Demain, François Hollande va fêter son 30ème sur les 60 mois de pouvoir minimum que les Français lui ont accordé pour diriger la France le 6 mai 2012. Depuis le 1er novembre, je me suis lancé dans un bref bilan de mi-mandat en évoquant chaque jour une loi que je considère comme marquante pour ce quinquennat. Aujourd'hui, pour finir la première saison de cette mini-série (rendez-vous en 2017 pour la suite de ce bilan), je vais m'attarder sur une des dernières grandes lois, si jeune qu'elle n'est pas encore passée devant le Sénat : la loi pour la transition énergétique.
Cette loi est étonnante. Elle est étonnante car durant les débats à l'Assemblée Nationale, elle a réussi à être victime d'une drôle d'obstruction parlementaire. Au delà des 5 000 amendements déposés par la droite, les députés UMP se sont organisés pour utiliser tout leur temps de parole dès le début des débats, les empêchant ensuite de défendre les amendements déposés. Cette loi est étonnante car elle fait le grand écart entre l'immédiateté et le temps long. Elle prévoit des mesures applicables de suite comme l'obligation des travaux de rénovation énergétique dès que des travaux importants ont lieu dans des bâtiments déjà construits, en créant en direction des familles un Crédit d'Impôt Développement Durable et un éco-prêt à taux 0, ou en encourageant le développement des modes de transports propres. L'objectif du gouvernement est de rendre le climat propice pour la création de 100 000 emplois grâce à la croissance verte.
Ces mesures, et de nombreuses autres, entrent dans un plan sur le long terme. Un peu dans le même style que le Protocole de Kyoto qui donnait des objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre selon un calendrier, la loi de transition énergétique propose un calendrier pour 5 objectifs majeurs :
- réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % de ces émissions en 2030 (par rapport à la référence 1990) et au-delà les diviser par 4 à l'horizon 2050 ;
- diminuer de 30 % la consommation d’énergies fossiles en France en 2030 ;
- ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité en 2025.
- porter en 2030 la part des énergies renouvelables à 32 % de notre consommation énergétique finale, soit environ 40 % de l’électricité produite, 38 % de la chaleur consommée et 15 % des carburants utilisés ;
- diviser par deux notre consommation finale d’énergie d’ici à 2050.
Cette loi fixe de véritables objectifs avec un horizon bien plus lointain que le traditionnel calendrier politique. Ce calendrier doit permettre à la France de sortir de sa politique du tout nucléaire mais doit aussi changer les mentalités pour que nos moyens de transports abandonnent le diesel. Ce projet embarque tous les Français vers un cap commun qui est de consommer mieux pour vivre aussi bien (voire mieux) et pour que les générations futures puissent vivre toujours aussi bien.
Cette loi est un marqueur à mes yeux de ce que la gauche dans son ensemble est capable de produire quand elle est unie. Non pas que cette loi n'est été produite par un ou une ministre issue des rangs d'Europe Ecologie-Les Verts. Cette loi peut être un socle pour une base commune entre tous les partis de gauche, humanistes, progressistes et écologistes. Oui une gauche qui gouverne, malgré toutes les embuches, peut promouvoir l'écologie et la transition énergétique. Preuve que ce projet de loi symbolise l'union de la gauche, lors de son vote en première lecture à l'Assemblée Nationale, le groupe PS, le groupe écologiste et le groupe des radicaux de gauche se sont retrouvés pour voter très largement en faveur du projet de loi. L'UDI s'est abstenu, ce qui en langage parlementaire revient à un soutien. Ne restent que l'UMP, l'extrême-droite et le groupe communiste à voter contre cette loi.
La loi de transition énergétique n'est encore qu'à l'état d'embryon puisqu'elle doit encore être débattue et amendée avant d'exister pleinement. Toujours est-il qu'il n'y a que très peu de chance qu'elle soit revue de fond en comble. Elle sera donc, une fois votée, une loi essentielle de l'avenir de la France. J'espère qu'en 2025, quand arriveront les premiers jalons posés par la loi, on se dise "que de chemins parcourus depuis 2014 !".
Cette fois-ci je ne vous donne pas "Rendez-vous demain pour un nouveau jour, une nouvelle action" comme lors de mes précédents billets de mi-mandat mais rendez-vous pendant deux ans et demi pour de nouvelles mesures, de nouveaux projets de loi car ce bilan est loin d'être fini.
Mi-mandat déjà, si j'ose dire. Merci pour ta série de bilan, c'est excellent.
RépondreSupprimermerci
SupprimerConcrètement, vous avez commencé à baisser le chauffaj' chez vous ?
RépondreSupprimerVous avez renoncé à vos vacances en avion ?
Vous avez investi dans une société de bus pour désenclaver les bleds poucraves du désert rural vronzais ?