jeudi 31 octobre 2013

L'écotaxe pour un quotidien meilleur

Je ne veux pas faire une fixation sur cette écotaxe mais je dois avouer avoir du mal à comprendre l'hostilité qui accompagne cette mesure. Je commence même à me poser des questions sur le fait d'avoir bien compris le principe de cette taxe puisque j'aurais tendance à la ranger dans le lot des rares mesures du précédent gouvernement qui me convienne. Pourtant suite à la décision de Jean-Marc Ayrault de suspendre l'application de cette taxe décidée par le gouvernement Fillon-Sarkozy, 2 Français sur 3 trouvent cette suspension justifiée.

On peut toujours de poser la question si la majeure partie des 67% des Français sont pour la suspension de l'écotaxe afin de calmer les esprits en Bretagne ou s'ils sont pour la suspension car ils ne veulent tout simplement pas de la mise en place de cette mesure écologique. Quoi qu'il en soit, d'un point de vue purement statistique, nous avons surement le plus haut taux d'adhésion de la population à une décision du gouvernement Ayrault, ce qui est assez rare pour être souligné.

Pourtant il faudrait poser une autre question à ces 67% de bienheureux de la mise en attente de l'écotaxe. Sont-ils pour que des centaines de camions traversent les villes situées sur les routes nationales ? Sont-ils d'accord pour que des poids lourds fassent courir un risque aux habitants de Neuvy-sur-Barangeon dans le Cher, pour que d'autres poids lourds préfèrent traverser les villages des Landes comme Pissos au lieu de payer le péage de l'autoroute voisine, ou pour qu'un poids lourd entre toutes les deux secondes dans le village de Pradelles dans le Nord ?

L'objectif de l'écotaxe est de faire réfléchir tout un secteur d'activité à une autre manière d'envisager le transport de marchandises. L'idée de cette taxe n'est pas de tuer le monde du transport routier (le coût de cette taxe a beaucoup moins d'impacts financiers que la hausse du prix du diesel à la pompe) mais de trouver une meilleure articulation entre méthodes de transport sur longue distance et approvisionnement local. En faisant payer les gros transporteurs qui empruntent les routes nationales, le gouvernement essaye de réduire le nombre de camions par heure traversant les grandes voies des villes situées en bordure de nationale tout en encourageant la transition écologique.

Certes, de nombreux Français (67% ?) ne sont pas concernés par ces rues encombrées de poids lourds à tel point que les personnes âgées n'osent plus traverser ces rues, mais tout le monde a y gagner de réfléchir autrement le transport de marchandises. S'il faut passer par une faible taxation pour développer ces autres moyens de portage, alors n'hésitons pas. C'est l'environnement quotidien de nombreux Français qui en profitera.

mardi 29 octobre 2013

Les Français payent une nouvelle fois les errements de Sarkozy

Hasard du calendrier, c'est le jour où Mediavox.fr publie mon édito cherchant défendre l'écotaxe malgré la colère bretonne que le gouvernement décide de suspendre cette mesure, principalement à cause de la violence de cette colère.

Le problème de cette nouvelle taxe écologique est qu'elle arrive au mauvais moment, si tant est qu'il puisse y avoir de bons moments pour mettre en place de nouvelles taxes. Je dis bien mettre en place puisque cette taxe a bien été créée par la droite en mars 2009 (le communiqué de presse est toujours visible sur le site du ministère du développement durable). Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n'a pas à rougir de devoir mettre en place cette taxe puisque son adoption à l'assemblée nationale s'est faite à l'unanimité. Parmi les députés présents, seuls messieurs Jacques Desallangre et André Gerin (groupe Gauche démocrate et républicaine) et Yves Deniaud (groupe UMP) ont voté contre et n'ont pas signalé d'erreur de vote. Cela signifie que même Jean-François Copé a voté pour cette mesure. D'après ce dernier, cette loi est déjà d'une autre époque et n'a pas de raison d'être appliquée aujourd'hui. 

Le meilleur est à venir ! Si "l'ensemble du projet de loi, modifié par le Sénat, de programmation relatif à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement" a donc été voté à l'unanimité le 17 juin 2009, son décret d'application fut signé le 4 mai 2012 et est paru au J.O. le 6 mai 2012. Cette date ne vous dit rien ? Eh oui ! Dans un élan de courage sans nom, le premier ministre François Fillon, Thierry Mariani ministre des transports et Valérie Pécresse ministre du budget ont signé le décret d'application d'une loi qu'il n'a jamais eu le courage d'assumer. C'est aussi ça le sarkozysme, fanfaronner devant les caméras, faire de nombreuses annonces mais "oublier" d'appliquer ses décisions.

