozy trouve le moyen de financer la campagne d'Edouard Balladur grâce à la vente de t-shirt. Aujourd'hui encore, personne n'a réussi à reproduire cet exploit !
  • 2007, Nicolas Sarkozy se renouvelle et s'ouvre à l'international. Sa campagne sera financée par des légendes politiques étrangères telles que Mouammar Kadhafi. Quatre ans plus tard, Sarkozy est un peu à l'origine de la mort de son dealer de pétro-dollars. Les futurs investisseurs se retirent, il doit trouver une nouvelle source de financement.
  • 2012, Nicolas Sarkozy pense avoir une idée de génie. S'il veut être le président de tous les Français (enfin les vrais Français, pas les autres), il sera le candidat de l'UMP. Candidat de l'UMP a tel point que plus de 17 millions d'euros seront dépensés en douce par l'UMP pour la campagne du candidat Sarkozy.
On peut le comprendre, Nicolas Sarkozy en a un peu marre de voir des juges pour le financement de chacune des campagnes présidentielles auxquelles il a participé. Mais ça ne l'empêche pas d'être toujours à la pointe de l'innovation en matière de financement politique. C'est à ce moment là qu'il a cette idée révolutionnaire, adapté le financement hollywoodien à la politique française : mettre en place le placement produit. 

Au mois de mai 2016, il réussit sa première tentative avec brio. Il offre une exposition médiatique folle au Bon Coin. Une simple question naïve, "c'est quoi le Bon Coin ?", offre plus d'une semaine de buzz. Le Bon Coin connu de tous pour ses petites annonces et concurrent depuis quelques années de Pôle Emploi s'offre des pages de publicités gratuites dans tous les JT, mais aussi dans tous les réseaux sociaux. 
Cette semaine, rebelote ! En plein meeting, Nicolas Sarkozy explique que lui, le fils d'émigré hongrois, a été éduqué non pas avec l'histoire des ancêtres de ses parents mais de ses "ancêtres les Gaulois". Scandale et buzz garanti. Ce mardi, je n'ai vu que ça dans ma timeline Tweeter, je n'ai entendu parler que de ça sur la chaine FranceInfo:, de façon étonnante Libé n'en fera pas sa Une du mercredi, surement car ils ont eux aussi compris la grosse arnaque. Il s'agit encore d'un placement produit. Après la publicité pour une institution du web français, le voila en train de faire de la pub pour une institution parisienne, une table incontournable de l'Ile St Louis. Nicolas Sarkozy est d'autant plus fort qu'il prend son public à contre-courant de son image de "Président du Fouquet's". Ici, c'est une formule tout compris pour 40€, avec vin rouge à discrétion.

Dans ces deux exemples, c'est toujours tout bénéfice pour l'entreprise. Elle se voit un accès à tous les médias et tous les réseaux sociaux. Sans débourser le moindre euro à une régie publicitaire, toute la France (l'Europe ? le Monde ?) entend la marque et la grave dans sa mémoire. Toutes ces économies peuvent être reversées (toute ou partie) au candidat Sarkozy, directement ou avec un léger délai, histoire de passer plus facilement entre les gouttes du contrôle des règles de financement. Ainsi tout le monde est gagnant. Nicolas Sarkozy prouve qu'il est un jeune entrepreneur toujours sur la brèche pour trouver des méthodes de financement innovantes, pendant que les entreprises judicieusement sélectionnées profitent de conditions incroyables pour se faire connaître du grand public. 

Il reste une grande question, cette nouvelle méthode de financement va-t-elle enfin réussir ou, comme les tentatives précédentes, va-t-elle se finir elle aussi devant les juges ? Seul l'avenir nous le dira.

lundi 22 août 2016

Tout pour la France, rien pour les Français ?

C'est avec une énorme surprise que j'ai appris cet après-midi que Nicolas Sarkozy se déclarait candidat à la primaire de la droite. La principale surprise est que Nicolas Sarkozy n'était pas encore candidat. J'étais persuadé qu'il avait fait acte de candidature depuis longtemps, sinon comment expliquez ces annonces de soutiens que l'on peut lire ou entendre dans tous les médias ? Voici quelques exemples :

L'autre grande surprise, Nicolas Sarkozy aurait écrit un livre "lui-même" comme le précise l'article du Point qui semble avoir du mal à y croire également. J'imagine que ce livre est nettement plus rythmé et passionnant que la Princesse de Clèves. Surtout que maintenant il doit avoir pris la main. C'est tout de même son deuxième livre depuis le début de l'année, après "la France pour la vie". Ce dernier semblait déjà être une véritable pépite littéraire et surtout politique. A l'occasion de sa sortie, Libération avait dénombré et démontré 12 intox dont une magnifique soi-disant campagne entre George W. Bush et Barack Obama qui n'a bien sur jamais eu lieu.

