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samedi 15 août 2015

Pensées à tous les persécutés d'Orient

Pour ce 15 août, certaines églises françaises ont fait sonné leurs cloches en solidarité avec les Chrétiens d'Orient, persécutés dans leurs pays. Le principe est original. L'athéisation de le France semble avancer à marche forcée puisque les églises se sentent obligées de trouver une excuse pour faire sonner leurs cloches, ce qui est idiot puisqu'à longueur d'années, ces cloches sonnent et d'autant plus aujourd'hui, jour de l'Assomption.

Comme ça fait de nombreuses années que je n'ai pas écouté les prédications d'un prêtre dans une église, je n'ai pas tous les tenants et aboutissants de cette nouvelle journée de solidarité. Ce qui fait que je ne comprends pas pourquoi les chrétiens d'Occident ont décidé de choisir lesquels de leurs prochains ils aideront.

De ma perception de l'actualité, la vie en Orient n'est pas facile tous les jours. En Irak, les chiites sont régulièrement la cible d'attentats des sunnites de Daesh. En Syrie, toutes les communautés religieuses sont prises en étau entre le terrorisme de Daesh et la folie totalitaire d'el-Assad. Les chrétiens et leurs lieux de culte sont la cibles des terroristes, mais les alaouites sont promis à un avenir très sombres dès que la protection d'el-Assad aura pris fin. Les druzes du sud de la Syrie sont martyrisés par les djihadistes d'Al Qaeda et ont besoin de l'aide des Israéliens. Au Liban, c'est les chiites du Hezbollah qui terrorisent une partie de la population. En Israël, les arabes musulmans sont considérés comme des citoyens de seconde zone et des ultra-orthodoxes mettent le feu à des églises, dont celle célébrant le miracle de la multiplication des pains. Si on s'éloigne un peu plus vers l'est, en Birmanie, des bouddhistes mènent une guerre contre leurs concitoyens musulmans.

Je ne sais pas si le 15 août est le jour de la solidarité internationale, mais si on peut attirer le regard sur les situations critiques en Syrie, en Irak, en Cisjordanie pour toutes les populations alors cette journée servira peut être à quelque chose. Ayons donc une pensée particulière pour tous les chrétiens qui ont perdu une vie protégée par d'anciens dictateurs, ayons également une pensée pour les juifs de la région éduqués dans la peur de leurs voisins, ayons une pensée pour tous les musulmans, peu importe la branche de leur islam car le persécuteur devient si rapidement le persécuté et enfin ayons une pensée à tous les habitants de ces pays, croyants ou non, pratiquants ou non, qui vivent au quotidien dans la peur. Pensées aux habitants d'Orient, qui vivent tous dans des pays magnifiques et qui ne peuvent pas en profiter comme ils le devraient.

lundi 10 août 2015

Fêtons Tel Aviv sur Seine

Paris Plage au coeur d'une polémique estivale digne d'une sortie de Nadine Morano, qui aurait pu le croire ? Je savais qu'il fallait vraiment s'ennuyer au mois d'août pour relayer les propos de Nadine va à la plage (été 2014) ou de Nadine refait l'histoire (été 2015) mais je ne pensais pas que l'on arriverait à chercher la polémique entre les palmiers et les grains de sable des quais de Paris Plage. Pourtant Paris Plage, et par là son organisatrice et Maire de Paris Anne Hidalgo, serait au coeur d'un scandale diplomatique ! La ville de Paris a osé organiser une journée d'animation durant le mois de Paris Plage en l'honneur de Tel Aviv.

Du coup, levée de boucliers, haro sur l'Hôtel de Ville, pétition sur le net, no pasaran Anne Hidalgo soutient des pires dictatures !

Comment Anne Hidalgo, maire social-traitre socialiste de Paris, peut-elle faire de la publicité pour une ville d'un état au main des néo-conservateurs nationalistes ? Souvenez-vous, il y a un an exactement, le gouvernement de Benyamin Netanyahu lançait une N-ième opération contre la Bande de Gaza, "bordure protectrice". Le bilan de cette opération se chiffre à plus de 2 000 morts, dont 80% de civils. Depuis Benyamin Netanyahu a provoqué des élections législatives et a de nouveau formé un gouvernement de coalition avec la branche la plus nationaliste israélienne. Cet été, après un nouvel acte de violence de colons israéliens envers des familles palestiniennes (qui se sont soldées par la mort d'un enfant et de son père brulés dans l'incendie de leur maison), le Premier Ministre israélien a décidé de montrer ses muscles envers les Israéliens soupçonnés de terrorisme envers les Palestiniens en leur appliquant le même traitement (peu respectueux des Droits de l'Homme) que celui réservé aux soit-disant terroristes palestiniens. 

En résumé, comment Anne Hidalgo ose-t-elle faire la promotion d'un tel Etat sanguinaire ?