A présent, le gouvernement actuel assume l'héritage du passé, et il aurait tort de ne pas le faire puisqu'il a aussi voté pour ce texte, et veut recevoir l'obole cette nouvelle taxe à partir du 1er janvier 2014. La date choisie n'est pas tout à fait neutre. Tout d'abord, les recettes de cette taxe sont prévues au budget. L'Etat s'attend à recevoir 83 millions d'euros par mois pour financer ces projets de routes, voies ferrées et voies fluviales. La taxe a aussi pour but de financer à hauteur de 13 millions d'euros par mois les départements.
Comme ces 96 millions d'euros ne sont pas suffisants, le précédent gouvernement a mis en place un judicieux Partenariat Public Privé. Il est donc prévu que l'Etat paye pour l'utilisation des portiques associés à la taxe un loyer de 17 millions d'euros par mois.

Il ne manquerait plus que l'on apprenne que cette révolte contre l'écotaxe est largement organisée par la droite (comme nous l'apprend Le Monde) pour que l'on se dise que la droite française a totalement perdu ses repères. En attendant, saluons le geste du gouvernement qui décide de suspendre l'application de cette taxe le temps que les esprits se calment et que tout le monde puisse discuter sereinement. 

Espérons simplement que le calme et les discussions arrivent assez vite pour que le respect de tous ne deviennent pas un gouffre financier pour le gouvernement, gouffre uniquement mis en place par une droite incapable d'assumer ses actes.

Après que tous les Français aient du rembourser à hauteur de 60% le remboursement des frais de campagne de Nicolas Sarkozy, nous voici sur le point de devoir rembourser les errements du gouvernement mis à la porte. Décidément, on n'a pas fini de payer l'héritage du sarkozysme.

Et si les classes prépas préparaient à la réussite scolaire pour tous ?

Dans sa dernière édition du week-end, Libération évoquait 5 pistes pour permettre plus de diversité dans les élites françaises. Sur leurs cinq propositions, une a particulièrement attiré mon attention, "miser sur l'université". Sur ce sujet, la chercheure Murielle Darmon propose une idée assez folle, l'inversion des publics des classes prépas et des premières années de faculté.

L'idée ne semble pas si saugrenue qu'elle n'en a l'air. Les jeunes bacheliers rejoignant les classes préparatoires sont normalement parmi les meilleurs de leur génération. Pour la peine, ils auront le droit à un des enseignements le plus encadré des filières post-bac. A l'opposé, les jeunes bacheliers réussissant leur année de terminale avec difficulté et qui obtiennent leur bac n'auront probablement que l'université comme option puisqu'il s'agit du seul endroit qui accueille les bacheliers sans concours ni examen de dossier. A la fac, ces étudiants se retrouveront dans un monde bien différent du lycée qu'ils connaissaient. Ils découvriront les cours magistraux avec 300 autres étudiants et les cours de TD à 40. Livrés à eux-mêmes, vivant souvent pour la première fois loin de leurs parents, ces étudiants ne partent pas avec les meilleures cartes pour réussir leurs études supérieures.

Si l'on suit cette idée d'inversion des publics visés, les élèves n'ayant théoriquement pas le niveau des meilleurs pourraient donc bénéficier d'une attention toute particulière durant deux ans et ainsi augmenter leurs chances d'obtenir un diplôme de niveau licence ou master. Pour les meilleurs bacheliers, ayant par définition de meilleures aptitudes ou du moins un meilleur niveau scolaire, un enseignement moins encadré, laissant plus de libertés aux élèves, devrait être moins difficile à aborder grâce à l'avance prise durant leurs années lycée. 

Cette inversion de public aurait également un sens au niveau financier. En 2009, l'Etat français dépensait en moyenne 10 220€ pour un étudiant à l'université et 14 850€ pour un étudiant en classe prépa. Si le gouvernement veut développer et garantir l'égalité des chances, il semblerait plus juste de dépenser plus pour mieux accompagner les élèves les moins bien préparés aux études supérieures.

Le fonctionnement pour la suite des études supérieures pourrait continuer sur le rythme actuel. Un concours d'admission aux grandes écoles se ferait en fin de la 2ème année après le bac. La différence est qu'à la fin de ces deux années, les bacheliers en difficultés auront eu une éducation plus spécialisée et donc auront eu une préparation à ces concours. Les meilleurs bacheliers auront, quant à eux, eu le droit à la découverte de l'université. Ils auront toujours les mêmes facultés intellectuelles leur permettant de prétendre à réussir les concours d'entrée aux grandes écoles mais ils auront également pu voir la richesse intellectuelle du monde universitaire.

J'aime cette solution car elle sort de l'habituelle question pour ou contre les grandes écoles, elle permet d'envisager sous un nouvel angle l'accompagnement des nouveaux bacheliers les moins favorisés et permet de donner de nouvelles lettres de noblesse à l'université. Si vous avez d'autres idées pour développer les chances des jeunes de tous niveaux à réussir dans les études supérieures, partagez-les.

jeudi 24 octobre 2013

Pourquoi le foot français ferait grève ?


Combien de millions d'euros se cachent dans cette photo ?
La Ligue 1 va se mettre en grève, ou plutôt en « journée blanche ». Évitons de suite tout amalgame, pour une fois les footballeurs ne sont pas en cause. Ce sont leurs patrons du football français qui ont décidé de ne pas jouer la journée du 30 novembre pour protester contre la taxe à 75% que prévoit le gouvernement sur la tranche de salaire supérieure à 1 million d’euros.

