jeudi 17 décembre 2015

Déchéance de nationalité, pour quoi faire ?

Un voisin parisien d'un bord politique différent mais pas si éloigné que ça m'a signalé son billet fort intéressant sur l'évolution de la déchéance de la nationalité française. Est-ce l'air du temps qui est au rassemblement républicain, est-ce par ce que ces derniers temps des dénommés républicains ne méritent pas leur étiquette, toujours est-il qu'une nouvelle fois, nous nous retrouvons sur un sujet qui n'est pas théoriquement pas neutre dans le clivage gauche-droite.

Lors du dernier quinquennat, j'avais raillé les propositions de Nicolas Sarkozy sur l'évolution de la déchéance de nationalité telle que présentée. Difficile de ne pas avoir un drôle de sursaut quand on entend un gouvernement de gauche (si si de gauche messieurs les vrauchistes) réfléchir à une extension du droit à la déchéance de nationalité.

Mon voisin indépendant du 4e résume parfaitement en 3 points pourquoi vouloir dénationaliser certains citoyens français est idiot :
  1. ça impliquerait la création de citoyens français de seconde zone, des sous-citoyens qui, nés Français de parents étrangers, seraient soumis à des lois que le Français né de parents français serait exempté.
  2. car les terroristes, convaincus bêtement d'un avenir paradisiaque, n'ont rien à faire d'avoir la nationalité française. 
  3. cela montrerait l'échec du système français qui reconnaitrait que des enfants français nés et éduqués sous le système républicain pourraient se retourner contre leur propre nation et leur propre état.

Je ne peux qu'être d'accord avec lui, surtout sur les 2 premiers points. Bien sur, je suis contre la création de citoyens de secondes zones. Je suis pour faciliter l'obtention de la nationalité française, comme l'a fait Manuel Valls, ministre de l'intérieur à l'époque, et non faciliter l'exclusion comme l'avait voulu Nicolas Sarkozy à une époque heureusement révolue.

Je suis entièrement d'accord également sur le principe qu'un terroriste ne sera pas effrayé par la crainte de perdre la nationalité française. Ces terroristes sont majoritairement sous l'emprise d'une idéologie qui les poussent à les convaincre qu'ils finiront morts en martyrs. Dans cette situation mourir en martyr citoyen français ou non, ça ne changera pas grand chose.

Sur le troisième point, je suis moins catégorique. Je suis d'accord avec Gilles Kepel quand il dit que le FN et Daesh grandissent sur le même terreau. Certes cela signifie un échec du système français, mais comme ce comportement se retrouve dans d'autres pays, je pense plus à un plus grand attrait pour un autre combat que celui de l'essor national. Ce grand combat peut être soit-disant religieux pour certains, soit-disant patriotique pour d'autres.

Ce qui me choque principalement dans cette idée de déchéance de nationalité de Français bi-nationaux, c'est cette idée qu'avoir une nationalité est un risque pour la nation. Dans l'histoire proche européenne, c'étaient les juifs que l'on voulait rendre apatride, de façon à pouvoir les déporter n'importe où plus facilement. Plus tôt, la déchéance de nationalité pouvait empêcher d'avoir des "traitres" dans les rangs des conscrits forcés. Aujourd'hui, le service militaire n'est plus obligatoire, nous n'avons pas une nation de réservistes, nous avons une armée de métier. Nous ne risquons pas d'avoir sous les drapeaux des "ennemis du  peuple" qui profiteraient d'un appel général pour saboter l'armée française de l'intérieur.

Si par hasard nous arrivons à arrêter vivant un terroriste français, qu'il soit français de descendance française, français de descendance étrangère, français d'acquisition ou étranger, l'important est de juger une personne selon la loi française. Normalement, cette personne doit finir derrière les barreaux, si possible isolée de personnes sensibles afin de l'empêcher d'embrigader des esprits malléables.Dans ces cas, la peur du gendarme, la peu de la déchéance ou la peur de l'indignité nationale n'aura aucun effet. Au lieu de s'efforcer de nouvelles mesures de répressions, nous devrions mieux s'acharner sur un sujet qui est au centre de l'action du gouvernement, la lutte pour une meilleure éducation pour tous. Cela passe pas plus de dialogue à l'école, par des cours plus ouverts sur le monde qui nous entoure, par un effort quotidien contre tout genre de stéréotypes, que ce soit contre les stéréotypes de genres, contre les stéréotypes sur les catégories professionnelles des parents ou sur les actes de l'entourage des enfants.

