mercredi 31 octobre 2012

Et si nous vivions ensemble ?

Régulièrement les unes des hebdos Le Point et L’Express provoquent des réactions, voire même l’indignation. Il faut dire qu’entre les traditionnelles unes sur les francs-maçons et l’immobilier, il y a déjà de quoi réagir, voire se moquer. Est-ce un signe de lassitude ? Toujours est-il que ces deux hebdos font à présent largement leur beurre sur l’Islam et surtout sur la peur de cette religion.

Depuis septembre 2009, L’Express a parlé d’islam dans 116 numéros et Le Point dans 128 exemplaires. Sur la même période, le christianisme a été évoqué à 32 reprises dans l’Express et à 44 reprises dans le Point. Les sujets sur l’islam sont donc juste un peu moins fréquent que les sujets sur l’immobilier (150 dans L’Express, 159 dans LePoint). Principale différence entre le traitement de l’islam et de l’immobilier dans ces deux hebdomadaires, l’un est anxiogène l’autre non. Quelques exemples sur les 3 dernières années :



Ces hebdomadaires ont le droit à une large exposition médiatique. Leurs unes sont visibles sur des nombreux kiosques à journaux ou dans de nombreuses vitrines de maisons de la presse, tabac et autres. Résultat des courses, une peur (une haine ?) du voisin se développe un peu partout en France. C’est sur ce sentiment, entre autre, que s’est construit le Front National. C’est sur cette islamophobie ambiante qu’une importante frange de l’UMP fait campagne (Jean-François Copé, la Droite Populaire, la Droite Forte).
Sans vouloir déterminer qui est arrivé en premier entre le discours politique, la pensée populaire et le traitement médiatique, l’Express et Le Point, qui continuent semaine après semaine leur travail de sape, ont une responsabilité certaine sur l’état d’esprit actuel et, pire encore, sur la montée des idées extrémistes lors de chaque nouvelle élection.
Si la une du Point cette semaine ressemblait à celle-ci (merci @Elooooody), nous pourrions avoir plus d’espoir dans l’avenir.


En étant plus égalitaire, plus fraternel, la couverture médiatique du sujet serait en conséquence plus républicaine. Ce traitement permettrait surement d’éviter de voir arriver ce genre de campagne pour rappeler que nous sommes tous la nation… Ce traitement médiatique pourrait même éviter à certains citoyens d’être obligés de mettre en place une association pour aider des familles de Roms à s’intégrer dans une ville et ainsi les soutenir face au pugilat populaire orchestré par une certaine opposition.
Le principal défi non économique du quinquennat de François Hollande sera celui du vivre-ensemble. Tous les jours nous pouvons voir des stigmates des dernières années. L’action politique sera nécessaire mais pas suffisante pour répondre à ce défi. Sans l’appui des médias et sans une prise de conscience de tous, cette question du vivre ensemble restera sans réponse.

mardi 30 octobre 2012

Pas de 39h pour Ayrault

La polémique du matin, Jean-Marc Ayrault a dit dans une interview pour Le Parisien au sujet des 39h : « Mais, pourquoi pas? Il n'y a pas de sujet tabou. Je ne suis pas dogmatique ». Ca chauffe un peu partout et à raison. Alors que la France compte plus de 3 millions de chômeurs, le Premier Ministre voudrait faire travailler toujours plus pour embaucher moins.

Sauf que c'est faux. Voici le passage paru dans Le Parisien du jour :


Jean-Marc Ayrault ne dit absolument pas qu'il souhaite un retour au 39h. Il répond à une question sur le fait que certaines personnes pourraient être ravies du retour aux 39h payées 39. Il conclue sa réponse par le credo de ce gouvernement, credo au quel j'adhère complètement : « Le monde des entreprises a ses représentants, le monde du travail a ses représentants. C'est pour cela que je suis partisan de la négociation. C'est comme ça qu'on s'en sort. » En résumé, si les différents syndicats souhaitent la fin des 35h, alors cela pourra être envisagé. Autant dire que ce n'est pas demain que l'on verra la fin des 35h…


Merci à Jegoun pour l'illustration de ce billet.

Copé à la rue

Ce n'est pas nouveau, cela fait même plusieurs années que la droite a décidé de reprendre certains codes de la gauche, que ce soit en empruntant les mots de Jaurès, en commémorant les résistants communistes ou en essayant de s'approprier la fête du 1er mai.

Ce week-end, alors que le Parti Socialiste définissait sa feuille de route au Congrès de Toulouse, Jean-François Copé a sorti une nouvelle proposition pour essayer de se faire élire à la tête de l'UMP : organiser des manifestations.
"Je pense que M. Hollande sous-estime beaucoup le très grand mécontentement du pays réel. Il pourra se trouver – si je suis élu à la tête de l'UMP le 18 novembre prochain – que je propose, comme nous l'avions fait en 1984 pour sauver l'école libre, que les Françaises et les Français qui s'indignent et qui s'inquiètent pour l'avenir de notre pays et des enfants de France se mobilisent dans la rue".

La droite a réussi il y a 28 ans à faire reculer un gouvernement socialiste en descendant en masse dans la rue. Mitterrand voulait regrouper toutes les écoles (publiques et privées) au sein d'un "grand service public unifié et laïc de l'éducation nationale". Le 24 juin, entre 550 000 (selon la police) et 2 millions (selon les organisateurs) de manifestants ont défilé à Paris. Le 14 juillet, François Mitterrand reculait et laissait tel quel l'enseignement privé. C'est d'ailleurs grâce aux manifestants catholiques que l'on peut continuer à ouvrir des écoles privées musulmanes en France. je suis certains que cela réjouit la famille Le Pen (qui était dans les cortèges en 84) ou monsieur Copé...

Tremble Hollande et ton gouvernement ! Fier de ce succès incroyable réalisé il y a 28 ans, Jean-François Copé veut récidiver. Dans son viseur, la future loi sur la famille pour tous et la probable loi sur le droit de vote des étrangers et sûrement d'autres (l'ISF surement...), soit des lois qui "déstructurent les piliers qui assurent la cohésion de notre société ou qui font monter le communautarisme". Il est vrai que le débat sur l'identité nationale, la stigmatisation des Roms lors du discours de Grenoble, les idées de referendum sur les chômeurs ne portaient pas atteintes à la cohésion de notre société. Il suffit de regarder ce qu'il s'est passé à Hellemmes dans le Nord ce week-end, stigmatiser des étrangers permet une meilleure cohésion de notre société franco-française.

Jean-François Copé souhaite réussir l'union à Droite en utilisant les mêmes méthodes que la Gauche. Entre 2007 et 2012, la Gauche s'est rassemblée près de 15 fois dans la rue pour critiquer la réforme des retraites ou la privatisation de la Poste. C'est en partie dans ces luttes, infructueuses à l'époque, que s'est ressoudé le lien entre les différentes composantes de la Gauche (syndicalistes, communistes, socialistes). En septembre 2009, la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste recueille près de 2 millions de votes. En octobre 2010, entre 1,3 millions (selon la police) et 3,5 millions (selon les syndicats) sont descendus dans la rue lors de la 10ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Ces manifestations organisées par les syndicats étaient soutenues par les partis politiques qui profitaient de l'occasion pour développer des contre-propositions montrant que d'autres solutions étaient possibles. Ces 5 années de batailles ont donc permis au PS d'arriver au pouvoir avec des propositions applicables. Résultat, dès son élection François Hollande a redescendu l'âge de départ légal de départ à la retraité à 60 ans pour toutes les personnes qui ont cotisé le nombre d'années demandées, première étape avant une nouvelle réforme des retraites plus juste.

Ces "faits d'armes" rendent surement envieux Jean-François Copé, surtout qu'ils sont plus récents que sa manifestation de 1984, mais leur contexte n'était pas non plus le même. Si de telle manifestation ont été possibles, c'est aussi que personne n'avait voter pour ces réformes. Durant la campagne de 2007, jamais Nicolas Sarkozy n'avait abordé un début de privatisation de la Poste. Concernant les retraites, il avait encore fait mieux en jurant mordicus qu'il ne toucherait jamais l'âge minimum de départ en retraite. C'est d'ailleurs aussi pour cela qu'aucune grande manifestation n'a été organisée contre la loi TEPA puisque issue du programme sarkosyste de 2007 et donc respectant le vote de la majorité des Français. François Hollande n'a jamais caché son souhait d'instaurer le mariage pour tous et de faciliter l'adoption pour tous les couples (engagement 31), ni de donner le droit de votes aux étrangers aux élections locales (engagement 50).

Monsieur Copé, vous pouvez toujours essayer de mobiliser la foule des militants UMP, soit disant le plus grand parti de France, mais essayez pour une fois de respecter le vote des Français. 18 millions de Français ont choisi François Hollande le 6 mai dernier pour gouverner la France. Bien plus de 18 millions de personnes attendent ces réformes (entre autre toute personne voulant se marier, quelle que soit son orientation sexuelle, et tout étranger voulant voter). Tous ces gens font également parti de ce pays. Je préfère ne pas reprendre une nouvelle fois l'expression de "pays réel" qui est le modèle politique de Charles Maurras. Pendant 5 ans minimum, ces personnes seront écoutées, comme les autres républicains. N'entrez pas en résistance monsieur Copé, n'essayez pas de corrompre la droite républicaine française avec vos idées nationalistes nauséabondes, acceptez la démocratie et le choix des Français. La rue s'exprime quand on ne respecte pas le choix des urnes, nous sommes encore bien loin de cela.

mercredi 24 octobre 2012

Sangatte, 10 ans après

Photo des environs de Sangatte par le GISTI
Mardi, une filière d'immigration clandestine a été démantelée aux environs de Calais. Il a fallu ce fait divers pour que je me pose de nouveau la question de comment s'organise la vie des migrants aux alentours de Calais. Dans quelques jours, le 5 novembre exactement, cela fera 10 ans que le camp de Sangatte a fermé ses portes sur ordre du gouvernement Raffarin. Depuis, même si aucun lieu officiel n'a été rétabli, des milliers de migrants vivent dans la région, ou plutôt survivent, en attendant de trouver un moyen de passer en Angleterre. Ils vivent dans les forêts environnantes, les "jungles", avec la crainte de se faire prendre au moment d'entrer/sortir du pays s'est ajoutée la crainte de se faire prendre à tout moment de leur vie quotidienne.

Pour leur venir en aide, l'association SALAM (Soutenons, Aidons, Luttons, Agissons pour les Migrants et les pays en difficulté) intervient à Calais et aux alentours de Dunkerque. Elle leur apporte des repas chaque soir. Si aucun hébergement ne leur est proposé, le Secours Catholique et la mairie de Calais a mis à disposition des douches pour garantir un minimum d'hygiène aux migrants. En 2009, le film Welcome filme cette situation qui a aboutit à ce que certaines personnes soient mises en garde à vue ou même comparaissent au tribunal pour "délit de solidarité".

Mais aujourd'hui, 1à années après la fermeture du camp de Sangatte, presque 6 mois après l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, que se passe-t-il ? Qu'est ce qui a changé ? S'il ne semble pas à l'ordre du jour d'ouvrir un nouveau Sangatte, une réunion s'est tenue le 11 octobre dernier à la préfecture du Pas de Calais pour débattre sur de nouveaux dispositifs d'accueil pour migrants, des dispositifs plus petits et mieux répartis dans la région. Il va devenir urgent de mettre cet accueil en place car en attendant des actions de répressions sont toujours menées et vertement critiquées par la Ligue des Droits de l'Homme. En attendant, un début d'action concrète est amorcé par le gouvernement. Manuel Valls a décidé de demander la suppression du "délit de solidarité" dans son projet de loi sur l'immigration.

Après 10 années de politique répressive, on commence enfin à voir les prémices d'une politique humaine sur l'immigration. Alors même si la situation n'a pas encore vraiment évolué, des signaux rassurants commencent à être émis. Le changement est en marche.

mardi 23 octobre 2012

Famille pour tous ou #unpapaunemaman ?

C'est mon anniversaire
Aujourd'hui quelques milliers de personnes se sont réunis dans 75 villes de France pour manifester leur opposition au mariage pour tous. C'est également aujourd'hui que 127 parlementaires de droite et du centre (UMP et UDI se sont déjà réunies ?) ont décidé de publier une tribune dans Libé réclamant un véritable débat autour de ce mariage pour tous et surtout de l'homoparentalité. Enfin l'action se déroulait également sur Twitter avec un amas de propos homophobes sur le hashtag #unpapaunemaman avant qu'il ne soit récupéré et moqué par les twittos. Ces 3 actions ont au moins permis de mettre en exergue que le problème n'est pas tant le mariage que l'homoparentalité.

Si cela peut rassurer les parlementaires de droite, il est bien prévu un débat parlementaire sur le sujet. C'est d'ailleurs pour cette raison que le projet de loi devrait être à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale en janvier 2013, et non en décembre 2012 comme initialement annoncé, afin d'éviter que le débat soit interrompu par la trêve des confiseurs. Ce débat est d'autant plus nécessaire que tout n'est pas encore acté, même dans les rangs de la majorité. Si l'ouverture au mariage pour tous est acquis (cette ouverture respectera l'engagement 31 de François Hollande), le reste va être soumis à discussion. Les parlementaires de gauche et écologistes semblent être majoritairement pour permettre l'adoption quelle que soit la situation du couple demandeur. Les positions sont moins claires sur la PMA, la Procréation Médicalement Assistée, et la GPA, Gestation Pour Autrui. Ce denier point pouvant intéresser tous les couples français. 

Au delà du droit au mariage pour tous, le débat va donc se concentrer sur le droit à la famille pour tous. Qui a le droit ou pas de fonder une famille ? Le principal argument des opposants au projet est le bien être de l'enfant. La réponse des supporters du projet est que les couples hétéros ne sont pas toujours une garantie au bien être de l'enfant. Séparation, re-mariage, parent violent, extrême précarité du foyer, tant d'exemples auxquels peuvent être soumis aujourd'hui les enfants de familles hétéroparentales. L'Etat s'est déjà doté de moyens d'action permettant de garantir le plus possible le bien être de l'enfant. Pourquoi un enfant ne vivant pas dans une famille traditionnelle ne pourrait-il pas être protégé de la même façon qu'un enfant vivant dans une famille "classique" ? Dans le même genre, un enfant aurait besoin de repère que seul un père et une mère ensemble peuvent lui apporter. Que sont devenus tous ces enfants de divorcés, ces enfants ayant eu le malheur de perdre un de leur parent ? Ont-ils tous mal tourné ? Il y a peu de chance...
Ces opposants ont peut-être juste peur de ne pas savoir comment se comporter au contact de ces nouvelles familles... Comment répondre aux questions que leurs poseront leurs progénitures en rentrant de l'école ? Gildan présente une solution possible avec ce projet de livre pour enfants de 3 à 6 ans mettant en scène d'une façon totalement ordinaire une famille composée de deux mamans et de deux jumeaux.

Ce projet de famille pour tous est une véritable question de justice et d'égalité pour notre société. Je suis d'accord avec ceux qui pensent que cela ne concerne qu'une minorité. Mais quand certains se battent pour protéger de l'ISF la minorité qui brasse des millions d'euros ou quand d'autres (les mêmes ?) stigmatisent une religion sur la base d'une la minorité de dingues, pourquoi le gouvernement actuel ne pourrait pas agir en faveur de cette minorité qui n'a toujours pas accès au mariage, à la parentalité, bref à la famille.

Quelle union à droite ?

L'UDF du 21ème siècle
Jean-Louis Borloo a lancé très officiellement dimanche dernier son nouveau parti du centre droit. Pour l'occasion, la quasi totalité des plus grands centristes vivants ont répondu présents (Jean-Pierre Raffarin, Simone Veil) ou ont au moins envoyé un message d'encouragement (Valery Giscard d'Estaing). Ce nouveau parti s'appelle l'UDI, l'Union des Démocrates et Indépendants. Comme son nom l'indique, ce parti se veut être un parti d'union, celui de la rencontre du Nouveau Centre d'Hervé Morin, de l'Alliance Centriste de Jean Arthuis et de la Gauche Moderne de Jean-Marie Bockel. L'union donc de tous les partis centristes sauf le plus célèbre d'entre eux, le Modem.

L'Union des Démocrates et Indépendants se présente comme une alternative à droite à ceux qui veulent s'éloigner du chemin très droitier que semble prendre l'UMP, l'Union pour une Majorité Populaire. Je ne peux que constater que si l'union fait la force, la droite s'annonce bien armée pour les années à venir avec 2 unions pour mener le combat de l'opposition.

De plus, je me fais un peu de soucis sur le véritable caractère républicain et démocratique de ces deux partis. J'ai toujours retenu que les pays et organismes qui s'affublaient des adjectifs populaire, démocrate ou démocratique étaient rarement ceux qui l'étaient le plus. Je ne prendrais comme exemple que la République Populaire de Chine, la Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, République Démocratique Allemande ou le combo République Populaire Démocratique de Corée...