Cette fois-ci, Nicolas Sarkozy veut éviter tout mal entendu. Vu qu'il était surement persuadé d'être en campagne depuis plus de 6 mois, il a préféré mettre les points sur les i en rappelant :
J'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle de 2017. La France exige qu'on lui donne tout. 
La suite du livre semble être un grand classique du Sarkozysme si on en croit les grandes lignes présentées par Le Point:
  • Abrogation de l'ISF, proposition qui ravira toutes les familles de classe moyenne
  • Suppression des 35 heures, un classique peut être un peu trop vu et entendu pour être crédible
  • Réduction des RTT, là j'avoue être perplexe mais il faudrait lire le passage dans le livre car je ne comprends pas comment ces RTT arriveraient à survivre à la fin des 35 heures
  • Réforme du droit du sol avec l'invention d'une "présomption de nationalité française". C'est surement ma proposition préférée. Nicolas Sarkozy n'arrête pas de dire qu'il a changé mais son fond de commerce n'a pas bougé depuis 2007. La lutte contre l'étranger sera toujours au coeur de sa politique.
  • Privatisation de la fonction du maintien de l'ordre en autorisant les sociétés autoroutières d'appliquer le Code de la route ou en privatisant le gardiennage des lieux publics.
  • Abrogation de Schengen, comme il l'expliquait déjà lors de la campagne de 2012.

La bonne nouvelle de cette annonce, elle est à chercher du côté de Mediapart qui a déjà ressorti ces meilleurs dossiers :

Pour finir, vous vous demandez pourquoi un 't' rouge sur le titre de "Tout pour la France" ? C'est un hommage à une pochette rouge de France Gall, son 33 tours de "Tout pour la musique". 33 tours qui avait d'ailleurs en face B : "Resiste". Vas-y Nicolas, prouve que tu existes !

vendredi 13 mai 2016

C'est quoi Le Bon Coin ?


On pouvait penser de Nicolas Sarkozy qu’il était jeune et dynamique, que contrairement à la vieille école de la politique, ce fougueux ex président vivait plus avec son temps et qu’il connaissait un peu ce qu’il se passe sur le web, pas comme son prédécesseur Jacques Chirac qui découvrait en 1996 l’existence du « mulot ».

On pouvait penser de Nicolas Sarkozy qu’il était intéressé par les « success stories » des entreprises françaises. Qu’une boite qui attire 25 millions de visiteurs uniques par mois et dont le chiffre d’affaire a dépassé les 134 millions d’euros en 2014 ne passait pas inaperçue en France et donc qu’elle serait connue par l’ancien président de la République.

Rien de tout cela à première vue puisque lors d’une discussion avec un chef d’entreprise, le chef des Républicains a demandé à ce patron qui annonçait recruter sur le Bon Coin « C’est quoi le Bon Coin ? ».

Ce n’est pas la première fois que Nicolas Sarkozy fait preuve d’ignorance face à des réussites françaises. Dans la biographie de Serge Kampf, le fondateur de Capgemini, devenu à présent un groupe multinational de premier ordre, l’anecdote suivante est racontée :
Extrait de "Serge Kampf le plus secret des grands patrons français"
de Tristan Gaston-Breton

Je reste tout de même dubitatif sur le fait que Nicolas Sarkozy ne connaisse pas le Bon Coin. Le candidat expert en récupération d’idées n’aurait donc pas fait appel au Bon Coin pour acquérir certaines vieilles rengaines d’occasion déjà utilisées par le FN… Maintenant qu’il sait qu’on peut aussi y trouver du boulot, peut être va-t-il y trouver le futur emploi de ses rêves et laisser la place en politique comme il l’avait annoncé en 2012…

jeudi 17 septembre 2015

Réponses aux questions de Nicolas Sarkozy

A droite, déjà quand il n’y a pas d’afflux exceptionnel de migrants, on n’hésite pas à jouer sur la peur de leur arrivée massive. Une des plus belles illustrations en date reste le clip de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, clip qui jouait à fond la carte anxiogène de l’autre et la volonté de repli sur soi. Alors quand l’Europe est confrontée à une « crise des migrants » (d’après l’appellation généralement établie), il n’est pas étonnant de retrouver sur le devant de la scène notre droite nationale qui voit l’occasion idéale de ressortir ses propositions de fermeture au monde et de mettre de nouveau en avant leurs propositions visant à mettre à mal certaines règles de vie européennes. Le problème est que ces propositions ne sont pas que clivantes entre la gauche et la droite mais également à droite.

