Dire que le début de quinquennat est
difficile pour François Hollande est une lapalissade. Le remaniement
ministériel et le changement de Premier Ministre doivent servir de
déclic pour amorcer la remontée de la côte de popularité de
François Hollande. L'affaire n'est pas simple, surtout quand le
Président de la République aurait, d'après l'IFOP, 40 points d'écarts avec son nouveau Premier Ministre. La colère de
la gauche radicale, la déception vigilante des écologistes sont des
marqueurs forts de la méfiance de partenaires historiques.
La situation n'étant pas au beau fixe,
des « lanceurs d'alertes » professionnels s'inquiètent
déjà de l'échéance présidentielle de 2017. Certains se sont
lancés dans un combat d'écurie, spécialité du Parti Socialiste.
En demandant (et en l'obtenant) la tête d'Harlem Désir, en
demandant un congrès avancé, certains courants (souvent mal
représentés au gouvernement) veulent pouvoir se compter et se
montrer. Quelle idée se cache derrière cette accélération de
calendrier ? Ceux qui veulent mesurer le poids de leur courant
parient-ils déjà sur un échec du nouveau gouvernement et un futur
remaniement pour faire entrer au gouvernement certains de leurs chefs
de files ? Ou n'ont-ils pas confiance dans leur capacité à
mener un véritable travail programmatique pour 2017 alors que les
trois quarts des instances du PS sont issus de la motion de
rassemblement derrière le gouvernement.
D'autres préparent déjà la
présidentielle de 2017 en mettant en doute la capacité de François
Hollande à rassembler sur son nom une nouvelle fois, à l'image de
Julien Dray. L'idée de Julien Dray est de refaire passer François
Hollande au test des primaires citoyennes s'il veut se représenter
en 2017. L'idée à peine cachée est de dire que François Hollande
ne représenterait plus les socialistes ou les sympathisants de
gauche. L'autre sous-entendu est-il qu'il se verrait bien calife à
la place du calife, lui qui est absent du paysage politique depuis
2012 ?
Dans tous les cas, rien ne sert de se
précipiter. En 2007, Ségolène Royal a perdu au second tour de
l'élection présidentielle mais personne ne l'y voyait en 2004. Deux
ans plus tard, l'an 2009 ressemble à une année noire pour le Parti
Socialiste. Le congrès de 2008 a créé de fortes tensions au sein
du PS et les élections européennes de 2009 voient le PS finir
légèrement devant la jeune coalition Europe Ecologie-Les Verts et
derrière l'UMP au pouvoir. En 2009, nombreux pensaient le PS à
l'agonie et impossible d'être d'attaque pour 2012.
Le ressenti de 2014 n'est pas la
réalité de 2017. Si dans les 20 derniers mois avant l'élection
présidentielle le chômage est en perpétuelle baisse, si les
Français ont l'impression d'un pays plus juste, bref si le moral est
reparti à la hausse alors les conditions de l'élection de 2017 ne
seront pas celles de 2014. François Hollande avait prévu un début
de mandat difficile pour redresser la France avant de pouvoir mettre
en place une belle politique innovante. Le redressement est peut être
plus long à mettre en place que prévu. Les Français,
principalement montés les uns contre les autres par l'UMP avec le
mariage pour tous, ne sont pas encore apaisés. Mais la route est
encore longue et rien ne dit que l'opinion ne va pas évoluer en même
temps que la situation du pays. Les Cassandre de gauche ou les
prétentieux de droite doivent se méfier. L'avenir n'est pas encore
écrit, 2014 n'est ni un aperçu ni une répétition pour 2017.
"Dire que le début de quinquennat est difficile pour François Hollande est une lapalissade" un euphémisme, surtout...
RépondreSupprimerOui, aussi.
SupprimerJe vous pique votre titre, tiens !
RépondreSupprimerJ'attends de voir ce que vous allez en faire
SupprimerIl a fait sur son annexe.
Supprimer