Un peu plus sérieusement, la création d'UDI va provoquer un dommage collatéral à l'UMP bien plus important que le départ de Chantal Jouanno. L'UDI se voulant l'incarnation de l'UDF du 21ème siècle, elle pousse par conséquence l'UMP à reprendre sa place de RPR du 21ème siècle. Je trouve drôle de penser que c'est au moment de la mise en place de courants et de motions en son sein que l'UMP voit fleurir des partis plus ou moins gros à sa périphérie (ne l'oublions pas, Nadine Morano a également créé son propre parti). Peut-être que les dirigeants de l'UMP vont-ils avoir besoin de consulter une psychothérapeute à Boulogne pour comprendre ce qui leur arrive. En attendant, ils peuvent d'ors et déjà s'interroger de la proximité chronologique entre les informations annonçant que Nicolas Sarkozy a offert de belles sommes à Christine Boutin et Fredéric Nihous pour qu'ils se désengagent de la campagne présidentielle et la création de ces partis qui présenteront surement des adversaires dans les prochains grands rendez-vous électoraux. Si le ralliement à Nicolas Sarkozy d'une Christine Boutin et de son pourcent d'éventuels électeurs vaut 800 000€, combien peut valoir le ralliement d'une union des centristes ?

Sur les dernières années, il me semble que le Modem a fait preuve de plus d'indépendance que l'ensemble des fondateurs de cette union d'indépendants. Même si je suis convaincu que la création d'un tel parti va permettre d'avoir un véritable débat d'idées à droite et donc convaincre des électeurs déçus du Sarkozysme de ces dernières années, je suis tout de même sceptique sur la véritable indépendance pour les grands rendez-vous nationaux à venir.

dimanche 21 octobre 2012

Bon courage Harlem Désir !

Harlem Désir et Rémi Féraud
durant les Européennes 2009
Sans trop de surprise, jeudi soir a vu l'élection d'Harlem Désir au poste de 1er secrétaire du PS. Plus de 70% des militants socialistes qui se sont déplacés jeudi dernier ont confirmé à la tête du PS le successeur par intérim de Martine Aubry.

Je suis très heureux de la désignation d'Harlem Désir à la tête du PS. Harlem Désir n'est pas un homme politique comme les autres. Tout d'abord de par sa formation : diplômé de philosophie, il n'est pas passé par la filière Sciences-Po / ENA. Ensuite de par son intéressant parcours, puisqu'il a débuté par le syndicalisme étudiant (UNEF-ID) avant de rejoindre puis de prendre la tête de l'association SOS-Racisme. Enfin, son parcours politique est rare. Après deux échecs aux élections législatives (un sous les couleurs de Génération Ecologie, l'autre sous les couleurs du PS), il est élu député européen en 1999. Actuellement, il effectue son 3ème mandat européen consécutif. Je pense qu'il doit être un des rares élus socialistes européens à respecter le mandat que les Français lui ont confié. Depuis 1999, il n'a jamais essayé de se faire élire à une autre élection et est présent et actif au Parlement Européen.

Dans la préparation du 76ème congrès du Parti Socialiste, de nombreuses discussions ont été menées sur l'ouverture du Parti Socialiste sur la société et ainsi suivre l'élan des primaires citoyennes tenues l'an dernier. En choisissant un 1er secrétaire ayant fait ses armes dans le syndicalisme étudiant et dans le monde associatif, les militants ont réalisé un nouveau pas dans l'ouverture du PS. En choisissant un 1er secrétaire non blanc, les militants socialistes ouvrent également leur parti à la diversité.

Depuis le début de cette période de préparation du Congrès de Toulouse, j'ai soutenu la motion 1 et donc Harlem Désir son premier signataire. Je suis donc très heureux de son élection. Je suis persuadé qu'il saura s'entourer à la tête du PS pour réussir à faire travailler ensemble les différentes sensibilités. La mission donnée à Harlem Désir n'est pas la plus simple, réussir à faire du PS un parti toujours plus à l'écoute des Français et toujours novateur dans les solutions qu'il propose.
Bon courage Harlem !

mardi 16 octobre 2012

Parler ou réfléchir pour exister ?

Vincent Peillon, dans l'Est Républicain
Dimanche, Vincent Peillon s'est prononcé pour un débat sur la dépénalisation du cannabis : "Cette question (de la dépénalisation) est posée et je souhaite que l'on puisse avancer sereinement". Il n'en a pas fallu plus pour que les journalistes usent de raccourcis pour titrer, comme l'a fait Reuters, "Peillon plaide pour la dépénalisation du cannabis". De là, tout s'est emballé, l'opposition s'est positionnée vent debout et a appelé à la démission du ministre. Matignon a mis fin à la polémique ce lundi en rappelant que la dépénalisation n'est pas à l'ordre du jour. Entre temps, tout le monde a oublié que le ministre souhaitait entamer un débat, c'est à dire écouter les experts, les personnes concernées, les arguments des pros et anti cannabis.

Ce même dimanche, un peu plus tôt dans la soirée, Jérôme Cahuzac débat sur BFM TV avec un entrepreneur. Ce dernier évoque les "business angels", ces investisseurs (et spéculateurs) qui sont là officiellement pour aider les jeunes entreprises à se développer. Durant toute la soirée, twittos et hommes politiques d'opposition tirent à boulets rouge sur le ministre du budget sur sa soit-disante non connaissance des "business angels". Par exemple, Christian Estrosi s'est fait le plaisir de se moquer du ministre en insistant sur le fait que le ministre venait de découvrir ce terme.


Manque de chance, rien dans ce débat ne permettait de faire passer le ministre pour un ignorant. C'est le journaliste Olivier Mazerolle qui a demandé à l'entrepreneur d'expliquer cet anglicisme, surement pour éclairer les téléspectateurs. Pourtant aucune réponse ni excuse n'a été publiée sur le Twitter de Christian Estrosi pour ces propos déplacés.

