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lundi 14 décembre 2015

FN, LR et PS, tous gagnants, tous perdants

Ce qui est bien avec ces dernières élections régionales, c’est que toutes les interprétations sont possibles. Hier soir, n'importe qui a gagné et donc tout le monde a perdu.

Le FN est le grand gagnant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, il a poussé dehors la gauche dans 2 régions. Lors du second tour, il bat son record de voix obtenues lors de la présidentielle 2002 et en Provence – Alpes – Cote d’Azur, le FN arrive à se hisser à 45% dans un duel LR – FN. Encore une fois, toute la campagne aura tourné autour d’eux.

Le FN est le grand perdant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, ils n’ont rien réussi à concrétisé lors du second tour. Avec aucune région gagnée alors qu’ils pouvaient en espérer une ou deux, ils finissent Fanny (13 à 0), alors qu’ils avaient envoyé l’artillerie lourde dans presque toutes les régions, notamment dans le Nord – Pas de Calais – Picardie, en Alsace – Champagne – Ardenne – Lorraine et en Provence – Alpes – Cote d’Azur.

La Droite est la grande gagnante
Sur l’ancien découpage régional, elle aurait gagné 12 régions là où elle n’en avait gagné qu’une lors des précédentes régionales, ils n’en avaient qu’une seule. Avec 7 nouvelles régions, dont la « prise » de l’Ile-de-France et du Nord – Pas de Calais, et 3 victoires contre un FN bien plus fort qu’eux au soir du premier tour, le parti des Républicains a su tirer son épingle du jeu dans une élection qui lui était promise.

La Droite est la grande perdante
Cette élection régionale leur était promise, ce devait être un raz-de-marée bleu qui aurait servi de rampe de lancement à la candidature de Sarkozy pour la primaire à droite. Au final, la droite a eu besoin des voix de la gauche dans le Nord et en PACA pour réussir à gagner la région alors que leur candidat était toujours bien plus médiatique et donc plus connu que le candidat de la gauche. En Normandie et en Ile-de-France, ils peuvent dire merci à un difficile regroupement de la gauche qui leur permet de gagner d’une courte tête.
Sarkozy rêvait d’un départ tonitruant, se supposant seul barrage possible contre l’extrême-droite, force est de constater que le vrai barrage contre l’extrême-droite est plus dans le sens civique des électeurs de gauche en situation d’urgence que dans les idées des candidats se présentant comme républicain.

La Gauche est la grande gagnante
On lui prédisait l’Enfer, avec une ou deux régions seulement. Au final, avec des listes de gauche présentes dans 10 des 12 régions métropolitaines, la Gauche en a gagné 5, soit autant que la droite. Pour un parti au pouvoir, le score est particulièrement flatteur. De plus, elle a fait preuve d’un dévouement républicain. Les états-majors du Nord et de Provence ont choisi le désistement et leurs électeurs ont majoritairement rejoué le 21 avril 2002 en allant apporter leurs voix aux candidats de droite. On peut saluer la belle victoire en Bourgogne – Franche-Comté et en Centre-Val de Loire, régions loin d’être données comme acquises avant le scrutin. Saluons également la bonne santé de la Gauche dans sa diversité au delà des côtes de la France Métropolitaine. La Guadeloupe et la Guyane ont eu un second tour opposant deux listes de gauche, ce qui fait deux régions supplémentaires dans le décompte de la Gauche. On a donc 7 régions à gauche contre 8 pour la droite, c'est une très belle performance pour un parti au pouvoir !

La Gauche est la grande perdante
Obligée de se retirer au soir du premier tour dans 2 régions, maintenue contre l’avis de la direction nationale dans une 3ème région, la gauche a perdu ces régionales dès la fin du premier tour. C’est d’ailleurs les propos de Manuel Valls hier : « Ce soir : aucun soulagement, aucun triomphalisme. Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté. Loin de là. Je n’oublie pas les résultats du premier tour et des élections passées. » Lors du second tour, elle échoue de quelques voix en Normandie et en Ile-de-France. Dans cette dernière région, Valérie Pécresse gagne sur le même terrain que celui sur lequel elle avait subit une lourde défaite 5 ans plus tôt. Choix de candidats critiqués, fusion avec une certaine gauche qui appelle à la chute du PS, basses polémiques dans la dernière ligne droite, programmes peu mobilisateurs, le PS va devoir se ressaisir et réussir à se relancer dans une dynamique d’union de la gauche par conviction et non par dépit. Le gouvernement a surement aussi une part de responsabilité, ses derniers choix de politique de sécurité ont refroidi une partie de ses sympathisants et ont conforté une large partie de ses détracteurs, ce qui n’a pas aidé à porter un discours pour une région plus humaine comme le voulait Claude Bartolone.
Dernier problème, et non le moindre, les alliés historiques du PS (communistes et écologistes) ont subit également de grosses désillusions et n’ont pas réussi à constituer une force de gauche convaincante et force de propositions pour un électorat de gauche qui serait déstabilisé par la politique du gouvernement.

