Députés LR assis pour l'hommage de Valls |
Cet après-midi eu lieu la première séance de questions au
gouvernement (QAG) depuis les attentats, au lendemain du discours du Président
Hollande face à la totalité des parlementaires réunis en congrès à Versailles.
Cette séance de questions au gouvernement aurait pu être une séance de débat
suite au discours de la veille. Elle s’est transformée en un cirque comme il se
produit souvent les après-midi de QAG, à la différence près que ce mardi n’était
pas un jour habituel.
Pour cette séance de questions au gouvernement, l’hémicycle
était rempli bloc autant que sa moitié droite l’était remonté. On a eu le droit
à un florilège de stupidité et d’irrespect de la part des bancs peuplés de
soi-disant républicains. Voici le résumé qu’en fait Le Monde :
Des huées à n’en plus finir, des commentaires vociférés à pratiquement chaque prise de parole de Manuel Valls, des prises de parole polémiques… Que le premier ministre assure que le gouvernement va agir vite, et une voix de droite lui lance : « C’est un peu tard ! » Qu’il admette ensuite avoir « un regret » et l’opposition lui hurle : « Un seul ? ! un seul ? ! », couvrant ainsi la fin de sa réponse. Quant à Christiane Taubira, elle n’a même pas eu le temps de commencer à répondre au député socialiste Patrick Bloche (Paris) qu’un « Bouuuuh » puéril s’est élevé des bancs de droite.
Ce mardi après-midi, les députés ex-UMP ont poussé le vice
plus loin que les simples huées traditionnelles. Voici ce qu’on peut lire sur
le site de l’Assemblée Nationale dans le compte-rendu de l’après-midi :
M. Manuel Valls, Premier ministre. [...] Je veux rendre une nouvelle fois hommage à l’action des forces de l’ordre (Applaudissements sur tous les bancs), aux policiers, qui sont intervenus dans des conditions particulièrement difficiles, en particulier les policiers de la police de Paris et ceux de la Brigade de recherche et d’intervention – la BRI.
Je vous le dis avec la plus grande fermeté : avec le ministre de l’intérieur, nous ne laisserons jamais mettre en cause l’action de ces hommes (Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, républicain et citoyen, écologiste, radical, républicain, démocrate et progressiste, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur plusieurs bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants) qui, dans des conditions difficiles, ont sauvé des vies. Je pense à ce commissaire qui est entré dans le Bataclan et a abattu un terroriste, à ces unités d’élite de la BRI qui y ont pénétré dans des conditions particulièrement difficiles. Je veux rendre hommage aux policiers, aux gendarmes, à nos militaires. Je veux rendre hommage aux services de santé, à la sécurité civile, aux sapeurs-pompiers. (Applaudissements sur tous les bancs.) Je veux rendre hommage aux enseignants qui, lundi, ont accompli leur travail d’accueil des élèves et qui font vivre la République à chaque instant. (Mmes et MM. les députés des groupes socialiste, républicain et citoyen et écologiste se lèvent et continuent à applaudir. - Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe Les Républicains.)
M. Jean Lassalle. Très bien !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Je veux rendre hommage à ces hommes et à ces femmes qui sont debout et qui représentent nos services publics, la force et la puissance de l’État.
A ces mots, tous les députés de gauche et une partie des
députés du centre se sont levés. Les députés LR sont restés assis. On voit même
dans la retranscription des échanges et des comportements de nos élus, que si
les députés LR acceptent de saluer les forces de l’ordre en les applaudissant
(sans daigner se lever), ils n’applaudissent plus quand il faut rendre hommages
aux enseignants qui ont eu la lourde tâche de parler et d’expliquer à des
enfants et des adolescents ce qu’il s’est passé. Une nouvelle fois, on a à
faire à une belle preuve d’irrespect pour ces professeurs.
Enfin, mais à côté de tout ça c’est presque un détail
négligeable, cette séance de questions au gouvernement fut l’occasion pour des
députés LR candidats aux régionales de faire campagne devant les caméras, à l’image
d’une Valérie Pécresse qui n’a rien trouvé de mieux que de décrire son projet
pour la sécurité dans les transports en Ile-de-France si par malheur elle était
élue. C’est bien sur la même qui trouve scandaleux que Claude Bartolone soit
toujours président de l’Assemblée Nationale et qui demande qu’il ne préside pas
ces mêmes séances de QAG pour l’équité de la campagne !
Preuve que ces députés LR, dans leur masse, se sont montrés
indignes de leur mandat de représentants des Français, certains députés de
droite, comme Edouard Philippe ou Thierry Solère, ont déplorés publiquement le
comportement de leurs collègues.
Pour finir sur une belle note, voici 62 secondes d’unité
et de solidarité, une durée que certains députés n’auront pas réussi à tenir.
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