Résultat des courses, ce dimanche nous a apporté deux nouveaux exemples de politiques irréfléchies de droite et du besoin d'infos sensationnelles, quitte à les déformer pour les rendre plus "vendeuses". Se prononcer pour un débat ne signifie pas avoir un projet de loi sous le coude. Laisser parler un journaliste qui veut rendre les termes du débat les plus clairs possible pour son auditoire n'est pas de l'incompétence. En revanche réclamer la démission d'un ministre sur la base d'un titre de dépêche d'agence ou se moquer publiquement d'un autre sans avoir entendu ses propos, s'en rapproche. En tout cas, je le prends pour une nouvelle preuve de manque de sérieux.
Quand François Hollande prône le changement, c'est aussi le changement dans la façon d'aborder la politique. C'est mettre fin à la politique spectacle où un tweet assassin rapidement écrit vaut mieux qu'un débat ouvert et argumenté. Ce changement, il doit se faire chez les politiques (et j'ai l'impression qu'une grande partie du gouvernement commence à le comprendre) mais aussi chez certains journalistes qui, en 10 ans de politique spectacle, semblent avoir oublié qu'une info, ça se vérifie et ça s'analyse un minimum avant de l'envoyer dans l'espace public.

vendredi 12 octobre 2012

Paix en Europe

Après 3 femmes d'exception, cette année le Prix Nobel de la Paix est décerné à l'Union Européenne qui a "contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe".

Je tiens à saluer comme il se doit ce Prix Nobel de la Paix. Le message associé est très fort, spécialement dans cette période d'eurosceptiscisme. Non l'Union Européenne n'est pas qu'une union économique. L'Union Européenne est aussi l'union de femmes et d'hommes de 27 pays qui apprennent avec le temps à vivre ensemble. Cela fait donc 60 ans que les pays membres de l'Union Européenne vivent en paix. L'ouverture à venir de l'UE à des pays de l'ex-Yougoslavie est une marche supplémentaire dans la pacification du continent, et ceci quelque soit le passé, si récent et meurtrier soit-il.

L'Europe est devenu cet endroit unique au monde où les peuples de chaque pays peuvent se déplacer dans les 27 pays sans être inquiété par la moindre frontière. C'est aussi un des rares endroits au monde où une véritable action incitative est mise en place pour permettre aux jeunes de découvrir leurs voisins grâce au programme d'échange ERASMUS. Enfin, une règle obligatoire pour tout pays souhaitant adhérer à l'Union, avoir aboli définitivement la peine de mort, la plus injuste des mesures de justice. Nous avons ici trois exemples qui sont surement des pistes à explorer pour pacifier d'autres régions du monde.

L'Union Européenne est un digne lauréat du Prix Nobel de la Paix. Tout comme pour Barack Obama, c'est un prix qui engage l'Union a un devoir d'exemplarité dans les années à venir, que ce soit dans le traitement des Roms ou la veille au respect total de la démocratie (contrairement à ce que peut faire craindre la Hongrie et son parti Jobbick). Tout comme pour Liu Xiaobo en 2009, c'est un prix qui dérange. En 2009, le prix dérangeait le gouvernement chinois qui était directement visé par la récompense d'un de ses opposants. Cette année, le Nobel de la Paix dérange Marine Le Pen. Quelle plus belle garantie que l'on a touché au plus juste que de provoquer l'ire d'un des personnages politiques la moins pacifique d'Europe ?
Enfin, comment ne pas conclure, comme l'a déjà fait Doudette, avec le chanteur belge Arno qui chante si bien le bonheur d'être européen.

jeudi 11 octobre 2012

Verdict amer

Le verdict était fort attendu. Les jurés l'ont rendu dans la nuit : 10 personnes acquittées, 4 autres condamnés à des peines allant de 3 ans avec sursis à 1 an de prison ferme. Ces deux phrases résument le procès des tournantes de Fontenay-sous-Bois.


Je n'ai pas l'habitude de critiquer une décision de justice. On ne peut pas condamner à l'avance des interpellés, surtout quand les accusations sont gravissimes (pour rappel, on parle ici de viols réguliers en groupe durant un an). J'ai bien trop en tête le drame du procès d'Outreau pour vouloir être juge à la place du juge. Pourtant ce procès me laisse un goût amer en bouche.
Ce goût amer vient des déclarations des accusés (lues dans Libération) pour leur défense font froid dans le dos. Un se défend en disant qu'il faisait «trop noir» dans les caves pour qu'il puisse savoir si son ami s'est fait faire, comme lui, une fellation. A la question si il y a eu pénétration par son ami, il répond : «Non, je suis sûr que non, parce que sinon, j'aurais entendu Nina gémir de plaisir». D'autres réfutent le caractère non consenti du rapport sexuel, mais quand celui-ci est une sodomie dans une cage d'escalier avec un inconnu… Pour plusieurs d'entre eux, on peut se demander si ce n'est pas la fille qui les a violé : « Elle m'au sauté dessus ».
Ce goût amer est aussi du au récit donné par une des deux victimes, récit paru dans Libération.

Quelqu'aurait été le verdict, toute cette affaire est l'illustration du combat des différentes associations féministes sur les violences faites aux femmes. Les victimes, mineures comme 57% des victimes, connaissaient une partie de leurs agresseurs comme 74% des victimes. De plus le silence a rendu la procédure très complexe puisque la première des deux victimes a porté plainte 5 ans après la fin des viols.
Pour rappel, le viol en réunion est passible de 20 ans de prison…

lundi 8 octobre 2012

Message d'espoir depuis Alep

Entrée de la citadelle d'Alep
Ça fait plus d'un an que je m'inquiète du sort de la ville de Homs et voilà plusieurs semaines (mois ?) que je suis avec inquiétude l'évolution des combats dans la ville d'Alep. Bombardements, attentats, combats de rue, rien n'est épargné à Alep et son si beau centre historique, comme rien n'a été épargné aux autres villes syriennes.

