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mercredi 2 mai 2018

Mon cortège du 1er mai

Le 1er mai, quand je suis en France, je vais manifester. J’ai beau être adhérent à la CFDT, je préfère passer mon après-midi du 1er mai dans la rue plutôt que dans une salle de cinéma, surtout qu’il fait souvent beau le 1er mai après-midi. Cette année donc, c’était manif du 1er mai et pour la première fois, c’était manif en famille avec la poussette. Poussette qui est, au passage, un support idéal pour les autocollants des différentes organisations (et mention spéciale à LO qui en distribue énormément).

N’ayant pas de point d’ancrage syndical cette année, on cherche à rejoindre le point fixe du PS sur le boulevard de la Bastille (boulevard qui est la première voie prise par le cortège). Il est 14h30, je fais un aller/retour sur le boulevard car le cortège n’est pas encore parti mais le PS n’est pas clairement visible. Lors de cet aller/retour, on se dirige presque inconsciemment vers le grand drapeau de la Catalogne indépendante. C’est un classique du 1er mai, des représentants de nombreux peuples se joignent au cortège pour porter leurs revendications. Les Catalans sont à côté du stand de la LDH mais nous n’allons pas prendre le temps de chercher des visages connus. Sur le large trottoir derrière les Catalans, des centaines de jeunes en noir sont en train de s’habiller, de se préparer avec masques, capuches et protections. Plus que leur tenue, c’est leur nombre qui impressionne. Ni une, ni deux, on les traverse avec la poussette avec pour seul objectif, rejoindre la chaussée puis rejoindre une intersection avec une autre rue, histoire d’avoir une échappatoire quand ces gens vont se mettre en route car aucun doute possible, ça va bastonner, reste à savoir où, sur qui ou sur quoi.

Le reste du boulevard est calme comme un début de manif. Ça sent le barbecue, les organisations non syndicales se montrent en bord de rue et énormément de monde, des jeunes, des familles, des retraités (ou des personnes qui ont suffisamment de cheveux gris ou de rides pour se faire passer comme tel), bref le monde de gauche dans sa diversité et pas que des syndiqués. Je retrouve même le PS ! Heureusement que j’avais l’adresse du point de rendez-vous car sans drapeau, sans banderole, sans tract, pas de signes distinctifs si ce n’est 3 caméras devant Olivier Faure et quelques pin’s au revers de la veste d’une poignée de militants. C’est bien beau d’être présent dans les manifs mais si c’est de façon cachée, ça ne sert à rien. Je suis sûr que dans le cortège d’hier, personne n’a su que le PS était présent. Ce qui signifie que dans l’inconscient des manifestants, si le PS est absent de ces grands rendez-vous, c’est qu’il abandonne les travailleurs, les revendications.  

Il est 15h30 quand la tête du cortège passe devant moi. Pour qu’il n’y est pas d’ambiguïté, je parle de la tête officielle, celle qui marque le début de la manifestation organisée par les syndicats et qui donne le rythme au reste de la manif. Impossible de se tromper, les premiers rangs sont les gros bras du service d’ordre de la CGT, suivis par d’autres gros bras de la CGT qui entourent Philippe Martinez et des représentants de Solidaires, de la FSU (et surement de FO). Ici aucun risque d'avoir des casseurs, lee service d'ordre est important et bien organisé. Je les laisse passer et ma petite famille et moi nous nous insérons dans le cortège. Encore une fois, je remarque qu’au milieu des CGTistes qui sont là avec leurs banderoles et leurs mégaphones, il y a du monde, toujours beaucoup de familles qui s’insèrent, doublent, bref qui sont impatientes de marcher vers Place d’Italie.

Un peu avant 16h, nous avons avancé de 400m et sommes sur le Pont d’Austerlitz. Le cortège stationne. On voulait doubler la tête du cortège pour rejoindre des amis de l’autre côté du pont, mais il y a beaucoup trop de monde pour doubler facilement avec la poussette. De toute façon, il fait beau, on est là pour manifester, autant patienter un peu.