C’est pourquoi Nicolas Sarkozy demande aux militants LR de répondre à un questionnaire en 12 points cherchant à avaliser la vision radicale de l’Europe selon Sarko au détriment de propositions plus modérées pouvant provenir de ses principaux adversaires à la primaire à droite l’année prochaine.

Comme il faut être adhérent à LR pour répondre à ce questionnaire sur le site du parti, je vais répondre ici à ce questionnaire.


1-      Êtes-vous d’accord pour la suspension immédiate de Schengen, ce qui signifie le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières nationales pour les étrangers non européens?
NON.
Premièrement, ça ne signifie pas que le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières pour les étrangers non européens mais un rétablissement d’un contrôle aux frontières pour toute personne désirant franchir la frontière. Demandons à tous les travailleurs frontaliers s’ils ont envie de perdre du temps matin et soir pour présenter leur carte d’identité.
Ensuite, rétablir les frontières nationales ne va en rien empêcher des migrants d’arriver en France. Quand ils sont aux portes de la France, ils ont réussi à sortir de leur pays, à traverser terres et mers, du coup si on leur dit que la frontière est fermée, ils vont surement faire quelques kilomètres supplémentaires et traverser champs, cols de montagnes ou fleuves pour arriver à leurs fins.


2-      Approuvez-vous la suppression de Schengen I et la refondation d’un Schengen II, ne faisant adhérer que les pays européens adoptant une politique migratoire commune ?
NON.
Comment répondre oui à une question sans savoir ce qu’il se cache derrière Schengen II ? Le processus de législation européen est connu et long. Supprimer Schengen I en attendant un éventuel Schengen II, cela revient à fermer nos frontières pendant plusieurs années.
On aurait pu se poser la question lors des élargissements successifs de l’Union Européenne de l’intérêt d’avoir des pays qui n’acceptent pas toutes les règles de l’UE. Pourquoi avoir dans l’UE des pays qui refusent la zone Euro ou Schengen ? De la même façon, pourquoi interdire aux nouveaux pays intégrant l’UE d’intégrer Schengen immédiatement ?
Je suis en revanche pour que l’Union Européenne ait une politique migratoire commune, comme elle devrait avoir une politique fiscale commune, une politique de défense commune et bien d’autres actions communes.


3-      Estimez-vous nécessaire de créer des centres de rétention, à l’extérieur de l’Europe, pour empêcher les drames en Méditerranée et n’examiner que les demandes d’accueil provisoire des réfugiés de guerre ?
NON et NON.
Sur les centres de rétention, ce que propose Sarkozy est simplement l’inverse d’un centre de rétention. Un centre de rétention est utilisé « pour retenir les étrangers auxquels l'administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français et a décidé de procéder à leur éloignement forcé ». D’après cette définition, le but de ces centres serait l’éloignement forcé du centre, donc le rapprochement forcé de l’Europe ?
Pourquoi l’UE aurait le droit de construire des centres en dehors de ces frontières ? Sarkozy veut-il faire comme les USA et avoir des centres illégaux à l’étranger ?
En revanche, il existe des centres de réfugiés (en Turquie ou au Liban pour les Syriens par exemple) et il pourrait être intéressant que les réfugiés coincés dans ces centres puissent faire des demandes d’asile ou des demandes d’entrée sur le territoire et ainsi faire ensuite un voyage sereinement et en règle jusqu’à leur pays d’accueil.

Le deuxième point ressemble à une grosse ficelle sarkozyste pour faire passer en douce sa volonté de n’accueillir que des réfugiés de pays en guerre (suivant quelle définition de l’état de guerre ?) et ainsi de s’autoriser à refuser l’entrée sur le territoire français à toutes les autres nationalités. Par exemple, tu es un opposant politique iranien ? Interdit d’essayer de fuir les geôles promises. Tu es homosexuel en Arabie Saoudite ? Interdit de venir en France pour échapper à la peine de mort.


