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mercredi 29 avril 2015

Il y a 70 ans, les femmes se rendaient aux urnes

Hubertine Auclert
Il y a 70 ans exactement, les femmes se rendaient pour la première fois dans un bureau de vote pour participer aux élections municipales de 1945. Ce droit de vote, elles l’avaient obtenu un an plus tôt suite à une ordonnance du Comité Français de la Libération Nationale, matérialisé par la signature du Général de Gaulle.

L’idée de donner le droit de vote aux femmes ne date pas de 1944 et elles auraient pu accéder à ce droit depuis le début du XXème siècle si elles n’avaient pas buté sur le conservatisme légendaire du Sénat. Hubertine Auclert milite depuis 1876 pour le droit de votes des femmes. En 1906, son militantisme est récompensé par une proposition de loi pour accorder aux femmes le droit de vote aux élections locales. En 1909, une commission de l’Assemblée Nationale est favorable à cette proposition de loi. 10 ans plus tard, en 1919, 344 députés votent pour le suffrage intégral des femmes, mais le Sénat qui aura laissé trainé jusqu’à la fin 1922 le sujet vote cotre avec 22 voix d’écart.

Rebelote en 1915, les députés sont 390 à voter pour le droit de vote des femmes aux élections municipales et cantonales. Deux ans plus tard, ces députés votent une résolution pour que le gouvernement fasse pression sur le Sénat pour qu’il daigne discuter du projet de loi. En 1928, 1929 et 1931, le Sénat refusera de mettre le sujet à l’ordre du jour, ce qui évite de devoir voter contre.

En 1936, 386 députés de gauche investissent l’Assemblée Nationale et le Front Populaire de Léon Blum arrive au pouvoir. Si 475 députés votent pour le droit de vote des femmes, le Sénat, encore une fois, n’inscrit pas le texte à l’ordre du jour. Si les femmes n’ont pas le droit de vote, elles sont tout de même 3 à faire leur entrée au gouvernement Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg.
 
Il y a 70 ans, les femmes votaient pour la première fois. Quelques semaines plus tard, Odette Roux devient la première maire d’une de plus de 10 000 habitants. Libération ressort 4 témoignages de femmes qui ont vécu se moment historique. A les lire, on peut voir le chemin parcourue depuis entre cette jeune adulte allant voter avec ses parents et dont la mère lui dit de passer son enveloppe à son père («A peine passé la porte du bureau de vote, ma mère se retourne vers moi et me tend sa main : "Tu donnes ton enveloppe à ton père ?" ») et cette femme qui a pris son droit de vote presque comme un devoir conjugal («Si je ne votais pas, je me faisais engueuler.»).
Pour l’anecdote, on y apprend que les femmes ne furent pas les derniers citoyens français à obtenir le droit de vote. En août 1945, ce sont les militaires qui ont obtenu le droit de vote!

A lire ces témoignages, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec la situation des résidents français de nationalité non européenne qui attendent toujours le droit de s’exprimer sur la vie de leur cité.

vendredi 30 août 2013

Droit de vote des étrangers, la droite pas droite dans ses bottes

Il y a certaines situations politiques assez comiques, souvent grâce à des prises de positions de notre chère droite. Par exemple, un sujet revient régulièrement sur le tapis, le droit de vote pour les étrangers extra-communautaires. Aujourd'hui, ne peut voter aux élections nationales que les citoyens français et ne peuvent voter aux élections locales que les citoyens de l'Union Européenne. En résumé, les Canadiens, les Algériens ou les Chinois ne pourront voter en France même s'ils sont implantés depuis plusieurs années dans le pays. 