Il est environ 16h15. Ça fait plus de 15 minutes que nous sommes à l’arrêt. Le temps est long. Certes les quelques feux d’artifice tirés en l’air au niveau de la gare d’Austerlitz m’amusent, mais le temps est long tout de même.  Famille moderne, on en profite pour prendre des nouvelles de la manifestation à laquelle on participe en regardant ce qu’il s’en dit sur Twitter. Ça commence à déchanter, nos rencontres du début d’après-midi sont passées à l’action et ont détruit un McDo ! On est toujours au milieu du pont, on voit par moment de la fumée s’élever devant nous. Mais aucune information sur le pont à part notre Twitter (en même temps qui aurait pu donner une info ? sur la base de quoi à part des « on dit » des réseaux sociaux ?). On avance donc, on double par les trottoirs la tête du cortège, à la recherche de nos amis à l’avant.



A 16h30 nous sommes au carrefour devant le jardin des plantes. Fumée noire (voiture en feu surement) devant nous et sur les quais haut à notre droite un gros mouvement de CRS. On se regarde avec d’autres familles autour de nous, tous avec nos poussettes. On s’avance vers la descente sur les quais bas au cas ça tourne au vinaigre. On ne va pas attendre du tout au final. Les CRS sont nombreux et prêts à intervenir. D’autres sont sur la rampe d’accès aux quais bas et filtrent pour ne laisser qu’une personne à la fois descendre. On espère tous (car nous sommes nombreux à fuir la future bataille d’Austerlitz) que ça ne va pas dégénérer trop vite sinon tout le monde ne pourra pas accéder sur les berges de Seine. 

Des bords de Seine, nous verront les mouvements de recul du cortège sur le pont. Nous partons de ces berges quand nous voyons un camion à eau de la police se positionner à notre niveau, face à la rue longeant l’autre côté du Jardin des Plantes. On avance jusqu’au Pont de Sully et on voit des mouvements de foule sur le Pont d’Austerlitz. Est-ce des CRS ? Est-ce des anars qui se font refoulés ? On n’en saura pas plus. Pendant ce temps là, un nouveau cortège s'est formé sur le quai St Bernard, surement des gens qui ont fui le pont d'Austerlitz par l'avant. Je m'inquiète un peu pour eux. Seuls 3 policiers sont présents pour surveiller le carrefour qui est bien sur ouvert à la circulation. Ce contre cortège créé sur la tas n'a pas de service d'ordre, pas d'itinéraire, juste une envie de continuer à marcher dans le calme tout en évitant les affrontements en cours.

Pendant ce temps là, par téléphone, des personnes toujours sur le boulevard de la Bastille nous disent qu’ils sentent les gaz lacrymo de là où ils sont ! Après coup, il semblerait que les forces de l’ordre n’aient pas que gazé les casseurs mais aussi l’autre extrémité de la manifestation pour la faire partir…

On prend notre temps avant de rentrer chez nous, on profite des voies sur berges piétonnes pour flâner encore un peu et donner le goûter au bébé manifestant. Quand on arrive à 200m de chez nous, des jeunes nous demandent de ne plus avancer, nous prévienne que ça gaze partout à Bastille (étonnant je pensais que les cagoules noires étaient de l’autre côté de la Seine). On continue d’avancer vers chez nous et 100m plus loin des jeunes (pas des Black Blocks) lancent des insultent, d’autres nous crient de ne plus avancer avec la poussette. En fait des CRS sont dans notre rue, presque devant chez nous, en train de reculer face à une poignée d’adolescents les insultant et appelant à imiter les manifestants arméniens. Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé sur ces lieux avant mon arrivée. Deux minutes plus tard ma rue aura retrouvé son calme habituel. Les CRS auront retrouvé leurs camarades et les jeunes les leurs.