Tout ceci pour répondre à la question de mon voisin sur mon avis sur son article à propos de la déchéance de nationalité. Je suis contre toute déchéance de nationalité. Dès que la France a donné sa confiance en une personne en lui donnant la nationalité française, elle n'a aucune raison de la lui enlever. De la même façon, pour tout personne qui a eu la chance de naitre en respectant les conditions pour être Français, alors peu importe qu'ils aient ou non une autre nationalité. Toutes ces personnes sont Françaises et méritent de l'être jusqu'au bout. Si elles ne respectent pas le droit français, alors elles doivent être soumises à la législation française, à des peines de privations de liberté à perpétuité s'il le faut. En revanche, la déchéance de nationalité, non merci.

mercredi 16 décembre 2015

Le (mauvais ?) réveil de la Force

Tout le monde en parle cette semaine, à croire que l’événement est incroyable et incontournable en France. Arte en a consacré un nouveau documentaire en prime-time, France 2 un en deuxième partie de soirée, prélude aux films qui seront surement rediffusés très prochainement. En librairie c’est la même chose, impossible de passer à côté du phénomène. De nombreux livres sont sortis les derniers mois alors que l’on pouvait croire que tout avait déjà été écrit sur cette incroyable histoire.

Avec le prochain anniversaire des 20 ans de la mort de François Mitterrand qui arrive dans 3 semaines, tout le monde tente de réveiller le souvenir de cette force tranquille qu’était le premier Président socialiste de la 5ème République. C’est une bonne chose, cela permet de se remémorer les actions d’un socialiste qui portait les espoirs de tout un peuple de gauche. François Mitterrand est en plus un « bon client » pour les reportages télé avec ses différentes vies de famille, avec son combat secret contre la maladie et son aspect de monarque tant dans son comportement que dans celui de ses « courtisans ».

Le problème est que cette semaine, les reportages télé n’ont commencé à réveiller que le côté obscur de la Force. Arte s’est attardé longuement sur son goût de l’intrigue et des conspirations, sur son goût pour le secret (ou quand le secret médical rencontre le secret d’Etat) ou encore ses liens de jeunesse avec le régime de Vichy. France 2, à la limite plus honnête, annonçait un reportage tourné sur son combat contre la maladie. Les deux reportages ont fait la part belle à l’image d’un homme dont le mensonge faisait parti intégrante de sa personnalité.

Certes il est impossible de tracer le portrait de François Mitterrand en occultant ces aspects, il devrait être également impossible de tracer le portrait du même homme sans s’attarder sur sa conquête du Parti Socialiste, l’écriture d’un programme commun avec le Parti Communiste, sa campagne électorale de 1981, ses combats politiques de l’abolition de la peine de mort à la construction européenne en passant par toutes ses réformes économiques. Ce lundi, le reportage d’Arte a réussi l’exploit de résumer toutes les grandes mesures de François Mitterrand en une seule et unique phrase. Pourtant le choix des intervenants permettaient d’avoir des avis positifs et négatifs, gage théorique d’une neutralité qui n’a pas résisté au choix des thèmes abordés.

En 2016, François Mitterrand aurait eu 100 ans. En 2016, François Mitterrand sera mort depuis 20 ans. Ce sera donc une année forte en hommage en tout genre. En 2011, pour les 30 ans de sa victoire à l’élection présidentielle, une grande fête avait été organisée Place de la Bastille, montrant tout un peuple de gauche réuni dans l’espoir d’un successeur qui saurait mettre fin à 10 ans de gouvernement de droite. En 2016, pour éviter à une droite toujours plus réactionnaire de reprendre le pouvoir, espérons le réveil d’une force tranquille nouvelle qui arrive à réunir de nouveau les différentes composantes de la gauche. Que la Force soit avec eux !

lundi 14 décembre 2015

FN, LR et PS, tous gagnants, tous perdants

Ce qui est bien avec ces dernières élections régionales, c’est que toutes les interprétations sont possibles. Hier soir, n'importe qui a gagné et donc tout le monde a perdu.

Le FN est le grand gagnant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, il a poussé dehors la gauche dans 2 régions. Lors du second tour, il bat son record de voix obtenues lors de la présidentielle 2002 et en Provence – Alpes – Cote d’Azur, le FN arrive à se hisser à 45% dans un duel LR – FN. Encore une fois, toute la campagne aura tourné autour d’eux.

Le FN est le grand perdant
Arrivé en tête dans 6 régions au soir du premier tour, ils n’ont rien réussi à concrétisé lors du second tour. Avec aucune région gagnée alors qu’ils pouvaient en espérer une ou deux, ils finissent Fanny (13 à 0), alors qu’ils avaient envoyé l’artillerie lourde dans presque toutes les régions, notamment dans le Nord – Pas de Calais – Picardie, en Alsace – Champagne – Ardenne – Lorraine et en Provence – Alpes – Cote d’Azur.

