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vendredi 11 décembre 2015

Unis pour une Ile-de-France solidaire, progressiste et ambitieuse

Qu’elle est belle cette image avec tous les logos de forces de gauche réunies ensemble autour d’une seule personne. Tout comme était belle la scène du grand meeting régional de la gauche et des écologistes avec Claude Bartolone, accompagné d’Emmanuelle Cosse, de Pierre Laurent, de Christiane Taubira mais aussi de Rost et de Patrick Pelloux.

C’est pourquoi dimanche 13 décembre, je voterai avec plaisir pour la gauche rassemblée en Ile-de-France autour de Claude Bartolone. Avec plaisir car c’est un rassemblement que j’appelais de mes vœux depuis longtemps. Je suis toujours un peu perplexe devant le risque pris de partir en ordre séparé au 1er tour d’une élection alors que l’on a un même bilan à défendre. Ce 1er tour dispersé me fait toujours peur car il peut donner un mauvais signal à l’électeur en mettant en exergue pendant des mois nos points de divergence alors que l’on a ensuite qu’une petite semaine pour montrer nos points de convergence.

Cette année ne fut pas une exception même si avec les attentats de Paris et St Denis, la campagne fut tronquée et au final la campagne officielle du 1er tour aura duré presque autant de temps que celle du second tour. Alors que nous sommes à la veille du second tour, la gauche peut encore croire en ses chances de ne pas laisser la Région à la droite. Pour cela, le Front de Gauche, Europe Ecologie – Les Verts, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste et la myriade de petits partis autour ont réussi à boucler un programme ambitieux, solidaire, progressiste pour une Ile-de-France toujours plus soucieuse de son environnement et de ses habitants.

Le programme de Claude Bartolone  réalisé pour le 1er tour était déjà prometteur avec parmi ses 12 engagements :

  • Des transports en commun plus surs et plus pratiques, avec la création d’une police unique des transports et un renouvellement des Transiliens,
  • la priorité à l’emploi avec la création de 5000 emplois jeunes régionaux et l’ouverture de 8 écoles  du numérique,
  • une exigence écologique particulière avec l’instauration d’une éco-taxe régionale pour les poids lourds qui traverseraient sans s’arrêter la région,
  • le droit au logement, avec une attention particulière à l’accès au logement pour les jeunes et en veillant au respect de la loi SRU que de trop nombreux maires (très souvent à droite) refusent d’appliquer.
  • un effort pour que la culture soit accessible à tous, notamment au lycée avec le programme « Culture et Arts au Lycée ».

Ce programme s’enrichit des propositions issues du programme d’Emmanuelle Cosse, avec entre autres :

  • Le recours à l’énergie 100% renouvelable d’ici à 2050,
  • la rénovation thermique des habitations,
  • la sanctuarisations du parc de La Courneuve et du parc interdépartemental de Choisy.
Le Front de Gauche amène sa pierre à l’édifice également avec par exemple :

  • L’encadrement des loyers dans toute l’Ile-de-France,
  • la suppression de subventions régionales aux maires qui ne respectent pas la loi SRU,
  • plus d’employés dans les transports avec la présence d’agents supplémentaires dans les bus et les rames.

Cette alliance ne peut être que bénéfique. On se rappelle que c’est grâce à ce genre d’accord lors de la précédente campagne des régionales que Europe Ecologie – Les Verts ont réussi à faire aboutir le pass navigo unique à 70€. C’est aussi une alliance bénéfique qui prouve que malgré des désaccords locaux ou nationaux, les différents acteurs de la gauche francilienne ont réussi à trouvé un terrain d’entente. C’est ce genre de discussions qu’il faudra tenir à l’échelle nationale dans les mois à venir afin d’obtenir ce genre de compromis et ce genre d’accord afin d’aborder de la meilleure des manières les échéances de 2017.

Puisqu’on parle de réunion des différents partis de gauche et de compromis, j’en profite aussi pour saluer l’alliance qui a pu être conclue dans les Pays de Loire où malgré les différends sur le projet de Notre-Dame-Des-Landes, écologistes et socialistes ont réussi à trouver un terrain d’entente assez solide pour former de nouveau une coalition régionale.

J’espère que ces gestes seront perçus comme ils doivent l’être dans l’électorat et chez les sympathisants des différentes formations de gauche, c’est-à-dire de façon positive et que ces derniers seront eux aussi unis dans leur vote le dimanche 13 décembre.

vendredi 16 octobre 2015

Un referendum pour l'unité n'est pas une primaire

https://jevote.referendum-unite.com/
Depuis ce matin, les sympathisants de gauche qui le souhaitent peuvent participer au referendum organisé par le PS, l’UDE et ce que je pense être ses composantes Front Démocrate, Ecologistes ! et Génération Ecologie. Ce referendum est une initiative informelle, sans base juridique et sans conséquence. C’est une action pour prendre le pouls de cet électorat de gauche dont tout le monde parle en son nom mais dont peu écoute ce qu’il a à dire.

