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mardi 30 août 2016

Macron démissionne pour rejoindre Juppé

Ça faisait un bout de temps que ça couvait. Emmanuel Macron en a eu marre, marre d'agir sans voir des résultats probants, marre de se voir appeler à démissionner par la gauche de la gauche, marre de se prendre la tête avec son Premier Ministre qui vise la même place de chouchou des Français. Résultat Emmanuel Macron a démissionné ce mardi. 
Premier acte d'une candidature pour 2017 ou préparation pour une autre étape dans sa jeune carrière politique ? Ce soir le désormais ex ministre de l'économie a annoncé que le temps n'était pas à l'incarnation mais aux propositions. Est-ce le signe d'un ralliement ? Et si ...

Et si Emmanuel Macron avait démissionné pour rejoindre Alain Juppé ?

On l'a remarqué lors des débats sur la Loi Macron ou sur la Loi Travail dont la première mouture avait été imaginée comme étant une Loi Macron II, plusieurs propositions ont reçu un accueil favorable dans les rangs des Républicains de l'UMP.
Lors de la création du mouvement En Marche! l'information n'avait pas tardé à fuiter, son mouvement est hébergé chez le directeur de l'Institut Montaigne, institut bien plus libéral et à droite que Terra Nova. De plus cela fait plusieurs mois que le leader du mouvement En Marche! dit qu'il est ni de gauche, ni de droite. Cet été, il le rappelait encore en disant qu'il n'était pas socialiste.
Bien sûr tous ces indices n'ont pas été semés par hasard. Cela fait plusieurs semaines que Macron sait qu'il va rejoindre Alain Juppé. Il voulait finir le job de sa loi Macron avant de partir l'esprit libre.

François Hollande n'aurait rien vu venir ? Dans le livre de Karim Rissouli et d'Antonin André, c'est écrit noir sur blanc. François Hollande se méfie bien plus de Nicolas Sarkozy que d'Alain Juppé. Il n'a donc pas vu qu'à l'Elysée était en train de se former un comité de soutien au maire de Bordeaux. Tout a commencé en douceur, par ce léger bruit dans le landernau politique mais qui n'a pas fait la une des grands journaux. Un community manager de l'Elysée quitte l'équipe de François Hollande à l'été 2014 pour rejoindre l'équipe de campagne d'Alain Juppé. Dans la même période, Emmanuel Macron est secrétaire général adjoint de l'Elysée. Coïncidence ?

Peut-être que les frondeurs qui demandaient sa démission dès le jour de sa nomination ont eu du flair et qu'il ne fallait pas faire confiance en ce jeune pas assez politique pour être digne de confiance par le microcosme politique... Mais dans ce cas, pourquoi hurlent aujourd'hui à la désertion ? Surement car ils sont eux aussi déçu de voir partir ce jeune réformiste progressiste qui, s'ils aimaient le combattre, représentait surement le renouveau et l'espoir d'une victoire de la gauche en 2017.

Bien sûr tout ceci n'est que conjoncture et une autre histoire est possible. A suivre dans dans un autre billet...

jeudi 28 mai 2015

Les Républicains, un parti vraiment économe

Peuple de France, ayez confiance ! La droite bling bling que vous avez rejeté en 2012 au profit d'un président normal est morte et enterrée. En 2012, l'UMP payait truffes et champagnes pour agrémenter les meetings du candidat Nicolas Sarkozy. En 2012, l'UMP s'arrangeait avec une entreprise dans l'événementielle pour dissimuler des dépenses afin de ne pas exploser officiellement les plafonds fixés pour tous les candidats à l'élection présidentielle. Le trésorier du futur mouvement des républicains (mdr) appelle d'ailleurs les participants au congrès de ce week-end de venir avec leurs propres sandwichs. Preuve, si besoin il y avait, que ce parti est redevenu un parti proche du peuple qui apprend à gérer ses comptes comme une bonne famille.

