lundi 14 janvier 2013

Alors cet accord pour un nouveau modèle économique et social ?

Vendredi dernier, peu de temps avant la fin du délai imparti pour la négociation, 3 syndicats d'employés (dont mon syndicat la CFDT, avec la CGC et la CFTC) et le MEDEF ont signé l'accord national interprofessionnel pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l'emploi et des parcours professionnels des salariés.

A la lecture du texte de l'accord, j'y ai trouvé de nombreux points positifs. Tout d'abord, la taxation des contrats courts, ces CDD de moins de 3 mois, afin d'encourager les entreprises à offrir plus de sécurité aux employés. Pour continuer l'incitation à la signature de contrat à durée indéterminée, les entreprises embauchant en CDI des jeunes de moins de 26 ans auront une exonération des cotisations patronales d'assurance chômage pour les 3 premiers mois qui suivent la fin de la période d'essai du jeune employé. Seul point d'ombre sur le sujet, les contrats d'interim sont exonérés de la majoration des cotisations.

Deuxième point positif de l'accord, la généralisation de la couverture par une complémentaire santé de tous les salariés. Certes cela va encore une fois favoriser les entreprises privées qui s'enrichissent sur la santé des salariés mais aujourd'hui et vu l'état des finances de la Sécurité Sociale, j'ai tout de même l'impression que cette solution va principalement dans l'intérêt du salarié.

Troisième point, le nouvel encadrement du travail au temps partiel. La durée minimale d'activité hebdomadaire passe de 20h à 24h avec des dérogations pour les jeunes qui ont un emploi en parallèle de leurs études ou pour les personnes qui chercheraient un emploi en complément de leur premier emploi à temps partiel. En plus, dès la première heure supplémentaire de la durée d'activité hebdomadaire, la rémunération horaire sera augmentée de 10 à 25%.

En plus de ces 3 points principaux, je pense que l'on peut aussi se féliciter d'accords sur la formation avec l'amélioration du compte personnel de formation pour qu'il puisse suivre le salarié tout au long de sa vie active, sans le pénaliser en cas de changement d'employeur. Toujours dans la formation, l'assouplissement de l'accès au Congé Individuel de Formation (CIF) pour les jeunes de moins de 30 ans en CDD. Enfin, dernière bonne nouvelle, une prime de 1000€ viendra aider les personnes en contrat de sécurisation professionnel.

Pour finir, et car j'ai bien conscience que mon point de vue est loin d'être partagé, je vous invite à lire le billet complet de Gérard Filoche qui explique avec de nombreux détails pourquoi il est contre cet accord. 

Personnellement, je reste convaincu que nous avons assisté à quelque chose d'assez exceptionnel.  Cette négociation a réuni différentes parties qui n'avaient pas les mêmes objectifs. Le simple fait de la tenue de cette négociation a marqué une grande avancée pour la démocratie sociale, et un tournant dans la façon d'aborder les réformes sur le monde de l'entreprise. Le fait que cette négociation ait abouti à un accord signé par la majorité des participants, mais pas l'unanimité, est aussi un grand pas en avant. Il restera toujours des déceptions, mais si l'avis de chacun n'avait pas été écouté et si certains points qui ne figurent pas dans l'accord étaient ajoutés hors négociations, alors cette négociation n'aurait servi à rien, les différentes organisations syndicales perdraient confiance dans la politique du gouvernement et l'on reviendrait au quinquennat précédent où les syndicats de salariés étaient à peine consultés et jamais écoutés.

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