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jeudi 29 janvier 2015

Des journalistes toujours aussi ridicules face au FN

Ce mardi la France retenait son souffle pour connaitre enfin les lauréats des Prix du Trombinoscope 2014. Qui serait l'homme politique de l'année, le ministre ou la révélation de l'année 2014 ? Qui a marqué l'année politique 2014 ? Un panel de journalistes se sont amusés à jouer aux Césars et ont remis leurs distinctions honorifiques comme tout blogueur aurait fait sa revue de l'année 2014.

Manuel Valls aura eu l'honneur de succéder à Christiane Taubira au titre de personnalité politique. Ségolène Royal a reçu le prix de la ministre de l'année, Emmanuel Macron du haut de ses 37 ans a reçu le prix de la révélation de l'année. Chez les parlementaires, Laurent Baumel, frondeur en chef, est le député de l'année alors que Gérard Larcher, récent patron du Sénat, est vu comme le sénateur de l'année. L'Européen de l'année est Matteo Renzi, chef du gouvernement italien et enfin Steve Briois s'est vu décerné le prix de l'élu local de l'année. Les socialistes semblent avoir marqué de leurs empreintes l'année 2014 en recevant 5 des 7 prix possibles.

Là où les journalistes se ridiculisent, c'est quand il a fallu donner le prix de l'élu local. Le jury, comme un seul homme, déclare Steve Briois élu local de l'année. Pour eux, il est l'incarnation du FN victorieux lors des dernières municipales. Pourtant, lors du discours annonçant le gagnant, Gilles Leclerc dit ne pas vouloir féliciter le FN. Personne ne remettra en main propre le diplôme représentant ce prix.

Dans ce cas, pourquoi vouloir remettre un prix à un élu FN ? Ces journalistes, quelques jours après avoir défendu la liberté de la presse ont décerné le prix de l'élu local à celui qui a expulsé de leurs locaux la Ligue des Droits de l'Homme à Hénin-Beaumont. On peut comprendre qu'ils soient gênés aux entournures. N'y avait-il pas d'autres élus locaux à féliciter ? Ils auraient pu penser à Anne Hidalgo pour avoir su gagner les municipales à Paris alors que les Français votaient majoritairement contre la gauche, pour avoir osé instaurer un budget participatif ou pour se battre contre la pollution des véhicules en ville. Le jury du Trombinoscope aurait pu penser à Eric Piolle, le nouveau maire de Grenoble, le premier maire écologiste d'une ville de plus de 100 000 habitants. Non, ils ont voulu récompenser un élu FN tout en ne l'assumant pas publiquement.

Ces journalistes se sont surement dit qu'il était impossible de ne pas récompenser une personne du FN. Marine Le Pen et Florian Philippot sont les personnalités politiques le plus souvent invités sur les plateaux des matinales en 2014. Ce sont ces journalistes qui gonflent leurs audiences en donnant une audience disproportionnée au FN. En mars 2014, le CSA s'inquiétait déjà de la disproportion du temps de parole donné au FN. Dans ces moments là, les journalistes ne sont pas gênés par la présence régulière du FN. Le FN qui insulte à longueur de temps les journalistes (Marion Maréchal Le Pen l'a prouvé une nouvelle fois lors de la cérémonie des prix du Trombinoscope en promettant de se venger de ces journalistes en temps voulu), est lui aussi bien heureux de se voir inviter sur tous les plateaux télé. 

Doit-on s'étonner de ce choix et de ce comportement ? Pas tant que ça quand on regarde les faits politiques qui ont marqué les membres du jury en 2014. Pour Christophe Barbier (L'Express), c'est la publication du livre "Merci pour ce moment" de Valérie Trierweiler. Pas le FN, pas les municipales ou les européennes, pas le remaniement ministériel, non le torchon de Trierweiler. Dans le même état d'esprit, Arlette Chabot (Europe 1) et Bruno Dive (Sud Ouest) évoquent eux aussi l'irruption de la vie privée et la "peopolisation" de la vie politique. Avec la moitié du jury qui préfèrent les histoires de cul des hommes politiques à l'actu politique, pourquoi s'étonner de les voir plein de lacheté au moment de remettre un prix ?

mardi 16 décembre 2014

Alain Juppé à la traine mais à la Une

Alain Juppé serait-il le candidat favori de 2017. Non, je ne change pas de camp et n’abandonne ni François Hollande et Manuel Valls qui ont encore (au moins pour le 1er) 28 mois de boulot avant de se présenter devant les Français. Non, je n’ai pas des contacts avec des mediums qui arrivent à me pronostiquer le résultat de la future élection présidentielle, le futur vainqueur du championnat de France de L1 (même si j’ai ma petite idée) ou les 6 bons numéros du Loto pour la prochaine super cagnotte. Je ne fais que lire la presse et certains détails m’interpellent.