4-      Pensez-vous que, dans le cadre de Schengen II, les États européens, devront mieux lutter contre la fraude à l’asile, en définissant une liste commune des pays d’origine sûrs ?
Non.
Qu’est-ce que la fraude à l’asile ? Pour avoir le droit d’asile dans un pays, il faut remplir des dossiers, il faut que ces dossiers soient validés par les autorités compétentes du pays demandé. Une personne arrivant en France peut faire une demande d’asile. Sous Sarkozy et avant, elle pouvait attendre 2 ans avant d’avoir une réponse, bientôt avec la réforme en cours, elle ne devra attendre que 9 mois. Si cette soit-disante fraude à l’asile concerne ceux en attente de réponse, qui l’aurait favorisé ou entretenu et qui a agit pour la diminuer en diminuant le délai de réponse ?


5-      Faut-il diminuer l’attractivité sociale de l’Europe, en harmonisant les prestations sociales versées aux étrangers dans les pays membres de Schengen II ?
NON.
Diminuons l’attractivité sociale en harmonisant par le bas les prestations, avec un peu de chance, on va trouver un pays qui donne 50€ par mois par personne. Le discours sarkozyste ne changera jamais. Alors que l’Union Européenne a toujours servi à pousser les pays vers des jours meilleurs, Sarkozy veut toujours profiter de l’UE pour niveler vers le bas. Un tel peut travailler 60 heures par semaine, un autre n’a pas de SMIC, lui emprisonne à tout va et là-bas elles n’ont pas le droit d’avorter, copions les.
Non harmonisons-nous, ayons une véritable politique européenne commune avec un socle d’aide minimum (accès aux soins, accès à un logement, aides financières) adapté à chaque pays et ensuite laissons chaque pays en faire plus s’il le souhaite. Ce pays pourrait ainsi être moteur pour améliorer les conditions dans le reste de l’Europe sur la base d’une expérience réussie. Ne voyons pas petit, voyons grand pour notre pays.



6-      Êtes-vous favorable à ce que le Parlement vote, chaque année, des plafonds limitatifs permettant de maîtriser l’immigration vers la France et de diminuer le regroupement familial ?
NON.
On parlait d’asile, et nous voila confronter au regroupement familial. Nicolas Sarkozy a déjà joué avec des quotas. Au final, il a réussi à faire en sorte que des jeunes diplômés d’établissements d’enseignement supérieur tel que de jeunes ingénieurs n’aient pas le droit de commencer à travailler en France. Il a aussi déjà essayé de mettre en place des listes de pays et des listes d’emplois autorisés aux étrangers. Autant d’actions scandaleuses qui ont fait honte à un pays comme la France et qui ont conduit tant de personnes à refuser un second mandat à Nicolas Sarkozy. Ne l’oublions pas.


7-      Faut-il supprimer, pour les étrangers en situation illégale, l’aide médicale d’Etat et la remplacer par le traitement de la seule urgence médicale ?
NON.
Pas étonnant de retrouver ici la marotte d’une grande partie de la droite française qui n’a toujours pas digéré la création de cette aide mais qui n’y a jamais touché quand elle était au pouvoir. L’aide médicale aux étrangers, même en situation irrégulière, est une notion de salubrité publique. Les microbes, les virus ne demandent pas de papiers avant de s’attaquer à quelqu’un. Comme tout problème, s’il n’est pas traité à temps, alors il coute plus cher à résoudre ensuite (si on attend le seuil de l’urgence médicale) et surtout il devient un risque pour le reste de la société. Par exemple, en France, la tuberculose reste un problème grave de santé qui touche principalement les régions les plus défavorisées du territoire.


8-      Êtes-vous d’accord pour que les allocations familiales et les aides au logement ne soient plus ouvertes aux étrangers dès leur arrivée, mais seulement après au moins cinq ans de séjour légal ?
NON.
Pourquoi attendre 5 ans avant d’avoir une APL qui aidera à payer son loyer ? Les aides sociales en France sont déjà soumises à la régularité du séjour. Cela signifie qu’un étranger doit d’abord justifier d’être réellement résidant en France, d’avoir les papiers le prouvant, avant de pouvoir bénéficier d’une quelconque aide. Au passage, évoquer ce sujet juste après une question sur les étrangers en situation irrégulière doit être utile pour insérer une confusion dans l’esprit des gens. A titre de rappel, une personne en situation irrégulière en France ne touchera pas d’allocations familiales ni d’aides au logement. Elle ne pourra que bénéficier du remboursement de la sécurité sociale pour ses soins médicaux, dans la même mesure que les trop nombreux Français bénéficiant de la CMU.


