Jeudi au Sénat s'est tenu une discussion animée et intéressante sur comment réformer le scrutin des élections cantonales pour que les élus reflètent au mieux les différences démographiques. De plus, les élections cantonales et leurs conseillers généraux qui y sont élus sont sûrement les plus mauvais exemples de parité en France. Seules 13% de femmes sont élues conseillères générales et 2 départements ont même réussi le pari de n'en compter aucune dans leur assemblée ! Le législateur avait donc deux bonnes raisons de s'attaquer à la réforme du mode de scrutin aux élections cantonales. La solution trouvée fut de diminuer par 2 le nombre de cantons mais d'élire dans chaque canton un ticket constitué obligatoirement d'une femme et d'un homme.
Ce jeudi 17 novembre, nos chers sénateurs et nos rares sénatrices ont donc débattu de cette proposition. Hélas sans trop de surprises, nous avons eu le droit à un festival de propos désobligeant sur les femmes, ce qui a légitimement énervé certaines sénatrices, dont la sénatrice socialiste de l'Oise Laurence Rossignol. Voici un petit florilège de basses déclarations entendues à la Haute Assemblée :
Eric Doligé (UDI) : "Nous avons tous deux eu le réflexe d'observer la composition du tribunal de grande instance : sur dix-huit magistrats, il y avait quinze femmes et trois hommes ! Et cette tendance ne fait qu'augmenter d'année en année. En clair, dans deux ou trois ans, nous aurons, en guise de parité, 100 % de femmes et 0 % d'hommes !
Vous le voyez, il y a beaucoup de structures dans lesquelles nous ne parvenons plus à appliquer la parité. Ce n'est donc pas la peine de voter une loi au Parlement pour l'imposer, quand on voit ce qui se passe dans nombre de secteurs importants de la société. "
Vous le voyez, il y a beaucoup de structures dans lesquelles nous ne parvenons plus à appliquer la parité. Ce n'est donc pas la peine de voter une loi au Parlement pour l'imposer, quand on voit ce qui se passe dans nombre de secteurs importants de la société. "
Philippe Bas (UMP) : "Mais la Constitution a été révisée dans des termes mesurés : la loi favorise – je dis bien « favorise », et non « impose » – l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives."
Jean-Claude Lenoir (UMP) : "C'est une obsession, la parité !"
Christophe Béchu (UMP) : "Demandez plutôt la parité dans le mariage !"
Hervé Maurey (UDI) : "Lorsque, sur le terrain, on explique à un élu ou à nos concitoyens que, au lieu d'avoir, comme c'est le cas aujourd'hui, un conseiller général, on aura, demain, un conseiller départemental et, en prime, une conseillère départementale, ils sont absolument interloqués et ne comprennent pas la
logique de la chose."
Hervé Maurey : "Mais que l'on se batte pour que, dans une assemblée départementale, il y ait autant d'hommes que de femmes, c'est au mieux du gadget, pour ne pas dire davantage."
Hervé Maurey : "[la parité] peut conduire à une dévalorisation du rôle des femmes élues, par une répartition des tâches qui serait à leur désavantage. Le conseiller assistera ainsi aux séances du conseil général et au conseil d'administration de tel organisme, tandis que la conseillère participera aux banquets des anciens et fera du social."
Hervé Maurey : "Mais que l'on se batte pour que, dans une assemblée départementale, il y ait autant d'hommes que de femmes, c'est au mieux du gadget, pour ne pas dire davantage."
Hervé Maurey : "[la parité] peut conduire à une dévalorisation du rôle des femmes élues, par une répartition des tâches qui serait à leur désavantage. Le conseiller assistera ainsi aux séances du conseil général et au conseil d'administration de tel organisme, tandis que la conseillère participera aux banquets des anciens et fera du social."
André Reichardt (UMP) : "Permettez-moi de penser que, même si la parité est un souci légitime, elle ne doit pas devenir précisément une obsession."
André Reichardt : "Je le répète, l'obsession de la parité, même si cette dernière constitue un souci légitime, ne doit pas prévaloir, surtout quand elle est porteuse de difficultés pour le fonctionnement futur de nos institutions."
Gérard Longuet (UMP) : "Nous qui connaissons la vie provinciale, nous savons bien que, aussi discrètes que soient les femmes de province, ce sont elles qui gèrent les maisons et les budgets et qui donnent les grandes indications à leurs conjoints."
Voila un rapide aperçu de la façon dont certains sénateurs imaginent les femmes en politique. Elle sont bonnes pour conseiller leur mari après leur avoir préparer un bon repas mais elles risquent de mettre à mal le fonctionnement des institutions républicaines. Et pourquoi se battre pour la parité puisque dans certains domaines les femmes sont trop représentées ?
Merci messieurs pour cette belle caricature du sénateur totalement hors sol.
Les cons...
RépondreSupprimerbah.
SupprimerCelle de Longuet est énorme !
RépondreSupprimerpas comme sa classe
SupprimerJean Vincent Placé (EELV) il est Sénateur non? Ah!
RépondreSupprimerpour une fois qu'il ne fait pas parler de lui...
SupprimerLonguet et Doligé sont exaequo pour le pompon de la sottise !
RépondreSupprimerSur la féminisation de la justice : Oui, il y a de plus en plus de femmes magistrates et avocates : du fait de l'énorme charge de travail dans ces professions, de son ingratitude et de la rémunération qui ne va pas avec !
Mais tous les autres arrivent 2ème exaequo !
Une escadrille !
Mais c'était donc ça! Ils faisaient une compétition entre eux!
SupprimerJ'aime beaucoup le "nous qui connaissons la vie provinciale" dans la réplique de Longuet, comme si la Femme Provinciale était confinée à la maison et "discrète" tandis que la Femme Parisienne est bruyante et impliquée dans la vie publique (je suppose).
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