Il faut les comprendre ces pauvres  dirigeants de club. Ils pensent avoir le rôle le plus ingrat du football puisque leur mission est de dépenser des millions sans certitude sur les résultats à venir (bah oui, ça reste du sport). En plus, leur vedette achetée à prix d’or à un autre président de club risque fort de faire des caprices dès que les résultats / la concurrence / l’offre du voisin rendra la vie du joueur « insupportable » dans son club. Le pauvre dirigeant de club aimerait bien ne pas devoir dépenser tout cet argent, mais il est coincé entre la pression d’une obligation de résultat financier d’un côté (soit gagner des matchs et revendre des joueurs) et la pression d’obligation de résultat sportif, pression exacerbée par les méchants supporters (nda : les supporters sont gentils quand ils achètent leur nouveau maillot 150€ à chaque début de saison mais sont méchants quand ils râlent contre leur équipe quand elle joue mal). Du coup pas d'autres moyens que de se comporter comme tout bon syndicaliste et de menacer de "prendre en otage" le championnat de France. Preuve que ces patrons ne vivent pas avec leur temps, tout le monde sait qu'une bonne page Facebook pleine de like fait plus d'effet qu'une journée de grève.

Pourquoi les présidents de clubs n’en veulent pas de cette taxe ? Prenons un exemple au hasard, le Paris-St-Germain. Pour faire venir sa dernière star, Edinson Cavani, le PSG a du débourser 63 millions d’euros à Naples pour faire venir le joueur. Ensuite, il lui paye un salaire de 10 millions d’euros annuel net. Mais ce n’est pas tout, pour attirer des personnes de ce calibre, il faut lui proposer un salaire net d’impôts, donc en plus de ces 10 millions, le PSG va devoir payer les traditionnelles cotisations sociales mais aussi les impôts sur le revenu que le FISC français aurait demandé au joueur.  Au bout d’un an, ça commence à faire une belle ligne de dépense… Quand le PSG fait entrer ses 11 joueurs sur un terrain, c'est un salaire annuel de plus de 57 millions d'euros cumulé qui foule la pelouse !

Le vrai problème est là. Pour avoir des clubs compétitifs au niveau européen, il faut payer de belles sommes aux autres clubs pour faire venir de grands noms puis il faut payer des salaires mirobolants. En France, seuls cinq clubs ont décidé (enfin, je ne suis pas sur qu’ils aient eu le choix) de ne pas avoir de joueur avec un salaire annuel supérieur au million d’euros : Evian-Thonon-Gaillard, Lorient, Nantes, Reims et Sochaux. A ma connaissance, seule l’équipe de l’AS Saint-Etienne plafonne volontairement les salaires de ses joueurs. Un seul de ses joueurs est payé au dessus du million d’euros.
A contrario, il ne faut tout de même pas trop plaindre le président de club. S’il fait venir des stars millionnaires, le club va vendre plus de produits dérivés, il va avoir plus de facilités à remplir son stade et même à augmenter le prix des places (comparez le billet de base pour un match de Paris en 2010 et en 2013, on est loin de l’inflation). Le club devrait, théoriquement, être mieux placé que ses adversaires, ira plus loin en coupe d’Europe. Tout ceci est synonyme de rentrées d’argent supplémentaire.
Autre point, et pas le moindre, la taxe à 75% est plafonnée à 5% du chiffre d’affaire du club. Dans notre exemple du PSG, le club ne paierait que 20 millions d’euros (au lieu des 43,5 millions théorique si aucun plafond n’était mis en place).

Au final, cette taxe à 75% ne serait-elle pas la meilleure façon d’imposer le fair play financier aux clubs français ? Déjà aujourd’hui, les meilleurs joueurs français partent à l’étranger dès qu’ils en ont l’occasion (certains alors qu’ils ne sont même pas majeurs). Les supporters français se sont déjà fait à l’idée que leur club ne soulèvera jamais la coupe de la Ligue des Champions car leur club ne peut être compétitif financièrement face aux grosses écuries espagnoles, anglaises ou italiennes. Avec cette taxe, on aura peut-être plus de chance d'avoir un championnat de niveau homogène (mais faible) et non un championnat écrasé par 2 clubs (ce qui n'empêche pas le niveau d'être faible à cause des 18 autres clubs).

D’un point de vue d’amoureux de foot et de sports, la taxe à 75% risque d’être un frein supplémentaire à l’arrivée de recrues de rêve dans les clubs non sponsorisés par des milliardaires russes ou qataris. Puisque ça fait de nombreuses années que ces recrues ne sont pas légions en France, ne nous en formalisons pas plus que ça. Rassurons-nous en disant que tout ce que payera le PSG au titre de la taxe à 75% sera toujours ça de moins de pris sur nos revenus et donc autant d’argent à dépenser pour aller au stade. De toute façon, à regarder les matchs de Ligue 1 ces dernières années, on a l'impression que la grève a commencé il y a pas mal de temps et que ce n'est pas prêt de s'améliorer...

