Tout a du commencer vers 2007, à l'époque un homme politique tentait d'expliquer aux Français qu'avec lui tout serait possible, qu'il suffirait de le vouloir pour gagner plus. Aujourd'hui ça fait plus de deux ans que cet homme et ses amis ont quitté le pouvoir. Depuis on a la singulière impression que pour gagner plus il fallait être proche du clan Sarkozy. Rappelons que la Justice enquête sur toutes les anomalies du précédent quinquennat, ce qui donne pour le simple nom de Nicolas Sarkozy le récapitulatif suivant :
- Affaire Karachi : chefs d'accusation de corruption, abus de biens sociaux, complicité et recel
- Financement Libyen : chefs d'accusation de trafic d'influence, corruption, faux et usage de faux, blanchiment de fonds, abus de biens sociaux, complicité et recel
- Tapie et le Crédit Lyonnais : chefs d'accusation de détournement de fonds public, faux et usage de faux, usage abusif des pouvoirs sociaux, complicité et recel
- Sondages de l'Elysée : chefs d'accusation de favoritisme, détournement de fonds public, complicité et recel
- Bygmallion : chefs d'accusation de faux et usage de faux, abus de confiance, tentative d'escroquerie, complicité et recel
- Ecoutes téléphoniques : mis en examen pour violation du secret de l'instruction, trafic d'influence et corruption.
Déjà dans l'affaire Bygmallion, si les doutes se dirigent en partie vers Nicolas Sarkozy, la direction de l'UMP n'est pas en reste. Jean-François Copé a du quitter la tête du parti et Jérôme Lavrilleux, caché derrière son immunité parlementaire fait chanter l'UMP les menaçant de révéler des secrets de famille si par mégarde le triumvirat Juppé - Raffarin - Fillon décidait de l'exclure du parti.
Il faut dire que ces trois là essayent de trouver une image de sage, notamment François Fillon qui a adopté comme tactique pour exister de se positionner en anti-Sarkozy, plus simple, plus propre, plus blanc. Sa stratégie vient de prendre du plomb dans l'aile puisque la Justice passe à la vitesse supérieure sur son enquête sur le gouvernement Fillon. Il y a 18 mois, une enquête préliminaire sur les sondages et les dépenses de communication des gouvernements Fillon était ouverte. Fin juillet, le Parquet a décidé d'ouvrir une information judiciaire pour favoritisme et détournement de fonds public.
Pour les magistrats, les sondages ont été réalisés dans des "conditions d'achat parfois contestables, voire irrégulières". Le plus intéressant semble concerner la formation et le coaching des ministres de François Fillon. Entre 2008 et 2011, le gouvernement aurait réglé plus de 2 millions d'euros à l'entreprise de Pierre Giacometti, conseiller en stratégie d'opinion de l'ancien président de la République. D'après Le Monde, sa société aurait vu son chiffre d'affaires passer de 3 à 5 millions d'euros toujours entre 2008 et 2011. Tous les grands noms du gouvernement ont fait affaire avec ce proche de Sarkozy : Rachida Dati, Eric Besson, Brice Hortefeux, Claude Guéant, François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez feront appel à Giacometti qui pour aider à communiquer autour d'une réforme, qui pour avoir de l'aide pour l'écriture de ses discours.
Plus le temps passe, plus la liste de proches, de conseillers, de membres de cabinet qui se sont enrichis en faisant affaire avec l'Elysée ou le gouvernement grandit. François Fillon a beau se cacher derrière la folie des grandeurs de son ancien patron, lui aussi va avoir du mal à se faire passer pour un homme au-dessus de tout soupçon.
Plus le temps passe, plus on s'aperçoit qu'il était possible de gagner plus entre 2007 et 2012, mais pour cela, il ne fallait pas accepter de travailler plus, il fallait juste fréquenter le 1er cercle du pouvoir.
Plus le temps passe, plus je me dis qu'heureusement qu'une majorité des Français ont choisi de voter pour une République irréprochable en 2012. Espérons que l'on se souvienne encore en 2017 et plus tard de ce qu'était la République des Amis de Sarkozy.
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