Ce referendum, appelé joliment et naïvement « referendum pour l’unité », reprend un principe déjà mis en œuvre dans le passé en France comme en 2009 lors de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste ou en 2011 à Paris (et à d’autres moments partout en France) avec la votation citoyenne pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ces deux précédents cas (et il y en a surement eu d’autres) sont similaires au referendum pour l’unité de la gauche et des écologistes dans le sens où il s’agit d’une consultation sans valeur juridique.

Depuis le début de la journée certains journaux et sites d’information, tout comme des blogueurs de gauche, raillent le principe peu sécurisé du referendum. Sans grande surprise, oui, ce referendum n’est absolument pas sécurisé. Déjà on peut y voter par internet et physiquement. Difficile de partager une seule et unique liste d’émargement. Ensuite, comme toute pétition sur internet, une adresse mail valide au moment du vote est demandée pour vérification, donc il est facile de voter plusieurs fois à ce referendum comme il est possible de signer plusieurs fois une pétition (cf. Maitre Eolas).

Ce referendum est bien loin de l’organisation de la primairecitoyenne de 2011 où chaque électeur devait se rendre dans un bureau de vote spécifique lié à son bureau de vote habituel. Ici pas de bureau de vote mais 2500 points de votes ouverts à des horaires aléatoires dans des lieux de vie comme les marchés le plus souvent. Il est donc facile de pouvoir voter plusieurs fois dans un même point de vote comme il est encore plus facile de voter dans deux points de vote différents (enfin surtout dans les grandes villes car dans certains départements cela peut vous demander plusieurs dizaines de kilomètres à parcourir avant de trouver un autre point de vote).

Heureusement que la logistique soit plus souple, plus anarchique que la tenue de la grande primaire citoyenne qui a servie à choisir le candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’enjeu est loin d’être le même. En 2011, le PS et ses partis amis (PRG, MRC) voulaient donner la plus grande légitimité au candidat qui aurait pour destin de se qualifier pour le 2nd tour de l’élection présidentielle et surtout la mission de gagner cette élection. Aujourd’hui, le PS veut juste essayer de montrer une tendance qui est à l’unité, spécialement pour les régions où les partis de gauche sont en danger de ne pas se qualifier au 2nd tour. La moindre fraude en 2011 aurait mis en échec la candidature socialiste. En 2015, aucune action ne sera prise suite à ce referendum sauf si une prise de conscience s’effectue, ce que je ne crois pas. C’est aussi ce raisonnement que tiennent les organisateurs des votations citoyennes pour le droit de vote des étrangers : « Plusieurs votations citoyennes sur le même thème ont déjà eu lieu. Si elles n’ont rien changé sur le plan juridique, elles ont tout de même fait évoluer les mentalités. »

Les journalistes et blogueurs semblent traiter avec la même importance la possible fraude dans ce referendum qu'une possible fraude dans l'élection d'un chef de parti comme l'UMP ou le PS l'a connu dans le passé alors que nous avons à faire qu'à une simple votation citoyenne. Il ne sert donc à rien d’essayer de jeter l’opprobre sur ce referendum car ceux qui le font jette aussi le discrédit sur des actions dont ils ont surement fait part dans les années passées.

jeudi 15 octobre 2015

Pour l'unité de la Gauche et des Ecologistes

Dès demain (vendredi 16/10) jusque dimanche 18 octobre, le Parti Socialiste et quelques partis et mouvements amis organisent un grand referendum national pour interroger les sympathisants de gauche s’ils veulent ou non l’unité de la gauche dès le 1er tour des élections régionales (et en vue la préparation des échéances présidentielles et législatives de 2017).

Farouche défenseur de l’union de la gauche le plus tôt possible, le plus souvent possible et de la façon la plus large possible, je vous invite bien sur à participer massivement et favorablement à cette initiative originale. Mais pourquoi donc ?

