lundi 4 novembre 2013

Les urgences graves persona non grata à l'Hotel Dieu

Ce lundi s'annonce comme une nouvelle triste journée pour la vie hospitalière parisienne. Un nouveau pas, et non le moindre, devrait être franchi aujourd'hui 4 novembre pour la fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu. A partir d'aujourd'hui, il est demandé aux pompiers de ne plus amener leurs plus graves urgences aux urgences de l'Hôtel-Dieu mais aux urgences voisines.

Cette décision, pour un non spécialiste mais néanmoins riverain et potentiel patient de cet hôpital, est inquiétante. Les urgences voisines à Paris sont toutes déjà saturée avec des taux d'occupation allant à 151% pour Lariboisière, 250% pour la Pitié-Salpétrière, 123% pour Georges Pompidou et 114% pour Cochin.

Certes à Paris, les Parisiens et les touristes seront toujours plus proches et plus rapidement transportés dans un service d'urgence qu'un habitant de Centre-Bretagne ou de Picardie. Certes, malgré le fort taux d'occupation des urgences, les urgences graves qui ne seront plus acheminées à l'Hôtel-Dieu ne devraient pas représenter plus de 30 patients par jour.

Ces modifications sont un symbole d'une politique malsaine de la santé où les économies valent plus que la qualité de soin. L'avenir des urgences de l'Hôtel-Dieu s'oriente vers un "hôpital debout", c'est à dire que les patients ne resteront pas longtemps à l'hôpital. Ils entrent, se font soigner et doivent rentrer rapidement chez eux. Cela ne signifie pas que les personnes nécessitants de soins n'auront pas de brancards ni de salle d'examen (fort heureusement) mais qu'elles risquent d'être moins bien suivi puisque renvoyées chez elles. Autre crainte, si le diagnostique initial n'est pas le bon ou qu'une complication apparaît, alors il faudra transférer le patient dans un autre hôpital. Ce seront donc de précieuses minutes de perdues.

Si aujourd'hui, ce sont les urgences qui vont perdre une partie de leurs patients habituels, la restructuration de l'Hôtel-Dieu n'en sera pas pour autant terminée. L'AP-HP espère transférer une grande partie de ses bureaux dans l'enceinte historique et même y construire un musée ! Il est vrai qu'il faudra bien avoir un lieu de mémoire pour se rappeler qu'avant, il existait une dizaine de métiers et de spécialités qui se chargeait de soigner les patients, quelle que soit la gravité de leur cas, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

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