vendredi 16 octobre 2015

Un referendum pour l'unité n'est pas une primaire

https://jevote.referendum-unite.com/
Depuis ce matin, les sympathisants de gauche qui le souhaitent peuvent participer au referendum organisé par le PS, l’UDE et ce que je pense être ses composantes Front Démocrate, Ecologistes ! et Génération Ecologie. Ce referendum est une initiative informelle, sans base juridique et sans conséquence. C’est une action pour prendre le pouls de cet électorat de gauche dont tout le monde parle en son nom mais dont peu écoute ce qu’il a à dire.

Ce referendum, appelé joliment et naïvement « referendum pour l’unité », reprend un principe déjà mis en œuvre dans le passé en France comme en 2009 lors de la votation citoyenne contre la privatisation de La Poste ou en 2011 à Paris (et à d’autres moments partout en France) avec la votation citoyenne pour le droit de vote des étrangers aux élections locales. Ces deux précédents cas (et il y en a surement eu d’autres) sont similaires au referendum pour l’unité de la gauche et des écologistes dans le sens où il s’agit d’une consultation sans valeur juridique.

Depuis le début de la journée certains journaux et sites d’information, tout comme des blogueurs de gauche, raillent le principe peu sécurisé du referendum. Sans grande surprise, oui, ce referendum n’est absolument pas sécurisé. Déjà on peut y voter par internet et physiquement. Difficile de partager une seule et unique liste d’émargement. Ensuite, comme toute pétition sur internet, une adresse mail valide au moment du vote est demandée pour vérification, donc il est facile de voter plusieurs fois à ce referendum comme il est possible de signer plusieurs fois une pétition (cf. Maitre Eolas).

Ce referendum est bien loin de l’organisation de la primairecitoyenne de 2011 où chaque électeur devait se rendre dans un bureau de vote spécifique lié à son bureau de vote habituel. Ici pas de bureau de vote mais 2500 points de votes ouverts à des horaires aléatoires dans des lieux de vie comme les marchés le plus souvent. Il est donc facile de pouvoir voter plusieurs fois dans un même point de vote comme il est encore plus facile de voter dans deux points de vote différents (enfin surtout dans les grandes villes car dans certains départements cela peut vous demander plusieurs dizaines de kilomètres à parcourir avant de trouver un autre point de vote).

Heureusement que la logistique soit plus souple, plus anarchique que la tenue de la grande primaire citoyenne qui a servie à choisir le candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’enjeu est loin d’être le même. En 2011, le PS et ses partis amis (PRG, MRC) voulaient donner la plus grande légitimité au candidat qui aurait pour destin de se qualifier pour le 2nd tour de l’élection présidentielle et surtout la mission de gagner cette élection. Aujourd’hui, le PS veut juste essayer de montrer une tendance qui est à l’unité, spécialement pour les régions où les partis de gauche sont en danger de ne pas se qualifier au 2nd tour. La moindre fraude en 2011 aurait mis en échec la candidature socialiste. En 2015, aucune action ne sera prise suite à ce referendum sauf si une prise de conscience s’effectue, ce que je ne crois pas. C’est aussi ce raisonnement que tiennent les organisateurs des votations citoyennes pour le droit de vote des étrangers : « Plusieurs votations citoyennes sur le même thème ont déjà eu lieu. Si elles n’ont rien changé sur le plan juridique, elles ont tout de même fait évoluer les mentalités. »

Les journalistes et blogueurs semblent traiter avec la même importance la possible fraude dans ce referendum qu'une possible fraude dans l'élection d'un chef de parti comme l'UMP ou le PS l'a connu dans le passé alors que nous avons à faire qu'à une simple votation citoyenne. Il ne sert donc à rien d’essayer de jeter l’opprobre sur ce referendum car ceux qui le font jette aussi le discrédit sur des actions dont ils ont surement fait part dans les années passées.

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