Pour plébisciter le bilan des sortants
La Gauche gère 21 des 22 anciennes régions. Dans toutes ces régions, c’est un exécutif de « gauche plurielle » qui dirige avec, selon les endroits, des radicaux de gauche, des écologistes, des communistes, des socialistes, militants ou issus de la société civile. Dans toutes ces régions, la gauche dans sa pluralité a agi pour l’emploi, pour l’éducation, pour les transports, mais aussi pour la solidarité, la culture, le sport et bien d’autres choses. Par exemple en Ile-de-France, comment ne pas saluer les actions communes des socialistes, des communistes et des écologistes où chacun a apporté sa pierre à l’édifice (par exemple le pass mensuel toute zone à 70€ issu du programme EE-LV ?
En Ile-de-France, traditionnellement les Verts et les Socialistes se rejoignent après le 1er tour, mais quid si aucun des deux ne l’est ?

Pour gagner, il faut être au 2nd tour
En 2002, une grande partie des électeurs de gauche ont voté pour les différentes composantes de gauche au 1er tour de l’élection présidentielle, se disant qu’ils voteraient Jospin uniquement au 2nd tour. Au final, sans la qualification de Jospin pour le 2nd tour, tous furent bien dépourvus.
En 2015, on annonce le même scénario. Dans certaines régions, comme le Nord-Pas de Calais-Picardie, on prédit la présence du Front National au 2nd tour mais celle de la Gauche. Il faut en finir avec l’argument du vote utile qui voudrait que l’on délaisse ses idées au profit du parti dominant. La meilleure solution, surtout en cas de scrutin par liste, est encore l’union des listes de gauche. Il ne faut pas demander aux électeurs de voter contre sa liste préférée mais plutôt pour une liste contenant des éléments de sa liste.
Dans certaines régions, on sait très bien que les Verts rejoindront les Socialistes au second tour, alors si l’on sent le danger venir, pourquoi attendre la dernière minute et ne pas jouer l’unité tout de suite au lieu d’une séparation de façade.

Pour une vraie politique de Gauche
Dans une certaine gauche, il paraitrait que le gouvernement socialiste ne mènerait pas une politique de gauche. Même si je ne suis pas d’accord avec cette affirmation, allons exceptionnellement dans ce sens. Aux précédentes élections régionales, toute la gauche annonçait qu’une région de gauche permettait de lutter contre les dégâts du gouvernement en place. Pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement aujourd’hui ?
Qui peut penser que pour contrer ces pseudos-effets  néfastes du gouvernement Hollande-Valls, il vaut mieux avoir une région dirigée par un Christian Estrosi, un Marc Le Fur ou tout autre Républicain patenté, voire pire une région dirigée par le FN ? Cela veut-il dire que ces candidats qui veulent toujours moins de dépenses publiques et donc moins d’actions publiques de la part de la Région vont être plus bénéfiques que des équipes unies Verts – Rose – Rouge ?

Pour encourager l’électeur à se déplacer
Quel signal envoie-t-on à un électeur circonspect, voire lassé de la politique, quand on lui dit que chacun part de son côté pour le 1er tour mais qu’il y a de fortes chances de se retrouver au second ? Qui peut penser que l’on va lutter contre l’abstention en faisant l’amalgame élection régionale et sanction gouvernementale ? Je suis sur que l’électeur de gauche aura plus foi en son bulletin de vote si ce dernier lui garantit de retrouver une union de la gauche, la seule qui sait faire gagner la gauche. Je le comprends, si par son bulletin il contribue aux guerres de clochers, aux embrouilles politiciennes, alors autant rester chez soi et attendre que ces personnes s’assagissent. Tant pis si cette élection se finit par une grosse claque électorale suivie d’une gueule de bois de 6 ans avec une région qui passe sous le giron de la droite.

Rassemblons-nous, votons !
Pour voter à ce referendum, deux possibilité, soit se rendre dans un des 2500 points de vote un peu partout en France ou voter par internet (http://www.referendum-unite.com).
A Paris, dans mon 4ème arrondissement, les sympathisants de gauche peuvent venir le samedi et le dimanche entre 10h et 13h soit Place Baudoyer, soit Place de la Bastille au niveau de la Banque de France (clin d’œil à ceux qui nous disent à la solde des banquiers).
Dans la Région Nord-Pas de Calais-Picardie, où le signal doit être fort, il est possible de voter par exemple à Dunkerque dans le Nord, au local Littoral Gagnant, 67 Rue De L’Amiral Ronarc’H, le vendredi et le samedi de 10h00 à 17H00 et le dimanche de 10h00 à 12h00, ou à Compiègne dans l’Oise sur le marché le samedi de 10h à midi.

