jeudi 22 décembre 2011

Salauds de grévistes!

lego.terroriste.jpgHorrible! A quelques jours de Noël, des milliers de Français sont retenus en otage depuis une semaine. Le Chef de l'Etat et le gouvernement sont sur le pont. Nicolas Sarkozy a fait sa déclaration devant les journalistes en appelant au dialogue pour sortir de ce conflit. Entendu par son gouvernement, le ministre de l'Intérieur a mobilisé ce jeudi 180 policiers et 80 gendarmes. Les ministres Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Mariani et Claude Guéant se sont rendus à Roissy, l'un des lieux de la prise d'otage, pour rencontrer les 250 terroristes présents depuis le week-end dernier.

Hélàs et comme trop souvent, les motivations des terroristes ne sont que financières. La vie de milliers de Français vaut-elle quelques centaines d'euros ? Comment des humains peuvent-ils être suffisamment sans coeur pour priver d'innocentes familles françaises de vacances de Noël bien méritées ?

La France est-elle sous le contrôle d'Al Qaeda ? Les indépendantistes corses ou bretons ont-ils réveillé leurs cellules dormantes ? Est-ce l'ETA, les zapatistes ? Non ce sont des salauds de grévistes menés par ces sanguinaires syndicalistes. Les agents de sécurité d'entreprises privées, payés entre 1 100€ et 1 400€, demandent une réévaluation des salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. Ces grévistes, pardon, ces terroristes ne font pas grève par plaisir. Depuis une semaine, ils ne touchent aucun salaire (environ 300€ de perdu). Ces blocages n'auraient pas lieu si de véritables discussions pouvaient avoir lieu avec les patrons de ces entreprises privées. Car, oui, ce sont bien des entreprises privées. Ces salauds de grévistes, pardon, de terroristes ne font pas parties de ces "planqués" de fonctionnaires, ils ne se cachent pas derrière la sécurité de l'emploi. Ils connaissent les risques mais se mettent en avant pour le bien de tous leurs collègues du secteur. La solution du blocage est intervenu après un préavis de grève déposé le 8 décembre. Pendant 15 jours, aucune discussion n'a pu être menée. Quand on ne veut pas entendre ses propres employés, il ne faut pas s'étonner que ces derniers passent à l'étape supérieure. On voit bien de quel côté est le gouvernement. En appelant les forces de l'ordre pour remplacer des grévistes, l'état fait le jeu des entreprises. Ces dernières ne paieront pas les grévistes et auront une main d'oeuvre gratuite mise à disposition par l'état. Ce gouvernement en utilisant volontairement le terme d'otage se met en posture de combat contre les grévistes. Il les met à égalité avec les talibans de Ghesquière et Taponnier ou avec les pirates somaliens. Et comme pour toute prise d'otages, on ne paye pas les ravisseurs, l'augmentation attendue n'est pas pour tout de suite… On aurait pu croire que depuis le temps, surtout après les libérations des otages en Afghanistan ou au Mali, la différence entre une véritable prise d'otage et un retard occasionné par un arrêt du travail serait acquise.

Il y a tout de même 2 anecdotes un peu drôle dans cette histoire. La première, c'est Solferishow qui le signalait sur Twitter. Pour garantir le droit de partir en vacances, des centaines de flics ne partiront pas en vacances et seront séparés de leur famille pour Noël. Cruelle ironie…

La sécurité au sein des aéroports (contrôles des passagers et des bagages à l'embarquement et contrôles des accès aux zones réservées) a été privatisée en 2001. Avant elle était assurée par des policiers donc sans possibilité de se mettre grève. C'est donc la privatisation d'un marché qui a conduit au blocage connu. Les services publics, c'est pas si mal que ça tout compte fait, non?

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