Peut-être qu'en y regardant de plus près la maire de Paris ne promeut en aucun cas la politique israélienne mais mets en avant une simple (mais néanmoins très importante) ville. Tel Aviv sur Seine n'annonce pas un événement à la gloire de Netanyahu, ni un déferlement de propagande anti-palestinienne. Soulignons plutôt que la ville de Tel Aviv est surement l'une des villes les plus ouvertes de ce pays, en matière de respect des populations arabes, des minorités sexuelles ou des modes de vies s'éloignant des canons religieux. On est loin de la ville de Safed et ses ultra orthodoxes à tous les coins de rues et encore plus loin des villes champignons des colonies qui s'imposent par la force sur les terres palestiniennes. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard si le maire de Tel Aviv, Ron Huldai, est membre du parti Travailliste et non du Likoud.

Je ne porte pas Benyamin Netanyahu dans mon coeur, je suis un soutien du boycott des produits israéliens issus des colonies, mais je ne vois pas le lien avec la critique de Tel Aviv. Aurait-il fallu supprimer le festival du film américain de Deauville pendant la 2ème guerre en Irak ? Doit-on arrêter de mettre la culture chinoise à l'honneur ? C'est en confondant et mélangeant toutes les luttes que l'on perd en crédibilité. On perd d'autant plus en crédibilité quand la gauche de la gauche, toujours prompte à critiquer une proximité droite-gauche, se retrouve (une nouvelle fois) aux côtés de l'extrême-droite tendance Soral et Dieudonné.

Les produits israéliens issus des colonies ne représentent pas la même chose que la vie à Tel Aviv. D'un côté nous avons une appropriation illégitime d'une terre, de ses ressources, d'un espace vital autant physique qu'économique (d'ailleurs soulignons le partenariat entre la ville de Paris et Bethleem sur la gestion de l'eau). De l'autre côté on a une ville ouverte sur le monde et qui s'offre une publicité par ce jumelage d'un jour. Encourager la visite de Tel Aviv ou de Jerusalem n'est pas synonyme d'encouragement à la politique expansionniste israélienne au dépens des Palestiniens. Encourager à visiter les rives de la Méditerranée n'est pas une atteinte aux Droits de l'Homme.

Certes, on pourra toujours reprocher que cet argent du tourisme sera toujours une manne financière qui pourrait alimenter la politique d'armement de Netanyahu. Pourtant il ne me semble pas avoir entendu des appels au boycott des plages de Tunisie du temps de Ben Ali par ces mêmes redresseurs de torts.

Le 13 août, il devrait flotter une ambiance israélienne sur la partie rive droite de Paris Plage. Des animations, des food-trucks et des DJ's devraient mettre l'ambiance. J'annonce le programme au conditionnel car je ne trouve aucun détail de cette journée sur le site de la ville de Paris ni sur l'espace dédié à Paris Plage. Difficile dans ce cas d'en faire plus de promotions, mais je ne vois pas de raison que cet événement ne puisse être festif et heureux et permettra, je l'espère, de mettre en lumière la richesse de Tel Aviv.

J'encourage à aller visiter Tel Aviv. La ville est magnifique, la région toute autant. C'est en visitant Jaffa, la partie arabe de Tel Aviv, c'est en visitant Acre que l'on appréhende mieux la question israélienne et la vie des Arabes israéliens. J'encourage la visite de Tel Aviv, car Israel n'est pas si grand et l'on est vite en Cisjordanie. D'ailleurs Tel Aviv reste l'aéroport le plus adapté pour rejoindre la Cisjordanie et visiter Naplouse, Bethleem ou Hébron.

mardi 2 décembre 2014

Les députés appelés à reconnaitre la Palestine

Ce mardi les députés sont appelés à voter une résolution invitant la France à reconnaitre l'Etat de Palestine aux côtés de celui d'Israël. François Hollande, Laurent Fabius et la diplomatie française ont déjà agit pour la reconnaissance d'un état palestinien. Il y a deux ans presque jour pour jour, la France, avec 137 autres pays, a voté pour que la Palestine devienne un état observateur non-membre à l'ONU, alors que la Canada, les USA, la République Tchèque et 9 autres pays avaient voté contre et 41 pays dont douze de l'Union Européenne se sont abstenus. Quel que soit le résultat du vote, il n'engagera en rien le gouvernement. Le parlement montrera juste la voie, comme l'ont fait les parlementaires britanniques ou espagnols il y a quelques temps. Demain, la France ne rejoindra donc pas la Suède comme pays européen reconnaissant officiellement la Palestine.

Les opposants à la reconnaissance israélienne, à commencer par l'ambassadeur israélien, argumente que ce genre de reconnaissance va à l'encontre du processus de paix. Il est vrai que c'est un peu forcer la main des deux parties en leur mettant sous le nez une seule et unique solution possible. Mais quelles autres alternatives s'offrent à nous quand en 1947, les Nations Unies demandent à ce que « les États indépendants arabe et juif (…) commenceront d’exister (…) le 1er octobre 1948 au plus tard », ou quand en 1974, l’Assemblée générale des Nations Unies a réaffirmé les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure, le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales et le droit des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens.