La semaine dernière j'ai reçu un très beau message d'une professeure au lycée français d'Alep. Avec son accord, je vous le partage tel que je l'ai reçu :

En 1997, l’école française a été rouverte à Alep après presque  40 ans de fermeture. Cela a été fait grâce aux gros efforts de beaucoup de parents, pour assurer une culture française à leurs enfants accompagnée de leur culture arabe, et également bien sûr sous la direction et le soutien de la prestigieuse Mission Laïque Française.
J’ai été parmi les premiers recrutés, pour enseigner dans cette école, qui est devenu après le Lycée Français d’Alep. Et depuis, chaque  Septembre, les élèves, le personnel administratif : Syrien, arabe et français certainement entamaient leur année scolaire.
Comme c’était touchant, le jour de la rentrée scolaire ,de revoir les élèves, grands et petits, portant leur cartable ,la joie et l’excitation sur leur visage, sans oublier les larmes qui coulaient le long des joues de quelques petits, larmes que j’essuyais rapidement avec amour et tendresse.
Le mois de Septembre 2012 s’est écoulé, mais le Lycée Français d’Alep n’est ni fermé, ni ouvert, la plupart des élèves ne sont pas rentrés, et sont dispersés dans les pays arabes et étrangers, où ils sont (étrangers), attendant avec nostalgie le retour dans leur célèbre ville et dans l’enceinte de leur école. Même les élèves restés à Alep n’ont pas fait de rentrée dans d’autres écoles, fermées elles aussi.
Septembre 2012 a survolé Alep, tout noir de fumée, d’incendie, de destruction, de mort, de tristesse et de dévastation.
La joie s’est éteinte dans les yeux des élèves, dans les miens aussi.
Mes précieux élèves : Là où vous êtes à Alep ou ailleurs ; vos beaux yeux innocents, votre esprit intelligent me manquent.
Je vous informe que je n’ai pas quitté Alep, que je vous attends et que j’attends aussi notre belle école.
Mes chers élèves et collègues : Je prie pour que notre pays  et notre belle ville d’Alep retrouvent la  paix et la sécurité, et que nous réintégrerons bientôt notre établissement.
Prière de partager ce message et de le diffuser à tout ceux qui connaissent des (anciens et actuels) : Elèves, collègues et membre de la direction du Lycée et de la MLF.

Siba Sayed Sommakia
(Enseignante au Lycée Français d’Alep).

Je remercie Siba pour ces nouvelles et ce message extrêmement touchant et j'espère de tout coeur que prochainement tous les jeunes Syriens pourront reprendre une vie normale et retourner en cours. 

Je profite de ce message pour répondre à l'appel de Rosaelle et de son billet optimiste. Je vais donc taguer Juju avec une pensée pour son ami syrien, Melclalex qui m'a fait découvrir Razan Ghazzawi l'an dernier, et Un dessin par jour qui arrive toujours à parler d'actualité avec humour. 

Copé ou l'absence d'analyse

Jean-François Copé a raison ! Il est scandaleux que certains collégiens soient empêcher par d'autres de manger leur pain au chocolat durant le ramadan. Comme il est scandaleux qu'un collégien soit maltraité par ses camarades parce qu'il a de bonnes notes ou parce qu'il porte des vêtements qui valent plus cher que ceux de ses camarades.

Là où Jean-François Copé a raison, c'est également là où il a tort. Oui il faut s'offusquer de voir des enfants subir des offenses de la part de certains de leurs camarades, mais il ne faut pas que l'exemple d'un collégien serve à la propagande islamophobe dans une élection politique interne. Cette déclaration de Copé, sortie après le chapitre son livre sur son racisme anti-blanc, pose véritablement la question de la finalité de la campagne de Jean-François Copé.

Le constat est juste : oui certains enfants vivent un enfer à l'intérieur ou aux alentours de leur bâtiment scolaire. Mais contrairement à ce que veut faire sous-entendre monsieur Copé, cet enfer n'est pas du à un radicalisme musulman violent visible dès le plus jeune âge. Que ce soit un collège de Seine-Saint-Denis, un collège de province dans la Vienne, ou un collège du centre de Paris, le problème ne vient pas de la religion (ou de son absence) des collégiens fautifs mais la cause est plus à chercher dans le monde de l'éducation nationale. La politique de RGPP (Révision Générale de Politique Publique) menée pendant 5 ans sous Sarkozy a fait beaucoup de mal dans le monde scolaire où de nombreux collèges se plaignent de l'absence de moyen pour garantir la sécurité des élèves, ou des enseignants. C'est sur ce sujet que Jean-François Copé devrait s'interroger. C'est sur ce sujet que Jean-François Copé devrait faire le bilan de 5 années de Sarkozysme. C'est enfin sur ce sujet que l'on attend que Jean-François Copé s'exprime sur la politique mise en œuvre par François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon. Pour 2013 , 11 476 postes équivalents temps-plein seront créés pour cibler entre autres « les territoires en difficulté, urbains ou ruraux, et pour le secondaire, les collèges qui eux-mêmes sont en situation de difficulté et les lycées professionnels ».

Il est temps d'agir contre la violence qui pollue notre quotidien et c'est dans le cadre de cette lutte que le gouvernement a prévu dans son budget 2013 une hausse de 288 postes dans la police et 192 dans la gendarmerie, la création de 100 000 contrats d'avenir et 500 emplois dans la justice. Il est peut-être temps que Jean-François Copé fasse le bilan des 5 dernières années plutôt qu'une triste copie des pires idées du précédent président.

mercredi 3 octobre 2012

La nuit à Paris : compte-rendu de mandat de Delanoë dans le 4ème arrondissement de Paris

L'Île de la Cité, un soir d'été
Mardi soir, Bertrand Delanoë était à la Mairie du 4ème arrondissement pour son compte-rendu de mandat annuel. Chaque année et dans chaque arrondissement, un thème en particulier est mis à l'honneur. Le 2 octobre dans le 4ème arrondissement, le thème retenu était "Paris la nuit". Alors que le Woo Club, une future boite de nuit, anime les discussions dans l'arrondissement, que la Mécanique Ondulatoire rouvre après une fermeture due à des nouveaux voisins difficiles, ou que le ZéroZéro subit de nombreuses fermetures administratives, j'attendais, comme de nombreux Parisiens, cette réunion.

