Depuis ce matin, les sympathisants de gauche qui le souhaitent
peuvent participer au referendum organisé par le PS, l’UDE et ce que je pense
être ses composantes Front Démocrate, Ecologistes ! et Génération Ecologie.
Ce referendum est une initiative informelle, sans base juridique et sans
conséquence. C’est une action pour prendre le pouls de cet électorat de gauche
dont tout le monde parle en son nom mais dont peu écoute ce qu’il a à dire.
Ce referendum, appelé joliment et naïvement « referendum pour l’unité », reprend un principe déjà mis en œuvre dans le passé en France
comme en 2009 lors de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste
ou en 2011 à Paris (et à d’autres moments partout en France) avec la votation
citoyenne pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ces deux
précédents cas (et il y en a surement eu d’autres) sont similaires au
referendum pour l’unité de la gauche et des écologistes dans le sens où il s’agit
d’une consultation sans valeur juridique.
Depuis le début de la journée certains journaux et sites d’information,
tout comme des blogueurs de gauche, raillent le principe peu sécurisé du
referendum. Sans grande surprise, oui, ce referendum n’est absolument pas
sécurisé. Déjà on peut y voter par internet et physiquement. Difficile de
partager une seule et unique liste d’émargement. Ensuite, comme toute pétition
sur internet, une adresse mail valide au moment du vote est demandée pour
vérification, donc il est facile de voter plusieurs fois à ce referendum comme
il est possible de signer plusieurs fois une pétition (cf. Maitre
Eolas).
Ce referendum est bien loin de l’organisation de la primairecitoyenne de 2011 où chaque électeur devait se rendre dans un bureau de vote
spécifique lié à son bureau de vote habituel. Ici pas de bureau de vote mais
2500 points de votes ouverts à des horaires aléatoires dans des lieux de vie
comme les marchés le plus souvent. Il est donc facile de pouvoir voter
plusieurs fois dans un même point de vote comme il est encore plus facile de
voter dans deux points de vote différents (enfin surtout dans les grandes
villes car dans certains départements cela peut vous demander plusieurs
dizaines de kilomètres à parcourir avant de trouver un autre point de vote).
Heureusement que la logistique soit plus souple, plus
anarchique que la tenue de la grande primaire citoyenne qui a servie à choisir
le candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’enjeu est loin d’être le
même. En 2011, le PS et ses partis amis (PRG, MRC) voulaient donner la plus
grande légitimité au candidat qui aurait pour destin de se qualifier pour le 2nd
tour de l’élection présidentielle et surtout la mission de gagner cette
élection. Aujourd’hui, le PS veut juste essayer de montrer une tendance qui est
à l’unité, spécialement pour les régions où les partis de gauche sont en danger
de ne pas se qualifier au 2nd tour. La moindre fraude en 2011 aurait
mis en échec la candidature socialiste. En 2015, aucune action ne sera prise
suite à ce referendum sauf si une prise de conscience s’effectue, ce que je ne
crois pas. C’est aussi ce raisonnement que tiennent les organisateurs des
votations citoyennes pour le droit de vote des étrangers : « Plusieurs
votations citoyennes sur le même thème ont déjà eu lieu. Si elles n’ont rien
changé sur le plan juridique, elles ont tout de même fait évoluer les
mentalités. »
Les journalistes et blogueurs semblent traiter avec la même importance la possible fraude dans ce referendum qu'une possible fraude dans l'élection d'un chef de parti comme l'UMP ou le PS l'a connu dans le passé alors que nous avons à faire qu'à une simple votation citoyenne. Il ne sert donc à rien d’essayer de jeter l’opprobre
sur ce referendum car ceux qui le font jette aussi le discrédit sur des actions
dont ils ont surement fait part dans les années passées.
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