Une des raisons de ce choix se résume dans les prises de positions de l'UMP qui avait le dernier mot ces dix dernières années. Par exemple en 2011, l'avocat Arno Klarsfeld expliquait que : "Les étrangers désireux de participer électoralement à la vie française ont le choix de la naturalisation. Voilà pourquoi je suis hostile au droit de vote des étrangers.
Peut-être plus crédible qu'un avocat - tête de liste people au élections locales, il nous faut écouter un ministre du gouvernement Sarkozy et proche de l'UDI, Hervé Morin : "Plutôt que d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales. D'abord et avant tout, il faut améliorer les conditions de naturalisation et qu'on n'ait pas des parcours du combattant incroyables pour celles et ceux qui veulent intégrer totalement la communauté nationale au point d'en acquérir la nationalité."
Ces déclarations sont confirmées par le principal parti d'opposition qui appelle à signer une pétition sur le sujet puisque "c'est contraire à notre tradition républicaine En France, le droit de vote est depuis toujours indissociable de la citoyenneté. C'est en accédant à la nationalité française qu'on accède au droit de vote."

J'avoue, deux des citations sont extraites de discours prononcés en 2011. Cela laisse le temps aux personnes citées de changer d'avis. Mais cela laisse surtout le temps aux opposants du droit de vote aux étrangers d'affuter leurs arguments et de changer d'avis.

Rappelons-nous 2011, la gauche est dans l'opposition, la LDH milite pour que tous les étrangers présents dans une commune depuis un certains nombre d'années aient le droit de choisir le représentant local. Comme l'ont montré les quelques citations précédentes (il y en a bien d'autres), la droite au pouvoir en 2011 a toujours préféré se retrancher derrière le prétexte de l'accès à la nationalité. En résumé, soit on accepte toute les règles françaises et celles de son pays d'origine, quitte à perdre officiellement une de ses nationalités, soit on reste définitivement un étranger qui n'a pas le droit de s'exprimer sur la tenue de sa commune (malgré les impôts locaux et taxes foncières que l'on peut débourser pour la mairie).

Etrangement, depuis le 6 mai 2012, le ministère de l'Intérieur a entendu les demandes des militants pro-vote pour tous (aux élections locales) et a entendu également les remarques des prédécesseurs au pouvoir. Résultat, aujourd'hui Manuel Valls annonce qu'il va revenir sur la politique d'immigration de son prédécesseur puisqu'il aurait fait preuve d’« un manque de transparence et de justesse dans l'appréciation » de l'accès à la nationalité.

Sans surprise, la droite s'offusque. Comment oser donner la nationalité française à ces étrangers qui vivent depuis plusieurs années sur le territoire français ? Bien sur, la meilleur réaction vient de notre Nadine Morano préférée qui n'hésite pas grâce à son compte Twitter d'exprimer la plus vive réticence à voir des étrangers être naturalisé.


Comme il fallait le prévoir, voici le véritable visage de la droite. Il est facile de refuser le droit de vote à des personnes qui vivent dans la même commune depuis des dizaines d'années en se cachant sous un faux prétexte. La position est moins tenable quand on vous explique que dans ce cas, commençons par naturaliser ceux qui le souhaitent (quitte à ce qu'ils perdent leur nationalité d'origine). 

En revanche, quelle crédibilité accorder à ces hommes et ces femmes politiques qui réclament la naturalisation des étrangers quand ils sont au pouvoir et qui fustigent cette même naturalisation quand ils sont dans l'opposition ?

Je suis un fervent défenseur du droit de vote des étrangers à condition qu'ils aient vécu assez longtemps sur le territoire français, je peux comprendre qu'il soit plus simple de naturaliser les plus anciens habitants étrangers que de donner le droit de vote à tous les étrangers vivant en France depuis un certains temps. En revanche, il faut être un minimum cohérent et arrêter de s'offusquer alors qu'un gouvernement suit les recommandations de plusieurs membres de l'ancien gouvernement.

Madame Morano, Monsieur Morin et bien d'autres, soyez honnêtes, annoncez que vous ne voulez pas accorder le droit de vote aux étrangers et encore moins s'ils présentent la moindre singularité avec vos traditions. 