lundi 21 septembre 2015

L'union de la gauche

Article écrit après l'échec
du Programme commun
La semaine dernière Jean-Christophe Cambadélis, chef de file des socialistes, avait sorti sa plus belle plume pour écrire une lettre ouverte à la Gauche et aux écologistes. En introduction, il effectuait ce constat amer que tout le monde a remarqué depuis 2012 et qui va en s’amplifiant : 
« La gauche est aujourd’hui fragmentée. Elle défend ses valeurs dans un monde tenaillé par l’identité, obsédé par le profit, dominé par le conservatisme. La gauche aborde en ordre dispersé les défis de son époque. La révolution de l’immatériel, les défis climatiques, les bouleversements géopolitiques, la droitisation de la société et l’extrémisation de la droite. »  


Cette lettre ouverte à la Gauche et aux écolos a pour volonté de rouvrir des discussions pour trouver les conditions d’un socle à une maison commune (terme également employé par Jean-Luc Bennahmias dans la construction de la nouvelle UDE). Quand il écrit :
« Je ne mésestime pas nos débats économiques, sociaux voire européens. Il y a là des fractures qui pour importantes qu’elles soient, ne sont insurmontables. Aiguiser les divergences ne permet pas de les surmonter mais seulement de les faire durer. Dans les années 1970 ou bien 1936, les désaccords au sein de la gauche étaient plus graves puisqu’ils portaient sur le modèle de société. Et pourtant, la gauche s’est unie. »
Cambadélis est conscient qu’il existe des points d’achoppement, d’ailleurs sans ces points la multiplication des partis à gauche n’aurait pas de sens, mais il doit être possible de se retrouver sur des ambitions et des projets communs.  


Depuis cette lettre ouverte, un premier sondage est paru prédisant une nette victoire du FN aux élections régionale dans le Nord – Pas de Calais – Picardie. Ce même sondage montre une bérézina pour la gauche avec un PS troisième et un Front de Gauche (allié ou non aux écolos) récoltant des poussières (potentiellement 6% quand une liste d’extrême-gauche en récolterait 4).

De façon plus factuelle qu’un sondage, la ville de Noisy-Le-Grand a fourni une illustration concrète des résultats d’une guerre sans merci entre PS et Front de Gauche. Le 14 septembre, au soir du 1er tour de cette élection municipale rejouée, il y avait 102 voix d’écarts entre la candidate LR et le candidat PS. Le Front de Gauche, 3571 voix de moins que la liste PS, finissait 3ème avec 100 voix d’avance sur le FN. Une semaine plus tard, le Front de Gauche est toujours en lice, n’ayant pas voulu se désister. Il perdre 126 voix entre les deux tours et permettra à la liste LR de ravir une ville historiquement à gauche pour 33 petites voix.


Dans sa lettre ouverte, Cambadélis avait prévenu : 
« Chacun dans notre coin, nous croyons pouvoir tirer les marrons du feu de la grande confusion qui règne. L’anathème règne en maître à coup d’excommunications médiatiques sous le regard désabusé et incrédule d’un peuple de gauche ainsi démotivé.  Nous pensons pouvoir nous doubler les uns les autres. Certains veulent même se dédoubler. D’autres pensent que le salut est dans l’alternative si radicale, qu’elle fait de l’autre l’ennemi. Ce n’est pas en installant partout la droite et l’extrême droite, que l’idéal à gauche sera mieux défendu. »
Cette vraie gauche a encore frappée. Alors qu’elle dit combattre le FN, ses plus grandes victoires se trouvent dans les élections où elle obtient la défaite du PS, permettant ainsi à la droite de grappiller toujours un peu plus d’exécutifs.


Inlassable, Jean-Christophe Cambadélis repart au charbon ce lundi en appelant à la mise en place d’un référendum citoyen pour demander l’avis des sympathisants de Gauche sur la nécessité ou non de réussir l’union de la Gauche dès les régionales de cet hiver. Excellente initiative qui arrive pourtant trop tard pour ces régionales.
Excellente initiative car cette vraie Gauche qui dit parler au nom du peuple, qui se dit porte-voix de la majorité silencieuse (tellement silencieuse qu’on ne la retrouve jamais dans les urnes) pourrait ainsi comprendre que les électeurs préféreraient une gauche unie au pouvoir plutôt que la droite (sans même agiter le spectre du FN). Excellente initiative qui permettrait aux candidats de gauche de taper librement sur leurs adversaires de droite pendant la campagne des régionales et non à perdre du temps pour contrer les tacles venant de leur gauche. Car comment espérer obtenir un minimum de crédibilité auprès des électeurs quand on attaque un autre parti de gauche durant toute la campagne du 1er tour puis se rallier à eux au second tour pour espérer sauver quelques sièges ?
Initiative trop tardive car l’union de la gauche aux élections doit se travailler. Il serait inutile de partir rassembler si ce rassemblement n’est que de façade sans accord programmatique ou sans stratégie commune.  Ce genre de rassemblement de façade ne peut amener qu’à l’état actuel de la Gauche, avec des francs tireurs mélenchonistes, des écolos explosés et des socialistes qui peinent à s’unir eux-mêmes.


