lundi 4 août 2014

20 destins pour commémorer la Grande Guerre

C'est d'époque, et ça va durer 4 ans, nous venons d'entrer dans les commémorations du centenaire de la 1ère Guerre Mondiale. Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire d'Autriche-Hongrie était assassiné à Sarajevo, capitale d'une Serbie déjà rebelle. Un mois plus tard, le 28 juillet, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie, le lendemain l'empire Russe déclare la mobilisation générale et commence à regrouper ses troupes aux abords de ses frontières occidentales pour venir en soutien à la Serbie. Le 1er août, la France et l'Allemagne déclare la mobilisation générale à leur tour. Le 2 août les Allemands entrent en France et au Luxembourg. Le 4 août, l'Allemagne a envahi la Belgique et le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Et tout ceci n'est que le début de 4 années d'hostilités partout dans le monde.

Si en France on se souvient particulièrement des tranchées au Nord du pays, des batailles de la Somme, de la Marne, de Verdun, toute l'Europe de l'Est fut à la même enseigne. Au sud, la Serbie est le pays qui a du payer le plus lourd tribu en terme de vies humaines. En Grèce, la ville de Thessalonique verra en 1917, 9 500 bâtiments partir en fumée. Sous couvert de guerre mondiale, l'Afrique fut aussi le théâtre d'opération visant à augmenter les territoires coloniaux. Des combats ont également eu lieu dans l'Océan Atlantique et dans l'Océan Indien. Enfin des combats eurent également lieu à l'Est de la Chine, où par exemple les Allemands ont perdu leur ville (et leur brasserie) de Tsing Tao.

Un excellent ouvrage permet d'avoir un nouveau regard sur ce conflit. Pour cela Peter Englund a choisi de vivre la Grande Guerre au jour le jour avec 20 jeunes de nationalités différentes en reprenant leurs écrits d'époque. 16 jeunes hommes et 4 jeunes femmes, si la plus jeune à 12 ans en 1914 et les deux plus vieux 45 ans, tous les autres ont entre 19 et 28 ans quand la guerre éclate. Certains viennent d'Amérique du Sud pour se battre, peu importe le pays qui les appelle, d'autres rejoignent leur continent alors qu'ils étaient exilés aux Etats-Unis, un jeune homme découvrira même deux continents, l'Afrique puis l'Europe alors qu'il vivait en Australie. Deux personnages n'iront jamais au front, les autres combattront ou soigneront en Afrique, en Asie, en Europe, sur terre, en mer et en l'air, c'est un panel complet qui se retrouve réuni autour d'un seul point commun, avoir été jeune en 1914.

Dans son livre, Peter Englund a fait le choix de la jeunesse pour ne pas écrire un nouveau livre d'histoire racontant bataille après bataille. Il nous permet de vivre les batailles comme les ont décrites les acteurs quand ils ont pu les décrire mais il nous permet aussi de vivre une partie de leur jeunesse. Pendant 4 ans, ils ont découvert leur guerre, leurs sentiments et leurs peurs. On les revit au fil des pages. En partageant ces 20 destinées, Peter Englund tente avec succès de partager des récits que l'on aurait pu entendre de nos grands-parents ou arrières-grands-parents. Mais là où nos aïeuls ne nous auraient parlé que d'un seul destin, d'un seul front, Peter Englund nous en présente une dizaine de différents, parfois même il nous permet de découvrir une même bataille vue de deux camps opposés.

 "Vingt destins dans la Grande Guerre. La beauté et la douleur des combats" est un livre exceptionnel qui permet de découvrir et de redécouvrir ce que fut la 1ère guerre mondiale. C'est du coup le livre à lire cet été pour comprendre ce qu'il s'est passé entre 1914 et 1918 et pour aider à comprendre pourquoi faut-il aujourd'hui encore commémorer des combats qui ont eu lieu il y a 100 ans.

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