Ce n'est pas être communautaire que de vouloir écouter toutes les opinions d'une ville ou d'un département, ce n'est pas être anti-patriote que de vouloir écouter son voisin étranger, en revanche c'est d'être de mauvaise foi que de refuser d'accepter la réalité, que de refuser d'accepter la seule solution prononcée par vous durant les 5 précédentes années.
Vous avez gagné pour ne pas augmenter le nombre d'électeurs aux municipales 2014. Mais qu'est ce qu'une élection devant la liberté d'expression des citoyens étrangers dans les années à venir ? Pour une élection municipale 2014 toujours restreinte, combien d'élections futures ouvertes à tous les résidents des communes et territoires de France ?

Ouvrir la naturalisation comme le propose Manuel Valls est une mesure juste. Elle n'est pas suffisante, mais elle va au moins dans la même direction que ce que proposait l'ancien gouvernement. Il est donc nécessaire de les écouter expliquer qu'il est scandaleux de naturaliser des étrangers alors qu'il s'agissait de la seule solution possible annoncée...

jeudi 22 novembre 2012

Le vote blanc n'est pas nul

Image trouvée sur le site de l'Hérault au jour le jour
Bonne nouvelle à l’UMP, les idées de leur actuel président Jean-François Copé (texte écrit le 22 novembre à 18h) commencent à faire leur chemin à l’Assemblée Nationale. Un premier pas non négligeable contre le racisme anti-blanc a été réalisé puisque qu’il ne sera bientôt plus possible de considérer les blancs comme nuls.

Aujourd’hui la proposition de loi de François Sauvadet (UDI) visant à reconnaître le vote blanc aux élections a été acceptée à l’unanimité par les députés présents dans l’hémicycle. Si ce texte est accepté par le Sénat en 2013, alors les défenseurs du vote blanc auront gagné une première belle bataille. L’article 1er de cette nouvelle loi indique : « Les bulletins blancs sont décomptés séparément et annexés au procès-verbal. Ils n’entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés, mais il en est fait spécialement mention dans les résultats des scrutins. Une enveloppe ne contenant aucun bulletin est assimilée à un bulletin blanc. »

De ce fait pour les élections municipales et européennes prévues en 2014, ils ne seront toujours pas comptabilisés comme suffrages exprimés mais il sera possible d’avoir le nombre exact d’électeurs ayant choisi de voter blanc. On avance donc, même si nous ne serons pas encore dans le cas de plusieurs pays d’Amérique du Sud (Colombie, Pérou, Uruguay) comme au Pérou par exemple, où si plus de 2/3 des votes sont blancs alors le scrutin est annulé.

Cette mesure ne satisfera sûrement pas les défenseurs purs et durs du vote blanc puisque voter blanc n’aura toujours pas une reconnaissance réelle mais il s’agit tout de même d’une avancée majeure. Le décompte séparé des votes nuls motivera peut être plus les abstentionnistes à passer dans l’isoloir. Et si l’impact pour les élections nationales sera sûrement faible, on peut espérer qu’un nombre important de votes blanc à une élection locale servira de signal d’alarme à l’exécutif nouvellement (ré)élu.

lundi 17 septembre 2012

Droit de vote des étrangers, promesse tenue ?

Droit de vote des étrangers en Europe
Aujourd'hui dans Le Monde, 77 députés interpellent le gouvernement sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. A ce signal d'alarme, Manuel Valls leur a répondu que ce n'était pas une préoccupation forte des Français (tu m'étonnes, ils l'ont le droit de vote et ne l'utilisent de moins en moins). Quelques amis blogueurs ont surenchéri sur Valls demandant que cette promesse de campagne de François Hollande ne soit pas tenue.

Bien sur, je ne suis pas d'accord avec ces propos. Je dis "bien sur", car je me suis déjà engagé et exprimé sur le sujet en mai 2011 lors de la votation citoyenne organisée à Paris par la Ligue des Droits de l'Homme ainsi qu'en décembre 2011 lors du débat sur le sujet au Sénat. Je suis d'autant plus d'accord avec la tribune, signée d'ailleurs par mon député Patrick Bloche, qu'il y a en effet un besoin urgent du fait du calendrier. Si l'on veut que cette promesse soit tenue et surtout qu'elle ait du sens, il faut que ce droit de vote soit effectif dès les élections municipales de 2014. En commençant le processus parlementaire dès à présent, on garantit que le débat ne soit pas tronqué et que tous puissent s'exprimer. Car le moins que l'on puisse dire à la vue des réactions du jour, c'est que ce débat s'annonce utile et riche.