Quel est le but de ce récit ?
Rappeler que la manifestation du 1er mai avait tout pour être un véritable succès. Les gens étaient présents et je ne sais pas comment le décompte a pu être (que ce soit par la police ou la CGT) puisque le cortège n’a pas pu se lancer entièrement puisque bloqué beaucoup trop tôt par la violence anarchiste.
Rappeler que manifester n’est pas synonyme ni de violence, ni de soutien sans faille à la CGT. Manifester le 1er mai, c’est soutenir les salariés en lutte (cheminots, employés de Carrefour mais aussi ouvriers de PSA, salariés sans papier, personnels des hôpitaux). C’est soutenir le fait qu’une autre politique du travail existe, que le dialogue social ne peut pas être que parler dans le vent face aux représentants du gouvernement. C’est aussi rappeler que d’autres peuples souffrent et luttent pendant que notre gouvernement attaque les travailleurs et les immigrants.
Enfin, c’est aussi rappeler que même si des actions ultra-violentes ont lieu à Austerlitz sur la rive gauche de la Seine, ça ne veut pas dire que les forces de l’ordre ont le droit de maltraiter des personnes qui attendent de pouvoir manifester rive droite. Ce n’est pas parce qu’il y a de la casse à Austerlitz à 16h qu’il doit y avoir du tabassage en règle dans le Quartier Latin à 19h.

mardi 24 janvier 2017

Hamon président ?

Je n'ai pas écrit sur le premier tour de la primaire de la gauche, un peu par manque de temps, aussi par manque d'envie après le forfait de François Hollande. J'aurais pu écrire pour vanter les mérites de mon candidat de substitution, Vincent Peillon, qui m'a convaincu dans sa capacité de rassembler le PS et au delà car bien moins clivant que ses adversaires issus du PS. Son projet de New Deal européen, de relance écologique via l'UE, était intéressant et méritait d'être débattu dans une primaire pré-présidentielle. Ni son programme, ni ses propos ne comportaient de verrues repoussantes du genre "l'existence de 2 gauches irréconciliables" (au contraire même), "49-3 citoyen", ou "non respect des traités européens". Son ton apaisant (mais doctoral) le plaçait dans la droite ligne de François Hollande et de sa présidence apaisée (qui ne le fut pas tant que ça, notamment sur la fin, mais pas tant de sa faute que de celle d'agitateurs professionnels). Il a fini avec 6% quand on aurait pu espérer qu'il dépasse la barre des 10 pour peser sur le programme final.

Et maintenant, que vais-je faire (comme dirait la chanson) ? Étonnement, le choix fut plus simple. J'ai toujours encouragé une large union de la gauche à chaque élection. Je fus heureux de voir les communistes parisiens rejoindre la liste menée par Anne Hidalgo dès le premier tour des municipales 2014. Je ne me vois donc pas soutenir un candidat qui prône deux gauches irréconciliables. Il y a aussi une question de cohérence. On ne peux pas brandir le 49-3 avant même le début du débat parlementaire puis promettre quelques mois plus tard d'y mettre fin. On ne peut pas vouloir rassembler la gauche en promettant de défiscaliser de nouveau les heures supplémentaires, une des mesures phares du sarkozysme. De plus en écoutant le discours de Manuel Valls hier soir, j'ai été surpris par la violence des propos augurant mal un rassemblement post primaire.