La Droite est la grande gagnante
Sur l’ancien découpage régional, elle aurait gagné 12 régions là où elle n’en avait gagné qu’une lors des précédentes régionales, ils n’en avaient qu’une seule. Avec 7 nouvelles régions, dont la « prise » de l’Ile-de-France et du Nord – Pas de Calais, et 3 victoires contre un FN bien plus fort qu’eux au soir du premier tour, le parti des Républicains a su tirer son épingle du jeu dans une élection qui lui était promise.

La Droite est la grande perdante
Cette élection régionale leur était promise, ce devait être un raz-de-marée bleu qui aurait servi de rampe de lancement à la candidature de Sarkozy pour la primaire à droite. Au final, la droite a eu besoin des voix de la gauche dans le Nord et en PACA pour réussir à gagner la région alors que leur candidat était toujours bien plus médiatique et donc plus connu que le candidat de la gauche. En Normandie et en Ile-de-France, ils peuvent dire merci à un difficile regroupement de la gauche qui leur permet de gagner d’une courte tête.
Sarkozy rêvait d’un départ tonitruant, se supposant seul barrage possible contre l’extrême-droite, force est de constater que le vrai barrage contre l’extrême-droite est plus dans le sens civique des électeurs de gauche en situation d’urgence que dans les idées des candidats se présentant comme républicain.

La Gauche est la grande gagnante
On lui prédisait l’Enfer, avec une ou deux régions seulement. Au final, avec des listes de gauche présentes dans 10 des 12 régions métropolitaines, la Gauche en a gagné 5, soit autant que la droite. Pour un parti au pouvoir, le score est particulièrement flatteur. De plus, elle a fait preuve d’un dévouement républicain. Les états-majors du Nord et de Provence ont choisi le désistement et leurs électeurs ont majoritairement rejoué le 21 avril 2002 en allant apporter leurs voix aux candidats de droite. On peut saluer la belle victoire en Bourgogne – Franche-Comté et en Centre-Val de Loire, régions loin d’être données comme acquises avant le scrutin. Saluons également la bonne santé de la Gauche dans sa diversité au delà des côtes de la France Métropolitaine. La Guadeloupe et la Guyane ont eu un second tour opposant deux listes de gauche, ce qui fait deux régions supplémentaires dans le décompte de la Gauche. On a donc 7 régions à gauche contre 8 pour la droite, c'est une très belle performance pour un parti au pouvoir !

La Gauche est la grande perdante
Obligée de se retirer au soir du premier tour dans 2 régions, maintenue contre l’avis de la direction nationale dans une 3ème région, la gauche a perdu ces régionales dès la fin du premier tour. C’est d’ailleurs les propos de Manuel Valls hier : « Ce soir : aucun soulagement, aucun triomphalisme. Le danger de l’extrême droite n’est pas écarté. Loin de là. Je n’oublie pas les résultats du premier tour et des élections passées. » Lors du second tour, elle échoue de quelques voix en Normandie et en Ile-de-France. Dans cette dernière région, Valérie Pécresse gagne sur le même terrain que celui sur lequel elle avait subit une lourde défaite 5 ans plus tôt. Choix de candidats critiqués, fusion avec une certaine gauche qui appelle à la chute du PS, basses polémiques dans la dernière ligne droite, programmes peu mobilisateurs, le PS va devoir se ressaisir et réussir à se relancer dans une dynamique d’union de la gauche par conviction et non par dépit. Le gouvernement a surement aussi une part de responsabilité, ses derniers choix de politique de sécurité ont refroidi une partie de ses sympathisants et ont conforté une large partie de ses détracteurs, ce qui n’a pas aidé à porter un discours pour une région plus humaine comme le voulait Claude Bartolone.
Dernier problème, et non le moindre, les alliés historiques du PS (communistes et écologistes) ont subit également de grosses désillusions et n’ont pas réussi à constituer une force de gauche convaincante et force de propositions pour un électorat de gauche qui serait déstabilisé par la politique du gouvernement.

