Oh la belle preuve de dédiabolisation du parti ! Jean-Marie Le Pen qui n'avait pas eu le droit de parole lors du traditionnel rassemblement du 1er mai vient de se voir suspendre du FN sans être (encore) officiellement destitué de son poste de président d'honneur. Belle initiative de Marine Le Pen qui cherche toujours à montrer que son parti n'a plus rien à voir avec le parti de son père.
Il faut dire que le passif du père était un peu encombrant. Sur un blog hébergé par
Mediapart, on peut retrouver la liste des condamnations de Jean-Marie Le Pen :
- 1960, condamné pour menaces de mort proférées à l'encontre d'un commissaire de Police.
- 1964, condamné pour coups et blessures volontaires.
- 1969, condamné pour coups et blessures volontaires.
- 1971, condamné pour apologie de crime de guerre.
- 1986, condamné pour antisémitisme insidieux.
- 1986, condamné pour apologie de crimes de guerre dont la déportation.
- 1987, condamné pour provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale.
- 1991, condamné pour trouble manifestement illicite à l'ordre public.
- 1991, condamné pour banalisation de crimes contre l'humanité et consentement à l'horrible.
- 1992, condamné pour diffamation.
- 1993, condamné pour injure publique.
- 1995, condamné pour oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer.
- 1996, condamné pour avoir tenu des propos ayant gravement porté atteinte au président du tribunal d'Auch.
- 1997, condamné pour avoir injurié l'association Ras l'front (mouvement anti-FN) de « mouvement de tueurs de flics ».
- 1997, condamné pour avoir injurié le président de SOS-Racisme.
- 1997, condamné pour banalisation de crimes contre l'humanité et consentement à l’horrible.
- 1998, condamné pour injures publiques et violences sur personne
dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions.
- 1998, condamné pour avoir présenté une tête en carton à l'effigie de Catherine Trautmann.
- 1998, condamné pour avoir déclaré « Je crois à l'inégalité des races ».
- 1999, condamné pour incitation à la haine raciale et apologie de crime de guerre.
- 2002, condamné pour avoir reproduit sans autorisation un reportage de treize photographies prises par l’AFP.
- 2004, condamné pour provocation à la haine raciale.
- 2005, condamné pour incitation à la haine raciale.
- 2008, condamné pour complicité d'apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l'humanité.
Marine Le Pen va avoir du boulot pour redonner à son parti une nouvelle virginité, surtout que les mauvaises habitudes au FN ne sont pas l'apanage du père. La présidente du FN peut cacher le vieux raciste mais elle aussi est cernée par les affaires.
Financement de la présidentielle et des législatives 2012
Marine Le Pen est soupçonnée d'avoir fait embauché par Riwal (boite de communication d'un ancien du GUD) deux de ses conseillers pendant la campagne présidentielle. La même entreprise Riwal est soupçonnée de fraudes pour obtenir plus de remboursements de la part de l'Etat, ceci en magouillant avec le micro-parti de Marine Le Pen.
Des cadres du FN déguisés en assistants parlementaires
Le Parlement Européen s'inquiète que les assistants parlementaires de tous les députés européens FN soient des membres haut placé dans l'organigramme du Front National et que le parti extrémiste détourne les fonds alloués au travail parlementaire pour rémunérer des emplois frontistes. L'arnaque s'élèverait déjà à 7,5 millions d'euros
Le FN réinvente les emprunts russes
Le FN a emprunté 9 millions d'euros à une banque russe et 2 millions d'euros à des fonds russes via une banque chypriote. D'après Mediapart, des preuves indiqueraient que ces prêts font suite à des accords passés directement avec le gouvernement russe.
Le FN et Marine Le Pen peuvent essayer d'allumer les contre-feux qu'ils veulent pour faire croire que leur parti a fait peau neuve, ils peuvent clamer haut et fort que seul l'ancien président est un boulet qui ne représente plus rien, ils peuvent essayer d'ignorer leurs candidats toujours plus nombreux à se faire prendre dans des poses ou avec des propos nauséabonds, mais ils n'arriveront pas à changer leur ADN.
A Béziers,
Robert Ménard a fait de la nostalgie de l'Algérie Française son fond de commerce entre mots croisés sur le thème dans le journal municipal et changement de nom de la rue du "19 mars 1962" au profit d'un défenseur de l'Algérie Française membre de la tentative de putsch contre le Général de Gaulle.
A Hayange, la première opposante au maire FN était numéro 2 de la liste aux municipales. A peine élue et elle s'est retirée du parti et a dénoncé le maire,
Fabien Engelmann, qui a été condamné en première instance à un an d’inéligibilité pour fraude pour avoir maquillé ses comptes de campagne.
A Paris, lors du meeting du 1er mai, le député européen et frontiste historique,
Bruno Gollnisch, a été filmé en train d'essayer de frapper à coup de parapluie des journalistes de Canal+, sous le regard incrédule du service de sécurité du FN pourtant pas réputé pour être des tendres.
La suspension de Jean-Marie Le Pen n'est qu'un écran de fumée. Les actes du FN restent identiques, les propos du FN n'ont pas changé et surtout le programme politique du FN n'a pas changé entre 2002 et aujourd'hui, la préférence nationale, la fermeture des frontières et le retour de la peine de mort en sont toujours des points centraux.