mercredi 31 octobre 2012

Et si nous vivions ensemble ?

Régulièrement les unes des hebdos Le Point et L’Express provoquent des réactions, voire même l’indignation. Il faut dire qu’entre les traditionnelles unes sur les francs-maçons et l’immobilier, il y a déjà de quoi réagir, voire se moquer. Est-ce un signe de lassitude ? Toujours est-il que ces deux hebdos font à présent largement leur beurre sur l’Islam et surtout sur la peur de cette religion.

Depuis septembre 2009, L’Express a parlé d’islam dans 116 numéros et Le Point dans 128 exemplaires. Sur la même période, le christianisme a été évoqué à 32 reprises dans l’Express et à 44 reprises dans le Point. Les sujets sur l’islam sont donc juste un peu moins fréquent que les sujets sur l’immobilier (150 dans L’Express, 159 dans LePoint). Principale différence entre le traitement de l’islam et de l’immobilier dans ces deux hebdomadaires, l’un est anxiogène l’autre non. Quelques exemples sur les 3 dernières années :



Ces hebdomadaires ont le droit à une large exposition médiatique. Leurs unes sont visibles sur des nombreux kiosques à journaux ou dans de nombreuses vitrines de maisons de la presse, tabac et autres. Résultat des courses, une peur (une haine ?) du voisin se développe un peu partout en France. C’est sur ce sentiment, entre autre, que s’est construit le Front National. C’est sur cette islamophobie ambiante qu’une importante frange de l’UMP fait campagne (Jean-François Copé, la Droite Populaire, la Droite Forte).
Sans vouloir déterminer qui est arrivé en premier entre le discours politique, la pensée populaire et le traitement médiatique, l’Express et Le Point, qui continuent semaine après semaine leur travail de sape, ont une responsabilité certaine sur l’état d’esprit actuel et, pire encore, sur la montée des idées extrémistes lors de chaque nouvelle élection.
Si la une du Point cette semaine ressemblait à celle-ci (merci @Elooooody), nous pourrions avoir plus d’espoir dans l’avenir.


En étant plus égalitaire, plus fraternel, la couverture médiatique du sujet serait en conséquence plus républicaine. Ce traitement permettrait surement d’éviter de voir arriver ce genre de campagne pour rappeler que nous sommes tous la nation… Ce traitement médiatique pourrait même éviter à certains citoyens d’être obligés de mettre en place une association pour aider des familles de Roms à s’intégrer dans une ville et ainsi les soutenir face au pugilat populaire orchestré par une certaine opposition.
Le principal défi non économique du quinquennat de François Hollande sera celui du vivre-ensemble. Tous les jours nous pouvons voir des stigmates des dernières années. L’action politique sera nécessaire mais pas suffisante pour répondre à ce défi. Sans l’appui des médias et sans une prise de conscience de tous, cette question du vivre ensemble restera sans réponse.

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