Vincent Peillon avait annoncé la réforme des rythmes
scolaires le lendemain de son arrivée au ministère de l’Education Nationale. Du
coup pendant toute la durée de son passage au ministère, il a été occupé à
défendre sa réforme au près des professeurs qui allaient devoir travailler en
classe une demi-journée de plus par semaine et au près des maires qui allaient
avoir la charge de mettre en place des activités extra-scolaire. Sa réforme fut
mise en place dès la rentrée scolaire 2013 mais uniquement dans les communes
volontaires. Depuis, les maires (souvent de droite) râlent sur le coût de cette
réforme (dépenser de l’argent pour une jeunesse qui n’est pas prête de voter,
quelle horreur doivent-ils penser). Certains professeurs râlent également sur
les conditions d’applications de cette réforme. L’expérimentation se termine
dans deux mois et toutes les communes vont devoir passer au nouveau rythme en
septembre.
Récemment nommé ministre à la place de Vincent Peillon,
Benoît Hamon avait intérêt à s’occuper rapidement du dossier de la réforme des
rythmes scolaires s’il ne voulait pas subir les mêmes affres que son
prédécesseur. C’était donc avec une certaine impatience qu’était attendues les
premières décisions de Benoît Hamon sur le sujet. Ces décisions n’ont pas
trainé et vont dans le bon sens.
Tout d’abord, Hamon a décidé de maintenir le principe
fondamental de la réforme en insistant sur l’obligation de faire cours sur 5
jours, ou plus précisément sur 9 demi-journées dont 5 matinées. La majorité des
spécialistes vont dans ce sens, les enfants ont plus de facilité à assimiler le
matin. Ils auront donc tous cours 5 matins par semaine. La durée maximale d’une
journée de cours reste à 5h30 et le nombre d’heures de cours dans une semaine
ne peut pas dépasser les 24 heures. Aux côtés du temps scolaire, chaque semaine
devra comprendre 3 heures d’activités périscolaires. Les bases de la réforme de
Vincent Peillon sont donc gardées intactes.
En fixant le cadre, le ministre permet de nombreuses
possibilités d’aménagement. Par exemple, les communes pourront mettre en place
des activités extrascolaires 4 jours par semaine après les cours ou toutes les
regrouper sur un seul créneau. Ainsi les communes rurales (mais pas uniquement)
pourront profiter d’avoir 1h30 ou 3h pour leurs sorties et non uniquement 45
minutes (3h réparties sur 4 jours). Ce sera plus pratique pour faire venir des
animateurs (c’est vrai que se déplacer pour 45 minutes d’activités, il faut de
la motivation) ou pour partir faire des activités dans une ville voisine. Cette
adaptation devrait répondre à la plupart des interrogations que mademoiselle Caroline avait émises il y a quelques mois.
Autre adaptation possible, faire des semaines moins chargées
comme ayant 20 heures de cours uniquement mais empiéter sur la durée des
vacances (comme le faisait déjà certaines communes qui faisait la semaine des 4
jours avant la réforme de 2008).
Le projet de décret de Benoît Hamon a été transmis pour
consultation aux principaux syndicats d’enseignants avant d’être publié. Bonne
nouvelle, les premiers retours sont positifs, autant au SNUipp (même s’ils espéraient d’avantage de
possibilités d’adaptation) que chez les enseignants du SE-UNSA. Espérons que les retouches proposées conviennent au plus grand nombre et que Benoît Hamon réussisse ainsi à regagner la confiance des enseignants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire