mercredi 24 octobre 2012

Sangatte, 10 ans après

Photo des environs de Sangatte par le GISTI
Mardi, une filière d'immigration clandestine a été démantelée aux environs de Calais. Il a fallu ce fait divers pour que je me pose de nouveau la question de comment s'organise la vie des migrants aux alentours de Calais. Dans quelques jours, le 5 novembre exactement, cela fera 10 ans que le camp de Sangatte a fermé ses portes sur ordre du gouvernement Raffarin. Depuis, même si aucun lieu officiel n'a été rétabli, des milliers de migrants vivent dans la région, ou plutôt survivent, en attendant de trouver un moyen de passer en Angleterre. Ils vivent dans les forêts environnantes, les "jungles", avec la crainte de se faire prendre au moment d'entrer/sortir du pays s'est ajoutée la crainte de se faire prendre à tout moment de leur vie quotidienne.

Pour leur venir en aide, l'association SALAM (Soutenons, Aidons, Luttons, Agissons pour les Migrants et les pays en difficulté) intervient à Calais et aux alentours de Dunkerque. Elle leur apporte des repas chaque soir. Si aucun hébergement ne leur est proposé, le Secours Catholique et la mairie de Calais a mis à disposition des douches pour garantir un minimum d'hygiène aux migrants. En 2009, le film Welcome filme cette situation qui a aboutit à ce que certaines personnes soient mises en garde à vue ou même comparaissent au tribunal pour "délit de solidarité".

Mais aujourd'hui, 1à années après la fermeture du camp de Sangatte, presque 6 mois après l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, que se passe-t-il ? Qu'est ce qui a changé ? S'il ne semble pas à l'ordre du jour d'ouvrir un nouveau Sangatte, une réunion s'est tenue le 11 octobre dernier à la préfecture du Pas de Calais pour débattre sur de nouveaux dispositifs d'accueil pour migrants, des dispositifs plus petits et mieux répartis dans la région. Il va devenir urgent de mettre cet accueil en place car en attendant des actions de répressions sont toujours menées et vertement critiquées par la Ligue des Droits de l'Homme. En attendant, un début d'action concrète est amorcé par le gouvernement. Manuel Valls a décidé de demander la suppression du "délit de solidarité" dans son projet de loi sur l'immigration.

Après 10 années de politique répressive, on commence enfin à voir les prémices d'une politique humaine sur l'immigration. Alors même si la situation n'a pas encore vraiment évolué, des signaux rassurants commencent à être émis. Le changement est en marche.

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