Mon choix se tourne donc vers Benoît Hamon. Sa mesure phare du revenu universel permet de déplacer le débat loin des questions sur l'identité française ou sur la sécurité. Dans sa longue interview accordée à Libération, il revient longuement sur cette mesure et sur sa vision pour une mise en place progressive. Comme tout bon candidat socialiste, il est pour donner le droit de vote aux citoyens étrangers résidant en France pour les élections locales ou pour limiter le nombre de mandats dans le temps. Son discours écologiste proche de Yannick Jadot, le candidat écologiste, peut aussi permettre un rapprochement, voire un contrat de gouvernement qui pourrait être plus adapté à la politique du candidat socialiste que celui signé en 2011 entre le PS et EELV. Il peut aussi convaincre une partie des électeurs de Jean-Luc Bennahmias ou de François de Rugy. Enfin dernier point qui ne peut que me conforter dans ce choix, Benoît Hamon est pour la reconnaissance de la Palestine, comme il le dit dans son programme, "la coexistence de deux États est la seule solution qui permettra d’assurer la sécurité et l’intégration de l’État d’Israël dans la région et de réouvrir le processus de paix." Cerise sur le gâteau, les goûts musicaux du candidat présentés dans Rolling Stone. Quand on dit avoir été fan de Saxon, Motörhead, Status Quo et avoir pogoté sur PiL en boîte de nuit, on marque automatiquement des points chez moi.

J'espère donc que la dynamique qui a porté Benoît Hamon en tête de ce premier tour des primaires citoyennes continuera cette semaine et le mènera à être désigné candidat du Parti Socialiste pour cette élection présidentielle.

lundi 14 décembre 2015

FN, LR et PS, tous gagnants, tous perdants

Ce qui est bien avec ces dernières élections régionales, c’est que toutes les interprétations sont possibles. Hier soir, n'importe qui a gagné et donc tout le monde a perdu.

Le FN est le grand gagnant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, il a poussé dehors la gauche dans 2 régions. Lors du second tour, il bat son record de voix obtenues lors de la présidentielle 2002 et en Provence – Alpes – Cote d’Azur, le FN arrive à se hisser à 45% dans un duel LR – FN. Encore une fois, toute la campagne aura tourné autour d’eux.

Le FN est le grand perdant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, ils n’ont rien réussi à concrétisé lors du second tour. Avec aucune région gagnée alors qu’ils pouvaient en espérer une ou deux, ils finissent Fanny (13 à 0), alors qu’ils avaient envoyé l’artillerie lourde dans presque toutes les régions, notamment dans le Nord – Pas de Calais – Picardie, en Alsace – Champagne – Ardenne – Lorraine et en Provence – Alpes – Cote d’Azur.

La Droite est la grande gagnante
Sur l’ancien découpage régional, elle aurait gagné 12 régions là où elle n’en avait gagné qu’une lors des précédentes régionales, ils n’en avaient qu’une seule. Avec 7 nouvelles régions, dont la « prise » de l’Ile-de-France et du Nord – Pas de Calais, et 3 victoires contre un FN bien plus fort qu’eux au soir du premier tour, le parti des Républicains a su tirer son épingle du jeu dans une élection qui lui était promise.

La Droite est la grande perdante
Cette élection régionale leur était promise, ce devait être un raz-de-marée bleu qui aurait servi de rampe de lancement à la candidature de Sarkozy pour la primaire à droite. Au final, la droite a eu besoin des voix de la gauche dans le Nord et en PACA pour réussir à gagner la région alors que leur candidat était toujours bien plus médiatique et donc plus connu que le candidat de la gauche. En Normandie et en Ile-de-France, ils peuvent dire merci à un difficile regroupement de la gauche qui leur permet de gagner d’une courte tête.
Sarkozy rêvait d’un départ tonitruant, se supposant seul barrage possible contre l’extrême-droite, force est de constater que le vrai barrage contre l’extrême-droite est plus dans le sens civique des électeurs de gauche en situation d’urgence que dans les idées des candidats se présentant comme républicain.