Après ce week-end, j’ai l’impression qu’on est plus proche du « tous perdants ». Comme le rappelait le dessinateur Vidberg dans un de ses dessins pour la soirée électorale du Monde, le seul vrai gagnant du week-end reste Laurent Fabius, président d’une COP21, qui aura réussi l’incroyable exploit d’obtenir un accord à 195 participants pour l’avenir de la planète. C’est surement le plus important.

mercredi 18 novembre 2015

Indignes républicains

Députés LR assis pour l'hommage de Valls
Ce mardi était le troisième et dernier jour du deuil national. Comme un symbole, cette journée s’est terminée par un match de foot où les supporters anglais se sont distingués par leur soutien et une merveilleuse Marseillaise forte en symbole. Il aura fallu ce signe de nos meilleurs ennemis sportifs pour redonner le sourire suite à un après-midi gâché une nouvelle fois par des élus irresponsables.

Cet après-midi eu lieu la première séance de questions au gouvernement (QAG) depuis les attentats, au lendemain du discours du Président Hollande face à la totalité des parlementaires réunis en congrès à Versailles. Cette séance de questions au gouvernement aurait pu être une séance de débat suite au discours de la veille. Elle s’est transformée en un cirque comme il se produit souvent les après-midi de QAG, à la différence près que ce mardi n’était pas un jour habituel.

Pour cette séance de questions au gouvernement, l’hémicycle était rempli bloc autant que sa moitié droite l’était remonté. On a eu le droit à un florilège de stupidité et d’irrespect de la part des bancs peuplés de soi-disant républicains. Voici le résumé qu’en fait Le Monde :
Des huées à n’en plus finir, des commentaires vociférés à pratiquement chaque prise de parole de Manuel Valls, des prises de parole polémiques… Que le premier ministre assure que le gouvernement va agir vite, et une voix de droite lui lance : « C’est un peu tard ! » Qu’il admette ensuite avoir « un regret » et l’opposition lui hurle : « Un seul ? ! un seul ? ! », couvrant ainsi la fin de sa réponse. Quant à Christiane Taubira, elle n’a même pas eu le temps de commencer à répondre au député socialiste Patrick Bloche (Paris) qu’un « Bouuuuh » puéril s’est élevé des bancs de droite. 

Ce mardi après-midi, les députés ex-UMP ont poussé le vice plus loin que les simples huées traditionnelles. Voici ce qu’on peut lire sur le site de l’Assemblée Nationale dans le compte-rendu de l’après-midi :
M. Manuel Valls, Premier ministre. [...] Je veux rendre une nouvelle fois hommage à l’action des forces de l’ordre (Applaudissements sur tous les bancs), aux policiers, qui sont intervenus dans des conditions particulièrement difficiles, en particulier les policiers de la police de Paris et ceux de la Brigade de recherche et d’intervention – la BRI.

Je vous le dis avec la plus grande fermeté : avec le ministre de l’intérieur, nous ne laisserons jamais mettre en cause l’action de ces hommes (Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, républicain et citoyen, écologiste, radical, républicain, démocrate et progressiste, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur plusieurs bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants) qui, dans des conditions difficiles, ont sauvé des vies. Je pense à ce commissaire qui est entré dans le Bataclan et a abattu un terroriste, à ces unités d’élite de la BRI qui y ont pénétré dans des conditions particulièrement difficiles. Je veux rendre hommage aux policiers, aux gendarmes, à nos militaires. Je veux rendre hommage aux services de santé, à la sécurité civile, aux sapeurs-pompiers. (Applaudissements sur tous les bancs.) Je veux rendre hommage aux enseignants qui, lundi, ont accompli leur travail d’accueil des élèves et qui font vivre la République à chaque instant. (Mmes et MM. les députés des groupes socialiste, républicain et citoyen et  écologiste se lèvent et continuent à applaudir. - Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe Les Républicains.)

M. Jean Lassalle. Très bien !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui sont debout et qui représentent nos services publics, la force et la puissance de l’État.