C’est peut-être là tout l’intérêt d’un référendum ouvert aux sympathisants de gauche, aux syndicalistes, aux associatifs. Quand les appareils ne se parlent pas et n’écoutent pas, alors c’est au peuple de gauche de sonner le réveil en appelant de ses vœux (enfin je l’espère) à la construction d’une union responsable.

mercredi 3 juin 2015

En route vers un rassemblement autour du gouvernement

Ce week-end aura lieu à Poitiers le Congrès du PS et durant trois jours les socialistes débattront de l’orientation générale du parti pour les trois prochaines années et un peu plus loin je l’espère. Ces débats vont permettre de clarifier des positions, nuancer des avis et doivent permettre le rassemblement autour d’une ligne directrice portée par Jean-Christophe Cambadélis enfin élu démocratiquement Premier Secrétaire du PS après avoir assuré pendant un an cette fonction en tant que remplaçant d’Harlem Désir.

Avant les débats du congrès, les militants ont déjà réfléchi, débattu et tranché par un vote sur les motions. Par ce vote, c’est un soutien clair et massif apporté au gouvernement puisqu’environ 60% des voix se sont portées sur la motion de Cambadélis, motion soutenue par les ministres socialistes du gouvernement. Ces 60% montrent aussi que ce n’est pas un plébiscite soviétique et les 29% de la motion B montrent que les députés frondeurs ne sont pas isolés et déconnectés de la base militante mais simplement, et comme rappelé souvent ici, minoritaire au sein du PS et de la population française.

Pendant que le congrès du PS permet de clarifier un peu la situation au sein du PS, les mêmes interrogations sont visibles au sein d’autres formations politiques. Chez Europe Ecologie – Les Verts, il y a aussi un clivage entre soutiens au gouvernement et partisans d’une ligne plus radicale et proche du Front de Gauche. Les détracteurs du gouvernement choisissent souvent la facilité en réduisant  l’aile pro-gouvernementale à Jean-Vincent Placé, son goût du pouvoir et son ambition ministérielle affichée. Il n’est pourtant pas seul dans son parti à vouloir enrayer cette fuite vers la gauche de la gauche. Le 2 mai dernier écologistes de divers partis et représentants du jeune Front Démocrate appelaient à une « Maison commune », parmi les signataires on retrouvait François-Michel Lambert, député EELV, Jean-Marc Brûlé, conseiller Régional EELV d’Ile-de-France, et Emmanuelle Bouchaud, vice-présidente EELV de la Région Pays-de-la-Loire. Cette dernière vient de quitter EELV car elle se considère en désaccord avec la ligne nationale du parti et appelle ses désormais anciens camarades à rejoindre la ligne social-démocrate de l’équipe Hollande / Valls.

Pour exaucer le vœu d’Emmanuelle Bouchaud, il va falloir travailler. Cambadélis a déjà retroussé ses manches et a proposé une organisation collective de la traditionnelle université d’été du PS en invitant tous les partenaires du PS (EELV, PRG, MRC, FD et même PCF) à coorganiser l’événement. Si Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale EELV, a décliné très rapidement la proposition, elle a néanmoins proposé l’organisation de 4 ateliers qui peuvent servir de base à une réunion de famille dans cette future maison commune :

  • sur la loi de transition énergétique,
  • sur « l’invention d’un nouveau modèle de développement économique et social »,
  • sur le bilan de l’accord de législature passé en 2011,
  • enfin sur « les réponses institutionnelles à apporter à la crise démocratique ».

Ces 4 thématiques sont très intéressantes, particulièrement celle sur le bilan de l’accord passé en 2011. Il est important pour préparer 2017 de discuter de ce bilan. Ce sera l’occasion aux écologistes d’expliquer leur départ du gouvernement pour ce qui m’apparaît toujours un délit de faciès contre Manuel Valls. Ce sera également l’occasion de tirer les conclusions d’une telle expérience afin d’améliorer le futur accord qui se doit d’exister pour les années à venir.

A l’image du congrès socialiste qui a permis de clarifier le rapport de force, Europe Ecologie Les Verts aussi doivent surement s’interroger sur leur volonté de rapprochement. Il semble difficile de vouloir jouer le jeu du rapprochement avec un PS qui est plus que jamais derrière son gouvernement et en même temps vouloir se rapprocher d’un Front de Gauche qui croit encore que « Jean-Luc Mélenchon est [leur] passerelle avec le monde de la nouvelle gauche à construire » (dixit Alexis Corbière).