Après ce week-end, j’ai l’impression qu’on est plus proche du « tous perdants ». Comme le rappelait le dessinateur Vidberg dans un de ses dessins pour la soirée électorale du Monde, le seul vrai gagnant du week-end reste Laurent Fabius, président d’une COP21, qui aura réussi l’incroyable exploit d’obtenir un accord à 195 participants pour l’avenir de la planète. C’est surement le plus important.

vendredi 11 décembre 2015

Unis pour une Ile-de-France solidaire, progressiste et ambitieuse

Qu’elle est belle cette image avec tous les logos de forces de gauche réunies ensemble autour d’une seule personne. Tout comme était belle la scène du grand meeting régional de la gauche et des écologistes avec Claude Bartolone, accompagné d’Emmanuelle Cosse, de Pierre Laurent, de Christiane Taubira mais aussi de Rost et de Patrick Pelloux.

C’est pourquoi dimanche 13 décembre, je voterai avec plaisir pour la gauche rassemblée en Ile-de-France autour de Claude Bartolone. Avec plaisir car c’est un rassemblement que j’appelais de mes vœux depuis longtemps. Je suis toujours un peu perplexe devant le risque pris de partir en ordre séparé au 1er tour d’une élection alors que l’on a un même bilan à défendre. Ce 1er tour dispersé me fait toujours peur car il peut donner un mauvais signal à l’électeur en mettant en exergue pendant des mois nos points de divergence alors que l’on a ensuite qu’une petite semaine pour montrer nos points de convergence.

Cette année ne fut pas une exception même si avec les attentats de Paris et St Denis, la campagne fut tronquée et au final la campagne officielle du 1er tour aura duré presque autant de temps que celle du second tour. Alors que nous sommes à la veille du second tour, la gauche peut encore croire en ses chances de ne pas laisser la Région à la droite. Pour cela, le Front de Gauche, Europe Ecologie – Les Verts, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste et la myriade de petits partis autour ont réussi à boucler un programme ambitieux, solidaire, progressiste pour une Ile-de-France toujours plus soucieuse de son environnement et de ses habitants.

Le programme de Claude Bartolone  réalisé pour le 1er tour était déjà prometteur avec parmi ses 12 engagements :

  • Des transports en commun plus surs et plus pratiques, avec la création d’une police unique des transports et un renouvellement des Transiliens,
  • la priorité à l’emploi avec la création de 5000 emplois jeunes régionaux et l’ouverture de 8 écoles  du numérique,
  • une exigence écologique particulière avec l’instauration d’une éco-taxe régionale pour les poids lourds qui traverseraient sans s’arrêter la région,
  • le droit au logement, avec une attention particulière à l’accès au logement pour les jeunes et en veillant au respect de la loi SRU que de trop nombreux maires (très souvent à droite) refusent d’appliquer.
  • un effort pour que la culture soit accessible à tous, notamment au lycée avec le programme « Culture et Arts au Lycée ».

Ce programme s’enrichit des propositions issues du programme d’Emmanuelle Cosse, avec entre autres :

  • Le recours à l’énergie 100% renouvelable d’ici à 2050,
  • la rénovation thermique des habitations,
  • la sanctuarisations du parc de La Courneuve et du parc interdépartemental de Choisy.
Le Front de Gauche amène sa pierre à l’édifice également avec par exemple :

  • L’encadrement des loyers dans toute l’Ile-de-France,
  • la suppression de subventions régionales aux maires qui ne respectent pas la loi SRU,
  • plus d’employés dans les transports avec la présence d’agents supplémentaires dans les bus et les rames.

Cette alliance ne peut être que bénéfique. On se rappelle que c’est grâce à ce genre d’accord lors de la précédente campagne des régionales que Europe Ecologie – Les Verts ont réussi à faire aboutir le pass navigo unique à 70€. C’est aussi une alliance bénéfique qui prouve que malgré des désaccords locaux ou nationaux, les différents acteurs de la gauche francilienne ont réussi à trouvé un terrain d’entente. C’est ce genre de discussions qu’il faudra tenir à l’échelle nationale dans les mois à venir afin d’obtenir ce genre de compromis et ce genre d’accord afin d’aborder de la meilleure des manières les échéances de 2017.

Puisqu’on parle de réunion des différents partis de gauche et de compromis, j’en profite aussi pour saluer l’alliance qui a pu être conclue dans les Pays de Loire où malgré les différends sur le projet de Notre-Dame-Des-Landes, écologistes et socialistes ont réussi à trouver un terrain d’entente assez solide pour former de nouveau une coalition régionale.

