mardi 19 novembre 2013

La France demande l'arrêt total et définitif de la colonisation

François Hollande devant la tombe de Yasser Arafat
François Hollande réalisait son premier voyage officiel en Israël et en Palestine. Si on ne peut pas dire que ce voyage était attendu de longue date, il fut suivi de près comme à chaque déplacement d'un chef d'état français. Il faut dire que les précédents, avec le célèbre "this is not a method, this is a provocation" de Jacques Chirac dans les rues de la vieille ville de Jerusalem ou le caillassage de Lionel Jospin qui avait eu le malheur de considérer le Hezbollah comme organisation terroriste, nous ont habitué à quelques images chocs.

Cette fois-ci, pas d'image choc mais des propos clairs, nets et précis, ce qui n'est pas si fréquent en langage diplomatique. Quel que soit le côté du Mur où il se trouvait, François Hollande a dit et répété que son souhait, que le souhait de la France, était que les deux peuples arrivent à trouver une solution à deux états. Il a été plus loin en précisant :
"Deux États pour deux peuples, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Jérusalem comme capitale des deux États, des frontières sûres et reconnues sur la base de celles de 1967, oui, mais avec la possibilité d'échanges de territoires."
Le Président de la République a également donné son avis sur la façon d'arriver à ce que les négociations puissent avancer sur des bases sereines en saluant la libération de 26 prisonniers palestiniens et en demandant l'arrêt des colonisations. Il n'a pas demandé de ralentir le rythme, ni n'a fait d'exception pour les colonies déjà existantes, il a exprimé clairement :
"Pour parvenir à un accord, la France demande l'arrêt total et définitif de la colonisation" [...] "la colonisation complique les négociations et rend difficile la solution à deux États"
Bien sur, on pourra toujours objecter que ce ne sont que des discours, que ce sont sensiblement les mêmes propos depuis la venue de François Mitterrand en Israël en 1982 (1ère visite d'un chef d'état français sur le territoire israélien), mais que dans les faits rien ne bouge. Ou alors pas dans le bon sens. Après décompte, le temps des paroles a sonné pour passer au temps de l'action. Dans ce cas, faut-il arrêter les liens diplomatiques ? Faut-il arrêter de se rendre sur place pour discuter et rencontrer les différents leaders ? Rosaelle s'était posée la question avant le début de ce voyage officiel. Ses arguments sont justes. On peut réellement se poser la question de la volonté de Nethanyahu, du Likoud et de certains de leurs alliés  d'arriver à une issue du conflit respectable pour les Palestiniens comme pour les Israéliens. 

Pourtant ce sont avec des déplacements comme celui-ci que je garde un espoir pour un avenir meilleur pour les Palestiniens. Si François Hollande a tenu à rappeler que la France était l'ami d'Israël et de la Palestine, il a aussi rappeler qu'une des conditions primordiales pour obtenir la paix était d'arrêter définitivement la colonisation des territoires palestiniens. Cela signifie qu'il a clairement précisé que la balle était dans le cas d'Israël pour faire avancer le processus de paix et de création de deux états indépendants.

1 commentaire:

  1. Et les faits me donnent raison, vérifie: 14 novembre, bombardements sur Gaza. Hier soir, Gaza bombardée.
    Je te remercie de me citer et d' avoir compris mon billet.
    Je suis maintenant persuadée que seule la politique qui a été menée contre l' Apartheid, soit embargo, boycott et isolement, y compris dans le sport, mènera à une solution politique de paix. Continuer à soutenir Israël et les nourrir avec des contrats commerciaux (ce pays est en marasme économique total, ce qui fait que nous n' en tirerons rien en terme de croissance, en plus, est un boulet) leur finance la colonisation, l' armée etc..car les pauvres en Israël crèvent en plus en silence. De plus, en considérant Netanyahu comme un,interlocuteur viable, on coupe l' herbe sous le pied aux oppositions de gauche, ce qui est un comble, et aux pacifistes israéliens et il y en a.
    Les discours, faut arrêter, les jolis mots, aussi. Hollande parle d'arrêt de colonisation là où il faut dire démantèlement, transfert de terrains là où il faut parler de retour de réfugiés et de 67 là où il faut parler de 48.
    Bon, quand son conseiller à l' Elysée n'a pas changé depuis Chirac et s'est instauré ministre occulte sous Sarkozy, on comprend mieux mais perso, sincèrement, en tant que femme, humaniste, ma conscience et mes principes me disent de ne pas accepter ce qui s'est passé.
    Hollande a perdu ma voix, le Ps aussi, sans doute et je ne voterai , je crois, à l' avenir que pour ceux qui veulent vraiment changer notre politique internationale, car là est la clé du retour à la croissance et dans le concert des Nations.
    Mon pays n' est pas celui que Hollande, et Dieu sait que je respecte notre Président, a décrit devant la Knesset, en parlant d'un autre pays, qui bafoue toutes les lois internationales en matière humaine contre un pays légitime, comme respectueux du droit et qui bombarde Gaza dès le retour du président Français.
    Non. Je ne peux plus soutenir cela. Désolée.

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