Avez-vous déjà vu un article sportif faire l’éloge du 4ème d’une course sans citer le vainqueur ? Avez-vous déjà vu des titres mettant en valeur uniquement le 5ème d’un classement ? C’est pourtant ce à quoi on assiste de plus en plus depuis les prémices du retour de Nicolas Sarkozy. Prenons quelques exemples qui donnent à penser que Juppé est le favori des médias.

Quand le journal Sud Ouest reprend les résultats d’un sondage Metronews-CLAI-LCI réalisé par OpinionWay sur la personnalité politique qui a marqué les Français en 2014, le quotidien titre : « Sondage : Marine Le Pen personnalité politique de l'année, Alain Juppé 5e ». Si l’on s’attarde un peu sur le résultat du sondage, on s’aperçoit que Manuel Valls est second, Nicolas Sarkozy troisième et François Hollande quatrième, mais le quotidien a préféré s’attarder sur le cinquième du classement.

Si l’on accorde à Sud Ouest la possibilité d’avoir une préférence régionale pour le maire de Bordeaux, le titre de 20 minutes sur les politiques et Twitter est pas mal non plus dans son genre : « Alain Juppé, quatrième maire le plus suivi sur Twitter ». Peu importe qu’Anne Hidalgo soit la maire avec le plus de followers ou que Bayrou et Copé soit bien devant Alain Juppé, c’est l’ancien Premier Ministre qui a les honneurs des gros titres. Le 3 octobre, 20 minutes avait déjà fait le coup avec Juppé sur France2 devant Rising Star (mais en omettant que la plus grosse audience était une nouvelle fois réalisée par TF1).

L’avantage pour Alain Juppé est indéniable. A l’heure de la diffusion généralisée des articles sur les réseaux sociaux, le titre est bien plus lu que le contenu des articles. Le public prend l’habitude de voir passer régulièrement le nom d’Alain Juppé à toutes les sauces. Peu importe que tous les titres le positionnent en Poulidor des classements, puisqu’on ne cite pas ses devanciers, il reste le seul nom à accrocher les mémoires.

Est-ce un pari des médias qui se décident dès 2014 à miser sur Juppé comme ils l’avaient fait avec DSK, Ségolène Royal ou Edouard Balladur (avec le succès qu’on leur connait) ? Ou est-ce une vulgaire stratégie commerciale, le nom Alain Juppé serait potentiellement plus fédérateur de clics qu’un François Fillon ou un François Hollande ? C’est un peu l’idée derrière ce billet qui joue le même jeu en positionnant Alain Juppé dans le titre sans n’avoir rien à dire sur son compte. J’attends de voir si ce billet a plus de succès que lorsque je parle de Lionel Jospin ou du Front Démocrate… Si tel est le cas, j’essayerai de ne pas tomber dans la facilité avec des titres tels que « Alain Juppé et les réformes Macron » ou « les grands moments de 2014 avec Alain Juppé ».

vendredi 26 septembre 2014

Sarkozy dans RisingStar

Nicolas était un habitué des télé-crochets. Il a commencé dès 2003 en participant « à la recherche de la Nouvelle Star », concept lancé par l’UMP pour trouver le nouveau Chirac. Longtemps au coude à coude avec Alain Juppé, il finit en final face à deux candidats médiocre Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin, le favori Juppé ayant été disqualifié par le Jury.

En 2006, sa notoriété est telle qu’il n’a pas besoin de participer à un casting pour entrer à la Star Academy saison 2007. Avant d’entrer au château, il doit tout de même se défaire d’un vieux borgne pour qui il aura toujours beaucoup de sympathie et de proximité et d’une femme au talent certains mais qui n’arrive pas à convaincre les téléspectateurs lors des épreuves d’interviews. La tristitude d’un tel programme est justement que le paraître prévaut sur la force intérieure. Dommage pour Ségolène qui échouera à quelques votes du Château.

De 2007 à 2012, Nicolas vit pleinement la Star Academy. Au risque de lasser les téléspectateurs, la quotidienne est diffusée en boucle sur toutes les chaînes d’information. De nombreux invités de marques participeront aux primes : Bachar Al Assad, Hosni Moubarak, Mouamar Kadhafi comme vedettes internationales sur le retour, mais aussi des stars locales comme Bernard Henri Levy, Martin Bouygues, Serge Dassault. Les histoires d’amour dans les téléréalités marchant toujours auprès du public, il y rencontrera aussi sa 3ème femme, Carla Bruni.