J’espère que ces gestes seront perçus comme ils doivent l’être dans l’électorat et chez les sympathisants des différentes formations de gauche, c’est-à-dire de façon positive et que ces derniers seront eux aussi unis dans leur vote le dimanche 13 décembre.

mercredi 9 décembre 2015

Résultat du 1er tour des régionales dans le 4ème

Alors que tous les regards sont tournés vers le FN suite au premier tour des élections régionales, c’est avec plaisir que je regarde les résultats de mon petit arrondissement parisien. Une fois encore, on a la preuve que Paris est loin d’être la France, de même que le centre de Paris est loin d’être représentatif de Paris ou du futur Grand Paris. Ça n’enlève en rien à la joie de voir le Parti Socialiste s’en sortir mieux que lors des précédentes élections régionale et avec plus d'écart que lors des précédentes élections municipales où la mairie est restée de justesse à gauche avec le soutien et la fusion heureuse de plusieurs listes du 1er tour.

Premier constat, les électeurs du 4ème arrondissement de Paris se sont plus motivés à venir voter cette fois-ci qu’il y a 5 ans. On tourne toujours autour des 50% d’abstention, donc il n’y a pas de quoi se réjouir mais quand en 2010, seuls 48,5% des inscrits s’étaient déplacés, ils étaient 53,33% à le faire dimanche dernier.

En 2010, la liste PS menée par Jean-Paul Huchon a obtenu 27,59% des voix et a devancé la liste UMP de Valérie Pécresse de 49 petite voix (en obtenant 26,99% des suffrages exprimés). Ce dimanche, Claude Bartolone, après une campagne terrain très courte, a obtenu 35,06%, soit près de 3 points de plus que Valérie Pécresse (32,13%). La grosse déconvenue du scrutin vient d’Europe Ecologie-Les Verts qui passe de 23,5% des voix pour Cécile Duflot en 2010 à seulement 10,54% des voix pour Emmanuelle Cosse en 2015. Si le Front de Gauche stagne dans l’arrondissement autour des 5,7% (5,83 en 2010, 5,67 en 2015), le Front National lui peut se féliciter d’une relative hausse en passant de 5 à 8,74%.

Les Verts payent-ils leurs luttes internes entre soutien et défiance au gouvernement, un peu comme ces mêmes Verts avaient surement un peu profiter des reliquats des luttes de 2008 et 2009 internes au Parti Socialiste ? Cette forte baisse est d’autant plus étrange qu’elle va dans le sens inverse des résultats du 1er tour des municipales de l’an dernier où les écologistes du 4ème avaient gagné des voix sur leurs alliés socialistes. On peut se demander aussi si ce n’est pas le climat actuel qui a voulu que les électeurs renforcent les principaux partis, semblant ainsi privilégier un « vote utile » dès le premier tour de peur au détriment d’un vote de cœur.

On doit tout de même s’inquiéter de la hausse du FN, certes moins marquées que dans d’autres quartiers, d’autres villes ou d’autres régions, mais néanmoins constatée. Le parti extrémiste gagne plus de 300 voix entre les deux scrutins régionaux et gagne plus de 250 voix entre le 1er tour des dernières municipales et ce 1er tour des régionales.

La belle hausse de la liste PS dans l’arrondissement ne peut pas masquer tout de même que l’alliance municipale PS – EELV – FdG voit son score total diminué d’environ 5 points entre les deux élections régionales. Ces trois composantes ont mené d’une main de maître la région lors des précédents mandats et je ne peux que me féliciter de leur réunion lors de l’entre-deux tours. Il faut à présent espérer que le rassemblement des forces de Gauche pour le 2ème tour mobilise toujours (et même encore plus) les électeurs de gauche afin de retrouver un niveau comparable à 2010 et ainsi donner le plus de chance à Claude Bartolone d’accéder à la présidence de la région accompagné d’une équipe Rose-Rouge-Verte de choc.

Résultats du scrutin du 06 décembre 2015 :

Tête de liste Voix % exprimés
M. BARTOLONE Claude (PS et alliés) 3099 35,06
Mme PECRESSE Valérie (UMP, UDI et MODEM) 2840 32,13
Mme COSSE Emmanuelle (EELV) 932 10,54
M. DE SAINT JUST Wallerand (FN) 773 8,74
M. LAURENT Pierre (FdG) 501 5,67
M. DUPONT-AIGNAN Nicolas (Debout la France) 335 3,79
M. VERON Aurélien (Aux urnes citoyens) 110 1,24
Mme ARTHAUD Nathalie (LO) 74 0,84
M. ASSELINEAU François (UPR) 64 0,72
Mme SACHS Valerie (Nous Citoyens) 62 0,7
M. DE SMET Sylvain (Libertaire) 44 0,5
M. HORSFALL Dawari (Union citoyenne) 6 0,07
M. BOURCHADA Nizarr (Musulmans français) 0 0