A ces mots, tous les députés de gauche et une partie des députés du centre se sont levés. Les députés LR sont restés assis. On voit même dans la retranscription des échanges et des comportements de nos élus, que si les députés LR acceptent de saluer les forces de l’ordre en les applaudissant (sans daigner se lever), ils n’applaudissent plus quand il faut rendre hommages aux enseignants qui ont eu la lourde tâche de parler et d’expliquer à des enfants et des adolescents ce qu’il s’est passé. Une nouvelle fois, on a à faire à une belle preuve d’irrespect pour ces professeurs.

Enfin, mais à côté de tout ça c’est presque un détail négligeable, cette séance de questions au gouvernement fut l’occasion pour des députés LR candidats aux régionales de faire campagne devant les caméras, à l’image d’une Valérie Pécresse qui n’a rien trouvé de mieux que de décrire son projet pour la sécurité dans les transports en Ile-de-France si par malheur elle était élue. C’est bien sur la même qui trouve scandaleux que Claude Bartolone soit toujours président de l’Assemblée Nationale et qui demande qu’il ne préside pas ces mêmes séances de QAG pour l’équité de la campagne !

Preuve que ces députés LR, dans leur masse, se sont montrés indignes de leur mandat de représentants des Français, certains députés de droite, comme Edouard Philippe ou Thierry Solère, ont déplorés publiquement le comportement de leurs collègues.

Pour finir sur une belle note, voici 62 secondes d’unité et de solidarité, une durée que certains députés n’auront pas réussi à tenir.

jeudi 17 septembre 2015

Réponses aux questions de Nicolas Sarkozy

A droite, déjà quand il n’y a pas d’afflux exceptionnel de migrants, on n’hésite pas à jouer sur la peur de leur arrivée massive. Une des plus belles illustrations en date reste le clip de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, clip qui jouait à fond la carte anxiogène de l’autre et la volonté de repli sur soi. Alors quand l’Europe est confrontée à une « crise des migrants » (d’après l’appellation généralement établie), il n’est pas étonnant de retrouver sur le devant de la scène notre droite nationale qui voit l’occasion idéale de ressortir ses propositions de fermeture au monde et de mettre de nouveau en avant leurs propositions visant à mettre à mal certaines règles de vie européennes. Le problème est que ces propositions ne sont pas que clivantes entre la gauche et la droite mais également à droite.

C’est pourquoi Nicolas Sarkozy demande aux militants LR de répondre à un questionnaire en 12 points cherchant à avaliser la vision radicale de l’Europe selon Sarko au détriment de propositions plus modérées pouvant provenir de ses principaux adversaires à la primaire à droite l’année prochaine.

Comme il faut être adhérent à LR pour répondre à ce questionnaire sur le site du parti, je vais répondre ici à ce questionnaire.


1-      Êtes-vous d’accord pour la suspension immédiate de Schengen, ce qui signifie le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières nationales pour les étrangers non européens?
NON.
Premièrement, ça ne signifie pas que le rétablissement temporaire des contrôles aux frontières pour les étrangers non européens mais un rétablissement d’un contrôle aux frontières pour toute personne désirant franchir la frontière. Demandons à tous les travailleurs frontaliers s’ils ont envie de perdre du temps matin et soir pour présenter leur carte d’identité.
Ensuite, rétablir les frontières nationales ne va en rien empêcher des migrants d’arriver en France. Quand ils sont aux portes de la France, ils ont réussi à sortir de leur pays, à traverser terres et mers, du coup si on leur dit que la frontière est fermée, ils vont surement faire quelques kilomètres supplémentaires et traverser champs, cols de montagnes ou fleuves pour arriver à leurs fins.


2-      Approuvez-vous la suppression de Schengen I et la refondation d’un Schengen II, ne faisant adhérer que les pays européens adoptant une politique migratoire commune ?
NON.
Comment répondre oui à une question sans savoir ce qu’il se cache derrière Schengen II ? Le processus de législation européen est connu et long. Supprimer Schengen I en attendant un éventuel Schengen II, cela revient à fermer nos frontières pendant plusieurs années.
On aurait pu se poser la question lors des élargissements successifs de l’Union Européenne de l’intérêt d’avoir des pays qui n’acceptent pas toutes les règles de l’UE. Pourquoi avoir dans l’UE des pays qui refusent la zone Euro ou Schengen ? De la même façon, pourquoi interdire aux nouveaux pays intégrant l’UE d’intégrer Schengen immédiatement ?
Je suis en revanche pour que l’Union Européenne ait une politique migratoire commune, comme elle devrait avoir une politique fiscale commune, une politique de défense commune et bien d’autres actions communes.