PS geek : En préparant cet article, je me suis rendu compte que si tu tapes le mot salaire suivi d’un nom d’un joueur dans Google, le moteur de recherche indique le salaire annuel du joueur demandé.


Pour les municipales, le FN sort le parachute

Parachutage en masse pour les municipales
Est-ce pour contrer le vide des idées ou est-ce le moyen d'éviter toute explosion en plein vol durant la campagne des municipales ? Quelle que soit la raison, le FN a décidé d'utiliser des parachutes pour envoyer ses lieutenants sur le front des municipales.

L'est de la France aura l'honneur de croiser quelques heures par semaine un des bras droit de Marine Le Pen, Florian Fillipot qui se présente à Forbach. 
Après avoir été conseillère régionale d'Ile de France, après s'être présentée aux cantonales et aux législatives à Meaux (Seine-et-Marne), Marie-Christine Arnautu débarque à Nice pour les municipales 2014.
Bruno Gollnisch, ancien professeur Lyonnais, conseiller régional de Rhônes-Alpes, va quant à lui partir un peu plus au sud pour se présenter à la mairie de Hyères.
Autre exemple, et pas le moindre, la candidat à la mairie de Paris, Wallerand de Saint-Just, est conseiller régional de Picardie et est domicilié à Boulogne (Hauts-de-Seine). Cette disposition ne gêne absolument pas le candidat frontiste qui se vante d'avoir été élu durant 12 ans conseiller municipal de Soissons (Aisne) sans jamais y avoir habité.

A croire que tous les cadres du FN désireux de se présenter aux municipales de 2014 ont été obligés de se trouver une nouvelle région pour faire campagne...

S'il y a bien une élection où l'ancrage local compte, c'est l'élection municipale. Il n'est pas question ici d'être le représentant d'une collectivité locale au sein d'une des deux assemblées parisiennes, il s'agit d'accompagner les habitants d'une ville dans leur vie quotidienne. A la place, le FN semble insister pour dire que seul l'intéresse les subventions récoltables suite aux résultats électoraux, et pour cela, peu importe les origines ou l'attachement local du candidat.

Le Front National, qui annonce à tue-tête qu'il est le seul parti français à vouloir changer la façon de faire de la politique. Il essaye de faire croire aux électeurs déçus du comportement d'une infime minorité d'élus que lui seul respecte les électeurs. Mais est-ce réellement respecter les électeurs que de choisir dans l'entre-soi d'un bureau politique les destinations de ses principaux cadres pour qu'ils puissent se montrer durant les élections municipales ? Est-ce respecter les électeurs que d'envoyer  en campagne une personne qui n'a même pas idée de ce à quoi peut ressembler le quotidien des habitants qu'elle prétend représenter ? Une personne qui dès l'élection perdue repartira comme si de rien n'était dans sa véritable ville de résidence (et qui sait, de coeur) et oubliera tous les soucis de ceux qu'elle aura courtisé durant quelques mois. Pour un parti qui prône le renouveau, les ficelles utilisées semblent avoir déjà pas mal servie, et dans tous les partis.

mercredi 23 octobre 2013

Les réacs à travers l'histoire II : la théorie du genre

La lutte contre les disparités entre les femmes et les hommes, appelée "théorie du genre" par nos chers réactionnaires de droite, n'est pas une invention du XXIème siècle, ni même de la fin du XXème siècle. Grâce à la chronique de Philippe Meyer dans la matinale de France Culture, j'ai appris que dès 1880, la théorie du genre était combattue à l'assemblée nationale et dans la presse réac.

Voici le texte publié le 25 novembre 1880 dans "Le Gaulois" (un journal monarchiste) :
Des lycées de jeunes filles ? Pourquoi pas des casernes de jeunes filles ! [...] Il ne leur suffit pas de dépraver le cœur de nos jeunes gens, et de semer dans leur esprit les désespérances et les égoïsmes de leurs doctrines matérialistes. C'est à nos filles qu'ils en veulent. Elles ont tenu trop de place jusqu'ici dans la famille, et pas assez dans la politique ; et ils ont juré qu'ils feraient pénétrer dans leurs âmes l'âme de Brutus et de M. Paul Bert, si tant est que les deux vivisecteurs aient une âme, ce qu'à Dieu ne plaise. On croit rêver. On se dit : « Mais non, c'est un vaudeville, tout simplement, et cela se joue aux Variétés et au Palais-Royal ! » Hélas, ce vaudeville est bel et bien un sombre drame, et cela se joue au Parlement!

