La ligne d'arrivée de la course à l'Europe se rapproche à grande vitesse. Le samedi 24, les ultra-marins vont se rendre aux urnes. Le dimanche 25, ce sont les métropolitains qui seront appelés à se déplacer pour choisir leurs députés européens. Mais devant l'avalanche de candidatures et avec tout ce que l'on peut entendre pour l'Europe, pourquoi et surtout pour qui se déplacer ? Trois grandes visions de l'Europe s'opposent dans cette campagne.
La 1ère est une vision mortelle de l'Union Européenne. Pour eux, l'Europe ne serait qu'un continent et où la France aurait des pays voisins. Comme dans une grande ville, ces voisins seraient des inconnus dont il faudrait se méfier comme de la peste puisque la plupart d'entre seraient au choix : pauvres, voleurs, roublards, et tous, simplement différents. Pour les défenseurs de cette vision nationaliste, il est impossible et inenvisageable de vivre, travailler, légiférer avec ces étrangers. Dans un monde ouvert, où la communication entre Brest et Bucarest est aussi simple et rapide qu'un coup de fil à sa grand-mère, ils ont choisi de faire campagne sur le repli sur soi, sur l'ignorance et surtout sur la peur de son voisin. Leur vision est tellement archaïque qu'elle est révolue depuis la fin du XIXème siècle. Le plus inquiétant est que cette vision serait en phase de remporter la majorité des suffrages exprimés. Heureusement que cette majorité exprimée est encore loin d'être la majorité des Français.
La seconde vision est une vision purement intéressée de l'Union Européenne. Pour eux l'Europe est synonyme de bénéfices, de parts de marché. La droite européenne veut une Europe libre et progressive. Le problème est qu'ils ne veulent la liberté que pour les patrons d'entreprises. A eux la liberté de choisir où ils veulent produire, où ils veulent vendre et avec les règles qu'ils veulent. Pour eux le progrès ne vaut que s'il est acheté par tous. En revanche, ne leur parler pas de droits sociaux ou humains. La contraception ou l'avortement peut être remis en cause, les frontières peuvent être fermées aux hommes, du moment qu'ils ont la garantie qu'ils pourront toujours faire affaire avec leur voisin, tout va bien. Ce n'est pas un projet européen qu'ils défendent mais une vision conservatrice de l'Europe. Ils ne sont toujours pas entré dans l'Union Européenne mais veulent défendre le Communauté Economique Européenne. Ils sont bloqués à la fin du XXème siècle. Peu importe les droits fondamentaux, les programmes d'échanges étudiant ou la lutte contre les discriminations, tout ceci n'est que de l'argent dépensé sans impact immédiat sur leur PIB, c'est donc de l'argent de perdu.
Enfin la troisième est dernière vision de l'Union Européenne, une vision économique, humaniste, progressiste et pacifiste. Les Socialistes européens veulent faire avancer l'Europe pour que toute personne y vivant ait les mêmes droits, les mêmes avantages et les mêmes devoirs que leurs voisins.
Tout européen qui travaille a le droit à un salaire minimum décent, non pas un salaire minimum identique à tous les pays européens mais un salaire adapté au niveau de vie de son pays, soit 60% du salaire médian du pays. La garantie d'un salaire minimum partout en Europe serait un progrès humain pour tous les travailleurs mais aussi un progrès économique pour toutes les entreprises. Finie la concurrence déloyale où certaines entreprises auraient le droit d'embaucher des salariés à 3€ de l'heure alors que 100 km plus loin l'entreprise concurrente aurait à payer 9,30€ de l'heure ses salariés pour le même boulot.
Toute européenne doit avoir le même droit de disposer de son corps. Il est anormal que l'Irlande et Malte interdisent toujours l'avortement, tout comme il est anormal que l'Espagne puisse revenir sur sa législation sur l'IVG sans être inquiétée par l'Union Européenne. D'une manière générale, l'Union Européenne doit avoir un réel pouvoir contraignant et pénalisant contre les pays qui ne traiteraient pas correctement tous leurs résidents, quelle que soit leur citoyenneté, leur genre ou leur sexualité.
Cette vision, portée par le Parti Socialiste en France et par l'ensemble des partis composant le Parti Socialiste Européen (PSE), est une vision économique, humaine et solidaire. C'est la vision européenne du XXIème siècle.
Trois visions de l'Europe radicalement différentes, de nombreux partis souvent politiquement non identifiés, parfois nationalistes, rarement unis autour d'une vision commune et globale de l'Europe, cela fait de nombreuses raisons pour trouver son compte dans l'offre proposée dans cette élection. Le 25 mai, pour que notre Europe ne soit plus celle des 10 dernières années, pour qu'elle ne soit plus l'Europe unie des conservateurs, pour qu'elle ne soit plus celle rêvée par Barroso et Juncker, une seule solution, le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche de Pervenche Berès, de Guillaume Balas, de Sylvie Guillaume, d'Edouard Martin, de Catherine Trautmann, d'Isabelle Thomas, d'Emmanuel Maurel, de Gilles Pargneaux, de Virginie Rozière, de Jean-Paul Denanot, de Philippe Le Constant, de Marie-Claude Tjibaou et de Martin Schulz.
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