On peut imaginer que la solution de deux états indépendants ne soit pas la solution, qu'une solution à un seul état regroupant Israéliens et Palestiniens soit réalisable. Mais comment imaginer un instant que la liberté de tous sera protégée ? Peut-on espérer que les Palestiniens soient des citoyens à 100% dans un état unique quand le gouvernement israélien approuve un projet de loi qui renforce le caractère juif d'Israël, projet de loi allant à l'encontre des droits des arabes israéliens habitant le pays (heureusement devant la pression populaire Netanyahu a renoncé de soumettre le projet au vote des députés). C'est ce projet de loi accepté par la majorité du gouvernement Netanyahu qui met en danger le processus de paix et non les agissements de parlementaires européens. 
Enfin, si le choix d'un état unique israélo-palestinien, la démocratie israélienne risquerait de ressembler à la démocratie libanaise, où les partis confessionnels auraient la main forte. Un risque n'est pas une certitude mais rien n'est encourageant dans cette voie.

Voila pourquoi je suis plus que favorable au vote de cette proposition de résolution. Je suis heureux de voir 274 députés socialistes signer ensemble ce projet de résolution, ce qui est de bon augure pour le vote de mardi. Je ne pense pas que cette résolution de l'Assemblée Nationale sera d'une grande aide dans la résolution du conflit au Moyen-Orient, mais elle ne sera encore moins un frein dans le processus de paix. 

Pour conclure, je vais reprendre les mots de Bruno Le Roux lors de son discours à l'Assemblée Nationale pour présenter cette proposition de résolution car je suis entièrement en phase avec lui :
Je le répète, cette proposition de résolution exprime une seule chose : deux peuples, qui aujourd’hui vivent dos à dos, doivent apprendre à vivre côte à côte. La reconnaissance d’un État palestinien doit permettre de nous placer dans cette perspective.

Je souhaite qu’à l’issue de notre vote, mes chers collègues, le Gouvernement s’engage rapidement, au moment qu’il jugera le plus opportun, dans un processus de reconnaissance de l’État de Palestine. Je souhaite qu’en Europe beaucoup de parlements et de gouvernements s’engagent à leur tour dans cette voie.

Je proposerai d’ailleurs que, sur le fondement du vote de mardi, nous puissions rencontrer la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères afin de pousser l’Union à s’engager plus encore en faveur de la paix.

mardi 22 juillet 2014

Le Hollande de 2014 est-il si loin du PS de 2009 ?

François Hollande aux côtés de S. Peres et de M. Abbas
Depuis quelques jours un communiqué de presse du PS daté de janvier 2009 et traitant de l'intervention israélienne à Gaza est ressorti pour apporter une nouvelle critique au gouvernement de François Hollande. 

Bembelly surlignait ce dimanche ces propos de 2009 : 
« Le Parti socialiste a toujours poursuivi une politique pour une paix durable au Proche-Orient fondée sur la création d’un État palestinien viable et l’assurance de la sécurité pour l’État d’Israël, deux États qui coexistent et se reconnaissent mutuellement (…) C’est au regard de cet objectif que le Parti Socialiste considère qu’il n’existe pas de solution militaire à cette situation mais seulement une solution politique. Il condamne aujourd’hui fermement l’intervention terrestre israélienne en réponse aux tirs de roquettes du Hamas sur le Sud d’Israël qu’il a toujours condamnés. (…) Aujourd’hui, l’offensive militaire continue et fait des centaines de morts et de blessés dans la population civile à Gaza, qui connaît une situation humanitaire effroyable. Cette escalade de violence met en danger toute la région, et, au-delà, peut avoir des répercussions jusque dans notre pays (…) Le Parti socialiste exige un cessez- le-feu immédiat, un couloir humanitaire, le retrait des troupes israéliennes hors de Gaza, l’arrêt des tirs de roquette sur Israël et l’installation d’une force internationale de protection ».

Que dit François Hollande en 2014 ? 

Dans un entretien avec Premier Ministre israélien, il condamne les roquettes tirées de Gaza, rappelle que c'est au gouvernement israélien de protéger sa population mais rappelle qu'il est opposé à l'escalade des violences. On est proche de la condamnation d'une intervention terrestre et de la condamnation des tirs de roquettes du Hamas telles que prononcées en 2009.

Dans un entretien avec le Président de l'Autorité Palestinienne, il déplore les interventions militaires israéliennes et souhaite que la sécurité des Gazaouis soit assurée. Il souhaite que tout soit fait pour la reprise des "négociations afin de parvenir à l’établissement d’une paix juste et durable au Proche-Orient."

Dans un entretien avec le Président tunisien, il a convenu "de conjuguer leurs efforts et d'utiliser toutes les possibilités de médiation avec d'autres partenaires pour y parvenir."

En 2009, le PS demandait au Président français de l'époque de porter le sujet avec les autres chefs d'états européens au Conseil de Sécurité de l'ONU. Le 18 juillet 2014, le Conseil de Sécurité a publié un communiqué demandant "l'instauration urgente d'un cessez-le-feu" et un "retour à la table des négociations". Ce communiqué contient une déclaration du représentant français au Conseil de Sécurité de l'ONU disant, entre autres, que "Européens et Arabes doivent, aux côtés des Américains, se mobiliser pour apporter concrètement aux deux parties les garanties dont elles ont besoin pour surmonter leurs peurs, a estimé le représentant de la France.  Les vieilles recettes n’ont pas marché depuis la signature des Accords d’Oslo il y a 20 ans.  Les deux parties sont, à l’évidence, incapables d’aller à la paix par elles-mêmes, c’est de l’effort de chacun dont nous avons besoin pour les aider dans cette voie qu’elles hésitent à emprunter."

