vendredi 25 avril 2014

Benoît Hamon a le rythme dans la peau

Vincent Peillon avait annoncé la réforme des rythmes scolaires le lendemain de son arrivée au ministère de l’Education Nationale. Du coup pendant toute la durée de son passage au ministère, il a été occupé à défendre sa réforme au près des professeurs qui allaient devoir travailler en classe une demi-journée de plus par semaine et au près des maires qui allaient avoir la charge de mettre en place des activités extra-scolaire. Sa réforme fut mise en place dès la rentrée scolaire 2013 mais uniquement dans les communes volontaires. Depuis, les maires (souvent de droite) râlent sur le coût de cette réforme (dépenser de l’argent pour une jeunesse qui n’est pas prête de voter, quelle horreur doivent-ils penser). Certains professeurs râlent également sur les conditions d’applications de cette réforme. L’expérimentation se termine dans deux mois et toutes les communes vont devoir passer au nouveau rythme en septembre.

Récemment nommé ministre à la place de Vincent Peillon, Benoît Hamon avait intérêt à s’occuper rapidement du dossier de la réforme des rythmes scolaires s’il ne voulait pas subir les mêmes affres que son prédécesseur. C’était donc avec une certaine impatience qu’était attendues les premières décisions de Benoît Hamon sur le sujet. Ces décisions n’ont pas trainé et vont dans le bon sens.

Tout d’abord, Hamon a décidé de maintenir le principe fondamental de la réforme en insistant sur l’obligation de faire cours sur 5 jours, ou plus précisément sur 9 demi-journées dont 5 matinées. La majorité des spécialistes vont dans ce sens, les enfants ont plus de facilité à assimiler le matin. Ils auront donc tous cours 5 matins par semaine. La durée maximale d’une journée de cours reste à 5h30 et le nombre d’heures de cours dans une semaine ne peut pas dépasser les 24 heures. Aux côtés du temps scolaire, chaque semaine devra comprendre 3 heures d’activités périscolaires. Les bases de la réforme de Vincent Peillon sont donc gardées intactes.

En fixant le cadre, le ministre permet de nombreuses possibilités d’aménagement. Par exemple, les communes pourront mettre en place des activités extrascolaires 4 jours par semaine après les cours ou toutes les regrouper sur un seul créneau. Ainsi les communes rurales (mais pas uniquement) pourront profiter d’avoir 1h30 ou 3h pour leurs sorties et non uniquement 45 minutes (3h réparties sur 4 jours). Ce sera plus pratique pour faire venir des animateurs (c’est vrai que se déplacer pour 45 minutes d’activités, il faut de la motivation) ou pour partir faire des activités dans une ville voisine. Cette adaptation devrait répondre à la plupart des interrogations que mademoiselle Caroline avait émises il y a quelques mois.

Autre adaptation possible, faire des semaines moins chargées comme ayant 20 heures de cours uniquement mais empiéter sur la durée des vacances (comme le faisait déjà certaines communes qui faisait la semaine des 4 jours avant la réforme de 2008).

Le projet de décret de Benoît Hamon a été transmis pour consultation aux principaux syndicats d’enseignants avant d’être publié. Bonne nouvelle, les premiers retours sont positifs, autant au SNUipp (même s’ils espéraient d’avantage de possibilités d’adaptation) que chez les enseignants du SE-UNSA. Espérons que les retouches proposées conviennent au plus grand nombre et que Benoît Hamon réussisse ainsi à regagner la confiance des enseignants.

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