Cécile Duflot fait sa rentrée littéraire. Impossible de la
louper, en tapant sur François Hollande et surtout sur Manuel Valls, elle était
sure de recueillir les bravos de l’opposition de gauche dont le Premier
Ministre est l’ennemi numéro 1. Saluons l’initiative, les mémoires de ministres
sont souvent intéressants (comme par exemple le journal de Bruno Le Maire sorti
l’an dernier). Je trouve cependant dommage que Cécile Duflot suive le chemin
classique des écologistes de gouvernement.
Le procédé est toujours le même. D’abord, on organise une
alliance pré-électorale afin de garantir un certains poids aux élus verts.
Ensuite, après la victoire les écolos rentrent au gouvernement, font le boulot
(très souvent du bon boulot d’ailleurs), sont solidaires, bref pas d’ombre au
tableau. Enfin les écolos sortent du gouvernement (remaniement 2014 par exemple)
ou se présentent contre leurs alliés d’hier (présidentielle 2002 entre autres)
et tapent à boulets rouges sur la façon de gouverner des socialistes. Soit les
dirigeants verts sont amnésiques (ou ont une mémoire de poisson rouge eux
aussi), soit ils aiment se faire mal, mais cette façon de procéder commence à
lasser.
D’ailleurs, il n’y a pas que moi, simple militant socialiste,
qui s’agace du comportement de l’ancienne tête de proue écologiste au
gouvernement, plusieurs de ses camarades se sont exprimés sur le sujet.
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV : « J’écoute les commentaires,
les petites phrases, c’est très habituel des Verts. Maintenant il faut se
mettre au travail. » «Il faut élever le débat.» «Ce que les Français
attendent des écologistes, ce sont des réponses concrètes.»
Dominique Voynet, ancienne ministre: « Nous n'avons de comptes à régler avec
personne. » « Les écologistes doivent mûrir. » « Il faut
veiller à ne pas se contenter de dénoncer et de manifester »
Denis Baupin, député : « Je ne suis pas persuadé de l'intérêt de l'exercice
». Il précise (et je suis d’accord avec lui) que l'ouvrage «pose la question du
rapport des écologistes avec le pouvoir.»
Jean-Vincent Placé, sénateur : « C’est un jugement extrêmement sévère. » «Nous
avons concouru à faire élire François Hollande en 2012, nous avons participé au
gouvernement pendant quelques mois... Nous sommes aussi comptables de ce
bilan-là.» «Ce n’est pas la période pour stigmatiser la majorité »
François de Rugy demande à ce qu’on ne regarde le livre « dans sa globalité et
ne pas en retenir que les petites phrases ». Il réaffirme sa position vis-à-vis
du gouvernement : « Nous avons été élu députés de la majorité ».
Merci Cyril pour cette synthèse que je partage à 100%.
RépondreSupprimerHeureux de ne pas être le seul militant que ce procédé choque.
SupprimerD'un côté, on nous dira "c'est le jeu ma pauv'Lucette" mais de l'autre, je trouve ça petit, facile et très inélégant comme le dit très justement Élisabeth Guigou.
SupprimerIdem, complètement d'accord
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