A part quelques bachelières, quelques doctoresses et quelques sages-femmes, la jeune fille française élevée, dans la protection vigilante de la famille, avait été avec soin préservée de l'éducation garçonnière et des brutalités de la science. Elle grandissait parmi les sourires et les joies, comme une fleur dans le soleil; elle grandissait dans une poétique ignorance des mystères des choses [...]. Et cette paix candide de jeune fille, cette délicieuse floraison de pudiques désirs, ces élans d'idéale bonté qui plus tard font l'amour de l'épouse, le dévouement de la femme et le sacrifice de la mère, tout ce charme exquis, toute cette poésie, tout ce respect qui fait que le vice lui-même se tait, se découvre et recule ; devant nos enfants comme devant l'apparition des grands paradis perdus, tout cela va disparaître ! On va supprimer la jeune fille [...]. Assez de ces petites niaiseries qui croient à l'ange gardien, au bonhomme Noël, aux bébés qui naissent sous les choux. La science de l'État se chargera de souffler sur ces illusions enfantines. M. Paul Bert leur prouvera, scalpel en main et tablier au ventre, qu'il n'y a ni Dieu, ni Diable, ni devoirs, ni justice, ni vertu, ni choux; qu'il n'y a que des sensations, que des jouissances, une République et de la matière. On leur apprendra tout, même la rébellion contre la famille, même l'impureté. Elles citeront Tacite, Montesquieu les jours de gaieté. Elles n'auront même pas été vierges avant de devenir femmes ; et quand elles auront été instruites d'après la méthode nouvelle, qu'elles auront conquis les grades universitaires, elles se donneront, comme les élèves du Conservatoire, au premier homme qui passera, ou elles se tueront, comme cette étudiante qui n'a trouvé que la consolation du poison au désenchantement de sa jeunesse flétrie et du bonheur perdu...

Si l'on peut voir tout le chemin parcouru pour l'égalité entre les femmes et les hommes, je tout de même l'impression de retrouver certains points de ce texte dans les argumentaires de ceux partis la fleur au fusil au combat contre cette soit-disante "théorie du genre".


Dans la série des réacs à travers l'histoire, vous pouvez revoir ce billet sur la vieille rengaine du laxisme.

lundi 21 octobre 2013

Des logements sociaux à l'Elysée

Dessin de Plantu pour Le Monde du 29/07/2010
François Hollande avait promis lors de la campagne présidentielle qu’aucune expulsion de camps de Roms ne se ferait sans qu’une offre de logement valable soit proposée. L’été 2012 avait vu quelques protestations suite à des expulsions et destructions de camps de Roms mais ce sera l’affaire Leonarda qui aura fait bouger les lignes.
François Hollande vivant la plupart du temps dans l’appartement de sa compagne, il va faire du palais de l’Elysée des logements d’urgence pour familles de Roms. Le lieu ayant un grand jardin, il permettra aux familles Roms de pouvoir garder leur habitude de vie en extérieure. L’emplacement du palais est idéal. En plein cœur de Paris, ce sont les chiffres de l’hébergement d’urgence qui vont exploser à la hausse sans aucun impact sur le parc immobilier parisien. En plus cela permettra de développer la mixité sociale dans un quartier en voie de ghettoïsation. Les réceptions officielles se feront à la Lanterne qui est depuis Nicolas Sarkozy un domaine réservé à la présidence.

Cette nouvelle vous semble farfelue ? Mais vous semble-t-elle plus farfelue que l’idée que le département de Seine-Saint-Denis puisse  payer certaines villes françaises pour qu’elles accueillent des noirs chez elles ? Ou est-ce plus ou moins dingue que de penser que les communistes parisiens prévoient la destruction du Sacré Cœur s’ils sont élus en 2014 ?

La seule différence entre la mise à disposition de l’Elysée pour des familles Roms et les deux autres histoires est que la première sort de mon imagination alors que les deux autres ont eu les honneurs des médias. Pourtant toutes ne sont que des rumeurs sans la moindre parcelle de vérité. Cela montre que la perte de confiance en la politique d’une partie de la population peut les amener à croire n’importe quoi. Ces rumeurs semblent tellement absurdes que dès qu’elles enflent, elles en deviennent difficiles à démentir. Je ne sais pas comment lutter contre ces inepties mais il va être important dans les mois qui viennent d’être vigilant pour ne pas les laisser prospérer, surtout quand elles fleurent bon le racisme et la xénophobie. Je ne suis pas sur que les ignorer soient la meilleure des solutions.

Communistes et socialistes ensemble pour gagner à Paris

Ce week-end, les militants communistes parisiens ont voté en majorité pour que leurs candidats fassent liste commune dès le 1er tour de l'élection municipale à Paris. Grâce à 57% des militants, la stratégie victorieuse de 2001 et 2008 est reconduite. De nouveau, la gauche parisienne va partir unie dans la bataille des municipales. Unie ? Pas tout à fait puisque les irréductibles écologistes devraient encore une fois faire liste à part pour le 1er tour. 

Pourtant, et comme le rappelait un nouveau blogueur communiste parisien, le bilan des deux mandats de Bertrand Delanoë et de ses alliés communistes et écologistes est loin d'être négatif et comprend de nombreux marqueur de gauche : 
- 70.000 logements sociaux ont été produits, permettant à 200.000 personnes de mieux vivre à Paris ;
- 10.000 places en crèche ont été créées ;
- la distribution de l’eau est redevenue un service public et d’autres privatisations ont été empêchées ;
- 70 hectares d’espaces verts ont été réalisés ;
- la coopération avec les collectivités franciliennes a été renforcée ;
- les revendications des mouvements sociaux ont pu trouver un relai et une écoute au sein des institutions.
- la création d'un bouclier social pour contrecarrer les effets néfastes de la politique d'austérité du gouvernement

Les militants communistes ont bien fait de reconduire cette union de la gauche qui a fait ses preuves dans le passé d'autant plus que leurs élus seront encore plus choyés que lors des précédentes mandatures puisqu'en cas de victoire de la liste menée par Anne Hidalgo, ils obtiendront 5 postes de conseillers de Paris supplémentaires. 