En introduction, Bertrand Delanoë, entouré de Christophe Girard, Anne Hidalgo, Luc Gwiazdzinski, Mao Peninou, Lyne Cohen Solal et Isabelle Gachet, se félicite de la création du Noctilien au début de sa 1ère mandature. Le Noctilien a remplacé le Noctambus qui obligeait les Franciliens à passer par Chatelet. Aujourd'hui, possible de traverser l'Ile de France la nuit. Si le Noctilien a été conçu pour faciliter les retours de soirée des Parisiens et des Franciliens, ce sont les travailleurs de la nuit ou ceux débutant très tôt qui sont le plus satisfait du service.
Il salue également les initiatives prises suite aux premiers Etats Généraux de la Nuit :
  • Pierrots de la nuit : 2 artistes et un médiateur social interviennent pour inciter les fêtards en extérieur à faire moins de bruit pour éviter de ne pas gêner le voisinage.
  • BruitParif : une étude sur le bruit avec la mise en place de 5 stations de mesure de bruit sur des terrasses d'établissement rue Jean-Pierre Timbaud (11e).

S'en suit l'intervention de Luc Gwiazdzinski, géographe qui travaille sur la question de la ville, de l'innovation urbaine, des temps et des mobilités (d'après sa fiche Wikipedia). Il dresse un état des lieux de l'activité urbaine la nuit. On apprend par exemple que 18% des actifs travaillent la nuit, ou que nos modes de vie évoluent avec une baisse globale du nombre d'heures de sommeil. En dehors de quartiers particulièrement festifs la nuit, les grandes villes internationales ont aussi des quartiers où l'activité économique fonctionne 24h/24. En résumé, les métropoles ne dorment jamais.
Pour Luc Gwiazdzinski, un des principaux axes d'innovation pour Paris, comme pour de nombreuses métropoles, est l'aménagement des horaires d'ouverture pour permettre d'avoir des lieux en "décalage horaire" pour offrir des services à tous les types de population. Il évoque par exemple une évolution d'aborder la nuit à l'hôpital, une plus grande ouverture des parcs. Il encourage la ville à créer des "oasis du temps continu". Enfin, le géographe déplore l'aménagement de la voie publique et souligne un manque de toilettes, de bancs et de points d'eau gratuits.
 Il a tout de même souligné le fait qu'à Paris il y a un véritable travail sur la nuit, que ce soit avec les États Généraux de la Nuit depuis 2010 ou avec la mise en place d'une base de données chiffrées sur les activités nocturnes.

Avant de répondre aux questions du public, Bertrand Delanoë rappelle deux points.
Si les riverains se plaignent du bruit la nuit et si les noctambules se plaignent de la difficulté d'avoir une activité nocturne, il faut aussi penser aux travailleurs de la nuit et qui doivent donc dormir le jour, avec toutes les nuisances sonores que cela implique également. Il a donc annoncé qu'il allait mettre en place une action avec la Préfecture de Police pour travailler sur le problème du bruit en insistant sur 2 points principaux: le bruit anormalement fort provoqué par certains 2-roues et le bruit des sirènes des voitures de police (volume et emploi parfois abusif).
Le deuxième point concerne les SDF. Il a annoncé être en cours de discussion avec le gouvernement pour augmenter la solution d'hébergement pour l'hiver à venir. J'espère qu'il a également entendu la remarque de Luc Gwiazdzinski sur le manque d'offres d'accès aux toilettes, bancs et points d'eau sur la voie publique.
En résumé, la Nuit à Paris est un véritable enjeu de civilisation. Soit l'on veut une ville qui exclut, soit on veut une ville qui développe le vivre ensemble.

Les autres informations que je retiens issues des nombreuses questions du public.
L'expérimentation d'ouverture d'un centre d'animations tard la nuit dans le 19e étant un succès, elle va être reproduite dans le 12e à la Maison des ensembles afin de proposer des activités pour les jeunes en soirée et durant une partie de la nuit. Le problème pour étendre le principe un peu partout dans Paris ne va pas être possible de suite, car une ouverture nocturne, ça se finance et le budget de la ville de Paris sera serré pour l'année 2013.
Il est pour une extension des horaires d'ouverture du métro la nuit ainsi que la mise en place de nouveaux Noctiliens. Pour le métro, c'est une question à aborder avec la RATP et l'Etat, et Delanoë a fait la remarque que l'Etat, depuis 2002, ne l'aidait pas trop. Voyons ce que cela donnera avec un gouvernement de gauche.
Sur les voies sur berge, on a appris que, pour le printemps 2013, il sera possible de profiter de projections de films en plein air, que des terrains de sports accessibles 24h/24 seront mis à disposition, qu'il y aura aussi des lieux où flâner et se poser tranquillement et qu'il sera même possible pour les familles de réserver gratuitement un espace constitué de tipis pour fêter les anniversaires de leurs bambins.
Il semble que le principe de Pierrots de la nuit soit contesté par certains Parisiens. Mao Peninou a rappelé que seuls, ils ne servaient à rien et qu'il fallait continuer à les inclure dans un projet plus global avec différentes actions. Il en a profité pour rappeler que 150 personnes étaient sur le pont les nuits d'été pour calmer les fêtards sur la voie publique. Une attention toute particulière est portée par la Mairie de Paris sur la rue Jean-Pierre Timbaud (11e) qui est la rue qui abrite le plus grand nombre de lieux nocturnes de la capitale. En plus des actions des Pierrots de la Nuit, la police est présente non stop 3 nuits par semaine pour garantir l'ordre dans la rue.

En dehors du sujet de la nuit parisienne, Bertrand Delanoë a rappelé son attachement à l'Hôtel Dieu et sa volonté de garder au moins un service d'urgence dans ses murs. Il a expliqué qu'il le défendrait au près de la ministre de la Santé.