Tout comme le PS de 2009, François Hollande soutient le peuple palestinien, surtout la population cloitrée dans la Bande de Gaza, et il condamne toujours les tirs du Hamas et ainsi que toute montée de violence dans la région. Il est exactement dans le cadre des propos introductifs du communiqué socialiste de 2009 qui demandait à l'époque : "la création d’un État palestinien viable et l’assurance de la sécurité pour l’État d’Israël".

dimanche 13 juillet 2014

La "Bordure Protectrice" qui tue

Depuis l'avant-aventure de cette "bordure protectrice", j'ai tenu au silence. Le fait que 3 jeunes Israéliens soient kidnappés puis tués est dur et non "commentable" sur un blog. Le fait qu'un gouvernement décide unanimement et sans enquête qu'un groupe politique, le Hamas, soit coupable de cet enlèvement et de l'assassinat me gêne. Le fait qu'en représailles des dizaines de Palestiniens de Cisjordanie soient arrêtés, mis en prison, pire tués m'est insupportable.

Depuis le début, un simple agissement me gêne, la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent. Ce comportement irresponsable a conduit à la mort d'un jeune Palestinien. La mort du jeune Palestinien est du ressort de juif "extrémiste", "ultra-orthodoxe", ou tout autre appellation de fanatique religieux. Mais pire encore, au delà de cet assassinat, des dizaines de Palestiniens ont été "arrêtés" (guillemets pour ne pas dire kidnappés) par des forces armées israéliennes qui n'avaient aucun droit international pour être présents sur ces terres et encore moins pour intervenir.

Depuis, le Hamas a décidé d'envoyer des roquettes sur Israël, non pas dans le désert comme leurs roquettes basiques le permettent mais envers les grandes villes comme Tel Aviv et Jerusalem. Il n'en fallait pas plus pour que le gouvernement israëlien, dont une partie ne supporte toujours pas le départ des colons de Gaza, et dont une autre partie rêve toujours d'annexer la Judée-Samarie, décide une réaction d'envergure et de destruction de masse envers Gaza.

On remarquera une fois de plus l'écart de danger et de conséquences entre une roquette envoyée de Gaza sans conséquence humaine (c'est à dire sans blessé ou tué) et la riposte israélienne qui en un éclair tue une dizaine de Palestiniens. On osera mettre au même niveau le fait que ce samedi, 34 roquettes sont parties depuis Gaza (du fait du Hamas) sans faire de victimes, avec la mort de 30 Palestiniens de Gaza morts sous des bombardements israéliens. On osera également la comparaison entre l'accumulation de chars israéliens devant la frontière avec la Bande de Gaza et l'extrême difficulté faite aux citoyens gazaouis d'échapper à l'enclos de bombe qu'est la bande de Gaza pour fuir vers l'Egypte.

Comment commenter une action militaire israélienne sans rappeler qu'Israël bafoue tous les traités et les injonctions de l'ONU ? Un article d'Alan Gresh tente le rapprochement entre les dangereux Français qui partent faire le Djihad en Syrie et les Français engagés dans l'armée d'Israël pour défendre leur biens acquis contre l'accord de la communauté internationale. La conclusion, pour un commentateur éloigné mais à plus d'un titre intéressé, est simple. Une solution à deux états, reconnus par l'Autorité Palestinienne mais surtout par le gouvernement d'Israël, avec un contrôle réciproque des frontières (comme dans tous pays) et surtout avec une indépendance des forces de l'ordre et militaires dans les territoires palestiniens (ce qu'aucun autre pays dans le monde ne contesterait), ne peut être que la seule solution envisageable. 

Qu'Israël et son gouvernement se cache derrière le fait que le Hamas soit une entité terroriste à leurs yeux n'empêchera pas la communauté internationale de constater qu'un des partis du gouvernement israélien, "Israël notre maison", est contre l'existence de la Palestine et croit au pouvoir des colonies illégales. Le gouvernement israélien s'est moqué des discussions de paix menées par John Kerry, pire il a accepté l'extension de colonies existantes contre l'avis international.

Si on ne peut accepter le déroulement des derniers jours, que ce soit au sujet des roquettes du Hamas que sur la riposte israélienne, on peut, voire on se doit, de pointer la disparité dans la riposte. L'Union Européenne parle mais n'agit que trop peu quand la Russie annexe l'Ukraine, l'Union Européenne est encore moins bavarde et toujours moins active quand il s'agit d'annexion de territoires palestiniens au profit d'Israël. Depuis 1948, les Palestiniens ont perdu 90% de leur territoire, pire ils ne contrôlent que l'intérieur des 3 plus grandes villes de Cisjordanie. Dans ces conditions, alors que les tentatives de colonisations, aidées avec l'appui des forces armées israéliennes, ne cessent d'augmenter, comment en vouloir à des personnes (toujours non trouvées et donc non jugées) d'agir contre la loi ? Pire comment demander à des personnes de se résoudre à suivre des lois qui ne sont pas les leurs mais celles de leurs occupants ?