La Gauche est la grande gagnante
On lui prédisait l’Enfer, avec une ou deux régions seulement. Au final, avec des listes de gauche présentes dans 10 des 12 régions métropolitaines, la Gauche en a gagné 5, soit autant que la droite. Pour un parti au pouvoir, le score est particulièrement flatteur. De plus, elle a fait preuve d’un dévouement républicain. Les états-majors du Nord et de Provence ont choisi le désistement et leurs électeurs ont majoritairement rejoué le 21 avril 2002 en allant apporter leurs voix aux candidats de droite. On peut saluer la belle victoire en Bourgogne – Franche-Comté et en Centre-Val de Loire, régions loin d’être données comme acquises avant le scrutin. Saluons également la bonne santé de la Gauche dans sa diversité au delà des côtes de la France Métropolitaine. La Guadeloupe et la Guyane ont eu un second tour opposant deux listes de gauche, ce qui fait deux régions supplémentaires dans le décompte de la Gauche. On a donc 7 régions à gauche contre 8 pour la droite, c'est une très belle performance pour un parti au pouvoir !

La Gauche est la grande perdante
Obligée de se retirer au soir du premier tour dans 2 régions, maintenue contre l’avis de la direction nationale dans une 3ème région, la gauche a perdu ces régionales dès la fin du premier tour. C’est d’ailleurs les propos de Manuel Valls hier : « Ce soir : aucun soulagement, aucun triomphalisme. Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté. Loin de là. Je n’oublie pas les résultats du premier tour et des élections passées. » Lors du second tour, elle échoue de quelques voix en Normandie et en Ile-de-France. Dans cette dernière région, Valérie Pécresse gagne sur le même terrain que celui sur lequel elle avait subit une lourde défaite 5 ans plus tôt. Choix de candidats critiqués, fusion avec une certaine gauche qui appelle à la chute du PS, basses polémiques dans la dernière ligne droite, programmes peu mobilisateurs, le PS va devoir se ressaisir et réussir à se relancer dans une dynamique d’union de la gauche par conviction et non par dépit. Le gouvernement a surement aussi une part de responsabilité, ses derniers choix de politique de sécurité ont refroidi une partie de ses sympathisants et ont conforté une large partie de ses détracteurs, ce qui n’a pas aidé à porter un discours pour une région plus humaine comme le voulait Claude Bartolone.
Dernier problème, et non le moindre, les alliés historiques du PS (communistes et écologistes) ont subit également de grosses désillusions et n’ont pas réussi à constituer une force de gauche convaincante et force de propositions pour un électorat de gauche qui serait déstabilisé par la politique du gouvernement.

Après ce week-end, j’ai l’impression qu’on est plus proche du « tous perdants ». Comme le rappelait le dessinateur Vidberg dans un de ses dessins pour la soirée électorale du Monde, le seul vrai gagnant du week-end reste Laurent Fabius, président d’une COP21, qui aura réussi l’incroyable exploit d’obtenir un accord à 195 participants pour l’avenir de la planète. C’est surement le plus important.

vendredi 11 décembre 2015

Unis pour une Ile-de-France solidaire, progressiste et ambitieuse

Qu’elle est belle cette image avec tous les logos de forces de gauche réunies ensemble autour d’une seule personne. Tout comme était belle la scène du grand meeting régional de la gauche et des écologistes avec Claude Bartolone, accompagné d’Emmanuelle Cosse, de Pierre Laurent, de Christiane Taubira mais aussi de Rost et de Patrick Pelloux.

C’est pourquoi dimanche 13 décembre, je voterai avec plaisir pour la gauche rassemblée en Ile-de-France autour de Claude Bartolone. Avec plaisir car c’est un rassemblement que j’appelais de mes vœux depuis longtemps. Je suis toujours un peu perplexe devant le risque pris de partir en ordre séparé au 1er tour d’une élection alors que l’on a un même bilan à défendre. Ce 1er tour dispersé me fait toujours peur car il peut donner un mauvais signal à l’électeur en mettant en exergue pendant des mois nos points de divergence alors que l’on a ensuite qu’une petite semaine pour montrer nos points de convergence.