Même quand le parti rencontre de bêtes problèmes logistiques, que les dépenses risquent de repartir à la hausse, ils font tout pour éviter le gaspillage. Par exemple, cette semaine Nicolas Sarkozy était envoyé par l'UMP pour faire la promo des nouveaux républicains au Havre. Le problème au Havre, comme le soulève à juste titre Normandie Actu, c'est l'absence cruelle de place de parking gratuits. Du coup, Nicolas Sarkozy a du prendre un taxi-jet pour palier à ce désagrément. Comme l'ancien Président de la République est un habitué des voyages en jet, il a même pu faire profiter à l'UMP d'une belle ristourne de 1 600 € (un voyage à 3200€ au lieu de 4800€ d'après Le Lab). C'est juste dommage que l'UMP locale ait oublié de signaler qu'au Havre le stationnement est gratuit à partir de 17h30, ça aurait pu éviter l'emploi d'un jet privé pour 196 km.

En janvier, on apprenait déjà que Nicolas Sarkozy acceptait l'énorme sacrifice de supprimer les machines à café à dosettes (sauf pour son bureau) du siège de l'UMP afin de faire des économies. Au pire, si ce week-end les militants UMP votent contre le nom "Les Républicains", ils pourront toujours se retourner sur "Les Economes".

jeudi 7 mai 2015

Les Républicains, et alors ?

Le bureau de l’UMP l’a acté, les militants sont appelés à l’approuver prochainement. Pour cause de faillite en termes d’image, l’UMP va se transformer en « Les Républicains ». Et je dois vous avouer que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre comme le disait un illustre homme politique qui aura vu la naissance de l’UMP pour cause de faillite en termes d’image du parti précédent.

La droite décide de s'appeler "Les Républicains" et alors ? Ne tombons pas dans leur panneau d’une compétition sur le niveau de « républicanisme » de chacun. Pour Nicolas Sarkozy, seule la droite est réellement républicaine quand le PS serait socialiste avant d’être républicain. Cette affirmation ne veut strictement rien dire. Le socialisme est une vision de la société quand la république est une vision de l’organisation politique. La Corée du Nord est une république quand la Grande-Bretagne est une monarchie et pourtant j’ai bien plus d’affinité avec le régime britannique qu’avec le régime nord coréen.

En se baptisant Républicain, Nicolas Sarkozy peut essayer de s’approprier le terme. Critiquer ce choix, c’est déjà rentrer dans son jeu. Oui en France, il y a des partis plus républicains que d’autres. L’extrême droite et l’extrême gauche (pas le Front de Gauche mais encore plus loin) ne sont pas républicains. Ce n’est pas pour rien qu’à l’extrême droite, on retrouve des monarchistes et à l’extrême gauche des anarchistes. Entre les deux, se situent des républicains qui ont chacun leurs sensibilités. Aux USA les Républicains respectent la démocratie (enfin majoritairement) et les Démocrates respectent la République. En Allemagne tous les partis sont démocrates, même ceux qui ne sont ni Chrétien-démocrate ni Social-démocrate.

A ceux qui ont peur qu’être Républicain ne devienne une spécificité de droite car un homme l’a décidé, il est facile de se rassurer. Sarkozy peut s'attribuer le nom de Républicains, la place de la République sera toujours le symbole de la République Française. Elle sera toujours une des places symboliques du syndicalisme, un de ces corps intermédiaires que l'ancienne mouture des Républicains voulait voir disparaitre. J’encourage même l'UMP à devenir pleinement républicains. En adoptant le nom, ils se mettent eux-mêmes la pression pour s'améliorer. Ils devront arrêter de dénigrer les juges qui osent enquêter sur leurs affaires. Ils devront respecter l'école républicaine et laïque (et arrêter de considérer qu’un « instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur »).

La tentative de Nicolas Sarkozy n’est pas inquiétante, elle est risible. Nicolas Sarkozy a toujours rejeté le principe de Front Républicain pour faire face à l’extrême-droite, il a toujours refusé l’union, préférant faire monter les oppositions. Sa tentative n’est qu’une opération commerciale, comme le rappelle El Camino : « Quand une marque à des problèmes, elle change de nom comme le Crédit Lyonnais qui est devenu LCL et TotalFinaElf qui est devenu Total, l’UMP veut se changer en "Les Républicains" mais on n'oublie pas qu'une entreprise pourrie sera toujours pourrie après un lifting marketing. Monsanto peut changer de nom et s’appeler Love H16 Bisounours Cie, ça restera de la merde. »  Pour rester dans l'image du commerce, c'est Christophe Barbier qui ironise sur ce changement de nom en soulignant que "la droite nous vend l'étiquette avant de nous dire ce qu'il y a dans la bouteille", belle image pour rappeler que depuis 3 années cette opposition ne propose que de revenir sur des réformes sans proposer d'autres solutions.

Alors que le nom de « Républicain » pourrait faire penser à un changement de direction, à la mise en place d’une réelle volonté de rassembler, même leur nouveau logo tend à prouver le contraire. Leur nouvel emblème, avec cette grande barre rouge coupant en deux le R de la République, semblant être là pour séparer la gauche de la droite. Bon vent à ces Républicains mais qu’ils n’oublient pas que notre constitution proclame que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », et qu’à ce titre, je me sens toujours plus républicain que ceux qui ne respectent pas la laïcité en stigmatisant sans cesse les Français de confession musulmane, plus républicain que ceux qui considèrent que la gauche est illégitime quand elle arrive au pouvoir et plus républicain que ceux qui voient dans les plus démunis qu’un cancer de la société.

mardi 31 mars 2015

2012 - 2015, que sont nos électeurs devenus ?

La Gauche a perdu les élections. La Gauche avec un G majuscule pour signifier que c'est la famille de gauche qui a perdu, le PS, le Front de Gauche. Si la gauche a perdu ces départementales, c'est qu'elle a perdu des électeurs. Comme à chaque élection, l'IFOP analyse l'électorat des forces politiques en présence. En reprenant leurs analyses au lendemain du 1er tour de l'élection présidentielle de 2012 et celle réalisée suite au 1er tour de l'élection départementale de 2015, on peut voir l'évolution de l'électorat. Quelles catégories sociaux-professionnelles ont boudé le PS, le Front de Gauche, quelles sont les catégories sociaux-professionnelles qui se sont trouvées plus d'affinités avec le Front National, voici les évolutions de l'électorat du Front de Gauche, du Parti Socialiste, de l'UMP et du Front National.

 

 

 


De ces résultats, on constate que si l'UMP se maintient globalement (à part chez les artisans et les commerçants), le Front de Gauche et le PS sont loin de leur niveau de 2012. On remarque d'ailleurs que l'électorat ouvrier a dangereusement fuit le Front de gauche : ils étaient 18% à voter pour Mélenchon en 2012, ils ne sont plus que 7% à voter pour les candidats Front de Gauche en 2015, soit une baisse de 11 points. Le PS voit une chute similaire chez les employés et chez les chômeurs. Dans ces deux catégories, l'UMP n'a pas vraiment gagné des électeurs, c'est le FN qui récolte directement les fruits du mécontentement.

J'allais oublié le premier parti de France, l'abstention. Heureusement que les retraités sont là, ce sont eux qui se mobilisent le plus pour voter.
 

On dit souvent que le PS a abandonné la classe ouvrière, et plus encore depuis 2012. Si l'on regarde la répartition de l'électorat socialiste, on ne voit quasiment pas de mouvement. Quand 12% du score de François Hollande était les voix des ouvriers, la proportion des ouvriers dans l'électorat PS en 2015 reste à 11%. 




L'ensemble des forces de Gauche ont perdu les départementales. Taper sur les socialistes n'a pas permis de rattraper les électeurs déçus du Hollandisme. Ca se voyait dès le soir des résultats, ça se confirme en regardant à la loupe ces résultats. Les ouvriers, comme les autres, ne vont pas plus à gauche quand ils ne sont pas satisfaits du socialisme de gouvernement.

Pour François Hollande, les résultats deviennent urgent. Si le chômage baisse, si les classes moyennes sentent qu'elles ont plus de pouvoir d'achat (et il a monté en 2014), alors elles seront rassurées sur l'action gouvernementale et arrêteront peut-être de se tourner vers l'extrême-droite.


sources IFOP :
Premier tour de l’élection présidentielle 2012: profil des électeurs et clés du scrutin (étude du 22 avril 2012)
Le profil des électeurs et les clefs du scrutin départemental (étude du 23 mars 2015)