En 2012, c’est le drame, alors que les audiences se sont effritées tout le long des 5 premières saisons, il n’est pas reconduit dans le nouveau programme. Les téléspectateurs ont préféré un retour aux sources, avec des stars plus normales, plus proches de la réalité. Nicolas Sarkozy en profite pour faire des apparitions dans des télé-crochets internationaux, mais il vit mal le fait de quitter son statut de vedette principale pour simple invité.

Du coup, c’est avec une émotion certaine qu’il a apprit le lancement de Rising Star. Un nouveau concept de télé-crochet interactif. Qui dit nouveau concept, dit nouveau candidat. Nicolas peaufine son CV, son discours, joue sur le côté larmoyant de son expérience pour convaincre les jurés de le prendre. Mission réussie. Hier était donc la grande première de l’émission. Pour commencer, pas de quotidienne, que des primes d’un nouveau genre, le candidat seul derrière un mur. Ce sont les téléspectateurs qui votent pour lui donner l’occasion de continuer l’aventure ou pas.
Pour la première, la prod a été sympa avec lui. Il s’est retrouvé sur la scène de Lambersart, derrière le mur, mais pas n’importe quel mur. A Lambersart, c’était un mur d’argent, constitué des restes des millions d’euros récoltés dans ville avec l’Impôt Sur la Fortune. Lambersart, c’est un peu le Neuilly du Nord, Nicolas avait peu de chance d’être dépaysé. Du coup il a pu interpréter ses meilleures reprises comme « Faisons travailler les assistés gratuitement », « le socialisme tue la famille ». Devant un public enthousiaste qui n’a pas attendu trop longtemps avant de faire lever le mur, il a conclu en reprenant son hit de l’époque Star Academy : « les 35 heures c’est que du malheur ».

Pour le premier épisode de cette saison de Rising Star, le public n’était pas très exigeant et l’accumulation de reprises n’a pas gâché l’euphorie ambiante. Mais Nicolas va devoir faire attention, Rising Star n’est pas la Star Ac’ et la route pour le Château est encore longue. Si le casting de cette année avec des concurrents comme Bruno ou Hervé ne semblent pas d’un niveau trop relevé, les prochaines saisons risquent d’être plus ardues. Ce n’est pas en enchaînant les reprises, que ce soit les siennes époque Star Ac’ ou celle de Marine qui fait un tabac dans PopStar, qu’il va convaincre le public de voter pour lui.

mercredi 24 septembre 2014

Ne pas vendre la peau de l'ours

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il faut aussi tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Hâte toi lentement. On fait assez vite quand on fait bien. La précipitation mène à se rompre le cou. Tant de mises en garde que l’homme politique moderne oublie. Faute surement au diktat de l’information en continue qui raffole des scoops mais faute également à la vanité des hommes. A trop vouloir se faire mousser, certains se font éclabousser.

Mardi matin, iTélé avait sorti les bandeaux « scoop » des grands jours. Ils avaient réussi à obtenir l’info que 3 Français partis se battre en Syrie étaient sur le point de se faire expulser par le Turquie direction la France. Ces journalistes, très heureux de leur scoop, en font la une de leurs éditions. Cette nouvelle fera vite le tour de toutes les rédactions puisque le gouvernement confirme que la France attend de pied ferme 3 individus. Summum de joie Place Beauvau, les individus sont proches de Mohamed Merah.

Il n’y a pas que le gouvernement qui a cru à ce retour. Voici ce que publiait Libération le mardi 23/09 à 15h :

« Trois jihadistes français, Imad D., Gaël M. et Abdelwahed B., originaires de Toulouse et d’Albi, ont étés transférés à Paris dans la nuit de lundi à mardi par les autorités turques. Dès leur arrivée à Orly, ils ont été placés en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Au terme de leur interrogatoire qui peut durer jusqu’à 96 heures, ils devraient être présentés au parquet antiterroriste de Paris. »

Pas de chance ni pour les journalistes qui semblent avoir écrit un peu trop rapidement leur article, ni pour le gouvernement, une personne dans cette histoire a été un peu plus pointilleuse que les autres, le commandant de bord de l’avion qui devait faire Istanbul – Paris. Les documents administratifs des 3 djihadistes repentis (ils semblent avoir quitté la Syrie car ne voulaient pas se battre) n’étaient pas en règle, donc impossible pour eux de monter à bord de l’avion. Les Turcs les ont envoyés en France dans l’avion suivant sauf que ce dernier atterrissait à Marseille. Le temps de trouver un correspondant français, l’avion avait atterri, nos trois Français descendus de l’avion et sortis de l’aéroport libre comme l’air.