Cette année ne fut pas une exception même si avec les attentats de Paris et St Denis, la campagne fut tronquée et au final la campagne officielle du 1er tour aura duré presque autant de temps que celle du second tour. Alors que nous sommes à la veille du second tour, la gauche peut encore croire en ses chances de ne pas laisser la Région à la droite. Pour cela, le Front de Gauche, Europe Ecologie – Les Verts, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste et la myriade de petits partis autour ont réussi à boucler un programme ambitieux, solidaire, progressiste pour une Ile-de-France toujours plus soucieuse de son environnement et de ses habitants.

Le programme de Claude Bartolone  réalisé pour le 1er tour était déjà prometteur avec parmi ses 12 engagements :

  • Des transports en commun plus surs et plus pratiques, avec la création d’une police unique des transports et un renouvellement des Transiliens,
  • la priorité à l’emploi avec la création de 5000 emplois jeunes régionaux et l’ouverture de 8 écoles  du numérique,
  • une exigence écologique particulière avec l’instauration d’une éco-taxe régionale pour les poids lourds qui traverseraient sans s’arrêter la région,
  • le droit au logement, avec une attention particulière à l’accès au logement pour les jeunes et en veillant au respect de la loi SRU que de trop nombreux maires (très souvent à droite) refusent d’appliquer.
  • un effort pour que la culture soit accessible à tous, notamment au lycée avec le programme « Culture et Arts au Lycée ».

Ce programme s’enrichit des propositions issues du programme d’Emmanuelle Cosse, avec entre autres :

  • Le recours à l’énergie 100% renouvelable d’ici à 2050,
  • la rénovation thermique des habitations,
  • la sanctuarisations du parc de La Courneuve et du parc interdépartemental de Choisy.
Le Front de Gauche amène sa pierre à l’édifice également avec par exemple :

  • L’encadrement des loyers dans toute l’Ile-de-France,
  • la suppression de subventions régionales aux maires qui ne respectent pas la loi SRU,
  • plus d’employés dans les transports avec la présence d’agents supplémentaires dans les bus et les rames.

Cette alliance ne peut être que bénéfique. On se rappelle que c’est grâce à ce genre d’accord lors de la précédente campagne des régionales que Europe Ecologie – Les Verts ont réussi à faire aboutir le pass navigo unique à 70€. C’est aussi une alliance bénéfique qui prouve que malgré des désaccords locaux ou nationaux, les différents acteurs de la gauche francilienne ont réussi à trouvé un terrain d’entente. C’est ce genre de discussions qu’il faudra tenir à l’échelle nationale dans les mois à venir afin d’obtenir ce genre de compromis et ce genre d’accord afin d’aborder de la meilleure des manières les échéances de 2017.

Puisqu’on parle de réunion des différents partis de gauche et de compromis, j’en profite aussi pour saluer l’alliance qui a pu être conclue dans les Pays de Loire où malgré les différends sur le projet de Notre-Dame-Des-Landes, écologistes et socialistes ont réussi à trouver un terrain d’entente assez solide pour former de nouveau une coalition régionale.

J’espère que ces gestes seront perçus comme ils doivent l’être dans l’électorat et chez les sympathisants des différentes formations de gauche, c’est-à-dire de façon positive et que ces derniers seront eux aussi unis dans leur vote le dimanche 13 décembre.

mercredi 9 décembre 2015

Résultat du 1er tour des régionales dans le 4ème

Alors que tous les regards sont tournés vers le FN suite au premier tour des élections régionales, c’est avec plaisir que je regarde les résultats de mon petit arrondissement parisien. Une fois encore, on a la preuve que Paris est loin d’être la France, de même que le centre de Paris est loin d’être représentatif de Paris ou du futur Grand Paris. Ça n’enlève en rien à la joie de voir le Parti Socialiste s’en sortir mieux que lors des précédentes élections régionale et avec plus d'écart que lors des précédentes élections municipales où la mairie est restée de justesse à gauche avec le soutien et la fusion heureuse de plusieurs listes du 1er tour.