Enfin, j'ai pu constaté qu'un compte-rendu de mandat sur ce thème est une grande réussite et qu'il répondait à une véritable attente des Parisiens, qu'ils soient riverains cherchant à protéger leur tranquillité ou noctambules (travailleur du monde de la nuit ou consommateur) cherchant à protéger la vie nocturne. D'ailleurs les débats ont été parfois un peu agités. On a pu voir que Bertrand Delanoë ne se laissait pas marcher sur les pieds par ses concitoyens mais qu'il est souvent à la recherche du dialogue, cherchant souvent à mettre en contact ses adjoints avec les Parisiens demandeurs. 
Pour l'anecdote, et contrairement à ce qu'annonçait un blogueur du 4e, la réunion n'a pas été sous contrôle socialiste. Nous avons eu le droit à une belle soirée démocratique avec environ quinze interventions intéressantes et trouvant chacune des réponses, que ce soit de la part de Bertrand Delanoë ou de ses adjoints. 

Pour les Parisiens souhaitant en savoir plus sur le mandat et les actions à venir de la Mairie de Paris, la liste des futurs compte-rendu de mandat est visible sur le site de la ville de Paris.

Emploi : risque d'orage sur toute la France

Libération présentait la semaine dernière la nouvelle organisation du ministère du Redressement Productif avec la présentation des 22 commissaires régionaux. Je ne vais pas présenter ces commissaires de nouveau. Je ne les connais pas, et je ne pense pas que leurs noms intéressent grand monde. En revanche, pour chaque personne, et donc chaque région, Libération a listé les principales entreprises qui vont avoir besoin de l'aide de ces commissaires. Sur 22 régions, 9 n'ont aucune entreprise, soit car la région est calme, soit les dossiers sont pris en charge au niveau du ministère et non au niveau des commissariats régionaux.

En revanche, 13 régions vont donner du boulot à leur commissaire respectif. Pour ces 13 régions, plus de 30 entreprises sont à secourir. Voici la liste fournie par Libération :
  • Aquitaine: Eurofin Bordeaux, les reprises d'activité de Commscope, etc.
  • Auvergne : Cyclopharma, Issoire aviation, fonderie de Vaux.
  • Basse Normandie : le groupe Newell qui délocalise, Scheider à Bourguébus.
  • Bretagne : Doux
  • Centre : Aréa Franceram, Aérowatt, les équipementiers automobiles sous-traitants de PSA.
  • Champagne-Ardennes : Plysorol
  • Corse : la SNCM, et quelques TPE de plus de 10 salariés
  • Lorraine : Ulcos, Skylander. Arcelor Mittal est prise directeur en charge par le ministère
  • Midi-Pyrénées : Air France, Fram, Imerys Blajan. Sanofi a été placée directement sous l'autorité du ministère.
  • Nord-Pas-de-Calais : Doux, Visteon, Faurecia Hordain.
  • Picardie : Scierie et palettes du littoral, etc.
  • Provence Alpes Cotes-d'Azur : Eurocopter. La raffinerie Lyondellbasell, et Fralib ont été placées directement sous l'autorité du ministère.
  • Rhônes-Alpes : Rio Tinto, Caniva et les suites de Lejaby.

Cette liste fait peur. Que l'on ait confiance ou pas dans le gouvernement et dans la liberté d'action d'Arnaud Montebourg, l'ampleur de la tâche est dramatiquement énorme. L'interdiction de fermeture si un repreneur existe, l'aide à la reprise des entreprises par les employés sous forme de SCOP, la nationalisation temporaire, je ne sais pas quelles solutions peuvent être efficaces ou non. Mais dans un pays qui compte 3 millions de chômeurs, la liste des entreprises en danger fait craindre le pire pour la courbe du chômage pour les mois à venir. On est loin de la campagne d'intox menées par quelques entrepreneurs
En lisant cette liste, le boulot à accomplir est clair et il va être difficile de continuer de se moquer du nom ou de l'existence d'un ministère du redressement productif. A ce niveau, ce ni une bataille idéologique gauche/droite, ni un pari sur un échec pour arriver en sauveur n'est possible.

Bonne chance et bon courage aux nouveaux commissaires au redressement productif, ils vont en avoir besoin.

lundi 1 octobre 2012

Le jour où rien n'a changé

Avez-vous remarqué un changement aujourd'hui ? Moi, non...
Ce matin, j'ai acheté mon pass navigo au même prix que le mois dernier. Dans le métro, j'ai lu mon quotidien dont le prix de vente n'a pas augmenté. Ce midi, mon repas m'a coûté exactement la même chose que celui payé en fin de semaine dernière. Ce soir, en faisant mes courses, aucune hausse de prix à signaler, même pas les éponges qui passent à la machine à laver.

Pourtant nous sommes le 1er octobre... Aujourd'hui devait être le jour de l'augmentation de la TVA et donc le jour de l'augmentation nationale des prix. La TVA sociale n'aura pas eu lieu. Le gouvernement a décidé, comme l'avait promis François Hollande dans son projet présidentiel, que le taux reste à 19,6%. Pour la question du coût du travail, une discussion est en cours avec les différents acteurs, mais une chose est sûre, il ne sera pas pris en charge par la totalité des Français comme cela aurait du être le cas avant que la loi du 14 mars 2012 soit annulée.

Pas de hausse de la TVA, encadrement des loyers dans de nombreuses villes françaises, augmentation de l'Allocation de Rentrée Scolaire, augmentation du SMIC, ce gouvernement essaye, et réussit, à aider les Français à traverser cette crise sans fin. Ce n'est pas fini puisque la réforme fiscale est en route et pour 2013, 4 millions de contribuables, les plus modestes, vont voir leurs impôts diminuer.

Pour fêter cette journée où rien n'a changé, je convie également les 17 gentils blogueurs qui ont fait un lien vers ici durant le mois de septembre (et merci Lolobobo pour la mise en forme)
A perdre la raisonAffichage libreArnaud MouillardBah !Partageons l'addictionAlter OuebRosaellePartageons mon avisCe Que Je Pense ...Chez El CaminoLe grumeauTraqueur StellaireMon avis t'intéresseDu petit monde de GildanStyven ChartonParti socialiste de la ville d'AnzinProtostar