Au final, que ce soit "Pilier de Défense", "Plomb Durci" ou "Barrière Protectrice", l'impact sera le même. Le gouvernement israélien n'aura aucune légitimité à attaquer son voisin tant qu'il ne respectera pas les termes et les conditions définies par l'ONU. Le Hamas pourra se faire "mousser" tant qu'il voudra en envoyant de dangereuses roquettes non mortelles, il sera toujours plus innocent qu'Israël et sa centaine de Gazaouis morts sous leurs attaques, sans défense et sans procès. La "bordure protectrice" de 2014 ne fait qu'encourager la défense d'une Palestine libre, protégée par ses propres bordures reconnues internationalement depuis 1967.

Mauvais hasard de la part de l'ONU, 2014 est l'année de solidarité avec le peuple palestinien...

mardi 29 avril 2014

Israël – Palestine, qui refuse de reconnaitre l’autre ?

Une nouvelle fois, la date butoir pour les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens a été atteinte sans résultat. Cette fois-ci, on ne peut pas dire que les Américains n’ont pas mouillé la chemise par l’intermédiaire de John Kerry qui n’aura fait que ça depuis sa nomination. De dépit, le Secrétaire d’Etat américain aurait déclaré en comité restreint qu’Israël prenait le chemin d’un état d’apartheid.

Si les deux parties ont leurs exigences pour se retrouver autour de la table des négociations. On peut légitimement se demander qui des deux met le moins d’ardeur à amorcer (non pas faire avancer, juste amorcer) le processus. Ces derniers jours, le gouvernement de Benyamin Netanyahu s'est braqué à cause d’un rapprochement historique entre l’OLP (Fatah, Front Populaire de Libération de la Palestine) et le Hamas en vue de former un gouvernement d’union de la Palestine. Rappelons que depuis 2007, le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza et a formé son propre gouvernement indépendant du gouvernement de l’Autorité Palestinienne dirigeant en Cisjordanie. La scission entre les deux groupes empêchait toute organisation d’élections législatives et présidentielle en Palestine. Problème, la réunion entre l’OLP et le Hamas était une condition de refus de négocier du gouvernement israélien.

Pour le gouvernement Netanyahu, il serait inconcevable de négocier avec une Autorité Palestinienne qui serait allié avec un parti ne reconnaissant pas l’état d’Israël. Mais le gouvernement Netanyahu reconnait-il l’état Palestinien ? Quelques éléments de réponse :

  • L’Autorité Palestinienne ne dirige réellement et totalement, c’est-à-dire qu’elle assure la sécurité et l’administration, que les 7 plus grandes villes de Cisjordanie, soit 2% du territoire (zone A de la Cisjordanie).
  • Israël interdit toute construction palestinienne sur environ 70% du territoire cisjordanien.
  • L’intégralité des frontières de la Cisjordanie est sous contrôle israélien.
  • L’armée israélienne se permet d’intervenir sur l’ensemble du territoire, y compris dans la zone A soit disante entièrement sous le contrôle palestinien.
  • Il existe 250 colonies, représentant 520 000 Israéliens, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, soit 1/6ème de la population vivant sur le territoire cisjordanien.
  • Des ministres du gouvernement Netanyahu ont pour programme politique de peupler intégralement la région qu’ils appellent Judée-Samarie, soit la Cisjordanie.

L’annonce de réconciliation Hamas-Fatah est un progrès pour le vivre-ensemble palestinien. On peut se demander si ce rapprochement aurait vraiment eu lieu si le gouvernement Israélien avait réellement joué le jeu de la mise en place d’une paix durable. En continuant la colonisation de la Cisjordanie, au mépris des décisions de l’ONU, le gouvernement Netanyahu a montré le peu d’importance qu’il donnait au processus de paix. Il a également montré le peu d’importance qu’il donnait à la création d’un état palestinien autonome et indépendant.

jeudi 2 janvier 2014

Qu'attendre de 2014 ?

Pendant que l'on se souhaite tous les meilleures choses du monde (j'en profite pour vous faire passer mes meilleurs voeux), voyons ce que 2014 nous prépare ?

Tout d'abord, la tant attendue inversion de la courbe du chômage. La hausse s’amenuise et l’année 2013 a pu s’enorgueillir de voir une première baisse du nombre de chômeurs depuis 2011. Hélas, les chiffres de novembre ont empêché que le gouvernement remporte son pari de l’inversion de la courbe sur le long terme. Je prends le pari que cette baisse n'est que légèrement différée et arrivera d'ici peu. Il y a fort à parier que si cette courbe diminue dans la durée, alors l’optimisme regagnera les Français. Cela signifierait que les Français auraient plus confiance dans leur possibilité de trouver un emploi stable ou auraient moins peur de perdre le leur. Alors la déferlante FN tant annoncée pour les Européennes n’aurait pas lieu.