Pourquoi suis-je favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales ? 
Tout d'abord car je suis persuadé que ce droit de vote sera un sérieux coup de pouce à la démocratie locale. Si le non droit de vote des étrangers n'est évidemment pas la seule raison à la hausse du taux d'abstention, je pense que si l'on donne le même droit de vote à tous les habitants, peut être arriverons-nous à impliquer un peu plus la totalité de la population dans la démocratie locale. Je pense particulièrement à la Seine-St-Denis, département qui compte le plus d'immigrés en France (21% en 2009) et qui eu le record de l'abstention lors des dernières élections cantonales (67,3% d'abstention). Même si, je me répète, ce ne peut être la seule solution à proposer pour redonner foi en la politique locale.
Ensuite, ce droit de vote pour tous est une question d'égalité. Aujourd'hui, un citoyen européen a le droit de voter aux élections locales comme n'importe quel Français. Pourquoi un Letton aurait-il le droit de voter pour son maire et pas un Canadien, un Malien ou un Thaïlandais ? Les politiques locales concernent tous les citoyens, autant donner les moyens au plus grand nombre d'avoir le droit de s'exprimer. Si l'on considère que le Président de la République représente tous les Français et donc peut être élu par tous les citoyens français quel que soit leur lieu de résidence, pourquoi un maire qui représente tous ses administrés ne pourrait pas être élu par tous les habitants de sa commune ?
 
Ce n'est pas le droit de vote donné aux étrangers qui sortira la France de la crise, ni même qui infléchira la courbe du chômage. Ce n'est qu'une question de société. Mais cette question de société est dans le programme socialiste depuis 1981. A trois reprises donc la Gauche a été au pouvoir et rien n'a été fait. Il ne faudrait pas que sous prétexte de crise économique, cette proposition soit une nouvelle fois oubliée. C'est aussi en oubliant ses promesses à chaque élection que l'on diminue la confiance des citoyens dans la démocratie.

lundi 23 avril 2012

Le 1er tour des présidentielles dans le 4ème

Le premier tour s'est clôt ce dimanche à 20h. Avant de rappeler les chiffres nationaux dans la soirée de lundi (les différentes sources que j'ai à disposition à minuit ne sont pas assez proches pour en faire un billet définitif, même si l'ordre est déjà établi), je vais donc d'abord annoncer les chiffres de mon 4ème arrondissement de Paris, car il faut avouer que contrairement aux chiffres nationaux, je suis fier du résultat dans cet arrondissement. Comme prévu, je me suis largement trompé dans mes pronostics mais je suis heureux de la bonne participation dans l'arrondissement (j'ai même du attendre 20 minutes avant de pouvoir mettre mon bulletin dans l'urne).

Inscrits : 17 384
Abstention : 3347 (19,25%)

Candidats% Exprimés
François HOLLANDE (PS-PRG-MRC-MUP)35,21
Nicolas Sarkozy (UMP)32,50
Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche)9,73
François Bayrou (Modem)9,66
Marine Le Pen (FN)5,76
Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts)4,86
Nicolas Dupont Aignan (Debout la République)1,17
Philippe Poutou (NPA)0,58
Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)0,30
Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès)0,22

L'ensemble du territoire français aura préféré un autre ordre d'arrivée. Il faudra parler du très (trop) gros score du FN et de la responsabilité du candidat sortant (et j'espère bientôt sorti). 
Suite à la soirée électorale que j'ai pu suivre sur Canal+, TF1 et principalement France 2, il va falloir suivre le comportement de l'UMP. Les premiers éléments ne semblent pas flatteurs à leur égard. Le souhait d'inventer 3 débats d'entre-deux tours pour enfin confronter 2 programmes alors que tous les autres élections présidentielles ont réussi à confronter les propositions des 2 candidats en un seul débat (quand ce n'était pas 0 lors de l'élection de 2002). 
Si l'on suit les éléments de langages de l'UMP ce dimanche, il est vrai qu'un seul et unique débat risque d'être insuffisant. Comment caser en une seule rencontre le débat sur le droit de vote des étrangers aux élections locales (même si ce sera un véritable pas en avant de François Hollande), les horaires d'ouvertures des piscines lilloises et les grandes propositions du 1er tour comme la viande halal et l'accès au permis de conduire ?