Ce choix de ralliement au niveau local avec le Parti Socialiste peut également être considéré comme une nouvelle défaite de Jean-Luc Mélenchon et de son Parti de Gauche. Lui qui a décidé de taper sans discernement sur le gouvernement et sur tous ceux qui portent l'étiquette socialiste vient de perdre de précieux alliés dans la capitale. Ce sera donc un Front de Gauche light qui sera emmené par Danielle Simmonet. En parcourant son blog, je me dis que les communistes ont fait le bon choix car Simmonet semble être partie pour suivre l'exemple de son leader. Attaquer Anne Hidalgo pour essayer de grappiller quelques voix au risque d'abimer irrémédiablement l'image de la socialiste plutôt que d'attaquer Nathalie Kosciusko-Morizet.

Enfin, pour rassurer les plus craintifs, tout comme les chars russes ne sont pas arrivés après les élection de Mitterrand et de Hollande, il n'y a rien à craindre pour le Sacré-Coeur, même si les communistes sont élus.

lundi 14 octobre 2013

L'arrestation inacceptable de Léonarda

Il y a ces informations que l'on pensait ne plus voir. En votant pour François Hollande et pour une Assemblée Nationale à dominante socialiste en 2012, je voulais tourner la page du Sarkozysme et de ces faits divers sordide. Je ne pense pas être un utopiste ni un idéaliste, et je savais que l'arrivée d'un gouvernement et d'un parlement socialiste n'arrêterait pas les expulsions de sans papiers. 

J'ai voté pour l'arrêt d'une politique du chiffre et de quotas qui empêche un comportement humain et raisonné. A première vue, j'ai été écouté.
J'ai voté pour que les centres de rétention soient réellement interdits aux mineurs et à leurs parents. La page d'alerte de RESF semble indiquer une baisse de ces cas de figures, c'est toujours ça de pris même si ce ne peut être suffisant et satisfaisant.
J'ai voté pour que s'arrête les arrestations d'enfants à la sortie d'école, pour que le film "Les mains en l'air" ne soit qu'une fiction basée sur des faits réels mais révolus. Hélas Juan, qui est toujours vigilant, annonce dans ses coulisses que l'inconcevable se produit toujours. Début octobre, une famille de Kosovars sont expulsés de France. Seul problème au bon déroulement de l'opération, une des enfants, Leonarda, 15 ans, est en sortie scolaire. La Police de l'Air et des Frontières appellent donc les professeurs en charge de la sortie scolaire pour faire stopper le bus conduisant les adolescents pour récupérer l'adolescente et pouvoir la renvoyer le jour même au Kosovo. Le blog de RESF hébergé par Mediapart donne plus de détails sur cette sombre histoire.

Le plus dérangeant est qu'il semble que toute cette histoire se soit déroulé quelques jours avant que la famille ne respecte les critères formulés par Manuel Valls pour autoriser les étrangers à rester sur le territoire. Est-ce un vieux relent de la politique Sarkozyste ? Est-ce un simple fait divers ou une politique volontairement exprimée par Manuel Valls ?  De drôles de coïncidences autour d'un comportement abject pour que ceci soit excusable.

L'échec de la frontisation de l'UMP

Le Front National a réussi à avoir un nouvel élu en remportant la cantonale partielle de Brignoles dans le Var. Si la configuration très droitière du second tour proposé aux électeurs du canton peut en partie être expliquée par la très forte abstention du week-end dernier (67% d'abstention), la mobilisation fut plus forte ce week-end. Cette mobilisation en hausse n'aura pas suffit à faire basculer la tendance et Laurent Lopez, qui était arrivé en tête avec 40% des suffrages il y a une semaine, est élu sans trembler avec près de 54% des suffrages exprimés.

Si l'UMP, le FN et de nombreux commentateurs veulent voir dans cette élection locale un symbole national, alors c'est vers l'UMP qu'il faut le chercher. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a chassé sur les terres du FN en reprenant leurs idées, leurs discours, leurs postures. Ce comportement a été porté à son paroxysme lors de l'entre-deux tours de la présidentielle de 2012 (difficile d'oublier cette image de douane écrit en arabe dans le clip électoral de l'UMP). C'est en partie ce comportement qui a provoqué une telle union autour de François Hollande et a permis à une foule si cosmopolite de se retrouver à la Bastille le soir du 6 mai. 

Depuis l'UMP a continué comme si de rien était. Elle a commencé par appeler à la fin du front républicain contre le FN, puis en acceptant que certains d'entre eux se désistent en faveur d'un candidat frontiste, puis en appelant leurs sympathisants à voter pour le candidat le moins sectaire en cas de duel Gauche / FN. 