3-      Estimez-vous nécessaire de créer des centres de rétention, à l’extérieur de l’Europe, pour empêcher les drames en Méditerranée et n’examiner que les demandes d’accueil provisoire des réfugiés de guerre ?
NON et NON.
Sur les centres de rétention, ce que propose Sarkozy est simplement l’inverse d’un centre de rétention. Un centre de rétention est utilisé « pour retenir les étrangers auxquels l'administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français et a décidé de procéder à leur éloignement forcé ». D’après cette définition, le but de ces centres serait l’éloignement forcé du centre, donc le rapprochement forcé de l’Europe ?
Pourquoi l’UE aurait le droit de construire des centres en dehors de ces frontières ? Sarkozy veut-il faire comme les USA et avoir des centres illégaux à l’étranger ?
En revanche, il existe des centres de réfugiés (en Turquie ou au Liban pour les Syriens par exemple) et il pourrait être intéressant que les réfugiés coincés dans ces centres puissent faire des demandes d’asile ou des demandes d’entrée sur le territoire et ainsi faire ensuite un voyage sereinement et en règle jusqu’à leur pays d’accueil.

Le deuxième point ressemble à une grosse ficelle sarkozyste pour faire passer en douce sa volonté de n’accueillir que des réfugiés de pays en guerre (suivant quelle définition de l’état de guerre ?) et ainsi de s’autoriser à refuser l’entrée sur le territoire français à toutes les autres nationalités. Par exemple, tu es un opposant politique iranien ? Interdit d’essayer de fuir les geôles promises. Tu es homosexuel en Arabie Saoudite ? Interdit de venir en France pour échapper à la peine de mort.


4-      Pensez-vous que, dans le cadre de Schengen II, les États européens, devront mieux lutter contre la fraude à l’asile, en définissant une liste commune des pays d’origine sûrs ?
Non.
Qu’est-ce que la fraude à l’asile ? Pour avoir le droit d’asile dans un pays, il faut remplir des dossiers, il faut que ces dossiers soient validés par les autorités compétentes du pays demandé. Une personne arrivant en France peut faire une demande d’asile. Sous Sarkozy et avant, elle pouvait attendre 2 ans avant d’avoir une réponse, bientôt avec la réforme en cours, elle ne devra attendre que 9 mois. Si cette soit-disante fraude à l’asile concerne ceux en attente de réponse, qui l’aurait favorisé ou entretenu et qui a agit pour la diminuer en diminuant le délai de réponse ?


5-      Faut-il diminuer l’attractivité sociale de l’Europe, en harmonisant les prestations sociales versées aux étrangers dans les pays membres de Schengen II ?
NON.
Diminuons l’attractivité sociale en harmonisant par le bas les prestations, avec un peu de chance, on va trouver un pays qui donne 50€ par mois par personne. Le discours sarkozyste ne changera jamais. Alors que l’Union Européenne a toujours servi à pousser les pays vers des jours meilleurs, Sarkozy veut toujours profiter de l’UE pour niveler vers le bas. Un tel peut travailler 60 heures par semaine, un autre n’a pas de SMIC, lui emprisonne à tout va et là-bas elles n’ont pas le droit d’avorter, copions les.
Non harmonisons-nous, ayons une véritable politique européenne commune avec un socle d’aide minimum (accès aux soins, accès à un logement, aides financières) adapté à chaque pays et ensuite laissons chaque pays en faire plus s’il le souhaite. Ce pays pourrait ainsi être moteur pour améliorer les conditions dans le reste de l’Europe sur la base d’une expérience réussie. Ne voyons pas petit, voyons grand pour notre pays.



6-      Êtes-vous favorable à ce que le Parlement vote, chaque année, des plafonds limitatifs permettant de maîtriser l’immigration vers la France et de diminuer le regroupement familial ?
NON.
On parlait d’asile, et nous voila confronter au regroupement familial. Nicolas Sarkozy a déjà joué avec des quotas. Au final, il a réussi à faire en sorte que des jeunes diplômés d’établissements d’enseignement supérieur tel que de jeunes ingénieurs n’aient pas le droit de commencer à travailler en France. Il a aussi déjà essayé de mettre en place des listes de pays et des listes d’emplois autorisés aux étrangers. Autant d’actions scandaleuses qui ont fait honte à un pays comme la France et qui ont conduit tant de personnes à refuser un second mandat à Nicolas Sarkozy. Ne l’oublions pas.


