Règlements de compte à OK primaire, via le HuffPost |
Ce week-end, Juan de SarkoFrance a publié sa 490ème chronique hebdomadaire résumant la semaine politique. Il interpelle ce qui est surement la principale part de son électorat dès le titre : "Pourquoi les antisarkozystes devraient voter à la primaire de droite." Son billet commence par une image où l'on peut lire "Ivres, les socialistes oublient de détester Sarko".
Oui entre 2007 et 2012, j'ai détesté Sarkozy. Je l'ai détesté pour toute sa présidence, pour toute les politiques qu'il a menées ainsi que pour les façons dont il les a menées. Nicolas Sarkozy a cassé la représentation du Président de la République, il a cassé l'honneur de l'institution. Sous prétexte de redynamiser la France, de sortir du confort du politiquement correct, il s'est comporté comme un monstre politique qui a tué le respect de la fonction présidentielle, voire même le respect des membres du gouvernement en les rétrogradant au rôle de sous-fifres. Toutes ces attaques, on en paye encore le prix aujourd'hui et on risque d'en subir les conséquences encore longtemps.
Pourtant, le retour de Sarkozy en politique ne doit pas être l'alpha et l'omega de l'opposition politique. Quand il est revenu pour prendre d'assaut l'UMP, je ne me suis pas engagé à droite pour lutter contre lui et essayer de faire élire un Bruno Le Maire qui n'a de point positif que son calme affiché.
De la même façon, sa présence sur la ligne de départ à la primaire de la droite ne va pas me faire me lever contre lui.
Premier point et non des moindres, voter à la primaire de la droite implique de s'engager sur la phrase:
Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France.
Je partage peut-être des valeurs républicaines avec la droite et le centre. Je crois en les institutions de la République, son parlement indépendant, sa justice libre, son éducation pour tous et sa liberté de pensée garantie entre autre par la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Je ne suis pas sur que tous les candidats à la primaire partagent les mêmes valeurs, notamment pas Nicolas Sarkozy qui arrive à qualifier notre constitution et la déclaration des droits de l'Homme en vulgaires "arguties juridiques".
Je refuse de m'engager pour l'alternance, encore moins pour réussir le redressement de la France, surtout quand je me dis que la France a déjà fait un sacré bout de chemin depuis le début de l'année 2012 en terme de redressement. On peut prendre pour exemple le nombre de force de l'ordre qui a bien été redressé après la baisse du nombre de policiers et gendarmes entre 2007 et 2012. On peut aussi prendre en exemple l'éducation dont le budget, le nombre d'employés (enseignants et accompagnants) et le respect à l'institution a été largement redressé après 5 années de mépris sous l'ancien quinquennat.
Deuxième point, il est également présent dans le billet de SarkoFrance, les programmes des opposants à Sarkozy à la primaire sont tous "à droite, très à droite". Le comparatif réalisé par l'AFP est sans appel. Je veux bien voter contre Nicolas Sarkozy mais pour qui ? Le candidat qui pourrait avoir ma sympathie est Jean-Frédéric Poisson, candidat représentant le parti Chrétien-Démocrate de Christine Boutin. Ce candidat a toute ma sympathie car, comme Jean-Michel Baylet lors de la primaire de la gauche en 2011, il est le (seul) symbole de l'ouverture de cette primaire à l'extérieur des murs du grand parti organisateur. Ce candidat semble être conscient de ses limites, la preuve il est le seul à avoir mis 2016 dans le nom de son site internet et non 2017 comme l'on fait NKM, Juppé, Fillon et Sarkozy. Je ne voterais pas, voire jamais, pour un des 4 candidats cités à l'instant. Je ne me vois pas voter pour Jean-François Copé qui réussit à incarner les travers du sarkozysme tout en étant un opposant à Sarkozy.
Contrairement à Juan, ce n'est pas parce que "Juppé incarne, comme d'autres, une certaine idée de la République qui fait défaut à droite", que ça mérite tous les blancs-seings du monde. Non le combat ne reprend pas aux primaires de la droite. Le combat contre les idées de cette droite n'a et n'aura jamais de fin. Le combat contre Sarkozy et ses rejetons politiques n'a pas fini en mai 2012 puisque quand un Sarkozy s'éloigne un peu du devant de la scène politique, un Copé ou un Wauquiez prend la place.
Je participe et participerai au combat contre la droite et l'extrême-droite, mais ça ne passera pas par cette primaire.