Justement, 2014 est la première année d’élection pour le gouvernement Hollande. Le Parti Socialiste aura du mal à garder toutes ces communes, surtout si le Front de Gauche décide de faire un grand amalgame entre gestion locale et gestion nationale. Pourtant, je ne parierai pas si vite sur une vague bleue pour ces municipales. Dans les plus grandes villes, la gauche semblent bien en place. La ville de Marseille est gagnable pour la gauche, tout autant grâce à Menucci que grâce à un ras-le-bol de la politique de Gaudin. Les villes de Lyon et de Lille ont de fortes chances de rester à Gauche et pour le moment, je suis confiant pour Paris, tant à la vue de la bonne campagne d’Anne Hidalgo qu’au démarrage plus que difficile de la campagne de l’UMP/UDI/Modem (moins les nombreuses dissidences).
Autre défi, limiter la casse pour l’élection Européenne : ce n’est pas du pessimisme mais l’élection européenne ne réussit pas aux gouvernements en place et laisse souvent la place à des formations qui ose (Energie Radicale avec Bernard Tapie, Europe Ecologie – Les Verts avec leurs nombreux associatifs en 2009). Ma seule crainte est que l’on envoie de trop nombreux députés européens d’extrême-droite, ce qui serait une catastrophe tant pour l’image de la France comme moteur de l’Union Européenne que pour les idées qui seraient débattues dans le Parlement Européen.

Politique nationale toujours, la pression va être forte sur le gouvernement pour faire avancer deux sujets majeurs du programme présidentiel : la réforme pénale de Christiane Taubira et la grande remise à plat fiscale ressortie du placard par surprise par Jean-Marc Ayrault en novembre dernier. Etant donné que nous sommes dans une année électorale, et étant donné que nombreux à droite comme à gauche réclament un remaniement ministériel, il y a fort à parier que celui-ci arrivera dans la foulée d’une des deux élections. Il faudra être vigilant que ce nouveau gouvernement ne fasse pas passer à la trappe ces deux grandes réformes et qu’au contraire il en fasse ses priorités.
 

Si l'on s'éloigne de nos frontières et que l'on regarde vers l'Est, 2014 peut être l'année du redémarrage du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. On doit reconnaître ça à l’administration Obama II, c'est le dévouement de John Kerry qui se démène comme rarement pour faire que les deux camps acceptent de se retrouver autour d’une table de négociation. Il débute d'ailleurs l’année avec une dixième visite là-bas. La fin de la colonisation de la Cisjordanie et de Jerusalem-Est est LE point sensible et ce n’est surement pas le ministre du logement israélien qui va être de la plus grande aide…

Toujours aux abords de la Méditerranée, le referendum à venir sur la constitution égyptienne, le futur tribunal spécial libanais pour l’assassinat de Rafik Hariri, l’évolution du conflit syrien seront tant de sujets à suivre car tous peuvent être source d’un nouvel embrasement local ou international…

Enfin, entre les Jeux Olympiques d'hiver à Sotchi, ville hôte dans un vil pays homophobe, le mondial de football au Brésil et la coupe du monde de basket masculine, espérons que l'on puisse voir de belles images de fêtes et de rassemblement. D'un point de vue purement chauvin, espérons que nos athlètes et joueurs y brillent.


 Le 31 décembre 2013, Libération titrait « 2013, l’an foiré ». Soyons optimiste et souhaitons que 2014 soit une année qui ose !

jeudi 12 décembre 2013

La mort de Mandela peut-elle faire de Barghouti un héros ?

Tag sur le mur israélien d'encerclement de la Cisjordanie
Si la mort de Mandela donnait vie à un nouveau héros ? Depuis la mort de Mandela, je vois de nombreux articles fleurir aussi bien dans les journaux traditionnels que sur le net au sujet d’un nouveau Mandela, Marwan Barghouti :
  • "Where is Palestine's Mandela ?" par Alan Hart
  • "Marwan Barghouti, le nouveau Mandela ?" dans Le Point
  • "De Nelson Mandela à Marwan Barghouti" sur AgoraVox
  • "Barghouti, le dalaï-lama : les autres Mandela" dans le JDD
  • "La lettre de Marwan Barghouti en hommage à Nelson Mandela" parue dans l'Humanité
  • "Is imprisoned Fatah leader Marwan Barghouti the Mandela of the Palestinians ?" par le Jewish Daily Forward
Je ne peux qu’aller dans ce sens. Je l’avais déjà évoqué dans un édito pour Mediavox alors qu’un confrère blogueur mais réactionnaire déplorait l’importance donnée à un ancien terroriste. La similitude entre les deux personnages est forte. Nelson Mandela fut condamné à perpétuité pour terrorisme pour ses actions au sein de la branche armée de l’ANC. Marwan Barghouti est actuellement 5 fois condamné à vie pour sa résistance face à l’occupation israélienne. Résistance à l’occupation israélienne car comment appeler une situation où un député élu peut être arrêté chez lui par une puissance armée étrangère ? Cette arrestation date d’il y a déjà 12 ans. Nelson Mandela avait du attendre 27 ans avant de retrouver la liberté.

