Les ministres Axelle Lemaire et Fleur Pellerin à La Rochelle |
Je reviens d'un week-end sous haute surveillance médiatique. Le camarade Bembelly m'avait même conseillé d'y aller avec un casque, en mode « reporter de guerre », tellement l'ambiance s'annonçait tendue. Ou du moins les journalistes l'espéraient... Pour avoir vécu diverses universités d'été socialistes dont celle qui lança le sombre congrès de Reims, je me sentais prêt pour les combats.
Au risque de tuer le suspens, j'annonce d'entrée, je n'y ai pas vu la moindre passe d'armes. Certes les députés « frondeurs » étaient en nombre et leurs soutiens semblent avoir rempli facilement un amphi de la fac de lettres voisine pour leur première rencontre mais l'université en elle-même n'a pas eu à souffrir des divergences idéologiques internes. Les ministres démissionnaires étaient présents, ils ont tous (ou presque) tenu leur place dans les ateliers auxquels ils étaient conviés (à ma connaissance, seule Aurélie Filipetti a laissé la place à sa successeure Fleur Pellerin lors d'une plénière sur le numérique) et ont eu droit à des salves d'applaudissements. Le reste du gouvernement était largement représenté (à l'exception d'Emmanuel Macron et de Ségolène Royal) et tous ont aussi eu droit à de nombreuses standing ovations, particulièrement pour les deux stars du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira.
Pourtant j'ai bien cru samedi que j'allais assister à des scènes de combat. Dès la première heure l'espace Encan et l'aquarium voisin étaient sous la haute surveillance de nombreux CRS. Les accès verrouillés et contrôlés bien avant le parvis réservé par l'université socialiste. Jean-Christophe Cambadélis et Bernard Cazeneuve avaient-ils peur de la violence des futurs débats ? Non, ils ont pris la sage décision de préserver le calme et la sécurité de tous les militants et intervenants car les sauvages étaient dans la rue. La CGT, dans un élan de finesse qui n'a d'égal que son sens du respect d'autrui, a décidé de tenter de pourrir le militant de base. Large banderole « TRAITRES » tenue à bout de bras, énormes pétards, tentative de mise en place d'un « couloir de la honte » et partout pluie d'insultes envers toutes les personnes entrant ou sortant du périmètre de l'université (à 95 % des militants sans mandat national). Ces génies de la CGT faisaient fi du fait qu'au moment même une de leur secrétaire confédérale, Agnès Le Bot, était en train de discuter paisiblement avec les militants les plus matinaux ou que de nombreux militants ont aussi une activité syndicale dont une partie non négligeable à la CGT ou à SUD-Solidaires. Dire que pendant ce temps-là Jean-Louis Malys, secrétaire national CFDT, espérait à voix haute que l'on arrête de considérer les syndicats comme des « brûleurs de pneus ». A côté de ces sauvages qui ont confondu le militant socialiste avec un patron voyou, les 10 bonnets rouges venus en voisin ont fait figure d'enfants de choeur.
Parce qu'il n'y a pas que le militantisme dans la vie, je n'ai pas pu assister aux discours de clôture de Jean-Christophe Cambadélis et surtout de Manuel Valls. Je me souviens simplement que lors des deux précédentes éditions, ce dernier fut l'un des ministres les plus applaudis à chacune de ses apparitions. Le premier s'est plu à rappeler le samedi que la gauche a la division dans son ADN et cela depuis 1905 et les débats entre gauche radicale et gauche gouvernementale. A l'image de ses députés, le militant socialiste aime qu'on lui laisse la liberté de débattre avec son voisin ou ses dirigeants. Le militant aime avoir la liberté de dire ce qu'il pense et qu'on lui réponde. A travers les différents ateliers auxquels j'ai participé, j'ai l'impression que cette édition de l'université d'été du PS a une nouvelle fois tenu ses engagements. J'ai pu voir des militants exprimer leurs regrets sur le droit de vote des étrangers et en même temps réfléchir ensemble à ce qui pourrait être fait pour faire avancer la cause. J'ai vu des militants obtenir des réponses sérieuses sur leurs interrogations sur la mise en place d'une Licence Globale. J'ai vu des ministres, des parlementaires et des militants heureux d'échanger sur les progrès depuis 2012 dans la quête de l'égalité réelle telle que discutée en 2009 lors d'une grande convention socialiste sur le sujet.
Cette université d'été socialiste n'est pas un congrès. Elle n'a donc pas vu la définition d'une orientation globale pour le PS puisque ce n'était pas son objectif. En revanche quel que soit l'état d'esprit de chacun des militants qui y a participé, je suis persuadé qu'il en est sorti revigoré, rassuré de voir qu'il n'était pas seul dans son cas. Au risque de décevoir les vautours qui tournaient autour de La Rochelle ce week-end, le PS n'a pas explosé et n'est pas près de le faire. Il a discuté, il a débattu, j'espère qu'il a convaincu certains, bref le PS est bien vivant et ce n'est pas près de changer.