Bien sur plein de dysfonctionnements ont eu lieu. Les Turcs n’ont surement pas prévenu les Français assez rapidement. En plus il semblerait que le système informatique ne marchait pas bien à ce moment là mais surtout, les 3 Français sont arrivés à Marseille, ont passé la douane dans la file réservée aux Français et ressortissants européens et n’ont donc pas eu de contrôle poussé. Ce qui est simplement normal. Qui souhaiterait à son retour de vacances à Istanbul attendre 3 heures que chaque passeport soit contrôlé en détail ? Qui espère être considéré comme un délinquant en puissance quand il descend de l’avion ? S’ils ont laissé leur kalachnikov en Syrie (ou en Turquie), peu de chance que leurs bagages posent problème. S’ils ont un passeport français, aucune raison que la personne chargée de contrôler les passeports les surveille avec plus d’attention que d’autres passagers. Si personne ne prévient les forces de l’ordre, difficile de croire qu’elles seront présentes.

A moins que l’on s’attende que dans tous les aéroports de France, dès que l’on s’appelle Abdelwahed, ou que l’on a un visage qui ne rempli pas tous les critères anthropomorphiques du bon Corrézien depuis 20 générations, on subisse une tonne de contrôles. J’ai tendance à appeler ceci du délit de faciès.

La seule chose à retenir dans cette affaire, il ne faut pas vendre la peau de l’ours, non il ne faut pas.

mardi 12 août 2014

François Hollande potentiellement la personnalité préférée des Français

Dimanche dernier le Journal du Dimanche publiait son traditionnel classement des personnalités préférées des Français. Que retenir de ce top ? Que Jean-Jacques Goldman serait pour le 3ème semestre consécutif la personnalité préférée des Français devant Omar Sy et Dany Boon. Question hommes politique, je vais reprendre le chapeau du JDD :

« Les politiques ne sont pas à la fête dans le Top 50 du JDD. Alors que François Hollande a quitté le classement, Nicolas Sarkozy régresse de 14 places se positionnant au 29e rang des personnalités préférées des Français. »

A lire la première analyse que fait le JDD des résultats de l’enquête IFOP, on en vient à se dire que François Hollande est vraiment dans les choux, tout comme le reste de la gauche. En effet dans ce top 50, nous avons 3 personnalités de droite : Simone Veil (4ème), Nicolas Sarkozy (29ème) et Alain Juppé (49ème) et une seule à gauche, Nicolas Hulot (35ème). Le résultat serait sans appel, les Français réclament les figures emblématiques de la droite et en ont marre de la gauche, sous toute ses composantes puisque ni Jean-Luc Mélenchon, ni Eva Joly et encore moins Manuel Valls ou Martine Aubry ne sont dans ce classement.

Sauf que tout ceci est faux. Si François Hollande quitte le classement ce n’est pas par désamour des Français mais c’est le JDD (et/ou l’IFOP) qui a unanimement décidé qu’il n’y serait pas, tout comme ses autres camarades de gauche. L’enquête menée par l’IFOP a simplement consisté à présenter une liste de 50 noms et de demander l’avis de 1001 Françaises et Français :

« Vous allez voir une série de 50 personnalités françaises. Nous aimerions savoir quel(le)s sont, parmi  les suivant(e)s, les dix Français(es) qui comptent le plus pour vous aujourd'hui, et que vous trouvez les plus sympathiques.
1) Pour chaque personnalité qui va s’afficher, merci d’indiquer si vous considérez qu’elle compte et/ou que vous l’aimez bien ou si vous ne l'aimez pas (ou que vous ne la connaissez pas).
2) Parmi les personnalités que vous avez retenu comme étant des personnes qui comptent pour vous ou que vous aimez bien, quelles sont les dix qui comptent le plus pour vous ou que vous aimez le mieux ? »

Le JDD devrait s’expliquer sur son choix des candidats. Pourquoi avoir enlevé le Président de la République des personnalités testées si ce n’est pas pour avoir le plaisir de titrer qu’il sort du classement ? Pourquoi privilégier la présence d’Alain Juppé à François Fillon et Jean-Pierre Raffarin ? Pourquoi ne pas proposer au moins une personnalité de chaque grand parti politique ?

Point positif, puisque François Hollande n’a pas été testé ce semestre, il est potentiellement la personnalité préférée des Français pour le 1er semestre 2014. On ne le saura jamais puisque le JDD n’a pas voulu poser la question.