9-      Faut-il faciliter les expulsions des clandestins dans leurs pays d’origine, en ne versant plus d’aide publique au développement aux pays qui refusent de coopérer ?
NON.
J’avoue que c’est un non de principe puisque je n’ai pas compris la logique derrière la question. En quoi, ne plus aider financièrement au développement d’un pays va-t-il faciliter les expulsions de clandestins vers leur pays ? A la limite, ça peut encourager ces pays à surveiller mieux leurs frontières…
Cette question est d’autant plus étrange qu’une grande partie des migrants dans l’épisode actuel viennent de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak (3 des 5 pays les plus représentés), 3 pays qui ont surement autre chose à faire que de coopérer et qui ne doivent pas toucher tant d’aides au développement que ça…


10-   Faut-il renforcer les critères de naturalisation, pour mieux respecter le principe d’assimilation à la communauté nationale ?
NON.
Qu’est ce que la communauté nationale ? Pour être naturalisé, il faut parler français, ça je suis d’accord. Je suis pour le fait qu’il faille avoir vécu un certains temps sur le territoire, ça me parait la meilleure garantie pour l’assimilation.
J’ai plus de doute sur les tests actuels qu’il faut réussir alors qu’une bonne partie des Français né sur le territoire n’ont surement pas la réponse. J’espère que ces critères ne prennent pas en compte la religion ou la façon de faire la cuisine, à part ça je ne vois pas quels critères il faudrait respecter. Que Nicolas Sarkozy soit plus précis dans ses questions, sinon, comment veut-il qu’on réponde ?


11-   Faut-il adapter le droit du sol, en prévoyant que les étrangers nés en France pourront devenir Français à 18 ans, sauf si l’Etat s’y oppose en cas de condamnation pour des actes de terrorisme ou de délinquance ou lorsque les parents étaient en situation irrégulière ?
NON.
On peut déjà perdre sa nationalité suite à des actes de terrorisme. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé cette année pour une personne il me semble. Du coup, on ne peut qu’être d’accord avec Nicolas Sarkozy, ça ne sert à rien de donner une nationalité si c’est pour la reprendre aussitôt.
Pour les parents en situation irrégulière, je ne sais pas si Sarkozy se souvient de l’état de ses femmes quand elles étaient enceintes, ça m’étonneraient qu’elles étaient partante pour un petit voyage pour accoucher dans un pays étranger. Son maître à penser Charles Pasqua, pourfendeur également du droit du sol, aurait été fier de lui, mais ce sera bien sur sans moi.

jeudi 4 juin 2015

Le poids des mots, le choc des photos

« Le poids des mots, le choc des photos », la devise de Paris Match est appliquée à merveille par Le Point cette semaine. Lors du grand rassemblement de la famille de la droite française du week-end dernier, on a assisté, comme attendu, à une démonstration de mépris envers les opposants à Sarkozy. Alain Juppé a été une fois de plus copieusement sifflé par les SarkoFans pour qui le rassemblement de toute la droite signifie plus rassemblement en direction de l’extrême-droite qu’avec le centre-droit…

Lundi, Nicolas Sarkozy était au JT de France 2 et a annoncé « regretter ces quelques sifflets ». On se souvient qu’en novembre dernier, il avait osé dire qu’il n’avait pas entendu de sifflets ! On notera le progrès. Ce progrès aurait pu être marque de rassemblement si la photo de Micky Clément ne venait pas porter le doute à la sincérité de l’ancien président. Hors contexte, on pourrait l’imaginer gueuler des encouragements tel un sparring partner au bord du ring. Avec le contexte, on imagine plus la bordée d’injures envoyées à l’ancien Premier Ministre, propos couverts par l’agitation dans la salle.

Si Nicolas Sarkozy a changé, comme craint, c’est en pire. Encore moins de self contrôle, encore moins de retenu, cette photo montre toute la rage que peut avoir un homme contre tout obstacle se présentant devant lui. Nicolas Sarkozy ne représente pas les républicains comme il le souhaiterait, il n’est que l’incarnation de la haine.