Premier constat, les électeurs du 4ème arrondissement de Paris se sont plus motivés à venir voter cette fois-ci qu’il y a 5 ans. On tourne toujours autour des 50% d’abstention, donc il n’y a pas de quoi se réjouir mais quand en 2010, seuls 48,5% des inscrits s’étaient déplacés, ils étaient 53,33% à le faire dimanche dernier.

En 2010, la liste PS menée par Jean-Paul Huchon a obtenu 27,59% des voix et a devancé la liste UMP de Valérie Pécresse de 49 petite voix (en obtenant 26,99% des suffrages exprimés). Ce dimanche, Claude Bartolone, après une campagne terrain très courte, a obtenu 35,06%, soit près de 3 points de plus que Valérie Pécresse (32,13%). La grosse déconvenue du scrutin vient d’Europe Ecologie-Les Verts qui passe de 23,5% des voix pour Cécile Duflot en 2010 à seulement 10,54% des voix pour Emmanuelle Cosse en 2015. Si le Front de Gauche stagne dans l’arrondissement autour des 5,7% (5,83 en 2010, 5,67 en 2015), le Front National lui peut se féliciter d’une relative hausse en passant de 5 à 8,74%.

Les Verts payent-ils leurs luttes internes entre soutien et défiance au gouvernement, un peu comme ces mêmes Verts avaient surement un peu profiter des reliquats des luttes de 2008 et 2009 internes au Parti Socialiste ? Cette forte baisse est d’autant plus étrange qu’elle va dans le sens inverse des résultats du 1er tour des municipales de l’an dernier où les écologistes du 4ème avaient gagné des voix sur leurs alliés socialistes. On peut se demander aussi si ce n’est pas le climat actuel qui a voulu que les électeurs renforcent les principaux partis, semblant ainsi privilégier un « vote utile » dès le premier tour de peur au détriment d’un vote de cœur.

On doit tout de même s’inquiéter de la hausse du FN, certes moins marquées que dans d’autres quartiers, d’autres villes ou d’autres régions, mais néanmoins constatée. Le parti extrémiste gagne plus de 300 voix entre les deux scrutins régionaux et gagne plus de 250 voix entre le 1er tour des dernières municipales et ce 1er tour des régionales.

La belle hausse de la liste PS dans l’arrondissement ne peut pas masquer tout de même que l’alliance municipale PS – EELV – FdG voit son score total diminué d’environ 5 points entre les deux élections régionales. Ces trois composantes ont mené d’une main de maître la région lors des précédents mandats et je ne peux que me féliciter de leur réunion lors de l’entre-deux tours. Il faut à présent espérer que le rassemblement des forces de Gauche pour le 2ème tour mobilise toujours (et même encore plus) les électeurs de gauche afin de retrouver un niveau comparable à 2010 et ainsi donner le plus de chance à Claude Bartolone d’accéder à la présidence de la région accompagné d’une équipe Rose-Rouge-Verte de choc.

Résultats du scrutin du 06 décembre 2015 :

Tête de liste Voix % exprimés
M. BARTOLONE Claude (PS et alliés) 3099 35,06
Mme PECRESSE Valérie (UMP, UDI et MODEM) 2840 32,13
Mme COSSE Emmanuelle (EELV) 932 10,54
M. DE SAINT JUST Wallerand (FN) 773 8,74
M. LAURENT Pierre (FdG) 501 5,67
M. DUPONT-AIGNAN Nicolas (Debout la France) 335 3,79
M. VERON Aurélien (Aux urnes citoyens) 110 1,24
Mme ARTHAUD Nathalie (LO) 74 0,84
M. ASSELINEAU François (UPR) 64 0,72
Mme SACHS Valerie (Nous Citoyens) 62 0,7
M. DE SMET Sylvain (Libertaire) 44 0,5
M. HORSFALL Dawari (Union citoyenne) 6 0,07
M. BOURCHADA Nizarr (Musulmans français) 0 0