Une fois libre, Nelson Mandela a appelé à la réconciliation et au pardon. Il a continué son combat politique et est devenu président de l’Afrique du Sud. C’est là où le lien avec Marwan Barghouti reste encore à construire et c’est expressément ici que nait l’espoir. Nelson Mandela est devenu cette figure de paix internationale grâce, entre autre, à l’action du gouvernement sud africain de l’époque qui a enfin mis fin à l’apartheid, permettant ainsi la libération des membres de l’ANC prisonniers politiques. Cela signifie que pour que la destinée héroïque de Marwan Barghouti aboutisse, il risque fort de devoir attendre une solution de paix acceptée par les états Israéliens et palestiniens. Autre solution, peut être plus réaliste, est la libération immédiate de Marwan Barghouti afin qu’il puisse se présenter à la présidence de la Palestine et qu’il puisse mener les discussions pour aboutir enfin à la paix entre les deux états.

Il reste un dernier point dans le jeu des différences entre Mandela et Barghouti, c’est le comportement des autres états. En 1990, pour arriver à la fin de l’apartheid et à la libération de Nelson Mandela, de nombreux pays ont participé au boycott et à l’isolement de l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, nous sommes loin d’un embryon d’une telle action au niveau gouvernemental. D’ailleurs, en appelant au boycott de produits israéliens, des élus ont été poursuivis en 2009. Sans aller jusqu’à l’isolement complet du pays, comment espérer influer sur l’état d’Israel sans contrainte, sans sanction, avec uniquement des condamnations morales ?

La mort de Nelson Mandela aura permis de diriger les projecteurs vers la personnalité de Marwan Barghouti. Le plus bel héritage que pourrait léguer Nelson Mandela au monde serait de donner au monde un nouveau héros des droits civiques, un nouveau porte-parole des opprimés, un Marwan Barghouti libre.
(Au passage, si vous cherchez une idée de cadeau pour Noel, je ne peux que conseiller l'excellent recueil de texte de Marwan Barghouti : "La promesse, écrits de prison, 2002-2009" qui a servi à Alternatives Internationales en 2009 de déjà faire un parallèle avec Nelson Mandela).


mardi 19 novembre 2013

La France demande l'arrêt total et définitif de la colonisation

François Hollande devant la tombe de Yasser Arafat
François Hollande réalisait son premier voyage officiel en Israël et en Palestine. Si on ne peut pas dire que ce voyage était attendu de longue date, il fut suivi de près comme à chaque déplacement d'un chef d'état français. Il faut dire que les précédents, avec le célèbre "this is not a method, this is a provocation" de Jacques Chirac dans les rues de la vieille ville de Jerusalem ou le caillassage de Lionel Jospin qui avait eu le malheur de considérer le Hezbollah comme organisation terroriste, nous ont habitué à quelques images chocs.

Cette fois-ci, pas d'image choc mais des propos clairs, nets et précis, ce qui n'est pas si fréquent en langage diplomatique. Quel que soit le côté du Mur où il se trouvait, François Hollande a dit et répété que son souhait, que le souhait de la France, était que les deux peuples arrivent à trouver une solution à deux états. Il a été plus loin en précisant :
"Deux États pour deux peuples, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Jérusalem comme capitale des deux États, des frontières sûres et reconnues sur la base de celles de 1967, oui, mais avec la possibilité d'échanges de territoires."
Le Président de la République a également donné son avis sur la façon d'arriver à ce que les négociations puissent avancer sur des bases sereines en saluant la libération de 26 prisonniers palestiniens et en demandant l'arrêt des colonisations. Il n'a pas demandé de ralentir le rythme, ni n'a fait d'exception pour les colonies déjà existantes, il a exprimé clairement :
"Pour parvenir à un accord, la France demande l'arrêt total et définitif de la colonisation" [...] "la colonisation complique les négociations et rend difficile la solution à deux États"
Bien sur, on pourra toujours objecter que ce ne sont que des discours, que ce sont sensiblement les mêmes propos depuis la venue de François Mitterrand en Israël en 1982 (1ère visite d'un chef d'état français sur le territoire israélien), mais que dans les faits rien ne bouge. Ou alors pas dans le bon sens. Après décompte, le temps des paroles a sonné pour passer au temps de l'action. Dans ce cas, faut-il arrêter les liens diplomatiques ? Faut-il arrêter de se rendre sur place pour discuter et rencontrer les différents leaders ? Rosaelle s'était posée la question avant le début de ce voyage officiel. Ses arguments sont justes. On peut réellement se poser la question de la volonté de Nethanyahu, du Likoud et de certains de leurs alliés  d'arriver à une issue du conflit respectable pour les Palestiniens comme pour les Israéliens. 