Les résultats sont là. En 2012, le tant attendu report des voix des électeurs du FN n'a pas permis à Nicolas Sarkozy de garder son poste. Ce week-end, le duel FN / UMP a tourné à la faveur du candidat d'extrême-droite, les sympathisants de gauche ne comprenant surement pas en quoi il serait plus républicain de voter pour un candidat UMP qui, une fois élu, tiendrait le même discours que le candidat frontiste.

La stratégie de frontisation de l'UMP est un échec. Les électeurs du FN ne veulent toujours pas voter pour les candidats UMP, les électeurs de gauche veulent de moins en moins voter pour les candidats UMP, même les centristes prennent leur distance avec ce comportement. A terme l'UMP se retrouvera seule et il sera trop tard pour faire l'inventaire de sa frontisation.

jeudi 10 octobre 2013

Pour une union de la Gauche à Paris dès le 1er tour

Ian Brossat (PCF) aux côtés d'Anne Hidalgo (PS)
A gauche, la préparation des municipales passe par de nombreux votes militants. Les militants socialistes parisiens ont déjà voté en novembre dernier pour désigner Anne Hidalgo à la tête des socialistes parisiens pour la municipale de mars 2014 et votent ce jeudi soir pour désigner leur tête de liste d’arrondissement. Les militants communistes sont appelés à voter dans une semaine sur la stratégie de leur parti, c’est à dire entre le renouvellement du Front de Gauche avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon ou le renouvellement de l’union de la gauche qui existe depuis 2001 à Paris.

Pour les dirigeants communistes, leur choix est clair. Ils sont 67% à vouloir reconduire l’alliance avec les socialistes dès le 1er tour comme ils l’avaient fait en 2001 et 2008. Il faut avouer que les négociations avec l’état major d’Anne Hidalgo a du fortement peser dans la balance puisqu’en cas de victoire de la liste d’Union de la Gauche, les communistes récolteraient 13 postes d’adjoint au maire contre 8 actuellement. A lire les militants communistes, l’affaire ne semblent pas tant entendue que ça…

Comme je le disais dans mon édito pour Mediavox.fr la semaine dernière, « le Parti Communiste ne fait pas parti du gouvernement et a donc toute légitimité pour le critiquer. Mais la question des alliances locales ne devrait pas être soumise aux réactions d’une politique nationale. » « En tapant sans distinction sur les socialistes au gouvernement et sur les socialistes locaux, tout ce que va réussir à réaliser Jean-Luc Mélenchon est de porter le discrédit sur l’action et le bilan de ses alliés qui ont activement participé à la gestion de nombreuses villes françaises. » Je suis assez heureux de voir que je suis sur la même longueur d’onde que Pierre Laurent. Le secrétaire national du PCF, élu sénateur de Paris sur une liste d’union de la gauche, expliquait aujourd’hui dans le Parisien que les communistes n’allaient pas  « changer toute la politique nationale avec les élections municipales. Mais si nous pouvons améliorer la vie locale, alors il faut saisir cette occasion qui nous donnera plus de force pour infléchir le cap vers la gauche. » Il insiste même en rappelant qu’à Paris, ils sont « entendus et respectés depuis deux mandats dans la majorité municipale. »

Surtout Pierre Laurent souligne quelque chose de fondamental. Jean-Luc Mélenchon est en train de se tromper (encore une fois) de cible. Par exemple, le leader du Parti de Gauche fait de ses priorités les villes de Nantes et Evry, respectivement dirigées jusqu’en juin 2012 par Jean-Marc Ayrault et par Manuel Valls. Le n°1 du PCF précise qu’il ne comprend pas pourquoi cibler la ville d’Evry, qui est à gauche, alors que sa voisine, Corbeil, est le fief de Serge Dassault.

La question est plus que légitime. Même si ce n’est pas Mélenchon qui se présentera à Evry ou à Corbeil, pourquoi cherche-t-il perpétuellement à augmenter la division à gauche plutôt que d’essayer de trouver l’unité pour faire battre la droite ? Je peux comprendre que la ligne du gouvernement ne lui convienne pas. Il a dit tout le mal qu’il pensait du programme de François Hollande durant la campagne présidentielle, il n’y a aucune raison pour qu’il change d’avis une fois que le Président de la République applique sa politique. Mais il existe des nuances au niveau local qui sont plus visibles qu’au niveau national. 