Je retiendrais à chaud ce soir, outre le bon score de François Hollande, que pour la première fois le président sortant se retrouve en deuxième position lors du premier tour, que les votes pour les partis de Gauche (de Lutte Ouvrière à Europe Ecologie - Les Verts) représentent près de 45% des voix et que si le FN est si haut, c'est qu'il y a des explications...

vendredi 20 avril 2012

Dimanche, on vote !

La campagne officielle se termine ce vendredi à minuit. Ce sera donc mon dernier billet de campagne pour le 1er tour.

Le plus important à présent, c'est de penser à aller voter ce dimanche entre 8h et 18h (20h pour les grandes villes) avec en poche votre carte d'électeur et un pièce d'identité.

Et n'oubliez pas, le changement,


Et si vous avez un doute encore un doute sur votre candidat, vous pouvez lire es 17 raisons de voter pour François Hollande le dimanche 22 avril dans un billet publié par blogueurs comme ici ou chez Melclalex, MipMip, LouisLep, Elooooody, Majicwoofy, Eric, MehdiBembelly, Ronald, Juan, Jegoun, El Camino, Gildan, SeeMee.

jeudi 8 décembre 2011

Droit de voter

Votation Citoyenne 
C'est ce jeudi que le Sénat débattra d'une des mesures phares du passage du Sénat à Gauche, le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. J'en ai déjà parlé ici au printemps suite à la votation citoyenne organisée par la Ligue des Droits de l'Homme. Je suis très heureux que ce sujet revienne sur le devant de la scène si vite.

Aujourd'hui, aux élections locales (municipales, cantonales) peuvent voter et être élus (sauf au poste de maire et d'adjoint au maire) les Français et les étrangers dont la nationalité est celle d'un état membre de l'Union Européenne. Cela signifie par exemple qu'un citoyen letton, ne parlant pas français et arrivé en France le 30 décembre précédent l'élection, peut voter et même être élu au conseil municipal de sa commune. En revanche, un Québequois vivant en France depuis 10 ans ne peut pas s'exprimer sur les personnes qui dirigent sa commune. Un maire se doit de bien gérer sa commune et être au plus près des habitants et une des façons de s'assurer de ce dernier point, c'est bien de donner voix au chapitre à tous les habitants. 
J'aime beaucoup l'explication erronnée mais révélatrice de Claude Guéant qui se fait, une nouvelle fois, plus con qu'il ne l'est (quoique…). Le ministre de l'Intérieur explique que certaines villes, en Seine St Denis par exemple, comportent énormément d'étrangers. Cette loi, d'après lui, aurait pour conséquence que ces villes pourraient avoir un étranger non communautaire au poste de Maire. Tout d'abord, l'argument est faux puisque la loi veut copier le statut des étrangers communautaires et c'est à dire réserver aux Français le droit d'être maire, d'être Grand Electeur et donc ayant le droit de désigner les sénateurs.

L'argument de monsieur Guéant explique clairement que dans certaines villes, l'équipe municipale est choisie par une minorité des habitants et donc ne représente qu'une faible partie de la ville. Il me paraît donc urgent d'avoir des équipes municipales choisies par la totalité des habitants majeurs de la ville. Aujourd'hui, le même monsieur Guéant explique également que ce droit de vote risque de créer des conflits entre Français et étrangers. Mais n'y a-t-il pas plus de risques justement à refuser à certains de s'exprimer ? N'amméliorerions-nous pas la participation dans les quartiers populaires si tout le monde pouvait voter? Non pas amméliorer car le nombre d'électeurs serait plus important mais car tout le monde serait concerné par l'élection. Pourquoi aller voter si nos 3 voisins n'y vont pas?