Au risque de tuer le suspens, j'annonce d'entrée, je n'y ai pas vu la moindre passe d'armes. Certes les députés « frondeurs » étaient en nombre et leurs soutiens semblent avoir rempli facilement un amphi de la fac de lettres voisine pour leur première rencontre mais l'université en elle-même n'a pas eu à souffrir des divergences idéologiques internes. Les ministres démissionnaires étaient présents, ils ont tous (ou presque) tenu leur place dans les ateliers auxquels ils étaient conviés (à ma connaissance, seule Aurélie Filipetti a laissé la place à sa successeure Fleur Pellerin lors d'une plénière sur le numérique) et ont eu droit à des salves d'applaudissements. Le reste du gouvernement était largement représenté (à l'exception d'Emmanuel Macron et de Ségolène Royal) et tous ont aussi eu droit à de nombreuses standing ovations, particulièrement pour les deux stars du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira.
Pourtant j'ai bien cru samedi que j'allais assister à des scènes de combat. Dès la première heure l'espace Encan et l'aquarium voisin étaient sous la haute surveillance de nombreux CRS. Les accès verrouillés et contrôlés bien avant le parvis réservé par l'université socialiste. Jean-Christophe Cambadélis et Bernard Cazeneuve avaient-ils peur de la violence des futurs débats ? Non, ils ont pris la sage décision de préserver le calme et la sécurité de tous les militants et intervenants car les sauvages étaient dans la rue. La CGT, dans un élan de finesse qui n'a d'égal que son sens du respect d'autrui, a décidé de tenter de pourrir le militant de base. Large banderole « TRAITRES » tenue à bout de bras, énormes pétards, tentative de mise en place d'un « couloir de la honte » et partout pluie d'insultes envers toutes les personnes entrant ou sortant du périmètre de l'université (à 95 % des militants sans mandat national). Ces génies de la CGT faisaient fi du fait qu'au moment même une de leur secrétaire confédérale, Agnès Le Bot, était en train de discuter paisiblement avec les militants les plus matinaux ou que de nombreux militants ont aussi une activité syndicale dont une partie non négligeable à la CGT ou à SUD-Solidaires. Dire que pendant ce temps-là Jean-Louis Malys, secrétaire national CFDT, espérait à voix haute que l'on arrête de considérer les syndicats comme des « brûleurs de pneus ». A côté de ces sauvages qui ont confondu le militant socialiste avec un patron voyou, les 10 bonnets rouges venus en voisin ont fait figure d'enfants de choeur.
Parce qu'il n'y a pas que le militantisme dans la vie, je n'ai pas pu assister aux discours de clôture de Jean-Christophe Cambadélis et surtout de Manuel Valls. Je me souviens simplement que lors des deux précédentes éditions, ce dernier fut l'un des ministres les plus applaudis à chacune de ses apparitions. Le premier s'est plu à rappeler le samedi que la gauche a la division dans son ADN et cela depuis 1905 et les débats entre gauche radicale et gauche gouvernementale. A l'image de ses députés, le militant socialiste aime qu'on lui laisse la liberté de débattre avec son voisin ou ses dirigeants. Le militant aime avoir la liberté de dire ce qu'il pense et qu'on lui réponde. A travers les différents ateliers auxquels j'ai participé, j'ai l'impression que cette édition de l'université d'été du PS a une nouvelle fois tenu ses engagements. J'ai pu voir des militants exprimer leurs regrets sur le droit de vote des étrangers et en même temps réfléchir ensemble à ce qui pourrait être fait pour faire avancer la cause. J'ai vu des militants obtenir des réponses sérieuses sur leurs interrogations sur la mise en place d'une Licence Globale. J'ai vu des ministres, des parlementaires et des militants heureux d'échanger sur les progrès depuis 2012 dans la quête de l'égalité réelle telle que discutée en 2009 lors d'une grande convention socialiste sur le sujet.
Cette université d'été socialiste n'est pas un congrès. Elle n'a donc pas vu la définition d'une orientation globale pour le PS puisque ce n'était pas son objectif. En revanche quel que soit l'état d'esprit de chacun des militants qui y a participé, je suis persuadé qu'il en est sorti revigoré, rassuré de voir qu'il n'était pas seul dans son cas. Au risque de décevoir les vautours qui tournaient autour de La Rochelle ce week-end, le PS n'a pas explosé et n'est pas près de le faire. Il a discuté, il a débattu, j'espère qu'il a convaincu certains, bref le PS est bien vivant et ce n'est pas près de changer.