Dimanche soir, 328 triangulaires et une quadrangulaire
sortaient des urnes. Mardi soir, après le dépôt des candidatures pour le second
tour, 288 cantons verront s’affronter 3 binômes. On note donc 41 désistements d’entre-deux
tours, le plus souvent dans la volonté de faire front contre le Front National.
Le plus souvent, car dans le canton du Vaucluse qui a réussit le triste exploit
de qualifier 2 formations d’extrême-droite (la Ligue du Sud et le FN), c’est le
FN qui s’est désisté. Le FN s’étant
qualifié pour 297 triangulaires le soir du second tour, j’imagine que dimanche,
nous aurons donc environ 257 triangulaires impliquant un binôme Front National.
Mais est-il judicieux de se désister en cas de triangulaire ?
Je me souviens des législatives de 1997 qui furent si favorables à la gauche qu’elles
amenèrent Lionel Jospin à Matignon, les triangulaires avaient été très
majoritairement favorables à la gauche et absolument pas au FN. Autre époque,
autre situation de l’extrême droite en France aujourd’hui, mais peut-on
vraiment compter sur le front républicain des électeurs ? On le voit, de
plus en plus de Français sont attirés par les sirènes du FN. Par désespoir, dépit, colère et parfois
même par adhésion, les électeurs se tournent vers le FN. Par désespoir, dépit
et colère, certains électeurs peuvent franchir le pas d’un vote FN au 2ème
tour en suivant l’adage, au 1er tour on choisit, au 2nd on
élimine. En cas de duel UMP-FN, PS-FN ou FdG-FN, le candidat non FN peut donner
des boutons aux électeurs les poussant alors à voter FN ou à s’abstenir. Dans
les deux cas, ils font le jeu du parti d’extrême-droite.
Avec les manifestations contre le mariage pour tous, on a pu
voir ici ou là des s’affinités entre des sympathisants de droite et d’extrême-droite.
A n’en pas douter, si ces électeurs se retrouvent face à un duel gauche –
extrême droite, leur choix se portera surement sur le binôme représentant les
Le Pen. A l’opposé du spectre politique, on l’a vu également dans l’Ain où un
candidat EELV appelle à voter contre le binôme UMP alors qu’il est opposé à un
binôme FN. On pouvait penser à une époque que l’électeur de gauche était moins
tenté par le vote FN que l’électeur de droite. Le transfert des votes ouvriers
d’après les sondages nous ont appris le contraire, mais surtout on peut aussi
penser que vu les affinités grandissantes entre la droite classique et l’extrême-droite,
l’électeur de gauche préfère s’abstenir que de choisir entre les deux binômes.
Il y a aussi la situation mathématique au soir du 1er
tour. Si le FN n’est pas en tête le soir du premier tour, la question se pose
réellement. Le FN n’ayant que peu de réserves de voix puisqu’à part dans le
Vaucluse, il y n’a pas d’autres formations majeures d’extrême-droite, il y a de
fortes chances que les équilibres restent identiques entre le 1er et
le 2nd tour. En revanche, si le FN arrive en tête, alors les
questions se posent d’autant plus qu’il faudra dans tous les cas faire des
paris sur les reports de voix des électeurs pour espérer détrôner le binôme en
ballotage favorable. Dans la Drôme, Hervé Mariton a même demandé à ce que le
désistement ne s’applique qu’au PS, qui même si arrivé en deuxième position,
aurait du, selon Mariton, se désister au profit du binôme UMP !
Au final, je me demande si la notion de désistement
républicain a encore un sens aujourd’hui. Le respect de l’électeur et de son
choix du 1er tour ne passe-t-il pas par un maintien inconditionnel au
second tour ? Le principe très « élection présidentielle » qui
veut que seuls les deux premiers candidats ont le droit de se présenter devant
les électeurs au deuxième tour n’a-t-il pas contaminé notre vision de voir les
seconds tours un peu plus participatifs ? Car après tout, le meilleur
moyen pour faire front contre le FN n’est pas d’appeler à voter contre eux mais
à expliquer que leur programme est soit inexistant, soit pas adapté aux spécificités
du département.
1ere remarque : un second tour FdG-FN n'est pas un duel, puisque l'extreme gauche et l'extreme droite, le Front de Gauche et le Front National, c'est la même ignominie.
RépondreSupprimerA ce titre, le PS devrait avoir honte de compter sur ces voix extrémistes, enfin, quand les électeurs FDG préfèrent le PS au FN bien sûr.
Pour moi l'extrême gauche correspond au NPA et à Lutte Ouvrière. Le Front de Gauche est une coallition de gauche.
Supprimer2eme remarque : certes il faudrait connaitre la spécificité locale de la situation que tu decris dans l'Ain, mais ce qui est sur c'est que l'écologie, elle n'est pas à gauche,
RépondreSupprimercf : L'écologie n'a rien à voir avec la gauche socialiste
L'écologie n'est pas obligatoirement à gauche mais aujourd'hui, le seul parti vraiment visible avec un implantation nationale, c'est EELV et ils sont à gauche.
SupprimerDans l'ain, le candidat eelv appelle plus à ne pas voter pour le candidat de droite que pour le parti qu'il représente (ump).
RépondreSupprimerJe ne m'explique pas comment des binomes fn inconnus, absents sur le terrain arrivent à prendre 30% ou plus
Justement, posez vous la question
SupprimerJe me pose la question :
SupprimerMais comment des binomes fn inconnus, absents sur le terrain arrivent t ils à prendre 30% ou plus ???????
Un 'élément de réponse est que : 50% des inscrits ne votent pas et s'ils votaient , ne voteraient pas pour le fn ,
Et aussi comment des binomes reconnus pour avoir proférer des propos ouvertement xenophobes, homophobes, islamophobes ont-ils pu se qualifier pour le 2nd tour...
Supprimeret aussi "comment des binômes ouvertement socialistes ont ils pu se qualifier pour le deuxième tour"?
Supprimercar vous en conviendrez , c'est un handicap manifeste
si vous voulez je vous enumère les raisons, mais je pense que vous les connaîssez déjà
Tiens, dans un duel FN-PS, le FDG ne se prononce pas ...
RépondreSupprimerhttp://www.sudouest.fr/2014/03/26/a-dax-le-front-de-gauche-ne-donne-aucune-consigne-de-vote-pour-le-second-tour-1505266-3350.php
C'est désespérant
SupprimerDésespérant ?
SupprimerPlutôt désopilant
Trouvez pas ?