Je suis désolé messieurs Guéant, Fillon et consorts. Il ne faut pas avoir peur de la démocratie. Il ne faut pas avoir peur de demander l'avis au peuple. Dans une élection municipale, il n'y a pas de différence entre la personne qui habite au 3 rue de l'église et celle qui habite au n°5. Les 2 profiteront des mêmes actions de la municipalité, les 2 payeront les mêmes taxes et impôts municipaux, les 2 utiliseront les mêmes services, les 2 doivent donc pouvoir s'exprimer librement, par les urnes également.


Je rappelle aussi aux citoyens Français que eux aussi ont le droit de vote. Je rappelle donc qu'en cas de déménagement, il faut faire soi même la démarche de réinscription sur les listes électorales (même s'il on reste dans la même ville ou le même arrondissement). Normalement l'inscription des jeunes majeurs est automatique mais un coup de téléphone à sa mairie pour s'assurer son inscription ne fait pas de mal. A partir du 1er janvier 2012, il sera trop tard pour s'inscrire et donc participer aux élections présidentielle et législatives de 2012.

mardi 26 avril 2011

Voter à 16 ans?

vote-16-ans.jpg
Lundi, Christophe Girard a lancé dans une tribune dans Libé un appel pour le droit de vote à 16 ans. Il y voit un véritable moyen de remettre la jeunesse au cœur de l'action publique (un des principaux points du projet socialiste pour 2012) et de contrebalancer ainsi l'objectif facile de certains politiques qui n'essayent que de draguer l'électorat vieillissant.

Depuis le lendemain du 1er tour de l'élection présidentielle 2002, en passant par le mouvement anti-CPE jusqu'au dernier mouvement social contre la réforme des retraites à l'automne 2010, les jeunes se sont montrés mobilisés et impliqués dans la vie politique en France. La campagne anti-CPE a prouvé qu'ils étaient bien conscients de leur avenir et qu'ils n'allaient pas le laisser être malmené par le gouvernement.

En France, des dizaines de milliers de jeunes sont membres des différentes organisations politiques pour jeunes toutes ouvertes dès 15 ou 16 ans (Mouvement des Jeunes Socialistes, Jeunes Populaires,
Jeunes Démocrates, Mouvement des Jeunes Communistes, etc.). Ils s'impliquent aussi dans des associations, dans des syndicats de lycéens ou d'étudiants, difficile de leur faire le procès de ne pas être assez au fait de la politique ou du monde qui les entoure. On pourra toujours trouver des contre-exemples de petits cousins qui ne suivent rien à l'actualité ou à la politique, mais il est facile de trouver autant d'exemples dans la population adulte.

L'accès au droit de vote pourrait être accompagné en amont par de nouveaux cours d'éducation civique pour une meilleure sensibilisation dès le plus jeune age (enfin à condition que ça crée des postes de professeurs et non que ça empiète sur le faible nombre d'heures d'histoire-géo existantes).

De plus de nombreux jeunes de 16 ans sont déjà dans la vie active entre la fin de l'école obligatoire et les formations en alternance. Ces jeunes sont déjà considérer comme des adultes par leurs employeurs, pourquoi ne pas écouter leurs voix?

Le projet socialiste propose déjà de rendre la démocratie plus représentative en prenant en compte les votes blancs et en donnant le droit de vote et d'éligibilité à tous les étrangers pour les élections locales. Ajouter le droit de vote aux jeunes de 16 ans et plus permettraient de dynamiser la vie citoyenne et de redonner confiance dans la politique aux plus jeunes, leurs idées ayant enfin voix au chapitre. Cette idée est loin d'être farfelue puisque l'Autriche, Cuba et le Brésil laisse déjà les jeunes hommes et femmes de 16 ans s'exprimer dans les urnes, pourquoi pas la France?

(illustration prise sur un site prônant le vote dès 16 ans en Suisse)