Pourtant ce sont avec des déplacements comme celui-ci que je garde un espoir pour un avenir meilleur pour les Palestiniens. Si François Hollande a tenu à rappeler que la France était l'ami d'Israël et de la Palestine, il a aussi rappeler qu'une des conditions primordiales pour obtenir la paix était d'arrêter définitivement la colonisation des territoires palestiniens. Cela signifie qu'il a clairement précisé que la balle était dans le cas d'Israël pour faire avancer le processus de paix et de création de deux états indépendants.

mardi 19 mars 2013

Quelle direction pour les négociations israélo-palestiniennes ?

Ce lundi les nouveaux parlementaires israéliens ont validé le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu. Pour former ce gouvernement, Netanyahu a du jongler entre de nombreux partis, vu le résultat serré des dernières législatives.

Au final, le Likoud, le parti du Premier Ministre, prend le contrôle des gros ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Les centristes du nouveau parti Yesh Atid (Il y a un avenir) a obtenu les ministères de l'Education, de la Santé et surtout celui des Finances, ministère clé en période de crise. Le parti arrivé 3ème des législatives, les nationalistes-religieux de la Maison Juive, vont occuper les ministères du Commerce, de l'Industrie et du Logement. Enfin, Tzipi Livni, ex Kadima, sera la ministre de la Justice.

Avec ce gouvernement à la stabilité précaire (les partis présents représentent 68 députés sur 120), je m'interroge sur l'avenir des discussions autour du conflit israélo-palestinien. La présence de Tzipi Livni au ministère de la Justice et chargée des négociations de paix avec l'Autorité Palestinienne est encourageante. Pendant la campagne des législatives, elle avait été la seule a parler ouvertement du conflit israélo-palestinien dans son programme et de sa volonté de faire avancer le processus de paix autour de 2 états indépendants :
"Tzipi Livni et Hatnouah vont relancer le processus de paix et ranimer l'espoir de parvenir à un accord durable avec les voisins d'Israël, car un accord de paix prévoyant deux Etats, israélien et palestinien, constitue un besoin sécuritaire, économique, social, environnemental et ethnique et car il s'agit d'une condition nécessaire à la sécurité, la prospérité et la stabilité d'Israël, à la fois en tant qu'Etat juif et que démocratie."
   
Le problème est qu'aux côtés de Tzipi Livni, on retrouve les nationalistes de la Maison Juive au ministère du Logement. Cela signifie que ce parti, qui a fait une campagne très axée sur les droits et la défense des colons, va être en charge du Logement, donc des programmes d'extensions et de création de colonies à Jerusalem Est et en Cisjordanie. Uriel Ariel, le nouveau ministre du Logement, a déjà annoncé : "Il ne peut y avoir qu’un seul Etat entre le Jourdain et la Méditerranée, c’est Israël."
Il n'est pas le seul à penser cela puisque le vice-ministre de la Défense a également annoncé : "Le nouveau gouvernement va renforcer la colonisation en Judée-Samarie, en Galilée et dans le Néguev."

Si on met en parallèle de ces discours les propos de Marwan Barghouti, un des dirigeants du Fatah emprisonné à vie dans les prisons israéliennes, rapportés par sa femme :
"Marwan m’a dit la semaine dernière, lorsque je suis allé lui rendre visite en prison, qu’il n’attendait pas de la visite de Barack Obama à Ramallah de nouvelles initiatives mais que le président américain exige d’Israël de respecter ses engagements et les résolutions de la communauté internationale, c’est-à-dire cesser l’occupation en se retirant des territoires palestiniens. Il y a 20 ans, nous avons signé les accords d’Oslo. Regardez où nous en sommes aujourd’hui, rien n’a bougé, la colonisation a même explosé, village après village, zone, par zone. On ne pourra pas construire un Etat dans un territoire gangréné par ce cancer. Marwan n’a donc dit qu’il ne servait à rien de négocier tant qu’il n’y aurait pas de bonne volonté de la part d’Israël, tant que ne cessera pas la politique du fait accompli et de la judaïsation de Jérusalem."

Cette ligne anti-colonie est loin d'être une lubie palestinienne ou une simple excuse pour ne pas s'assoir à la table des négociations. Ce 18 mars, une mission mandatée par le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a rendu son rapport sur la colonisation en Cisjordanie : 
"La mission demande à Israël de se conformer aux dispositions de l'article 49 de la quatrième convention de Genève, de cesser immédiatement et sans condition préalable la colonisation ainsi que d'initier un processus de retrait des colons."

Si la fracture entre les attentes des Palestiniens et les actes de Benjamin Netanyahu n'est pas nouvelle, je comprends mal la position de Tzipi Livni. Elle qui avait refusé de participer aux précédents gouvernements de Benjamin Netanyahu, elle qui avait été la seule avec les partis arabes israéliens à évoquer le cas de la Cisjordanie, elle qui annonce encore aujourd'hui sa volonté d'arriver à un accord avec l'Autorité Palestinienne, pourquoi a-t-elle accepté de rejoindre un gouvernement qui annonce ouvertement se moquer des attentes de leurs voisins Palestiniens ?

A voir ce nouveau gouvernement israélien, j'en viens à me demander s'il n'était pas préférable d'avoir des ultra-religieux comme dans les précédentes coalitions menées par le Likoud plutôt que la présence de ces provocateurs défenseurs des colons illégaux...