Pour se faire entendre à Paris, la gauche du PS se doit de se joindre à ce dernier pour une véritable union de la Gauche. Si l’élection à Paris en 2014 s’annonce plus difficile qu’en 2008, elle ne l’est pas plus qu’en 2001. Ces deux fois là, socialistes, communistes et radicaux avaient œuvrés main dans la main dès le 1er tour pour faire de Paris cette capitale en perpétuel mouvement. Ne cassons pas cette spirale positive, continuons à travailler ensemble. Rendez-vous le 20 octobre pour savoir ce qu’auront décidé les militants communistes.

mercredi 9 octobre 2013

Le bras d'honneur de Sarkozy aux Français

Le futur candidat vu par CroisonsLes
François Fillon en a marre d'être un simple collaborateur de Nicolas Sarkozy. D'après des propos tenus en off au près de journalistes de Valeurs Actuelles, François Fillon sort l'artillerie lourde. François Fillon a donc décidé de s'émanciper du leader encore incontesté il y a un an pour se déclarer candidat à l'élection présidentielle 2017.
"Aujourd’hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l’emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat."
A l'origine de l'idée du droit d'inventaire du Sarkozisme, Fillon en remet une couche en n'épargnant pas ses camarades de l'UMP qui refusent de toucher au sacro-saint président. Pour cela, l'ancien premier ministre ne mache pas ses mots : 
"Quand on perd une élection, il est impossible de dire qu’on a fait une bonne campagne (...) On a le devoir d’en analyser les raisons. On est obligé de se remettre en cause, sinon, c’est un bras d’honneur aux Français."
Quand il était président, Nicolas Sarkozy avait porté plainte (et fait condamné) un militant altermondialiste pour offense au chef de l'Etat (François Hollande a depuis fait supprimer ce délit). François Fillon serait-il en train de faire le procès du Sarkozysme sous la forme d'une plainte pour offense aux citoyens ?

Pour ceux qui trouvent le comportement de Fillon un peu osé après avoir été le Premier Ministre durant les 5 ans de mandat de Nicolas Sarkozy, François Fillon s'explique :
"Il faut rembobiner le film à l’envers pour comprendre. Moi, en 2007, j’ai totalement soutenu Sarkozy, mais cela ne veut pas dire que son projet était totalement le mien. Il était le leader, mais sur beaucoup de sujets, j’aurais aimé faire les choses différemment, notamment sur la dette, les déficits, les finances publiques."
François Fillon regrette-il la politique anti-étranger de Nicolas Sarkozy ? S'éloigne-t-il de la stratégie de rapprochement du FN mise en place par Buisson ? A première vue non puisque s'il reconnait une "maladresse", il ne semble pas regretter ses propos sur sa position volontariste envers le FN si leurs candidats se montrent moins sectaires qu'à gauche.

Il dit regretter l'action économique de l'ancien président. Pourtant il propose un programme se basant sur la baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, une refonte de l’indemnisation du chômage, la réduction du nombre des fonctionnaires, la fusion régions-départements. Bref, c'est exactement les promesses et les tentatives de Nicolas Sarkozy. 

Le droit d'inventaire à l'UMP semble plus se baser sur des questions de personnes que sur des questions de programme. Dimanche, François Fillon annonçait qu'il allait "casser un peu de vaisselle." Pour le moment, il casse surtout du sucre, la porcelaine est encore en sécurité.

jeudi 3 octobre 2013

Bien sur que le FN est toujours un parti d'extrême-droite

Le Front National est un parti d’extrême-droite. Le Rassemblement Bleu Marine est un mouvement d’extrême-droite. Marine Le Pen a décidé de refuser cette étiquette qu’elle trouve péjorative et dégradante. Elle menace même tout journaliste associant son parti au terme d’extrême-droite de poursuites judiciaires et on sait que le FN est adepte de ces pratiques même s’il n’hésite pas à critiquer à longueur de temps les magistrats.

D’après Wiktionnary, cette expression « désigne l’ensemble des partis politiques qui défendent des valeurs considérées comme étant à droite (le conservatisme au niveau de la religion, de l’économie et du social) en mettant souvent l’accent sur le nationalisme, le bellicisme et le racisme. »
D’après le Larousse, l’extrême-droite est définie comme l’ «ensemble des mouvements qui se rattachent à l'idéologie contre-révolutionnaire et qui récusent aussi bien le libéralisme que le marxisme. (Considérant comme légitime l'emploi de la violence, ils réclament un régime fort. L'antiparlementarisme et l'anticommunisme sont les deux thèmes essentiels de l'extrême droite. » Quand on recherche dans la partie « encyclopédie » du même Larousse, on retrouve des liens vers La Cagoule, le Front National et la Vlaams Belaang (parti nationaliste flamand)

Le FN fait parti de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux, mouvement qui regroupe le BNP (parti d’extrême-droite britannique), le Jobbik (parti d’extrême-droite hongrois) et la flamme tricolore (parti d’extrême-droite néofasciste italien). 

Le programme du FN réclame : 

  • la préférence nationale,
  • le rétablissement de la peine de mort,
  • la fermeture de ses frontières,
  • l’interdiction de syndicats,
  • l’interdiction de l’avortement,
  • la fin du droit d’asile,
  • la mise en avant du patriotisme comme critère de recrutement de fonctionnaires.

N’hésitons pas et appelons un chat, un chat. Le FN n’a pas changé et est bien un parti d’extrême-droite. Pour dernier rappel, voici une cartographie de l'extrême-droite française mise à jour en 2013(trouvé sur nopasaran.samizdat.net):
Cliquer sur l'image pour l'avoir en taille réelle