7-      Faut-il supprimer, pour les étrangers en situation illégale, l’aide médicale d’Etat et la remplacer par le traitement de la seule urgence médicale ?
NON.
Pas étonnant de retrouver ici la marotte d’une grande partie de la droite française qui n’a toujours pas digéré la création de cette aide mais qui n’y a jamais touché quand elle était au pouvoir. L’aide médicale aux étrangers, même en situation irrégulière, est une notion de salubrité publique. Les microbes, les virus ne demandent pas de papiers avant de s’attaquer à quelqu’un. Comme tout problème, s’il n’est pas traité à temps, alors il coute plus cher à résoudre ensuite (si on attend le seuil de l’urgence médicale) et surtout il devient un risque pour le reste de la société. Par exemple, en France, la tuberculose reste un problème grave de santé qui touche principalement les régions les plus défavorisées du territoire.


8-      Êtes-vous d’accord pour que les allocations familiales et les aides au logement ne soient plus ouvertes aux étrangers dès leur arrivée, mais seulement après au moins cinq ans de séjour légal ?
NON.
Pourquoi attendre 5 ans avant d’avoir une APL qui aidera à payer son loyer ? Les aides sociales en France sont déjà soumises à la régularité du séjour. Cela signifie qu’un étranger doit d’abord justifier d’être réellement résidant en France, d’avoir les papiers le prouvant, avant de pouvoir bénéficier d’une quelconque aide. Au passage, évoquer ce sujet juste après une question sur les étrangers en situation irrégulière doit être utile pour insérer une confusion dans l’esprit des gens. A titre de rappel, une personne en situation irrégulière en France ne touchera pas d’allocations familiales ni d’aides au logement. Elle ne pourra que bénéficier du remboursement de la sécurité sociale pour ses soins médicaux, dans la même mesure que les trop nombreux Français bénéficiant de la CMU.


9-      Faut-il faciliter les expulsions des clandestins dans leurs pays d’origine, en ne versant plus d’aide publique au développement aux pays qui refusent de coopérer ?
NON.
J’avoue que c’est un non de principe puisque je n’ai pas compris la logique derrière la question. En quoi, ne plus aider financièrement au développement d’un pays va-t-il faciliter les expulsions de clandestins vers leur pays ? A la limite, ça peut encourager ces pays à surveiller mieux leurs frontières…
Cette question est d’autant plus étrange qu’une grande partie des migrants dans l’épisode actuel viennent de Syrie, d’Afghanistan ou d’Irak (3 des 5 pays les plus représentés), 3 pays qui ont surement autre chose à faire que de coopérer et qui ne doivent pas toucher tant d’aides au développement que ça…


10-   Faut-il renforcer les critères de naturalisation, pour mieux respecter le principe d’assimilation à la communauté nationale ?
NON.
Qu’est ce que la communauté nationale ? Pour être naturalisé, il faut parler français, ça je suis d’accord. Je suis pour le fait qu’il faille avoir vécu un certains temps sur le territoire, ça me parait la meilleure garantie pour l’assimilation.
J’ai plus de doute sur les tests actuels qu’il faut réussir alors qu’une bonne partie des Français né sur le territoire n’ont surement pas la réponse. J’espère que ces critères ne prennent pas en compte la religion ou la façon de faire la cuisine, à part ça je ne vois pas quels critères il faudrait respecter. Que Nicolas Sarkozy soit plus précis dans ses questions, sinon, comment veut-il qu’on réponde ?


11-   Faut-il adapter le droit du sol, en prévoyant que les étrangers nés en France pourront devenir Français à 18 ans, sauf si l’Etat s’y oppose en cas de condamnation pour des actes de terrorisme ou de délinquance ou lorsque les parents étaient en situation irrégulière ?
NON.
On peut déjà perdre sa nationalité suite à des actes de terrorisme. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé cette année pour une personne il me semble. Du coup, on ne peut qu’être d’accord avec Nicolas Sarkozy, ça ne sert à rien de donner une nationalité si c’est pour la reprendre aussitôt.
Pour les parents en situation irrégulière, je ne sais pas si Sarkozy se souvient de l’état de ses femmes quand elles étaient enceintes, ça m’étonneraient qu’elles étaient partante pour un petit voyage pour accoucher dans un pays étranger. Son maître à penser Charles Pasqua, pourfendeur également du droit du sol, aurait été fier de lui, mais ce sera bien sur sans moi.