C'est ce jeudi que le Sénat débattra d'une des mesures phares du passage du Sénat à Gauche, le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. J'en ai déjà parlé ici au printemps suite à la votation citoyenne organisée par la Ligue des Droits de l'Homme. Je suis très heureux que ce sujet revienne sur le devant de la scène si vite.
Aujourd'hui, aux élections locales (municipales, cantonales) peuvent voter et être élus (sauf au poste de maire et d'adjoint au maire) les Français et les étrangers dont la nationalité est celle d'un état membre de l'Union Européenne. Cela signifie par exemple qu'un citoyen letton, ne parlant pas français et arrivé en France le 30 décembre précédent l'élection, peut voter et même être élu au conseil municipal de sa commune. En revanche, un Québequois vivant en France depuis 10 ans ne peut pas s'exprimer sur les personnes qui dirigent sa commune. Un maire se doit de bien gérer sa commune et être au plus près des habitants et une des façons de s'assurer de ce dernier point, c'est bien de donner voix au chapitre à tous les habitants.
J'aime beaucoup l'explication erronnée mais révélatrice de Claude Guéant qui se fait, une nouvelle fois, plus con qu'il ne l'est (quoique…). Le ministre de l'Intérieur explique que certaines villes, en Seine St Denis par exemple, comportent énormément d'étrangers. Cette loi, d'après lui, aurait pour conséquence que ces villes pourraient avoir un étranger non communautaire au poste de Maire. Tout d'abord, l'argument est faux puisque la loi veut copier le statut des étrangers communautaires et c'est à dire réserver aux Français le droit d'être maire, d'être Grand Electeur et donc ayant le droit de désigner les sénateurs.
L'argument de monsieur Guéant explique clairement que dans certaines villes, l'équipe municipale est choisie par une minorité des habitants et donc ne représente qu'une faible partie de la ville. Il me paraît donc urgent d'avoir des équipes municipales choisies par la totalité des habitants majeurs de la ville. Aujourd'hui, le même monsieur Guéant explique également que ce droit de vote risque de créer des conflits entre Français et étrangers. Mais n'y a-t-il pas plus de risques justement à refuser à certains de s'exprimer ? N'amméliorerions-nous pas la participation dans les quartiers populaires si tout le monde pouvait voter? Non pas amméliorer car le nombre d'électeurs serait plus important mais car tout le monde serait concerné par l'élection. Pourquoi aller voter si nos 3 voisins n'y vont pas?
Je suis désolé messieurs Guéant, Fillon et consorts. Il ne faut pas avoir peur de la démocratie. Il ne faut pas avoir peur de demander l'avis au peuple. Dans une élection municipale, il n'y a pas de différence entre la personne qui habite au 3 rue de l'église et celle qui habite au n°5. Les 2 profiteront des mêmes actions de la municipalité, les 2 payeront les mêmes taxes et impôts municipaux, les 2 utiliseront les mêmes services, les 2 doivent donc pouvoir s'exprimer librement, par les urnes également.
Je rappelle aussi aux citoyens Français que eux aussi ont le droit de vote. Je rappelle donc qu'en cas de déménagement, il faut faire soi même la démarche de réinscription sur les listes électorales (même s'il on reste dans la même ville ou le même arrondissement). Normalement l'inscription des jeunes majeurs est automatique mais un coup de téléphone à sa mairie pour s'assurer son inscription ne fait pas de mal. A partir du 1er janvier 2012, il sera trop tard pour s'inscrire et donc participer aux élections présidentielle et législatives de 2012.
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